La Colombie est ethniquement diverse. L'interaction entre les descendants des premiers habitants indigènes, les colons espagnols, les populations africaines déportées dans le pays comme esclaves et l'immigration duXXe siècle venue d'Europe et du Moyen-Orient, a produit un patrimoine culturel varié[15] et influencé par la grande variété géographique du pays. La majorité des centres urbains sont situés dans les hauts plateaux de lacordillère des Andes, alors que le territoire colombien englobe aussi laforêt amazonienne, lesLlanos et les côtes nord (mer des Antilles ou des Caraïbes) et ouest sur l'Océan Pacifique. Écologiquement, la Colombie est l'un des 17pays mégadivers du monde[16] avec le plus grand nombre d'oiseaux[17].
Colombia ou terre deChristophe Colomb, aujourd'hui appelée la Grande Colombie.
Le nom« Colombia » fut conçu pendant le Congreso de Angostura pour dénommer le territoire correspondant aux actuelsÉquateur, Colombie etVenezuela, en hommage àChristophe Colomb (enespagnol :Cristóbal Colón) (enitalien :Cristoforo Colombo)[18],[19],[20].
L'origine du nom est mentionnée dans une strophe de l'hymne national :« Se baña en sangre de héroes la tierra de Colón »[23].
En 1830, le pays fut érigé sous la forme d'unerépublique avec le nom de « république de Nouvelle-Grenade » (« República de la Nueva Granada »), qui devint plus tard un État fédéral dénomméConfédération grenadine, après l'approbation de laConstitution de 1858. La confédération choisit en 1863 le nom d'États-Unis de Colombie[24], qui retinrent, cette fois définitivement jusqu'à aujourd'hui, la dénomination de « Colombie » (« Colombia »), avec les critiques des congrès de l'Équateur et du Venezuela d'alors considérant ce choix comme une usurpation du patrimoine historique commun. Ce désaccord fut cependant résolu il y a longtemps déjà[25].
Pour désigner le pays, l'État colombien fait usage des deux termes « Colombie » et « république de Colombie », officiellement, et sans que leurs usages respectifs soient légalement réglementés.
La Colombie doit son nom àChristophe Colomb, le « découvreur » de l'Amérique.
Les colons espagnols arrivent dans cette région aux alentours de 1500, y trouvant lestribusindigènesChibchas (ouMuiscas) et lesTayronas, lesquelles sont décimées et conquises. LesEspagnols y implantent diversescolonies, qui, plus tard, sont converties enprovinces fondant laNouvelle-Grenade comme noyau au tout début et, à partir de 1717, commevice-royauté. Celle-ci inclut diverses provinces qui ont appartenu jusqu'à ce moment à la juridiction des vice-royautés de laNouvelle-Espagne et duPérou.
Les divisions au sein du pouvoir interne conduisent en 1830 à la séparation des départements qui composent laGrande Colombie : leVenezuela, l'Équateur et la Colombie. À la suite de cette séparation,Cundinamarca prend le nom deNouvelle-Grenade jusqu'en 1886 où il devient la république de Colombie. Des divisions internes demeurent, déclenchant ainsi uneguerre civile qui aboutit à lasécession du Panama en 1903, avec l'ingérence desÉtats-Unis.
En 1948, l’assassinat à Bogota du dirigeant de gaucheJorge Eliécer Gaitán provoque une guerre civile, appelée « La Violencia », entre les deux forces politiques qui se partagent le pouvoir,libéraux etconservateurs. La Violencia dure près de dix ans (1948-1957) et fait 300 000 morts[27]. Cette guerre se termine par un accord de partage du pouvoir entre libéraux et conservateurs, accord dit duFront national, qui dure jusqu'en 1974. Plusieurs groupes armés, notamment de tendancecommuniste, estiment que cet accord ne se traduit pas par un programme de développement social et de réduction des inégalités et refusent, en conséquence, de rendre les armes.
Depuis les années 1960, la Colombie connaît donc unconflit armé impliquant l'armée, des guérillas marxistes telles que lesFARC ou l'ELN et des groupes paramilitaires d'extrême-droite, mis sur pied par les grands propriétaires terriens, comme lesAutodéfenses unies de Colombie (AUC) ou lesÁguilas Negras (Aigles noirs).
Les vestiges archéologiques comme ceux d'El Abra indiquent que l'occupation humaine de l'actuel territoire colombien remonte entre leXXe et le XIe millénaireav. J.-C.[28] Les chemins suivis par le peuplement furent variés, comme en témoignent la répartition des différentes familles linguistiques et le développement culturel (périodespaléoindienne,archaïque etformative). Sa situation géographique en fit un couloir de population entre laMésoamérique, laCaraïbe, lesAndes et laforêt amazonienne.
Le premier contact entre les Européens et l'actuelle Colombie eut lieu à la suite d'une expédition commandée par l'EspagnolAlonso de Ojeda, menée depuis la péninsule de la Guajira en 1499[30].
En1513, leslois de Burgos furent promulguées dans le but de limiter les mauvais traitements infligés par les colons aux indigènes, mais leur effet fut limité. Les indigènes étaient soumis au système de l’encomienda et subirent uneévangélisation forcée[31]. Les difficiles relations avec les Européens furent à l'origine de nombreuses révoltes indigènes qui empêchèrent la pacification du territoire. Les institutions derepartimiento, d'encomienda et demita (service obligatoire, notamment dans lesmines) contraignirent les indigènes aux travaux forcés et au paiement de tributs. Latraite négrière fut introduite par le port de Carthagène des Indes entre la fin duXVIe siècle et le début duXVIIe siècle.
Durant toute l'époque coloniale, la zone fut la cible d'attaques depirates desCaraïbes au service de laCouronne britannique, qui fut vaincue en 1741, lors de laguerre de l'oreille de Jenkins, après lesiège de Carthagène des Indes. En 1781 survint larévolte des Comuneros, qui constitue la première manifestation de l'identitécréole, lorsque les insurgés marchèrent sur la capitale pour protester contre les nouveaux impôts exigés par les Espagnols et pour réclamer une part de la richesse du pays.
Antonio Nariño, opposé aucentralisme espagnol, lança un mouvement d'opposition contre le vice-royaume, ce qui conduisit à des revendications d'uneautonomie lors de soulèvements survenus dans les grandes villes de la Nouvelle-Grenade en 1810. Après l'indépendance de Carthagène en novembre 1811 furent formés deux gouvernements indépendants qui s'affrontèrent et disparurent dans uneguerre civile, au cours d'une période connue comme laPatria Boba (« patrie idiote »). L'année suivante furent proclamées lesProvinces-Unies de Nouvelle-Grenade, menées parCamilo Torres Tenorio. Malgré les triomphes de la rébellion, l'apparition de deux courants idéologiques opposés parmi les partisans de l'émancipation,fédéralistes et centralistes, donna lieu à un affrontement interne qui favorisa lareconquête du territoire par les Espagnols et la restauration de la vice-royauté dirigée parJuan de Sámano, dont le régime mena une répression contre les participants aux soulèvements[33]. En conséquence, les espoirs d'indépendance grandirent au sein de la population et, ajoutés aux difficultés économiques et militaires connues en Espagne, favorisèrent le triomphe de lacampagne libératrice de la Nouvelle-Grenade menée parSimón Bolívar, qui proclama l'indépendance définitive du pays en 1819[34]. La résistance royaliste fut finalement vaincue en 1822 dans l'actuel territoire colombien, et en 1823 dans le reste du vice-royaume d'alors.
Entre 1839 et 1884, le pays se trouva dans une situation très instable et souffrit d'une série de guerres civiles qui marquèrent son histoire et dont certaines favorisèrent des changements de régime, de nom ou de constitution. En 1854, uncoup d'État politico-militaire portaJosé María Melo au pouvoir durant quelques mois[38]. Après son renversement, les autorités entreprirent une politique de réduction des forces armées, prérequis important pour le fonctionnement fédéraliste qui fut instauré jusqu'en 1859, moment où se produisit laquatrième guerre civile à la suite d'une rébellion dans l'État de Cauca, qui mit à bas le gouvernement[39]. Dès lors et jusqu'en 1876, sous la Constitution de Rionegro, qui favorisait l'autonomie des États et la création d'armées régionales en réaction à la faiblesse politique et militaire du gouvernement central, survinrent près de40 guerres civiles régionales et unenationale (1876-1877)[40]. En 1884, les libéraux radicaux tentèrent, sans succès, de renverser le présidentRafael Núñez. Au cours de ces guerres, le nom officiel du pays changea continuellement. Entre 1831 et 1858, le pays se nomma « république de Nouvelle-Grenade » (« República de Nueva Granada »), entre 1858 et 1861 « Confédération grenadine » (« Confederación Granadina »), de 1861 à 1886 « États-Unis de Colombie » (« Estados Unidos de Colombia »), avant la restauration de « république de Colombie » (« República de Colombia »), qui est encore la dénomination actuelle.
Au début duXXe siècle, la Colombie fut en proie à laguerre des Mille Jours, qui, avec leprocessus de séparation du Panama soutenu par les États-Unis (qui cherchaient à s'emparer de la région pour y construire un canal), conduisit le gouvernementRafael Reyes (1904-1909) à démissionner sous la pression populaire[41]. Cette guerre civile sanglante dura trois ans et fit plus de 100 000 morts. En 1930, l'hégémonie conservatrice commencée en 1886 prit fin.
Les peuples indigènes de l'Amazonie colombienne sont quasiment exterminés par des exploitants decaoutchouc soutenus par l’État durant lafièvre du caoutchouc qui sévissait entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe dans toute l'Amazonie. Les indigènes sont réduits en esclavage pour travailler dans les exploitations. Dans son livreLe paradis du diable, l'ingénieur américain Walter Hardenburg décrit comment les indigènes étaient contraints de travailler jour et nuit, fouettés jusqu'à ce que « leurs os soient à vif », laissés mourants « dévorés par les vers » et « torturés avec le feu et l'eau ». Autour de 100 000 personnes ont été tuées, conduisant à la quasi extermination des peuplesUitoto, Bora, Munaire etOcaina[42].
Entre 1930 et 1946, leParti libéral colombien prit le pouvoir et gouverna dans une perspective revancharde. En 1932 éclata laguerre colombo-péruvienne, dont le dénouement garantit la participation colombienne à l'occupation de la zone amazonienne[43].
