Colin Farrell grandit à Castlenock, une banlieue résidentielle deDublin, en Irlande, le plus jeune de quatre enfants (un grand frère et deux grandes sœurs). Son père possédait un restaurant et tient aujourd'hui un magasin diététique[2].
Dans les années 1960, son père Eamon et son oncle Tommy étaient footballeurs pour lesShamrock Rovers, le club de la capitale. Enfant, il envisage de suivre leurs traces, mais l'entrée dans l'adolescence lui fait passer le goût pour les entraînements.
Il abandonne aussi l'école à 17 ans. Il devient pendant huit moisdanseur en ligne dans une troupe qui fait des démonstrations dedanse country dans des clubs irlandais[3]. Il passe aussi une audition pour la formation duboys bandBoyzone. Il échoue après avoir, selon ses dires, massacréCareless Whisper deGeorge Michael[4]. Il part un an enAustralie avec deux copains, s'essaye à divers petits boulots alimentaires (serveur…) et connaît là-bas sa première expérience théâtrale en jouant un petit rôle dans un spectacle amateur sur la vie deNed Kelly[5].
De retour en Irlande, il continue à chercher sa voie. Son frère réussit à le convaincre de prendre des cours de comédie. Il s'inscrit donc à laGaiety School of Acting, qu'il abandonne assez vite car en 1998, il commence à jouer des petits rôles dans des téléfilms et des séries télévisées. Il obtient en particulier un petit rôle récurrent dans la sérieBallykissangel produite par laBBC et située en Irlande. Il trouve aussi de petits rôles dans quelques films de cinéma, notamment dans le premier film que tourneTim Roth en tant que réalisateur,The War Zone.
Alors qu'il interprète un jeune semi-autiste dans une pièce de théâtre,In a Little World of Our Own, l'acteur américainKevin Spacey, de passage à Londres, le remarque et lui propose un petit rôle dans un film où il est tête d'affiche,Ordinary Decent Criminal. Le film conte l'histoire d'une bande de truands irlandais, et c'est le premier film américain dans lequel joue Farrell.
Fort de ces expériences, il part tenter sa chance aux États-Unis, y rencontre des agents. On lui propose lecasting deTigerland, un film de guerre réalisé parJoel Schumacher avec un budget relativement modeste. N'ayant pu se rendre aucasting, il réalise une vidéo, et c'est grâce à cet enregistrement qu'il est sélectionné pour le premier rôle.
Le film, réalisé parJoel Schumacher, ne fait pas beaucoup d'entrées, mais ce rôle de soldat rebelle lui permet de se faire remarquer par la critique et le milieu du cinéma. En 2000, il gagne le prix de laBoston Society of Film Critics dans la catégorie meilleur acteur.
Il s'ensuit un bouche à oreille qualifiant Farrell de « Hollywood Next Big Thing », la nouvelle révélation sur laquelle Hollywood mise gros (alors qu'il n'a encore joué dans aucun film à succès)[6]. À partir de ce moment, les projets de films américains s'enchaînent : un western (American Outlaws), un rôle dans un thriller militaire avecBruce Willis (Mission Évasion), puis en 2002, un second rôle dansMinority Report deSteven Spielberg, face àTom Cruise. Cette dernière apparition confirme le lancement de sa carrière hollywoodienne.
L'année 2003 marque ainsi un premier tournant, placé sous le sceau de l'action : l'acteur retrouve d'abord le réalisateurJoel Schumacher pourPhone Game, un thriller concept où il est quasiment le seul personnage principal à l'écran, puisqu'il incarne un jeune playboy pris au piège par un psychopathe dans une cabine téléphonique. Il évolue ensuite aux côtés d'Al Pacino dansLa Recrue, deRoger Donaldson, puis partage l'affiche avecSamuel L. Jackson du thriller d'actionS.W.A.T.. Il continue à cultiver une ambigüité concernant son image, en prêtant ses traits ausuper-vilainBullseye dans l'adaptation ducomic bookDaredevil.
Parallèlement à cette intense activité cinématographique, les journauxpeople s'intéressent à Farrell et font leur titres sur ses manières de mauvais garçon fêtard, lui prêtant des aventures avec des célébrités. Il y gagne son surnom d’« Irish bad boy (« mauvais garçon irlandais ») », et ses interviews décomplexées ne font rien pour infirmer cette réputation.
Son ascension dans lestar-system est fulgurante (ce que Farrell décrit en disant qu'il n'a pas gravi les échelons peu à peu mais en a sauté énormément d'un coup[7]) : en l'espace de deux ou trois ans seulement, il entre dans le classement des acteurs les mieux payés d'Hollywood.
À Cologne, en décembre 2004, pour la première d'Alexandre.
L'année 2004 lui permet de s'éloigner des productions de pur divertissement en portant le drame intimisteLa Maison au bout du monde, puis en incarnantAlexandre le Grand dans un ambitieuxpéplum signéOliver Stone, et dans lequel il a pour partenaireAngelina Jolie. L'exploitation en salles d'Alexandre rembourse à peine son budget énorme[8]. D'une certaine façon, l'attente suscitée par le film, et l'ampleur du rôle, érigent néanmoins l'œuvre comme le sommet de sa carrière.
Sa performance marque ainsi le début de la seconde partie de sa carrière : celle placée sous la direction de grands cinéastes.En 2005, il joueJohn Smith dans une nouvelle adaptation de l'histoire dePocahontas,Le Nouveau Monde, deTerrence Malick. Cette fresque historique et mythique impressionne la critique, mais déçoit au box-office.
