| Colline de l'odéon et parc des villas romaines de Carthage | ||
Vue sur les villas romaines du parc archéologique. | ||
| Localisation | ||
|---|---|---|
| Pays | ||
| Gouvernorat | Tunis | |
| Coordonnées | 36° 51′ 29″ nord, 10° 19′ 51″ est | |
| Histoire | ||
| Époque | Rome antique | |
Géolocalisation sur la carte :Tunisie | ||
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Lacolline de l'odéon est un espace situé au nord-est dusite archéologique de Carthage enTunisie. Cettecolline est le site de nombreux vestiges romains, dont ceux duthéâtre et de l'odéon. Dans son prolongement se situe leparc des villas romaines qui permet au visiteur de déambuler dans un quartier de la ville antique en grande partie dégagé. Le parc comporte en particulier la villa de la volière, villa romaine la mieux conservée du site de Carthage, et une très belle mosaïque découverte à proximité dumonument à colonnes, lamosaïque des chevaux, y a été déplacée.


La colline de l'odéon et le parc des villas romaines se situent à l'est de la colonie romaine de Carthage, et au nord du parc desthermes d'Antonin. Sur ses abords se situent actuellement la zone dupalais présidentiel au sud alors qu'au nord a été construite lamosquée Mâlik ibn Anas.
Bien que la zone soit située hors des limites de la ville punique de Qart Hadasht, détruite en, des vestiges préromains ont été retrouvés sur le site lors des diverses fouilles effectuées. Des vestiges importants sont également évoqués par diverses sources, en particulier un extrait duTraité de la résurrection de la chair deTertullien qui évoque des sépultures puniques. Certaines de ces sépultures ont été datées duIIIe siècle av. J.-C.[A 1].
Le grand incendie duIIe siècle, qui ravage la capitale duprocurateur de laprovince, permet un aménagement de cet espace de collines au sein d'un important projet urbanistique. Un vaste quartier d'habitations luxueuses, dont la « villa de la volière », est édifié à cette occasion. Un monument circulaire, qui a fait l'objet de fouilles pendant la campagne de l'Unesco, baptisé« rotonde sur podium carré »[A 2], est parfois daté de l'époque chrétienne et identifié par certains chercheurs comme un mausolée[B 1]. Une inscription monumentale àEsculape a également été retrouvée à proximité, ce qui laisse penser à une localisation sur ce site du temple punique d'Eshmoun. En effet, des textes indiquent que les Romains ont bâti le temple à la divinité correspondante de leur panthéon au même emplacement[A 2]. Le dernier élément fondamental du programme de construction est un vaste espace destiné aux loisirs avec un théâtre daté duIIe siècle et un odéon construit auIIIe siècle.


L'ensemble de cet espace est ravagé par lesVandales selonVictor de Vite. Cependant, une population résiduelle y a vécu et un habitat a perduré dans les ruines.
Après une longue période d'oubli, la zone est redécouverte au début duXXe siècle. L'odéon est fouillé en1900-1901, le théâtre étant déblayé pour sa part en1904. Ce dernier est restauré et utilisé pour des mises en scène costumées au début duXXe siècle.
Le lieu est également marqué par l'histoire contemporaine :Winston Churchill y prononce un discours devant ses armées pendant laSeconde Guerre mondiale. Plus récemment, le théâtre est restauré en1967 pour pouvoir accueillir leFestival international de Carthage.
Des principes différents ont présidé à la construction des deux éléments principaux destinés aux loisirs, qui se font tous deux face.
Le théâtre constitue un mélange duthéâtre grec et duthéâtre romain : lesgradins sont appuyés sur un système de voûtes mais profitent du dénivelé de la colline[B 2]. Lacavea était constituée de sections avec gradins séparés par des escaliers. L'orchestra, avec ses sièges mobiles plus confortables, était destiné aux spectateurs de marque. Le pulpitum était un mur séparant l'orchestra de la scène alors que le frons scænae constituait le fond de décor de la bâtisse. L'odéon était pour sa part entièrement bâti car ne profitant pas de la topographie.
Ces principes sont difficiles à appréhender de par l'ampleur des destructions, sans doute liées au luxe des matériaux utilisés.