De 1934 à 1938, puis de 1942 à 1945, le président le plus progressiste de l'histoire de la Colombie gouverne :Alfonso López Pumarejo, originaire de Bogota et membre du Parti libéral, qui ouvre un espace pour les syndicats et l'enseignement public et jette les bases d'une réforme agraire. Son projet s'appelait la « révolution en marche » mais il ne conduisit pas à une rupture avec le système capitaliste et le pouvoir des élites traditionnelles. La droite a réagi rapidement, le parti libéral s'est divisé et, finalement, les craintes concernant la propriété privée et la montée du communisme ont abouti à l'échec de son projet progressiste. C'est aussi dans ce contexte que s'est produit le premier pic de violence : dans les campagnes, les paysans étaient réprimés dans le sang par des groupes paramilitaires liés aux propriétaires terriens[44].
À la suite des divisions au sein du Parti libéral, les conservateurs reprirent le pouvoir présidentiel, mais pas la majorité au congrès. En 1948, avec l'assassinat deJorge Eliécer Gaitán, figure de l'aile gauche du Parti libéral et pressenti comme le vainqueur de l'élection présidentielle, fut lancé leBogotazo (littéralement « coup de Bogota »), à l'origine deLa Violencia, période de guerre civile caractérisée par l'opposition violente entre les deux partis et qui perdura jusqu'au début des années 1960[45].
Ces troubles sont à l'origine de la formation de mouvements d'auto-défense dans le Tolima et les Llanos orientales, avec des initiatives telle la « Segunda Ley del Llano », d'où émergeront les chefs guérilleros, principalement libéraux[46]. Entre-temps, le conservateurLaureano Gómez, inspiré par le fascisme, assume la présidence du pays le après une élection à laquelle les libéraux ont refusé de participer. Il dissipe la méfiance des États-Unis (ledépartement d'État l'avait placé sur liste noire pour ses prises de position durant laSeconde Guerre mondiale) en manifestant un anti-communisme virulent, notamment par l'envoi du seul contingent militaire sud-américain enCorée. Sur le plan intérieur, Gómez instaure un régime de caractère dictatorial (répression de l'opposition, persécution de la minorité protestante) et le suffrage universel, jugé « contradictoire avec la nature hiérarchique de la société », est suspendu.
Les conservateurs se maintinrent à la présidence jusqu'en1953, où la classe politique favorisa un coup d'État qui livra le pouvoir au généralGustavo Rojas Pinilla, qui mit en place un régime dictatorial. La plus grande partie des guérillas, séduites par les propositions de paix du gouvernement, déposèrent les armes, mais plusieurs de leurs membres furent assassinés ultérieurement. Un accord entre le parti libéral et le parti conservateur mit fin à la dictature et à la suite d'unejunte militaire provisoire fut fondé le Front national, permettant un retour à un gouvernement civil avec une alternance concertée entre les deux partis[47]. Si d'une part ce front mit fin à la violence bipartiste, il ferma d'autre part certaines portes, poussant quelques anciens guérilleros libéraux à retourner à la guérilla, en fondant ou en rejoignant des organisations telles que l'ELN, leM-19 et lesFARC appuyées par leParti communiste colombien[47].
Les tensions entre les partis politiques ont fréquemmentdégénéré en violence, et plus particulièrement durant laguerre des Mille Jours (1899-1902) etLa Violencia, à partir de 1948. Depuis les années 1960, l'Armée nationale colombienne, les insurgés de gauche (FARC,ELN) et lesparamilitaires sont engagés dans leplus long conflit armé du continent[48] alimenté par lenarcotrafic qui a pris son essor dans les années 1980. Depuis 2010, la violence a diminué, avec quelques démobilisations des groupes paramilitaires dans le cadre d'un processus de paix controversé et les guérilleros ont perdu le contrôle d'une grande partie du territoire qu'ils dominaient autrefois[14]. Dans le même temps letaux d'homicide colombien a presque diminué de moitié entre 2002 et 2006[49]. Grâce à une politique d'éradication des cultures[50], la Colombie, premier producteur mondial decocaïne pendant de nombreuses années, est maintenant largement considérée comme étant au deuxième ou troisième rang[51],[52]. La Colombie est le troisième pays le plus inégalitaire d’Amérique latine après le Honduras et Haïti[53],[54].
La répartition du pouvoir entre libéraux et conservateurs se poursuivit encore après la fin du Front national en 1974, bien que, à partir de la réforme constitutionnelle de 1968, la participation d'autres partis politiques fût autorisée. C'est alors que commença le développement dutrafic de stupéfiants dans le pays, qui constitue depuis lors l'un des facteurs clefs de la situation conflictuelle connue par le pays[55].
Le sénateurLuis Carlos Galán (Parti libéral), grand favori de l'élection présidentielle de 1990, est assassiné en août 1989. En mars 1990, Bernardo Jaramillo, le candidat de l'Union patriotique (gauche et communiste) à ce même scrutin, est tué à son tour par les narcotrafiquants. Carlos Pizarro, ancien commandant du mouvement de guérillaM-19 et lui aussi candidat à l'élection présidentielle, est assassiné le 26 avril, également par les narcotrafiquants. Le libéralCésar Gaviria est finalement élu à l'issue du scrutin[56]. Son gouvernement crée en 1994 les « Convivir », censées aider l'armée à prévoir les activités des groupes insurgés grâce à un réseau d’informateurs. Toutefois, « la réalité a démontré que les Convivir ont permis de légaliser les réseaux de tueurs à gages au service des narcotrafiquants et des propriétaires fonciers tout en ayant pour objectif principal d’utiliser la population civile comme cache-sexe du mouvement paramilitaire[57]. »
Sous le mandat d'Ernesto Samper (1994-1998), le gouvernement se vit impliqué dans un scandale d'alliance avec les narcotrafiquants, leproceso 8 000, à l'origine d'un conflit diplomatique avec les États-Unis et d'une crise du pouvoir. Comme le chaos politique se prolongeait encore, la guérilla desFARC et de l'ELN ainsi que les paramilitairesAUC renforcèrent leur influence en participant au contrôle descartels de trafiquants. C'est dans ce contexte que les FARC et le gouvernement colombien entreprirent des négociations de paix entre 1998 et 2002, qui échouèrent alors que le conflit était en pleine recrudescence, le pays en grave crise économique et leplan Colombie en cours d'implantation[58].
En2002,Álvaro Uribe Vélez devint le premier président colombien élu depuis plus de 150 ans à être issu d'un autre parti que le parti libéral ou le parti conservateur. Son élection fut rendue possible par une coalition entre différents partis et le soutien des paramilitaires, qui dans les zones rurales ont ordonné aux paysans de voter pour lui[59]. Cette coalition mit en place une réforme de la constitution permettant la réélection immédiate ; Uribe obtint ainsi un deuxième mandat en 2006. Álvaro Uribe a tenu une ligne dure contre les FARC, refusant le dialogue et préférant miser sur une solution exclusivement militaire pour achever le conflit. Pour écraser la guérilla , il s'appuya notamment sur les paramilitaires desAutodéfenses unies de Colombie (AUC, extrême-droite), qui fonctionnent comme une force auxiliaire de l'armée gouvernementale «utilisée pour semer la terreur et détourner les soupçons concernant la responsabilité des forces armées dans la violation des droits humains lors du conflit», indiqueAmnesty International. Ces paramilitaires sont tenus responsables par l'ONU de 80 % des crimes et massacres perpétrés durant le conflit, contre 12 % pour les guérillas et 8 % pour l'armée[60]. Dans le cadre du programmeJusticia y Paz, Álvaro Uribe propose en 2006 une quasi-amnistie des AUC et obtient que 30 000 des membres de ces milices déposent les armes[61].
Pour améliorer ses résultats en matière de lutte contre la guérilla, l'armée colombienne a procédé à des exécutions massives de civils, présentés comme des rebelles tués au combat. Si des exactions de ce genre existaient déjà auparavant, le phénomène s'est généralisé à partir de 2002, encouragé par les primes versées aux soldats et par une impunité quasi-absolue[62],[63]. Le scandale, dit desfaux positifs, éclate en 2008. La justice colombienne reconnait en 2021 au moins 6 402 civils exécutés par l’armée colombienne entre 2002 et 2008 afin d’être présentés fallacieusement comme des membres des guérillas[64],[65].
Au cours des dernières années, divers scandales de coopération entre hommes politiques, groupes de narcotrafiquants et paramilitaires (voir par exemple l'article « Scandale de la parapolitique »), concentrèrent l'attention de l'opinion publique au niveau international, et le conflit colombien a montré des signes de contagion vers les pays voisins, comme lors de lacrise diplomatique de la Colombie avec l'Équateur et le Venezuela de 2008. Diverses manifestations populaires dénonçant les crimes des différentes forces impliquées dans le conflit ont été menées[66]. En contrepartie toutefois, la Colombie est l'un des pays d'Amérique du Sud les plus stables sur le plan institutionnel.
En novembre et décembre 2019, des centaines de milliers de personnesmanifestent contre le gouvernement dans ce qui constitue le plus important mouvement de protestation de l'histoire du pays[67].
En juin 2022, le premier président de gauche de l'histoire de la Colombie, le socialisteGustavo Petro, ancien guérillero duM-19 et maire deBogota, est élu. Sa vice-présidente est la militanteféministe etécologisteFrancia Márquez[68],[69]. Gustavo Petro annonce le 3 décembre 2022 la conclusion d’un accord entre son gouvernement et l'ELN sur le retour de réfugiés indigènes déplacés dans l’ouest du pays[70]. Mais la politique de « paix totale » du président (visant à négocier un accord de paix avec l'ensemble des groupes armés du pays) est globalement un échec, même si elle a permis un temps de réduire le niveau de violence[71].
Selon plusieurs rapports d'associations de défense des droits de l'homme, les autorités colombiennes useraient de façon récurrente du motif de « rébellion » pour justifier l'incarcération de militants d'opposition, indigènes et syndicalistes. Pour le président du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques, la Colombie compterait, en 2009, 7 000 prisonniers politiques[75]. Le nombre est évalué en 2012 par l'opposantePiedad Córdoba à 7 500[76]. En 2015, la Fondation pour la solidarité et la défense estime à environ 10 000 le nombre de personnes emprisonnées en Colombie pour des raisons politiques, mais ajoute cependant que 3 500 sont d'ex-guérilleros capturés ou démobilisés[77].