De même en 2006, lorsqu'il reprend au côté deJamie Foxx le rôle de Sonny Crockett dansMiami Vice : Deux flics à Miami, un autre film à gros budget signéMichael Mann. Il y interprète un flic ombrageux, flirtant avec l'illégalité, et épris d'une femme d'affaires impitoyable incarnée par l'actrice chinoiseGong Li. Les résultats aubox-office sont également décevants.
Il tourne ensuite pourWoody Allen, dans le drameLe Rêve de Cassandre, où il joue un trentenaire de South London, empêtré dans des affaires de jeu, et traînant son frère incarné parEwan McGregor dans sa quête désespérée d’ascension sociale.
Ces projets ambitieux ne rencontrent cependant pas un grand succès en salles. Farrell fait donc confiance au producteurTom Cruise pour la romance historique sortie en 2006,Demande à la poussière, adaptée du roman le plus célèbre deJohn Fante, écrite et réalisée parRobert Towne[9]. Il retente ensuite le registre du policier social avecLe Prix de la loyauté, deGavin O'Connor, où il a pour partenaireEdward Norton. Deux échecs. Il retourne donc en Europe.
En 2008, il connaît un succès critique et commercial avecBons Baisers de Bruges, une comédie noire réalisée par le dramaturge anglo-irlandaisMartin McDonagh, dans laquelle il évolue aux côtés de son compatrioteBrendan Gleeson. Ce film lui vaut aussi unGolden Globe du meilleur acteur de comédie, devant son partenaire, nommé dans la même catégorie et pour le même film.
En 2010, il joue dans la fresque romantiqueOndine, de son compatrioteNeil Jordan, qui lui permet de tourner une nouvelle fois en Irlande. Une prestation de nouveau saluée par la critique. Il continue ensuite à voyager en parcourant l'Eurasie sous la direction du réalisateurPeter Weir, pour le drame historiqueLes Chemins de la liberté, dont il partage l'affiche avecJim Sturgess etEd Harris. Cette même année, il conclut son périple hors Hollywood avec le thriller londonienLondon Boulevard, première réalisation du scénaristeWilliam Monahan, où il a pour partenaireKeira Knightley.
Au Festival International du Film de Toronto 2012, pour la première mondiale deSeven Psychopaths.
L'année2011 est en effet marquée par un retour aux productions américaines légères : d'abord dans la comédie, en jouant les patrons psychopathes dans la satireComment tuer son boss ? deSeth Gordon, puis sous la forme d'un mystérieux vampire dans la parodie de film d'horreurFright Night, deCraig Gillespie.
L'année2014 est marquée par deux échecs, l'amenant à jouer les prétendants séducteurs : tout d'abord la fresque fantastiqueUn amour d'hiver d'Akiva Goldsman, éreintée par la critique, et ne rapportant qu'à peine la moitié de son budget ; puis le plus modesteMademoiselle Julie, d'après la pièce deStrindberg, réalisé parLiv Ullmann, qui ne convainc pas non plus, malgré la présence deJessica Chastain dans le rôle-titre.
L'année2015 semble placée sous le sceau de la renaissance : tout d'abord en intégrant la distribution principale de l'acclamée série policièreTrue Detective : il y joue un inspecteur de police dépressif aux côtés deVince Vaughn etRachel McAdams. Il revient surtout au cinéma européen, en tête d'affiche du thriller romantique de science-fictionThe Lobster, deYórgos Lánthimos, qui remporte lePrix du Jury auFestival de Cannes 2015.
En2016, il est à l'affiche du blockbusterLes Animaux fantastiques, film dérivé de la saga à succèsHarry Potter, mis en scène parDavid Yates. Ce film marque le début d'une série de films[11] préquelle aux aventures du jeune sorcier, scénarisée par la romancièreJ.K. Rowling elle-même[12].
Colin Farrell a arrêté l'alcool et les drogues fin 2005, après le tournage deMiami Vice. Il a fait unecure de désintoxication après avoir pris conscience qu'il avait« franchi la ligne » au-delà de laquelle il est difficile d'arrêter seul[14].
Il a deux enfants :
son premier fils, James Pádraig Farrell, né en septembre 2003 de sa relation avec le mannequinKim Bordenave, souffre d'une maladie génétique très rare (un cas sur douze à vingt mille) appeléesyndrome d'Angelman ;
le deuxième, Henry Tadeusz Farrell, est né en octobre 2009 de sa relation avec l'actrice et chanteusepolonaiseAlicja Bachleda-Curus, qui était sa partenaire dans le filmOndine et dont il est séparé depuis octobre 2010[15].
Boris Rehlinger dans :Minority Report,Phone Game,Daredevil,Scrubs,Miami Vice,L'Imaginarium du docteur Parnassus,Sept psychopathes,True Detective,The Lobster,Les Animaux fantastiques,Les Proies,Mise à mort du cerf sacré,Dumbo,The Gentlemen,The Batman[17], etc.
Versions québécoises
Note : La liste indique les titres québécois.
Martin Watier dans :Alexandre,Le Nouveau Monde,Deux flics à Miami,Bienvenue à Bruges,Crazy Heart,Total Recall : Mémoires programmées,Sept psychopathes,Les Animaux fantastiques,L'Affaire Roman J.,Mise à mort du cerf sacré,Dumbo,The Gentlemen[19], etc.