Tertullien évoque dans son introduction auxFlorides[B 3] la richesse de la décoration, la splendeur des marbres de la cavea, le parquet duproscenium et la beauté altière des colonnes[A 3]. Il existait ainsi une colonnade demarbre et deporphyre sur le frons scænae, de nombreuses statues et des ornements épigraphiques de qualité.
Des fragments d'inscriptions découverts dans le théâtre évoquent des réparations effectuées auIVe siècle[B 4].
Il y a très peu de vestiges romains des gradins dans le bâtiment actuel, la restitution ayant été effectuée uniquement pour les besoins duFestival international de Carthage. Les murets semi-circulaires datent également du début duXXe siècle.


Pour l'odéon, la situation actuelle est pire encore que pour le théâtre : ne subsistent que des traces de substructions, à peine dégagées au début duXXe siècle.
Des fouilles y ont eu lieu en1994-1999. Bien que le site soit situé en zonenon aedificandi, il est désormais situé aux abords immédiats de la mosquée Mâlik ibn Anas. Adossé au théâtre et construit entièrement au-dessus du sol, l'édifice possédait des couloirs demi-circulaires destinés à la circulation des spectateurs. Tertullien évoque la découverte de sépultures lors de la construction de l'édifice.

Seuls les textes antiques permettent d'imaginer l'ornementation des deux constructions publiques de loisirs :Tertullien mais aussiApulée.
Cependant, des morceaux de marbre ont été retrouvés dans lesciternes situées sous l'odéon[B 5].
L'odéon était orné de marbre rose et vert, les colonnes étant terminées par deschapiteauxcorinthiens.
De nombreuses œuvres d'art ornaient les bâtiments, dont certaines furent retrouvées au cours des fouilles. Au théâtre, les nombreuses statues de divinités ou de personnages retrouvées ont été déposées aumusée national du Bardo, dont le fameuxApollon du théâtre.
Le mur de scène de l'odéon possédait des niches qui devaient également être ornées de sculptures[A 4].

Les vestiges des villas sont dans un état médiocre sauf pour ceux de la « villa de la volière ». L'intérêt principal du quartier consiste en la vision d'un quartier de laColonia Iulia Carthago, organisé eninsulae ou ilôts de 35 mètres sur 141 mètres.
Le quartier duIIe siècle possède des rues au tracé orthogonal,« paliers successifs entassés dans les flancs de la colline »[A 4] ; l'amont est situé dans le sol, l'aval s'ouvre sur la rue en surplomb, au-dessus du palier inférieur. Les appartements se situaient à l'étage, les boutiques occupant le rez-de-chaussée au niveau de la rue.

La villa est l'élément principal du parc, de par la qualité de la restauration effectuée dans lesannées 1960[B 6]. Le nom de la villa provient de lamosaïque de lavolière, marquée par la présence d'oiseaux parmi les feuillages[A 4], qui occupe le jardin, au centre duviridarium, cœur d'une cour carrée encadrée par un portique orné de colonnes de marbre rose.
Au sud-ouest se situe une terrasse ouverte sur la rue. À l'ouest, une galerie voûtée a également la fonction de décharge pour la poussée du terrain ; l'atrium de la construction se situe pour sa part à l'est. Au nord se localisent toutes les pièces de prestige, les appartements d'apparat, lelaraire et levestibule.
En amont, on trouvait des bains ainsi que des magasins. À l'étage supérieur se situaient les appartements privés des propriétaires, des boutiques se trouvant sous le portique en terrasse. En contrebas ducryptoportique se trouvait une promenade abritée des intempéries.
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