Selon le dirigeant communiste Jaime Caycedo, 7 000 membres duParti communiste colombien ont été assassinés en30 ans[78].
Le pays est en 2018, selon l’indice de laConfédération syndicale internationale (CSI), l’un des pires du monde pour les droits des travailleurs. La Colombie présente notamment le plus haut indice de syndicalistes assassinés au monde[80]. Si le nombre d’assassinats de syndicalistes a baissé pendant la période 2014-2016, il est à nouveau en hausse depuis 2017. Une cinquantaine de syndicalistes ont été assassinés entre 2018 et 2020[79].
Les mobilisations ouvrières et indigènes sont généralement réprimées : « Quand il y a une mobilisation, elle est attribuée aux rebelles. Si personne n'y croit, on stigmatise les leaders et on tente de les jeter en prison »[81]. En 2019, des milliers d'indigènes bloquent laroute panaméricaine ; les affrontements avec la police font plusieurs morts[82].
Entre 2016 et 2020, plus d’un millier de militants colombiens (écologistes, syndicalistes, représentants indigènes, etc) ont été assassinés[79].
L'État colombien est condamné en 2023 par laCour interaméricaine des droits de l'homme pour le massacre de plus de 6 000 militants de l'Union patriotique, un parti politique de gauche, dans les années 1980 et 1990. Jusqu'ici, ces crimes ont été couverts par un appareil judiciaire peu enclin à poursuivre leurs auteurs et leurs commanditaires[83].
En accord avec la Constitution de 1991 la Colombie est divisée en32départements et un district formé par la capitale Bogota[84]. Les gouvernements des départements rassemblent trois pouvoirs : la branche exécutive, exercée par le gouverneur départemental, élu tous les quatre ans et à mandat unique. Chaque département dispose de sa propre assemblée, qui bénéficie d'une autonomie administrative et d'un budget particulier[85]. Les assemblées départementales comprennent, selon leur population, de onze à trente et un députés, élus au suffrage universel pour une durée de quatre ans[86]. Elles émettent des ordonnances, qui ont une valeur légale dans leurs juridictions territoriales respectives.
Les départements sont formés par l'association desmunicipalités. Celles-ci sont au nombre de 1 120, parmi lesquelles se trouvent le district de la capitale, Bogota, ceux de Barranquilla[87], Carthagène,Santa Marta,Tunja,Cúcuta,Popayán,Buenaventura,Medellín,Turbo etTumaco. Chaque municipalité ou district est présidé par des maires (alcaldes). Ils sont élus pour un mandat de quatre ans, en accord avec le calendrier électoral du Conseil national électoral (Consejo Nacional Electoral). La représentation de l'exécutif au niveau local est assurée par un Conseil (cabildo ouConsejo) formé de conseillers, également élus pour une durée de quatre ans.
Les territoires indigènes sont constitués en accord entre le gouvernement et les communautés indigènes[88]. Dans les cas où ceux-ci s'étendent sur plus d'un département ou d'une municipalité, les gouvernements locaux administrent de façon conjointe les conseils indigènes, comme l'établissent les articles 329 et 330 de la Constitution. Les territoires indigènes peuvent obtenir le statut d'entité territoriale s'ils satisfont à certains critères légaux[88]. Ils représentent une superficie d'environ30 485 231 hectares, en majorité situés dans les départements d'Amazonas, Cauca, La Guajira, Guaviare et Vaupés[89].
Malgré l'important effort budgétaire, l'Armée de l'air rencontre de nombreux problèmes avec ses avionsKfir fournis par Israël en 1975 qui sont entrés en obsolescence. Face au refus du gouvernement de les renouveler, une dizaine de pilotes ont décidé de se mettre en grève pour exiger le remplacement de ces appareils qui sont les uniques avions de défense aérienne et attaque de l’aviation colombienne[92].
La Police nationale, en tant quegendarmerie, fonctionne indépendamment de l'armée pour l'ensemble du pays et elle est présente dans toutes les municipalités. Chacune de ces forces opère avec un appareil de renseignement distinct de celui de l'agence de renseignement national, laDirección Nacional de Inteligencia(es), ou DNI, qui a remplacé l'ancienDepartamento Administrativo de Seguridad en 2011 à la suite de divers scandales.
L’armée colombienne, en particulier les forces terrestres, fait l'objet de controverses au sujet des violations massives des droits de l’homme commises dans le cadre duconflit armé. Plusieurs milliers de civils ont été exécutés dans les dernières années du conflit par des militaires et présentés fallacieusement en guérilleros tués au combat afin de grossir les statistiques des succès rencontrés par l'armée dans la guerre contre les groupes rebelles[93]. L’impunité pour ce genre d'exactions était encore en 2010 quasi-systématique selon l'ONU, puisque 98,5 % des soldats qui se livraient à ces pratiques n'étaient pas condamnés[94]. Par ailleurs, des combats ont ponctuellement opposé certaines unités de l’armée à la police anti-drogue colombienne, en raison de l’implication de certains soldats dans le narcotrafic.
Au cours du conflit armé, de nombreusesmines ont été placées et divers explosifs se trouvent ensevelis et représentent un danger pour les populations civiles de territoires désormais pacifiés. Le gouvernement colombien annonce 12 390 personnes tuées par des mines entre 1990 et 2023 dont 85 en 2023. Entre 2019 et 2023 c'est une majorité de civils qui périt ce qui implique que les mines sont placées à des endroits considérés sécurisés par ces derniers. Une mission de l'ONU (UNMAS) vise à déminer le territoire colombien[95].
Ambassade de Colombie à Paris.Le présidentJuan Manuel Santos avec le secrétaire d'État américainJohn Kerry.Pays avec lesquels la Colombie maintient des missions diplomatiques :
Colombie.
Ambassades.
Consulats généraux.
Les relations extérieures de la Colombie incombent au président du pays en sa qualité dechef d'État, et sont déléguées auministère des Affaires étrangères (Ministerio de Relaciones Exteriores de Colombia) ou chancellerie (cancillería). Celle-ci est chargée des missions diplomatiques auprès des autres pays et des représentations dans les organismes multilatéraux[96].
Les symboles nationaux de la Colombie sont des éléments représentatifs du pays, aussi bien à l'intérieur du pays qu'au niveau extérieur. Ledrapeau, lesarmoiries et l'hymne sontactuellement[C'est-à-dire ?] réglementés par la loi 12 de 1984 qui définit les dispositions générales de ces symboles.
Lesarmoiries de la Colombie sont considérées comme étant le symbole de tous les symboles de la Colombie. Elles intègrent des symboles majeurs pour lesquels l'identité colombienne prévaut. Leur usage est codifié par le décret 1967 du[97] de laConstitution de la Colombie de 1991. Les armoiries de la Colombie ne sont utilisées qu'au centre du drapeau du président de la Colombie, du drapeau de guerre de la Colombie et sur les documents officiels. Elles peuvent également être utilisées à des fins éducatives ou d'affichage dans les lignes directrices de respect pour le symbole.
Le drapeau de la Colombie, de forme rectangulaire, est composé de trois bandes horizontales - jaune, bleue et rouge - agencées l'une en dessous de l'autre. Le ratio est de 2:1:1. Ainsi, la bande jaune occupe la moitié supérieure du drapeau, l'autre moitié étant composée de deux bandes bleue et rouge de largeurs égales[98]. La composition chromatique du drapeau de la Colombie est basée sur celui créé en 1801 par le général vénézuélienFrancisco de Miranda, précurseur de l'indépendance latino-américaine. Le, il déploie ainsi pour la première fois un drapeau composé des trois couleurs primaires à bord de sonbrigantinLeandro lors de l'invasion manquée du port deCoro[99]. Le design du drapeau colombien est définitivement adopté le.
L'interprétation moderne des couleurs est la suivante[100] :
lejaune : représente la richesse de la terre colombienne, comme le soleil, source de lumière, ainsi que la souveraineté, l'harmonie et la justice ;
lebleu : représente le ciel qui couvre la Patrie, les fleuves et les deux océans qui bordent les côtes du pays ;
lerouge : représente le sang versé sur les champs de bataille par les héros qui ont acquis la liberté de la Colombie, significative d'amour, de puissance, de force et de progrès.
L'hymne national est composé d'un refrain enheptasyllabes et de onzecouplets enalexandrins. Généralement, seuls le refrain et le premier couplet sont interprétés[101]. Les couplets illustrent des faits historiques et des réflexions philosophiques au sujet de l'indépendance de la Colombie et d'autres payshispano-américains[102].
En 1887, le directeur de théâtre José Domingo Torres contacta le maître italienOreste Síndici pour lui commander une chanson sur la célébration de l'indépendance de Carthagène[103], lui demandant de mettre en musique le poème « Himno Patriótico » (« Hymne Patriotique ») écrit par le président de la RépubliqueRafael Núñez en l'honneur de cette ville[102]. Ce poème avait été initialement composé pour être lu publiquement lors de la célébration du avant d'être publié dans le journalLa Democracia alors que Núñez était secrétaire du gouvernement de cette province[102]. L'hymne fut présenté pour la première fois au public le, lors des festivités célébrant l'indépendance de Carthagène, par un chœur d'enfants, élèves d'Oreste Síndici, venus de trois écoles primaires[104]. Celui-ci devint très rapidement célèbre et des éditions en furent publiées dans tout le pays. Le représentant à laChambre du département deNariño, Sergio Burbano, présenta un projet de loi le sur l'adoption de l'hymne national. Le projet fut approuvé lors du débat de la commission d'instruction publique puis durant la séance plénière duCongrès de la république de Colombie qui officialisa ce chant par la loi numéro 33 du, ratifiée par le présidentMarco Fidel Suárez[105].
Les Andes colombiennes, à la différence de celles des autrespays andins, sont divisées en trois massifs séparés par deux grandes rivières : leCauca et leMagdalena, qui était autrefois la voie de transport la plus importante du pays. Ces contrastes géographiques offrent une grande diversité climatique dans une zone restreinte : c'est ainsi, par exemple, qu'à 60 km du « froid » de Bogota, on peut trouver desdéserts, desforêts tropicales ou subtropicales ou même desneiges éternelles.
Le climat de la Colombie est un climat tropical à température constante au long de l'année prédominant, bien adapté à l'agriculture grâce aux conditions météorologiques classiques des régions proches de l'Équateur. D'autres facteurs influencent le climat : ce sont lesalizés et lazone de convergence intertropicale qui jouent sur les précipitations, ainsi que le phénomèneEl Niño.
