Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Codification (droit)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirCodification.

Affiche des lois romaines durant le règne de Carolo VI.

Endroit, lacodification consiste à regrouper dans des recueils des textes normatifs,lois ourègles juridiques (code d'honneur), de natures diverses concernant une matière donnée. Chacun de ces groupes devient un « code ».

Formes et types de codification

[modifier |modifier le code]

La notion de codification recouvre en fait des pratiques différentes à bien des égards, dont les juristes et les historiens ont noté la variété, tant dans l'élaboration que dans le contenu.

Variations de forme

[modifier |modifier le code]

Il convient ainsi de distinguer :

  • la codification officielle ou codification proprement dit, par laquelle l'autorité (et notamment lepouvoir législatif) publie un texte auquel elle donne le nom de « code », ce qui est largement le cas en France actuellement ;
  • la codification officieuse, réalisée également par l'autorité qui promulgue un texte regroupant et unifiant des dispositions d'un même domaine, mais sans leur donner officiellement le nom de « code », alors même que le terme est utilisé couramment, même parfois dans des textes officiels : les codifications de l'Ancien Régime sont de celles-là (Code Michau,Code Louis et d'autresordonnances royales) ;
  • la codification privée ou regroupement non officiel de textes autour d'un domaine, réalisés par des juristes et / ou deséditeurs pour faciliter le travail des professionnels du droit et des justiciables. Cette pratique a commencé à croître en France auXVIIIe siècle avec par exemple unCode pénal (1752) ou même unCode Corse en1788, imprimé par l'Imprimerie royale, ce qui lui donnait un statut officieux assez marqué. De nos jours, la pratique continue avec par exemple leCode de droit international privé publié parBruylant enBelgique.
  • La codification informatique est, à l'issue de la systématisation des règles, de leur formalisation et de leur mise en cohérence logique, leur écriture en un langage informatique calculable dans un ordinateur[1].

Toutefois, employé sans précision, le terme de « codification » renvoie essentiellement à la première forme, parfois à la deuxième : on n'hésite pas à parler de l'« œuvre de codification deLouis XIV ».

Variations d'ampleur

[modifier |modifier le code]

Une codification implique une forme de rupture, dans la mesure où le code se substitue totalement ou partiellement à des textes antérieurs. Mais cette rupture est plus ou moins importante :

  • La codification-collection (ou codification-compilation) ne constitue pas de vraie rupture, se contentant de regrouper des textes qui subsistent. La codification privée se fait toujours de cette manière. La codification officielle ne laisse généralement pas subsister les textes précédents. Cependant, en France, certains codes (par exemple le code des communes) regroupaient des textes législatifs par commodité, mais n'avaient pas de force législative ; seuls les textes antérieurs, comme la loi de 1884 sur les conseils municipaux, étaient contraignants.
  • La codification à droit constant constitue une rupture dans les textes, mais pas dans ledroit positif. Les textes antérieurs sont expressément abrogés mais leur contenu est repris dans le code, à l'exception des textes obsolètes (qui n'avaient été abrogés qu'implicitement) de sorte que le droit positif demeure : c'est la pratique française actuelle[2].
  • La codification au sens plein du terme tend à rompre non seulement avec les textes, mais avec le fond. La rupture n'est jamais complète : même les codes napoléoniens ont repris des portions significatives de l'ancien droit. Un exemple récent de codification avec rupture est lecode pénal français de1994 qui a introduit plusieurs nouveautés (abandon des peines plancher, suppression despeines d'emprisonnement contraventionnelles, etc.).

Certains historiens du droit, comme l'Italien Mario Viora, emploient le mot de « consolidation » pour les deux premières formes, réservant le mot de codification à la troisième.

