Lecolbertisme est unedoctrine économico-politique duXVIIe siècle. Elle correspond à la variante française dumercantilisme, ancienne doctrine économique desXVIe et XVIIe siècles fondant la richesse des États sur l'accumulation des réserves en or et en argent.
Bien que de nombreuses formes de « colbertisme » datent d'avantJean-Baptiste Colbert[1], le nom du ministre d'État etcontrôleur général des finances deLouis XIV reste associé à cette doctrine pour l'avoir systématisée et appliquée dans la France de la fin duXVIIe siècle.
La plupart des historiens s'accordent pour voir dans le « colbertisme » davantage un ensemble de pratiques économiques qu’un véritablecourant de pensée économique. Pour autant, le « dessein » et la « volonté » colbertistes ont eu une influence profonde sur la pensée économique française. Même concurrencés par laphysiocratie auXVIIIe siècle, puis par lelibéralisme économique, les principes colbertistes demeurent profondément associés à la définition du rôle de lanation (en politique), de l'État (en économie) et de certaines branches de l'activité nationale (secteur duluxe en particulier avec l'action depuis 1954 ducomité Colbert fédérant la plupart des sociétés françaises du secteur).
Sur un plan économique et politique, le colbertisme est une doctrine apparue auXVIIe siècle. Il est assimilé à la doctrine dumercantilisme. Son nom tient son origine de son créateur,Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances deLouis XIV, qui a systématisé et appliqué cette doctrine en France dès la fin duXVIIe siècle. Le colbertisme prend ses sources dans un principe : l'influence et la grandeur d'un État sont proportionnelles à ses ressources en métaux précieux.L'objectif de l'État doit donc être d'obtenir ces ressources en menant une politique dirigiste et protectionniste dans le but de contrôler toutes les activités économiques du pays, et notamment le commerce qui dépasse les frontières de l'État. Le maître mot du colbertisme est donc le développement de l'industrie et du commerce extérieur.
Lemercantilisme français est plus pragmatique que le mercantilisme anglais, selon un chercheur français[1]. Aux questions « d'où vient la richesse nationale ? » et « quelle production développer pour l'accroître davantage ? », les mercantilistes français répondent unanimement (saufSully) : l’industrie.
Colbert est à la fois « classique » dans son dessein et sa volonté d'ordre, et « moderne » dans ses normes[3].
Colbert manifeste une volonté d'ordre[réf. nécessaire] dans les finances, la monnaie, les corporations, les fabrications.
Colbert entend impliquer toutes les forces de la Nation : Hommes, techniques et capitaux. Pour que cet effort de modernisation puisse se faire, il met en place :
À l'époque duGrand Siècle français, il entend développer un climat où la qualité est reine.
Colbert transforme la logique mercantiliste d’accumulation de métaux précieux en une organisation de l’État.
Les soutiens apportés à l’industrie française par l'État (dont lesmanufactures) ne sont pas conçus pour durer éternellement : l’objectif est que les entreprises acquièrent un savoir-faire et une taille suffisante (qui entraîne deséconomies d’échelle) pour leur permettre de devenircompétitives face aux principales concurrences de l'époque, anglaises et hollandaises.
Colbert n'est pas un théoricien de l'économie et s'il rédige nombre de rapports, mémoires et ordonnances, il n'est pas un novateur, puisque les idées du « colbertisme » sont déjà présentes dans son siècle. S'il s'efforce de diriger une économie, l'œuvre de Colbert ne correspond pas à un étatisme efficace ou la mise en place d'une nation industrielle, et encore moins celle d'un socialisme d'État[réf. nécessaire]. Colbert ne lutte pas contre les clans financiers car il n'y trouve pas d'intérêt, les difficultés créées par les intendants ou encore les rigidités du système agricole[5][source insuffisante].
Le néocolbertisme est une réactualisation du colbertisme. En France, il est surtout défendu par despersonnalités politiques, alors que certainséconomistes dénoncent son « vide doctrinal »[6].
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