La Colombie a encore, en 2023, une soixantaine de glaciers, tous situés au-dessus de 5 000 m d’altitude, mais ils sont menacés par le changement climatique. L'un des plus emblématiques des tropiques, le glacier de Conejeras, a quasiment disparu[110]. La surface des glaciers colombiens a reculé de 90 % depuis le XIXe siècle[111].
La Colombie est l'un des pays les plus riches de la planète en matière de biodiversité, classée à ce titre depays mégadivers en tant que deuxième pays le plus diversifié au monde. Avec ses deux côtes (Pacifique et Caraïbe), ses nombreuses montagnes, son climat varié, la diversité des biotopes est particulièrement vaste. La Colombie intègre notamment dans son territoire deuxhotspots (points chauds de la biodiversité) : les Andes tropicales et l'ensemble Tumbes-Chocó-Magdalena, extrêmement riches et menacés[112],[113]. On y trouve notamment 398 espèces demammifères, 1 871 espèces d'oiseaux (c'est-à-dire plus que dans n'importe quel autre pays au monde) et pas moins de 754 espèces d'amphibiens. La diversité végétale est aussi immense, avec entre 40 000 et 45 000 espèces, soit près de 15 % de la flore mondiale.
Récemment, c'est au cœur desmontagnes de Tacarcuna, au nord-ouest de la Colombie, qu'une équipe descientifiques a découvert 10 nouvellesespèces d'amphibiens, parmi lesquelles on compte neuf espèces de grenouilles dont troisespèces degrenouilles dites « de verre » (Centrolenidae) à la peau quasiment transparente, un type de grenouille arlequin (Atelopus), deux types de grenouilles tropicales et une salamandre (Urodela)[114]. Entre 2000 et 2010,56 nouvelles espèces d'oiseaux ont été découvertes dans le monde dont 7 en Colombie.
La Colombie compte 1 825 espèces d'oiseaux, soit 19 % des espèces mondiales et 60 % en Amérique du Sud. Cela représente plus que l'Europe et l'Amérique du Nord réunies. On y trouve plus de 3 000 familles depapillons (2e mondial), 15 % des espèces d'amphibiens (733 espèces) et 30 % des espèces detortues au monde. Près de la moitié desorchidées se trouvent en Colombie, on compte plus de 3 500 espèces. En moyenne17 nouvelles espèces sont découvertes chaque année. Selon une étude deWWF, la moitié des écosystèmes colombiens étudiés sont dans un état critique de détérioration ou menacés. La déforestation massive, et les exploitations non-réglementées de mines et de pétrole en seraient les causes essentielles. La détérioration des écosystèmes menace l'existence de plus d'un tiers des plantes de Colombie et de 50 % de ses animaux[115].
Près de la moitié du pays n'a pas encore été étudiée compte tenu des reliefs et des problèmes de sécurité, mais aussi faute de moyens, toutefois la situation évolue. La forêt tropicale est cependant menacée par ladéforestation. Le problème continue de s'accentuer puisqu'en 2016,178 000 hectares de forêts ont été perdus, soit une augmentation de 44 % en un an[116]. Cette augmentation brutale s'expliquerait par la démobilisation des FARC qui interdisaient auparavant de couper les arbres en trop grand nombre dans les régions qu'ils contrôlaient[117]. Au moins37 personnes ont été assassinées en 2016 parce qu'elles protégeaient l’environnement[118]. En 2023 toutefois la Colombie enregistre une « baisse spectaculaire » de la déforestation (− 49 %), selon l’Observatoire mondial des forêts, grâce à une politique active de protection de l'environnement[119].
La Colombie bénéficie de ressources hydriques importantes et diversifiées. Elle détient à elle seule 60 % des eaux d'Amérique latine. Le pays est en contact avec lamer des Caraïbes et l'océan Pacifique ainsi qu'avec de considérables complexes fluviaux, essentiellement l'Orénoque, l'Amazone et la région duCatatumbo, qui inclut lefleuve homonyme ainsi que d'autres cours d'eau se jetant dans lelac Maracaibo vénézuélien. Ses principaux fleuves sont leCaquetá, leMagdalena, leCauca et l'Atrato[120],[121]. Ces trois derniers fleuves ont la particularité, en Amérique du Sud, d'être dirigés du sud vers le nord. L'Atrato possède le plus grand débit des cours d'eau de Colombie[122].
La pollution de l'air provoque au moins 17 500 décès chaque année en Colombie selon les données gouvernementales. La Colombie est le cinquième pays le plus pollué d'Amérique latine selon les données deGreenpeace (après le Mexique, le Chili, le Pérou et le Brésil)[124].
Environ 25 % deszones humides de Colombie ont disparu ces dernières décennies, en conséquence principalement de l'activité minière, de ladéforestation et de lapollution des cours d'eau[125]. La signature des accords de paix en 2016 entre le gouvernement et la guérilla des FARC a eu pour conséquence inattendue de fortement accélérer la déforestation : elle a augmenté de 44 % entre 2016 et 2019. Depuis le désarmement des guérilleros, les entreprises du secteur industriel ont en effet accès à de nouveaux territoires[126].
Le gouvernement colombien prévoit, par son Plan national de développement2018-2022, de relancer les marchés de l’or et ducuivre dans le pays. En outre, 161 nouveaux sites deforage pétrolier sont programmés pour 2022, soit quatre fois plus que les 46 existants en 2018. Lafracturation hydraulique (fracking) est en cours de légalisation en 2019. Ce plan est largement décrié par les écologistes, qui le jugent dangereux pour l'environnement et le climat (au profit desénergies fossiles très émissives degaz à effet de serre), et au service desmultinationales étrangères (la part des bénéfices de l’extraction versée à l’État a chuté au taux de 0,4 % pour l’or et l’argent, et 3,27 % pour lesmines de charbon à ciel ouvert). Ce plan menace en outre des communautés indigènes, dont les territoires et ressources sont à nouveau menacés (mi-2019 laroute Panaméricaine est bloquée pendant plusieurs semaines par la mobilisation de milliers d'indigènes dans ledépartement du Cauca)[127].
La Colombie est le pays le plus dangereux au monde pour les militants écologistes, avec 64 assassinats de militants en 2019[128]. En 2023, ce sont 79 militants écologistes qui ont été assassinés[129].
La Chine et la Colombie discutent d'une alternative aucanal de Panama, un « canal sec » de 200 km assurant la liaison ferroviaire entre le Pacifique et une nouvelle ville près deCarthagène des Indes. La Chine est le deuxième partenaire commercial de la Colombie après les États-Unis et un canal sec pourrait faire de la Colombie un carrefour où les marchandises chinoises importées seraient assemblées pour la réexportation en Amérique tandis que les matières premières colombiennes seraient expédiées en Chine[134].
Certaines villes colombiennes ont adopté des systèmes intégrés de transport de masse[135]. C'est notamment le cas de Bogota et Medellín ; ce type de système de transports urbains tend à se répandre dans d'autres grandes villes colombiennes.
La congestion du trafic à Bogota est considérablement exacerbée par le manque de transport ferroviaire. Toutefois, ce problème a été quelque peu atténué par le développement du réseau d'autobus rapidesTransMilenio. Le système de Bogota se compose de bus et minibus gérés par le secteur tant privé que public.
Depuis 1995, Medellín a un chemin de fer urbain connu sous le nommétro de Medellín, qui se connecte à la plus grande partie de la région métropolitaine de Medellín. Un système de voiture à câble, leMetrocable, a été ajouté en 2004 pour relier certains des quartiers les plus pauvres de Medellín au métro de Medellín. À la fin de 2011, un système de bus articulés, appeléMetroplús(es), a commencé à fonctionner à Medellín.
D'autres villes ont aussi mis en place des systèmes de transport de masse. Un système de transport rapide par autobus appelé Transmetro, semblable au TransMilenio de Bogota, a commencé à fonctionner à Barranquilla fin 2007. À Pereira, le Megabus a été inauguré en 2006. À Bucaramanga, le système de transit de masse appelé Metrolinea a ouvert ses portes en 2009. Dans la ville de Carthagène, un système semblable appelé Transcaribe a été récemment mis en opération. Ces projets ont permis la rénovation urbaine de la plupart des villes du pays. Dans d'autres villes très développées telles queCali a été construit un système de bus articulés qui ont changé le visage de la ville. En 2013, un système de téléphérique moderne est entré en vigueur à Cali.
La durée légale du travail est de48 heures par semaine. L'économie informelle englobe toutefois près de la moitié des travailleurs auxquels ne s'applique donc pas le droit du travail[141].
Laclasse moyenne représente 25 % de la population en 2020 selon une enquête du quotidienEl Tiempo. Les données officielles indiquent que 42,5 % de la population vit sous leseuil de pauvreté[142]. L'ascenseur social est un des plus lents au monde puisqu'il faut en moyenne onze générations à une famille pour sortir de la pauvreté[141].
En décembre 2012, un accord de libre-échange entre l'UE, le Pérou et la Colombie sera soumis au Parlement européen pour ratification. Les organisations environnementales commeSauvons la forêt critiquent le fait que l'accord n'ait pas imposé des normes et des contraintes environnementales[147] et se réfèrent à un rapport publié par l'Union européenne stipulant que, dans les circonstances actuelles, l'accord de libre-échange mettrait en danger la qualité de l'eau et de la biodiversité dans les deux pays, et lui reprochent aussi de promouvoir la destruction des écosystèmes fragiles[148].
Les investissements ont grimpé, passant de 15 % du PIB en 2002 à 26 % en 2008. Cependant, le taux de chômage à 12 % et le taux de pauvreté à 46 % en 2009 sont supérieurs à la moyenne régionale[149].
L'économie informelle est estimée à 47 % en 2020. Il n'existe pas d'État-providence en Colombie, celle-ci ne possédant presque aucun système d'assurance-chômage, de retraite ou de maladie. Ainsi, seul un million de personnes âgées bénéficie d'une retraite (et cinq millions en sont privées[150]) et les aides sociales sont très faibles. Beaucoup de septuagénaires et d'octogénaires sont ainsi contraints de continuer de travailler ou de mendier. Le pays serait le plus inégalitaire de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE)[151].
