Col de la Madeleine
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| Col de Larche | ||||||
Le col de Larche. | ||||||
| Altitude | 1 991 ou 1 996 ou 1 997 m[1],[2],[3] | |||||
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| Massif | Chambeyron /Mercantour-Argentera (Alpes) | |||||
| Coordonnées | 44° 25′ 19″ nord, 6° 53′ 54″ est[1],[3],[2] | |||||
| Pays | ||||||
| Vallée | Vallée de l'Ubaye (nord-ouest) | Vallée de la Stura di Demonte (sud-est) | ||||
| Ascension depuis | Saint-Paul- sur-Ubaye | Pietraporzio | ||||
| Déclivité moy. | 4,2 % | 4,4 % | ||||
| Déclivité max. | 8 % | 8 % | ||||
| Kilométrage | 16,1 km | 18 km | ||||
| Accès | D 900 | |||||
| Fermeture hivernale | exceptionnellement | |||||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Italie Géolocalisation sur la carte :Alpes-de-Haute-Provence Géolocalisation sur la carte :Piémont | ||||||
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Lecol de Larche oucol de la Madeleine, enitalienColle della Maddalena, est uncol desAlpes, à lafrontière entre la France et l'Italie. Il fut aussi nommé col de l'Argentière. Il fait communiquer le vallon deLarche, partie haute de l'Ubayette, ramification de lavallée de l'Ubaye dans lesAlpes-de-Haute-Provence, avec lavallée de la Stura di Demonte, duPiémont. Il se situe entre 1 991 et 1 997 mètres d'altitude, entre lemassif de Chambeyron au nord-est et lemassif du Mercantour-Argentera au sud-ouest. Sauf de rares épisodes, il est ouvert toute l'année.
Au col, côté Italie, se trouve une baraque à alcool, ouverte l'été et vendant alcools divers, brioches italiennes (panettone), cartes postales. Quelques centaines de mètres plus loin, du côté italien, se trouve le lac de la Madeleine. Également à proximité du sommet se trouve une stèle qui célèbre une victoire en solitaire deFausto Coppi lors d'une étape duGiro1949 passant en ces lieux.
La route comporte des passages délicats sur chacun de ses versants et le trafic routier est ouvert aux camions de 35 tonnes uniquement pour les chauffeurs régionaux, limitant ainsi le trafic. Il est peu fréquenté par les vélos car la gorge aval du versant français leur est interdite à cause des risques d'éboulis (la Rochaille deMeyronnes).
Le col de Larche est habituellement maintenu ouvert tout l'hiver. Les fortes chutes de neige peuvent toutefois provoquer la fermeture pour des périodes variables. Par exemple, en cumulant les fermetures hivernales :
Les élus et habitants estiment que la situation s'est aggravée depuis la privatisation du déneigement du côté italien, en 2010. Ils ont créé un « collectif du col » pour étudier et suivre l'affaire[5]. L'hiver fut plus doux et peu enneigé côté ubayen. Une analyse fine des précipitations pour comparer avec la Stura est nécessaire dans ce dossier.

Le col de Larche avait une position stratégique, du fait de son altitude plus faible que les autres cols alpins, et qu'il permet d'atteindre facilement lecol de Vars. Il était donc une voie d'invasion naturelle entre la France et l'Italie. Il fait partie des cols qui auraient pu être utilisés en 218 av. J.-C. pour lepassage des Alpes par Hannibal.
AuVIe siècle, il fut plusieurs fois emprunté par lesSaxons et lesLombards lors de leurs invasions du sud-est de la Gaule (entre 569 et 575)[6].
En 1515, l'avant-garde de l'armée deFrançoisIer, commandée par lemaréchalJacques II de Chabannes de La Palice passa le col pour aller vers ses conquêtes italiennes. LesSuisses, alliés duduc de Milan et ennemis des Français, gardaient les débouchés des deux seules bonnes routes qui existaient alors au travers des Alpes, celle duMont-Cenis et celle deMontgenèvre. On trouva plus au sud, au col de l'Argentière (de Larche aujourd'hui) un sentier à peine praticable par des chevriers. Trois mille sapeurs y ouvrirent à la fin un chemin carrossable, où, du 4 au, passèrent en cinq jours environ 30 000 fantassins, 9 000 cavaliers, 72 gros canons et 300 pièces de petit calibre. La stupeur fut telle chez les ennemis qu'un de leurs chefsProspero Colonna, surpris et enlevé par le maréchalde La Palice et ses coureurs, demanda si les Français « n'avaient volé par-dessus les montagnes ». À la nouvelle de l'arrivée surprise des Français, les Suisses avaient reculé en toute hâte surMilan. La rencontre décisive eut lieu àMarignan.

Durant laguerre de Succession d'Autriche et laRévolution, l'armée française installa des dispositifs de défense à Tournoux, carrefour de la route entre lavallée de l'Ubaye, lecol de Vars et le col de Larche, pour bloquer les armées autrichiennes et piémontaises.
Du 21 au, le col de Larche fut attaqué par lesPiémontais, puis repris par legénéralRossi[7].
AuXIXe siècle fut réalisé lefort de Tournoux pour bloquer une éventuelle armée italienne arrivant depuis le col. AuXXe siècle, des fortifications bétonnées (dépendantes de laligne Maginot des Alpes,secteur fortifié du Dauphiné) furent ajoutées dans le même but, àSaint-Ours, dans le vallon de Larche.
À la fin de laSeconde Guerre mondiale, le col de Larche abritait une des dernières poches de résistance de l'armée allemande, bien après la libération de laProvence, jusqu'au printemps 1945. Du 22 au, le5e régiment de dragons (de la27e DI) en fit la reconquête pour la France[8]. Face à lui, se trouvaient un bataillon de ladivision italienneLittorio, trois compagnies du34e bataillon de fusiliers allemand (Füsilier-Bataillon de la34e division d’infanterie), et de l’artillerie. Après une préparation d’artillerie le, les dragons français attaquèrent le 23 et reprirent le village de Larche. Mais le 24, l’artillerie française fut envoyée soutenir l’opération Pingouin qui attaquait lecol de la Lombarde et les combats cessèrent. Le col de Larche fut évacué par les troupes germano-italiennes dans la nuit du 25 au[9]. L’armée française a eu une quinzaine de morts, les Allemands et les Italiens perdant 30 morts et 184 prisonniers[10].
Le col est le site d'arrivée de lacourse de côte Coni - Col de la Madeleine.
Au col de Larche est un poème en prose de l’écrivainPhilippe Jaccottet, paru dans le recueilAprès beaucoup d’années (1994)[11].
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