Le système fiscal est l'une des causes des pronfondes inégalités sociales en Colombie. L'impôt sur le revenus (l’IRPP) est peu progressif (la quasi-totalité des contribuables assujettis le paient à un taux entre 19% et 28%, et ce taux progresse ensuite peu) et est prélevé essentiellement sur les salaires, les autres catégories de revenus étant largement sous-déclarées. La redistribution opérée par le système fiscal colombien est ainsi la plus faible d’Amérique latine, où elle est pourtant en moyenne très limitée[152].
Les plus importantes entreprises de Colombie sont les suivantes :
Grupo Sura(es) (« Grupo de Inversiones Suramericana ») : la plus importante société de gestion deretraite en Amérique latine.
Avianca : la troisième compagnie aérienne en Amérique latine.
Coomeva : la troisième plus grandecoopérative d'Amérique latine.
Grupo Aval (« Grupo Aval Acciones y Valores ») : Une holding regroupant notamment des activités financières, bancaires, de télécommunications et immobilières. Elle est détenue parLuis Carlos Sarmiento Angulo(es), l'homme le plus riche de Colombie.
Représentation graphique des exportations de produits de la Colombie dans 28 catégories à code couleur.Colombie - Indicateurs macroéconomiques 2002-2011.
En 1990, pour attirer les investisseurs étrangers et promouvoir le commerce, une expérience duFonds monétaire international connue sous le nom deLa Apertura a été adoptée par le gouvernement comme une stratégie delibre-échange. Bien que l'analyse des résultats ne soit pas claire, le fait est que le secteur agricole a été durement touché par cette politique.
En 1991 et 1992, le gouvernement a adopté des lois visant à stimuler l'investissement étranger dans presque tous les secteurs de l'économie. Les seules activités fermées à l'investissement direct à l'étranger sont la défense et la sécurité nationale, l'élimination des déchets dangereux et l'immobilier, la dernière de ces restrictions étant destinée à empêcher leblanchiment d'argent. La Colombie crée une unité spéciale, l'entité CoInvertir, pour aider les étrangers à investir dans le pays. Les flux d'investissements étrangers en 1999 ont été de 4,4 milliards de dollars, soit inférieurs aux 4,8 milliards de dollars en 1998. Les investissements en cours les plus importants incluent les 6 billions $ pour le développement deschamps pétrolifères de Cusiana etCupiagua, les mines de charbon dans le nord du pays et les récentes licences conclues pour le développement des services relatifs au téléphone cellulaire. Les États-Unis comptaient pour 26,5 % du total des 19,4 billions $ d'investissements directs non pétroliers en Colombie à la fin de l'année 1998.
Le 21 octobre 1995, dans le cadre de l'International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), le présidentBill Clinton a signé un décret interdisant aux entités américaines toutes opérations commerciales ou financières avec quatre barons de la drogue colombienne et avec des individus et des entreprises liés à la circulation de stupéfiants, tels que désignés par le Secrétaire au Trésor, en consultation avec le Secrétaire d'État et le procureur général. La liste des personnes et des entreprises désignées est modifiée périodiquement ; elle est gérée par l'Office of Foreign Assets Control du département du Trésor[153].
Les industries du pétrole, du gaz naturel, du minerai de charbon et de la chimie, entre autres, suscitent l'intérêt majeur des investissements américains. Ils ont représenté 37,8 % (4,2 milliards de dollars) du montant total de 11,2 milliards d'investissements directs étrangers à la fin de 1997, le pétrole et les investissements de portefeuille exclus. Les droits et avantages des travailleurs dans les secteurs où l'État est investi sont plus favorables que les conditions générales de travail dans les autres secteurs, par exemple un nombre d'heures de travail inférieur à la moyenne, des salaires plus élevés et une conformité aux normes de santé et de sécurité au-dessus de la moyenne nationale.
El Poblado(es) àMedellín, un quartier du sud, est l'un des plus importants centres urbains et économiques de la Colombie.
La Colombie est bien dotée enminerais et en ressources énergétiques. Elle possède les plus grandes réserves decharbon d'Amérique latine, et son potentielhydroélectrique est le deuxième derrière celui duBrésil. Les estimations de réservespétrolières étaient estimées en 1995 à 3,1 millions de barils. Elle possède d'importantes quantités denickel, d'or, d'argent, deplatine et d'émeraudes.
La découverte de réserves pétrolières d'un volume de2 millions de barils de haute qualité dans les champs deCusiana etCupiagua, à environ 200 km à l'est deBogota, a permis à la Colombie de devenir un exportateur de pétrole depuis 1986. Lepipeline transandin transporte du pétrole d'Orito dans ledépartement de Putumayo pour le port du PacifiqueTumaco dans le département deNariño[154]. En 2010, la production totale moyenne avoisinait les 970 000 barils par jour dont 403 510 barils étaient exportés quotidiennement[155]. Le gouvernementPastrana a considérablement libéralisé la politique d'investissement du pétrole, ce qui a conduit à une augmentation des activités d'exploration. La capacité de raffinage ne peut pas satisfaire la demande intérieure, de sorte que certains produits raffinés, en particulier l'essence, doivent être importés. Les plans pour la construction d'une nouvelle raffinerie sont en cours de développement.
Alors que la Colombie a un vaste potentiel hydroélectrique, une sécheresse prolongée en 1992 a imposé unsévère rationnement de l'électricité dans tout le pays jusqu'à la mi-1993(es). Les conséquences de la sécheresse sur la capacité de production d'électricité ont amené le gouvernement à ordonner la construction ou l'amélioration de 10 centrales thermoélectriques. La moitié sera alimentée au charbon, et l'autre moitié pargaz naturel. Le gouvernement a commencé à lancer des appels d'offres pour la construction d'un système degazoducs s'étendant des champs de gaz du pays à ses grands centres de population. Les plans prévoient que ce projet rendra le gaz naturel accessible à des millions de ménages colombiens d'ici le milieu de la prochaine décennie.
Le pétrole et le charbon représentent en 2021 46 % des exportations de biens[152].
Cali, la principale ville dans l'ouest de la Colombie.
Pendant de nombreuses années, leconflit armé interne a dissuadé les touristes de visiter la Colombie, les agences de voyages mettant en garde les touristes projetant de visiter ce pays. Toutefois, ces dernières années, le nombre de visiteurs a fortement augmenté grâce aux améliorations apportées à la sécurité résultant de la politique desécurité démocratique du présidentÁlvaro Uribe, qui a notamment consisté en une augmentation significative de la force militaire et de la présence policière dans tout le pays et a éloigné les groupes rebelles des grandes villes, des routes et sites touristiques susceptibles d'attirer des visiteurs internationaux. Les visites de touristes étrangers ont progressé de 0,5 million en 2003 à 1,3 million en 2007[156], tandis queLonely Planet présentait la Colombie comme l'une de ses dix premières destinations mondiales pour 2006[157].
En 2010, le tourisme en Colombie a augmenté de 11 %, selon l'UNWTO Tourism Highlights de cette année-là[158]. En 2010, la Colombie a reçu 1,4 million de visiteurs étrangers, selon les statistiques officielles[159]. En novembre 2010, l'U.S. State Department pour le pays a déclaré que les conditions de sécurité s'étaient considérablement améliorées ces dernières années et que les enlèvements avaient été sensiblement réduits, mais a mis en garde les voyageurs contre les menaces persistantes de terrorisme et les dangers de la criminalité de droit commun, y compris les prises d'otages. La hausse des taux d'homicides àMedellín etCarthagène étant mise en évidence, des citoyens américains ont été invités à voyager d'une ville à l'autre par la voie des airs plutôt que d'utiliser les transports terrestres.
Entre 1976 et 2006, la dette de la Colombie a doublé tous les dix ans : en 1976, elle s’élevait à environ 3,6 milliards de dollars, puis atteignait 7,2 milliards de dollars en 1986 ; en 1996, elle dépassait16 milliards de dollars et en 2006, elle franchissait les36 milliards de dollars. Depuis 2006, l’accroissement de la dette s'est accéléré : celle-ci atteignait72 milliards de dollars en 2011 et a atteint les124 milliards de dollars en 2017, ce qui signifie qu’en moins de10 ans la dette extérieure de la Colombie a triplé. Environ un quart du budget annuel de la Colombie, soit20 milliards de dollars, est destiné au remboursement de la dette publique[161].
La corruption dans la gestion publique en Colombie est fortement répandue et de nature structurelle. Cette situation génère des pertes pour le pays estimées à environ15 milliards de dollars. La Colombie n’a pas non plus échappé aux scandales portant sur des millions de dollars distribués sous forme de pots-de-vin par l’entreprise brésilienne de constructionOdebrecht, auxquels s’ajoute celui de la raffinerie de Carthagène, un cas de détournement de fonds publics dévoilé en 2016 et impliquant des membres des gouvernements d’Álvaro Uribe (2002-2010) et deJuan Manuel Santos (2010-2018)[67].
La population a augmenté suivant un taux de 1,9 % entre 1975 et 2005, puis de 1,2 % entre 2005 et 2015. Ces tendances se reflètent dans la pyramide des âges du pays. En 2015, 25 % de la population avait moins de15 ans, contre seulement 6,9 % de personnes de65 ans et plus[164].
La population est concentrée dans la région andine et le long de la région caraïbe, principalement sur la côte nord-est, sur l'océan atlantique, et le long de la frontière vénézuélienne. A contrario, les neuf départements de l'est des plaines, représentant près de 54 % de la superficie de la Colombie, concentrent moins de 3 % de la population et ont une densité de moins d'une personne par kilomètre carré.
Pendant des siècles, la Colombie a été une société rurale. Mais l'exode rural s'est accéléré après la Seconde Guerre mondiale et dans les années 1950. La Colombie est aujourd'hui l'un des pays les plus urbanisés d'Amérique latine. La population urbaine est passée de 31 % en 1938 à 60 % en 1975, et à 72,7 % en 2005[139],[165], puis à 76,4 % en 2015.
La population de Bogota est passée à elle seule d'un peu plus de 300 000 personnes en 1938 à environ9 millions aujourd'hui, soit près de 20 % de la population avec son agglomération. Au total, en 2013,71 villes comptent 100 000 habitants ou plus.
En 2010, la Colombie a la plus grande population depersonnes déplacées au monde à cause du conflit armé et des déplacements forcés de population. Ces réfugiés sont estimés à au moins4,5 millions[166],[167].
L'espérance de vie est de75,48 ans, la mortalité infantile est de 14,58 pour mille[168].
L'homosexualité a été légalisée en 1980. Les LGBT font cependant encore l'objet de nombreuses violences ; des dizaines d'entre eux sont assassinés chaque année, souvent après avoir subi des sévices. Les responsables sont notamment des bandes paramilitaires pratiquant lenettoyage social : ces groupes entendent «contrôler les territoires, "nettoyer" les personnes, les groupes et les pratiques sociales qu'ils considèrent comme dangereux pour l'ordre social, de leur point de vue moral», explique l'ONG Colombia Diversa, engagée en faveur des droits LGBT[169],[170].
Plus de 99,2 % des Colombiens parlent l'espagnol. À l'époque de la conquête espagnole, il existait trois cents langues et dialectes indigènes en Colombie ; il n'en reste plus que soixante-cinq[171].
93,4 % des Colombiens savent lire et écrire[172] et près de 7,3 % du PIB est consacré à l'éducation[173].
En 1996, le taux d'homicides volontaires pour 100 000 habitants s'élevait à 71,8 (soit 26 642 faits) ; il est retombé en 2011 à 31,4 (soit 14 746 faits)[175]. « Le taux d'homicides pour 100 000 habitants en Colombie a été évalué en 2015 à 25,9, le chiffre le plus bas enregistré au cours des quarante dernières années » a déclaré le présidentJuan Manuel Santos[176]. Depuis 2015, ce taux ne baisse plus et reste au-dessus de la moyenne régionale[152].
Le contexte général de violence qui a sévi en Colombie durant de nombreuses années a engendré une délinquance importante. Les agressions les plus courantes restent les vols, les attaques à main armée et les enlèvements. Ces agressions, qui n'ont cessé d'augmenter, deviennent la première menace à Bogota particulièrement[177].
Dans les campagnes colombiennes, le nombre d’assassinats de paysans exerçant un leadership, de membres des communautés indigènes et de militants politiques est en augmentation constante ces dernières années. Au moins 116 assassinats politiques ont été dénombrés en 2016, puis 191 en 2017 et 252 en 2018[178].
La production decocaïne colombienne a augmenté de 50 % entre 2008 et 2017[179]. La Colombie est à l'origine de 70 % de la production mondiale[179]. En 2019, le président américainDonald Trump accuse son homologue colombien Iván Duque de n'avoir « rien fait » pour lutter contre le narcotrafic[180].
Les causes du trafic de drogue sont la misère et l’injustice sociale, la géographie fragmentée du pays, sa position stratégique unique entre deux océans, sa longue expérience en matière de contrebande et de corruption, et la présence ancienne de groupes armés[181]. Pour le père Francisco de Roux, président de la « commission de la vérité » mise en place avec l'ONU pour enquêter sur le conflit armé colombien, si la Colombie reste le premier producteur mondial de cocaïne, c’est essentiellement parce que le « monde paysan a toujours été exclu de la société colombienne, repoussé aux frontières de la forêt, sans droits, sans routes, ni terres fertiles »[182]. En 2016, lesaccords de paix conclus entre les Farc et le gouvernement incluaient un programme de substitution volontaire des cultures de coca exploitées par de petits paysans, mais celui-ci a rapidement perdu tout financement. le gouvernement privilégiant les opérations militaires. Des civils sont régulièrement tués au cours de ces opérations, conduisant à de fortes tensions avec la population. Quand un assassinat est commis par un militaire, l'armée présente les victimes comme des membres de groupes armés[183].
Dans les années 1980, la structure de la société colombienne était influencée par les traditions de l'Espagne duXVIe siècle ; elle était très stratifiée et avait unemobilité verticale sociale limitée. Alors que le secteur urbain connaissait une importante flexibilité sociale, le secteur rural était organisé sous forme de structures fortement hiérarchisées où le changement de statut était très difficile[A 1]. Au milieu des années 1980, il existait quatre classes sociales : la classe supérieure qui représentait 5 % de la population, la classe moyenne (20 %), la classe inférieure (50 %) et les secteurs populaires (25 %). Les classes furent créées en fonction de la profession, du style de vie, du revenu, des antécédents familiaux, de l'éducation et de la puissance[A 1].
Le syndicalisme est faible en Colombie. Seuls 4 % des salariés sont syndiqués. La législation du travail est défavorable aux syndicats et ceux-ci sont exposés à la violence des groupes armés paramilitaires. La CUT (Centrale unitaire des travailleurs) a dénoncé l’assassinat de 3 000 militants syndicaux depuis la création de cette centrale syndicale au milieu des années 1980[184].
L'écrasante majorité des Colombiens parle l'espagnol, mais au total101 langues sont liées à la Colombie dans la base de donnéesEthnologue.com, dont 80 sont parlées aujourd'hui. La plupart d'entre elles appartiennent aux familles de langueschibchanes,arawakiennes etcaribes. La languequechua, parlée dans la région des Andes, s'est étendue plus au nord, principalement dans les centres urbains des grandes villes. Il y aurait environ 500 000 locuteurs des langues autochtones[186].
Les divers groupes existent en différentes concentrations dans tout le pays, selon un schéma qui, dans une certaine mesure, remonte aux origines coloniales[187]. Les blancs ont tendance à vivre principalement dans les centres urbains, en particulier àBogota et dans les villes des hauts plateaux en plein essor. La population des grandes villes est principalement blanche et métisse. L'importante population métisse comprend la plupart descampesinos (personnes vivant dans les zones rurales) des hauts plateaux andins, où les conquérants espagnols se sont mélangés avec les femmes amérindiennes. Les métis ont toujours vécu dans les villes, en tant qu'artisans ou petits commerçants, et ils ont joué un rôle majeur dans l'expansion urbaine de ces dernières décennies, tels les membres de la classe ouvrière et les pauvres.
LesWayuu représentent le plus grand groupe ethnique autochtone en Colombie.Masque rituel Chaquiras du peuple Camsá en Colombie, conservé au musée de la Banesco, à l'Altino Arantes, gratte-ciel à Sao Paulo au Brésil.
Avant la colonisation espagnole de ce qui est aujourd'hui la Colombie, le territoire était habité par un grand nombre depeuples autochtones. Beaucoup de ces ethnies et peuples amérindiens se sont fondus dans la population métisse.
La Constitution de 1991 a établi que leur langue maternelle est officielle sur leurs territoires, et la plupart des peuples autochtones ont eu un enseignement bilingue (dans leur langue maternelle et en espagnol).
Les plus grands groupes indigènes sont notamment lesWayuu[189] (ou Wayu, Wahiro, Guajiros, Goajiros, Guahíbo en espagnol), lesArhuacos, lesMuiscas, lesKunas, lesPáez et lesTucanos. Les départements deCauca,La Guajira etGuainía ont le plus important pourcentage de population d'origine indigène.
L'Organisation nationale indigène de Colombie(es) (ONIC), créée lors du premier Congrès national indigène en 1982, est une organisation représentant les peuples autochtones de Colombie, soit quelque 800 000 personnes (environ 2 % de la population).
La répartition des différents groupes varie de façon considérable en fonction des régions[190] :
DansMise en tourisme du patrimoine colombien : désappropriation, appropriation et réappropriation en territoires indigènes, publié en 2013, Marie-Laure Guilland écrit :« La valorisation des ressources patrimoniales, qu'elles soient matérielles, immatérielles ou naturelles, est indéniablement apparue comme un outil incontournable pour remplir ces perspectives de développement touristique. Cependant, l'arrivée de visiteurs sur les sites patrimoniaux ne va pas sans bousculer l'organisation territoriale et les populations locales réceptrices. »[196].
Près d’un Amérindien sur trois (environ 300 000) vit dans un état de pauvreté extrême et 70 % des enfants souffrent de malnutrition[197].
L'espérance de vie à la naissance était, en 2005, de72,3 ans ; 2,1 % de la population ne pouvait espérer atteindre l'âge de5 ans et 9,2 % l'âge de40 ans[139]. L'espérance de vie est passée à74,79 ans en 2012[14].
Les normes de santé en Colombie se sont grandement améliorées depuis les années 1980. Une réforme de 1993 a transformé la structure de financement des soins de santé publique en transférant le fardeau de la subvention des fournisseurs aux utilisateurs. En conséquence, les employés doivent payer pour les plans de santé, auxquels les employeurs contribuent également.
Bien que ce nouveau système ait fortement élargi la couverture de la population par le système de sécurité sociale et de santé de 21 % avant 1993 à 56 % en 2004 et 66 % en 2005, les disparités de santé persistent, les pauvres continuant de souffrir de taux de mortalité relativement élevés.
En 2002, la Colombie comptait 58 761 médecins, 23 950 infirmières, et 33 951 dentistes. Ces chiffres équivalent respectivement à 1,35 médecin, 0,55 infirmière et 0,78 dentiste pour 1 000 habitants. En 2005, la Colombie a été signalée pour avoir seulement 1,1 médecin pour 1 000 habitants contre une moyenne latino-américaine de 1,5. Le secteur de la santé est considéré comme gangrené par lacorruption(es), ce qui inclut la mauvaise affectation des fonds et le détournement des contributions[198].
Letourisme médical est une activité bien développée en Colombie, en particulier en ce qui concerne les secteurs de la chirurgie esthétique et des soins dentaires, dans les villes de Bogota, Cali et Medellín[199]. Dans la ville de Cali, en 2010, 50 000 actes de chirurgie esthétique auraient été effectués, dont près de 14 000 sur des patients étrangers[200].
Le personnel soignant est généralement mal rémunéré. Les aide-soignantes gagnent en moyenne en 2020 l'équivalent de305 dollars par mois, les chefs d'équipe672 dollars, selon les données officielles du gouvernement. À Bogota, 61 % des 89 000 infirmiers et aides-soignants ne cotisent pas pour leur retraite. En outre, 33 % ne sont pas couverts par l'assurance contre les risques professionnels[201].
D'après une étude portant sur la période 1990-2015, plusieurs millions de Colombiens n'ont pas connu un développement normal de leur intelligence après avoir souffert durant leur enfance de sous-nutrition chronique[203].
Jusqu'en 2022, l'avortement est interdit, sauf si la vie de la mère est en danger, si le fœtus a une malformation génétique ou si la grossesse est le résultat d'un viol. En dépit de l'interdiction, il est tout de même largement pratiqué dans le pays de manière clandestine et inégalitaire : les plus riches ayant accès aux avortements les moins dangereux pour la santé de la mère, tandis qu’une grande partie des Colombiennes, dans les campagnes et les quartiers les plus pauvres, n’y ont pas accès. Le nombre d’avortements clandestins est estimé à 400 000 annuellement[204]. En 2020, le chef de l’ÉtatIván Duque fait état de son opposition à une éventuelle extension du droit à l'avortement (« Je suis une personne pro-vie, je crois en la vie dès la conception ») et leCentre démocratique (droite conservatrice) défend l'idée d'un référendum contre ce qu'il appelle le« laxisme de l'avortement »[205]. En février 2022, laCour constitutionnelle dépénalise l'avortement jusqu'à24 semaines, quel que soit le motif, contre l'avis du président Ivan Duque, qui qualifie cette décision« d'atroce »[206].
L'expérience éducative de nombreux enfants colombiens commence par la fréquentation d'une école maternelle jusqu'à l'âge de cinq ans (Educación preescolar). L'éducation de base (Educación básica) est obligatoire selon la loi[207],[187]. Elle comporte deux phases : l'éducation de base primaire (Educación básica primaria) qui va de la première à la cinquième année (les enfants de six à dix ans) et l'enseignement secondaire de base (Educación básica secundaria), qui va de la sixième à la neuvième année (les enfants de onze à quatorze ans). L'éducation de base est suivie par la formation professionnelle intermédiaire (Educación media vocacional) qui occupe les dixième et onzième années (adolescents de quinze et seize ans).
Après la réussite de toutes les années de formations de base et intermédiaire, un diplôme d'études secondaires est décerné. Le diplômé du secondaire est appelébachiller, parce que l'école secondaire de base et l'enseignement intermédiaire sont traditionnellement considérés comme un ensemble unitaire appelébachillerato (de la sixième à la onzième année). Les étudiants en dernière année de l'enseignement intermédiaire doivent réussir un examen d'État, l'examen ICFES(en) (rebaptiséSaber 11), afin d'accéder à l'enseignement supérieur (Educación superior).
Système scolaire primaire et secondaire
Âge
3 ans
4 ans
5 ans
6 ans
7 ans
8 ans
9 ans
10 ans
11 ans
12 ans
13 ans
14 ans
15 ans
16 ans
Niveau
Preescolar
Básica primaria
Básica secundaria
Media vocacional
Le premier cycle de l'enseignement supérieur comprend les études professionnelles, techniques, technologiques et intermédiaires et les études post-universitaires. Lesbachilleres peuvent entrer dans un programme de carrière professionnelle de premier cycle offert par une université.
Ces programmes peuvent durer jusqu'à cinq années (ou moins pour les enseignements technique, professionnel et technologique intermédiaire, et les études supérieures), et même jusqu'à six ou sept ans pour certains métiers, comme la médecine. En Colombie, les étudiants vont directement dans un programme de formation professionnelle dans une université ou tout autre établissement d'enseignement, pour obtenir un diplôme professionnel, technique ou technologique. Une fois diplômés de l'université, ils reçoivent un diplôme (professionnel, technique ou technologique) et sont autorisés (si une autorisation est nécessaire) à pratiquer le métier qu'ils ont choisi. Pour certains programmes de carrière professionnelle, les élèves sont tenus de passer l'examenSaber-Pro, anciennement connu sous le nom d'ECAES, durant leur dernière année d'études universitaires de premier cycle[209].
Les dépenses publiques d'éducation en pourcentage du produit intérieur brut étaient, en 2006, de 4,7 % — l'un des taux les plus élevés d'Amérique latine — contre 2,4 % en 1991. Cela représentait 14,2 % des dépenses totales du gouvernement[210],[211].
En 2006, les taux de scolarisation primaire et secondaire nets s'établissaient respectivement à 88 % et 65 %, légèrement en dessous de la moyenne régionale en Amérique latine. Le temps moyen passé à l'école était de12,4 ans[211]. Parmi la population âgée de15 ans et plus, les personnes alphabétisées représentent un total enregistré de 92,3 %, dont 97,9 % des15-24 ans, ces deux taux étant légèrement plus élevés que la moyenne régionale[211]. Cependant, le niveau d'alphabétisation est nettement plus faible dans les zones rurales[212].
Seulement 9 % des étudiants issus de familles pauvres ont accès à l’université contre 53 % des étudiants issus de familles riches[67].
L'article 10 de la Constitution colombienne établit que l'espagnol (ou castillan) est la langue officielle du pays alors que les langues etdialectes des groupes ethniques sont aussi officiels dans leurs territoires respectifs[213]. L'enseignement dans les communautés ayant une tradition propre sur le plan linguistique est bilingue. Environ65 langues indigènes et deuxcréoles sont encore parlées ; les plus notables sont lewayuu, lepaez, lemisak et l'emberá.
Il existe une grande diversité de dialectes de l'espagnol, tant sur le plan lexical (sémantique) que morphologique, syntaxique ou prosodique, bien que leseseo et leyeïsme et d'autres caractéristiques largement répandues dans l'espagnol d'Amérique soient communs à toutes les variantes.
Le dialecte parlé dans le nord du pays est apparenté aucosteñol, aussi parlé dans d'autres pays de la Caraïbe, comme Panama, le Venezuela, Cuba, la République dominicaine, Porto Rico et le Nicaragua.
Au contraire, l'espagnol parlé dans la zone andine du Sud colombien est rattaché audialecte des Andes(es), commun avec les zones montagneuses d'Équateur, du Pérou, de la Bolivie et d'Argentine. Les différentes aires géographiques du pays regroupent des modalités variées, notamment au niveau des personnes grammaticales (voseo ettutoiement).
La Constitution colombienne de 1991 garantit laliberté de culte et l'égalité de toutes les croyances devant la loi et aucune religion n'est déclarée officielle. Cependant la religion largement prédominante est lechristianisme, en particulier la confessioncatholique romaine, avec près de 93 % de la population s'en réclamant ou étant recensés comme catholiques. Ces chiffres reposent néanmoins notamment sur la proportion debaptêmes catholiques et ne reflètent pas nécessairement le nombre de croyants. Les 7 % restant sont majoritairement affiliés à des mouvementsprotestants, essentiellement les courantsévangéliques des États-Unis,pentecôtistes ou néo-pentecôtistes, ainsi que, pour une part plus réduite de la population, les Églises chrétiennes historiques non catholiques (presbytérianisme,églises épiscopaliennes,anglicanisme,baptisme,mennonisme,méthodisme). L'église évangélique regroupant le plus grand nombre de fidèles est l'Église pentecôtiste unie de Colombie (Iglesia Pentecostal Unida de Colombia), avec plus de 3 000 congrégations et une présence dans tous les départements du pays. Les religions monothéistes non chrétiennes sont faiblement représentées. Dans les communautés indigènes et afro-américaines, se revendiquant généralement du catholicisme, on trouve de façon très isolée des pratiquessyncrétiques entre christianisme et traditions ancestrales.
Cependant, une étude publiée parCorporación Latinobarómetro affirme que la population colombienne compte environ 75 % de catholiques et 14 % se réclamant d'autres religions[215]. Un rapport duMinistère de l'Intérieur indique la présence de« 850 mouvements religieux en Colombie en 2013 et 1967 églises évangéliques, ces dernières concurrençant l'Église catholique de Colombie, qui reste l'une des plus conservatrices d'Amérique du Sud »[216].
Jusqu'en 1991, le christianisme catholique était la religion officielle de l'État et le pays était dévoué auSacré-Cœur[217],[218]. L'expression « Pays du Sacré-Cœur » (País del Sagrado Corazón) est courante dans la presse nationale pour désigner le pays.
Día de las Velitas (Jour des petites bougies), l'une des fêtes traditionnelles en Colombie. C'est le jour de l'ouverture de Noël du pays.Mochila arhuaca(es), un des artisanats typiques de Colombie.
La culture colombienne présente une diversité due à la confluence d'influences multiples dans l'histoire du pays : les cultures indigènes déjà établies à l'arrivée des Espagnols, la culture européenne (en particulier espagnole) et les cultures africaines importées au cours du processus de colonisation. Elle partage certains traits fondamentaux avec d'autres cultures hispano-américaines, notamment sur le plan de la religion, de la musique, des danses, des variantes de la langue espagnole parlée, ainsi que des festivités ou d'autres traditions[222].
L'hétérogénéité des différentes cultures régionales colombiennes s'explique en partie par l'isolement géographique connu par certaines d'entre elles. Les groupes culturels régionaux les plus importants sont lesCachacos(es) (résidant dans lacordillère Orientale), lesPaisas (dans le département d'Antioquia), lesllaneros (littéralement « habitants des plaines », enOrénoquie), lesVallunos(es) (habitants de laValle del Cauca), lesCosteños(es) (dans laRégion Caraïbe) et lesSantandereanos dans les départements duNorte de Santander et deSantander, qui recueillent chacun différentes influences culturelles notamment liées à leurs ascendances respectives[223].
La représentation de la Colombie dans la culture populaire, en particulier la représentation du peuple colombien dans le cinéma et la fiction, a été dénoncée par les organisations colombiennes[224],[225],[226] et le gouvernement comme étant largement négative et soulevant des inquiétudes du fait qu'elle renforce, voire engendre, desstéréotypes, un préjudice sociétal et une discrimination due à l'association de la Colombie avec la pauvreté, letrafic de stupéfiants, le terrorisme et d'autres éléments criminels[227]. Ces stéréotypes sont considérés comme injustes par beaucoup de Colombiens[228],[229]. Le gouvernement colombien a financé les campagnes de publicité « Colombia es Pasión » et « La Respuesta es Colombia » pour améliorer l'image de la Colombie à l'étranger, avec des résultats mitigés[230],[231].
L'arepa est la spécialité colombienne par excellence.
La cuisine colombienne, fortement influencée par les populations espagnoles et indigènes, n'est pas aussi connue que d'autres cuisines d'Amérique latine comme celles du Pérou ou du Brésil. Mais, pour le voyageur aventureux, il y a beaucoup de plats délicieux à essayer, outre les fruits, le rhum, et lecafé colombien. Les plats les plus populaires sont : l'ajiaco, labandeja paisa et d'autres, chaque région rivalisant de spécialités, l'arepa — une galette de maïs blanc ou jaune — se trouvant pour sa part sous diverses formes dans tout le pays.
L'ajiaco est un plat traditionnel des Andes originaire de Bogota. Fondamentalement, c'est un plat à base de pommes de terre, de poulet, de maïs et d'un soupçon deguasca, une herbe locale.
Lesancocho est un plat traditionnel originaire de la côte nord. Il se compose essentiellement avec tout type de viande, du maïs, des pommes de terre, du manioc, desbananes plantain et des épices locales qui sont cuits ensemble pour former une soupe.
Lecuchuco est un ingrédient culinaire, et par extension aussi le nom de la soupe préparée avec cet ingrédient, élaboré avec des grains demaïs, d'orge ou deblé, particulièrement sur lesaltiplanos deBoyacá et deCundinamarca.
Labandeja paisa provient d'Antioquia ; elle est faite avec plusieurs ingrédients qui rendent nécessaire l'utilisation d'un plateau (bandeja en espagnol, d'où son nom). Elle est composée de haricots, de riz, d'œufs frits, de chorizo et d'autres ingrédients en fonction de la région.
Lestamales sont des plats tout en un accompagnés de semoule de maïs, enveloppés et cuits à la vapeur dans une feuille de bananier. Ils peuvent être remplis de poulet, de porc, de pommes de terre, de pois, de carottes, de riz. Les tamales varient en forme et en garniture dans chaque région, et presque chaque région a ses propres variations. Certaines variations bien connues viennent deTolima,Santander,Cúcuta,Bogota etValle del Cauca, pour n'en nommer que quelques-unes.
Lafritanga est un autre plat populaire colombien fait de viande, de bananes plantain frites et de pommes de terre à la sauceaji mangé dans toute la Colombie. Il est souvent utilisé pour partager entre amis et en famille.
Entre 1939 et 1940 furent publiés à Bogota les sept cahiers de poésie intitulés« Piedra y cielo » (Pierre et ciel), édités par le poèteJorge Rojas et qui exercèrent une influence considérable dans le pays[233]. Au cours de la décennie suivante et en réponse au climat de violence de l'époque,Gonzalo Arango fonda le mouvement dunadaïsme[234], influencé par lenihilisme, l'existentialisme et la pensée d'un autre grand écrivain colombien,Fernando González Ochoa.
La musique colombienne est généralement associée aux rythmes nationaux tels que lebambuco (début duXXe siècle), lacumbia (milieu duXXe siècle), levallenato, lemerengue, genre populaire enAmérique latine[239], et lasalsa, dont les habitants deCali,los Caleños, ont fait leur moyen d'expression culturel, d'où le nom de salsa caleña[240]. Différents éléments de musique populaire de la Colombie ont été influencés par l'ethnographie espagnole, africaine et amérindienne constituant le pays ainsi que par des courants d'autres pays d'Amérique latine ou anglo-saxonne. Ces diverses influences ont fait de la musique colombienne l'une des plus riches de l'Amérique latine, menant à la reconnaissance internationale de plusieurs artistes colombiens.
La musique colombienne est principalement promue par le soutien de grandes maisons de disques, d'entreprises indépendantes et, dans une moindre mesure, par le gouvernement colombien à travers leministère de la Culture[241] conseillé par leConsejo Nacional de Música. LaSociedad de Autores y Compositores de Colombia (Sayco) et l’Asociación Colombiana de Intérpretes y productores fonográficos (Acinpro) sont des organismes chargés de collecter et de distribuer les droits de propriété générés par l'utilisation des œuvres à leurs auteurs et aux filiales étrangères qui sont affiliées à laConfédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs (CISAC)[242].
Depuis 1887, la composition musicale patriotique qui symbolise la Colombie est l'hymne national de la Colombie, qui a été officiellement adopté en 1920[243].
Beaucoup de produits étrangers ont eu un succès commercial et ont inondé les radiodiffuseurs nationaux qui se consacrent à diffuser de la musique. Parmi ces genres se distinguent lerock, lapop, tous d'origines non-colombiennes mais qui ont influencé la culture, suscitant des vocations locales pour chacun de ces genres. Parmi les chanteurs et chanteuses qui ont eu beaucoup de succès à l'étranger peuvent être cités la chanteuse popShakira ou le chanteurJuanes. Des quelques genres musicaux nés en Colombie, celui qui a obtenu le plus de succès commercial est levallenato. Combinant un grand nombre de ces genres sont apparus de nouveaux genres de fusion tels que letropipop et lachampeta.
Le théâtre fut introduit en Colombie durant l'époque de lacolonisation espagnole en1560 par des compagnies dezarzuela[244]. Le théâtre en Colombie est principalement soutenu par leministère de la Culture et différentes entités étatiques ou privées.
LeFestival de théâtre ibéro-américain(es) est un évènement culturel de caractère international qui se tient tous les deux ans à Bogota et fut dirigé et produit, jusqu'à sa mort en août 2008, parFanny Mikey, actrice et entrepreneur culturelle d'origine argentine naturalisée colombienne. C'est l'événement culturel majeur en Colombie et l'un des festivals des arts du spectacle les plus importants du monde.
Le journal à la diffusion nationale la plus importante estEl Tiempo, propriété de laCasa Editorial El Tiempo(es) (CEET)[247] appartenant en partie à lafamille Santos dont l'un des membres,Juan Manuel Santos, est l'actuel président de la République (élection en2010, réélection en2014). Le deuxième journal important estEl Espectador, qui est depuis2001 un hebdomadaire. Il existe aussiEl Espacio,La República,Portfolio (appartenant à la CEET) et, de tirage plus limité,El Nuevo Siglo etDiario Deportivo. Plusieurs journaux ayant la dénomination de « nationaux » ont en réalité leur diffusion limitée aux grandes villes.
Les journaux régionaux ont un important corpus de lecteurs. Parmi ceux-ci on trouve notammentEl Colombiano à Medellín,El País à Cali,El Heraldo à Barranquilla etVanguardia Liberal àBucaramanga.El País a lancé un petit quotidien concurrençant les tabloïds locaux, tout comme la CEET qui possède une télévision et d'autres médias tels queADN(es), un journal gratuit de diffusion nationale dont le contenu change en fonction de la localité où il est publié.LaSemanario Voz(es), de diffusion nationale, est le plus connu au sein de le presse dite « alternative ».
La télévision, en Colombie, comprend trois chaînes nationales publiques :Canal Uno, appartenant à l'État, mais diffusant des programmes privés,Señal Colombia, la chaîne culturelle, etCanal Institucional[248] qui remplace la chaîne Canal A. Les chaînes privéesRCN Televisión etCaracol Televisión sont les chaînes de télévision nationales les plus regardées dans le pays.
La plupart des foyers sont abonnés à la télévision privée par câble, la Colombie étant le pays d'Amérique latine avec la plus forte couverture pour latélévision par câble, atteignant 84,4 % des Colombiens en 2013[249].Telmex,Cable Union,Vision Satellite etDirecTV en sont des diffuseurs de portée nationale. Cependant une grande partie de la couverture est réalisée par des petites et moyennes entreprises régionales.
Tout le secteur est chapeauté par laAutoridad Nacional de Televisión(es), un organisme de contrôle du même niveau que la Banque de la République.
Laradio en Colombie est apparue en 1929, durant la présidence deMiguel Abadía Méndez avec l'entrée en fonction de l'émission de caractère commercialHJN àBogota[250].
Le sport en Colombie est promu par le gouvernement par l'intermédiaire duColdeportes (Instituto Colombiano del Deporte), sous la tutelle duministère de la Culture, par les Secrétariats municipaux et départementaux de récréation et sports, ainsi que par des associations indépendantes telles que les fédérations, instituts et ligues dans les différentes disciplines sportives[251]. Les sports soutenus par le gouvernement se déroulent suivant la législation éducative en centres sportifs colombiens comme les écoles sportives, le sport universitaire et les jeux inter-universités. Lesprincipales installations sportives se concentrent dans les villes les plus peuplées, où se tiennent régulièrement lesjeux sportifs nationaux de Colombie(es).
Dans le palmarès desJeux bolivariens, la Colombie se classe deuxième derrière le Venezuela avec 1 015 médailles d'or, 1 042 médailles d'argent et 847 médailles de bronze, soit un total de 2 894 médailles. Dans celui desJeux panaméricains, la Colombie occupe la huitième place avec 82 médailles d'or, 134 médailles d'argent et 195 médailles de bronze, soit un total de 411 médailles.
Outre les Jeux olympiques, le pays a joué au niveau international dans les disciplines individuelles telles que legolf avecCamilo Villegas et leRoller de vitesse sur piste et sur route, dans lequel depuis les années 1990 la Colombie a été championne du monde dans diverses compétitions internationales avec des coureurs commeCecilia Baena etJorge Andrés Botero(es). Le pays a excellé dans les compétitions par équipe du même sport. La Colombie a étéchampionne du monde de roller de vitesse onze fois, détenant le maximum de victoires de cette compétition, tout en étant à la tête du palmarès historique de cette discipline, avec 214 médailles d'or, 138 médailles d'argent et 87 médailles de bronze, soit un total de 439 médailles.
↑Delisle,« L'indépendance en Colombie en plusieurs dates », surlatinioo.com, Latinioo,(version du surInternet Archive) :« Le 20 juillet [1810] est la date de la déclaration de l'indépendance de la Colombie vis-à-vis de l'Espagne, mais l'indépendance ne fut officialisée que le 7 août 1819, date à laquelle est née la République fédérale de la Grande Colombie ».
↑"Jean-Baptiste Boussingault,un grand géologue avorté duXIXe siècle, par Jean Boulaine, devant le comité français d'histoire de la géologie (Séance du).
↑« Colombie : le gouvernement et les guérilleros de l’ELN concluent un accord sur le retour des réfugiés indigènes »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑Marie-LaureGuilland, « Mise en tourisme du patrimoine colombien : désappropriation, appropriation et réappropriation en territoires indigènes »,Études caribéennes,(ISSN1779-0980,lire en ligne, consulté le).
↑Rodolfo deRoux, « Helwar Hernando Figueroa Salamanca, La persistance des idées traditionalistes en Colombie. »,Archives de sciences sociales des religions,(lire en ligne)
↑Bouroon, J. "Les étrangers au primetime ou, la télévision est-elle xénophobe? Télévision d'Europe et Immigration. INA et Association Dialogue entre cultures, 1993.