Codification et recodification

[modifier |modifier le code]

La codification consiste à créer un code dans un domaine où il n'en existait pas. Dans certains cas, on peut parler de recodification :

  • soit lorsque l'on refond complètement un code préexistant, avec le même titre ou un titre légèrement différent, comme en France lecode de commerce en2000 ;
  • soit lorsqu'un nouveau code intègre le contenu d'un code antérieur dans un ensemble plus vaste, tel lecode de justice administrative refondant lecode des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel, mais ajoutant les dispositions relatives auConseil d'État ;
  • soit lorsque des dispositions incluses dans un code sont transférées dans un code qui vient d'être promulgué, comme les dispositions concernant la chasse et la pêche, passées ducode rural aucode de l'environnement.

Contenu d'un code

[modifier |modifier le code]

Un code peut contenir des dispositions normatives de natures diverses, dont les principales sont leslois et lesrèglements. Les codes officiels français ne contiennent d'ailleurs que cela, mais il serait possible, dans d'autres systèmes juridiques, d'intégrer des éléments dejurisprudence ou dedoctrine.

En France, quelques-uns des codes actuellement en vigueur sont descodes de déontologie. Ce n'est toutefois pas une règle générale que les règles déontologiques soient incluses dans la codification du droit.

Aux États-Unis, il existe des « federal sentencing guidelines (en) » qui servent de base aux codes de déontologie et aux chartes professionnelles.

Par pays

[modifier |modifier le code]

Canada

[modifier |modifier le code]

Au Québec, les auteurs de doctrine distinguent entre la codification-rationalisation de règles juridiques et la codification-compilation, qui ne vise qu'à rassembler des lois statutaires précédemment adoptées. La codification-rationalisation correspond à une démarche civiliste, elle équivaut à la création de « vrais codes » où les dispositions expriment des règles de manière brève dans un ordre logique et elle s'illustre notamment dans leCode civil du Québec[3] et leCode de procédure civile du Québec[4]. La codification-compilation est plutôt une démarche decommon law utilisée par le législateur fédéral, elle n'aboutit pas à de véritables codes civilistes car elle n'est qu'une compilation de lois préexistantes écrites en long et en large pour réécrire ou supplanter la common law traditionnelle plutôt qu'une démarche cartésienne de présentation des règles juridiques en ordre logique et elle correspond à la démarche entreprise dans leCode criminel[5] canadien ou encore à la démarche entreprise dans des codes de common law américains comme le Code civil californien[6].

Outre la distinction entre codification civiliste et codification de common law, la manière dont la première codification civiliste a été faite au Canada-Est en 1866 fait parfois débat. La codification duCode civil du Bas-Canada est-elle majoritairement une codification traditionnelle des règles de laCoutume de Paris telle qu'elle est appliquée auBas-Canada etCanada-Est jusqu'en 1865 ou s'agit-il plutôt d'une reprise pure et simple duCode Napoléon français? Selon l'historienne du droit Mireille Beaudet, contrairement à uneidée reçue, la codification duCode civil du Bas-Canada n'est pas une reprise pure et simple du Code Napoléon mais plutôt une codification traditionnelle de la coutume civile, mais avec une certaine influence du Code Napoléon car instruction fut donnée par le législateur aux codificateurs de 1866 de compléter la codification traditionnelle de la coutume par des règles issues du Code Napoléon. Le Code civil du Québec de 1994 n'est pas non plus directement issu du Code Napoléon car il reprend majoritairement les règles du Code civil du Bas-Canada de 1866, mais en modernisant les règles de l'ancien code de manière importante ou en remplaçant certaines d'entre elles par de nouvelles règles[7].

France

[modifier |modifier le code]

Révolution française et Premier Empire

[modifier |modifier le code]

LaRévolution française souhaitait mettre les lois et règlements à la portée de tous. Elle a donc lancé plusieurs chantiers de codification, qui ont surtout abouti pour ledroit pénal avec la publication du « Code pénal » en1791. En revanche, le grand projet d'un « Code de lois civiles communes à tout le royaume », affirmé par laConstitution de 1791 (Titre préliminaire, dernier alinéa) n'aboutit pas avant la fin de la période révolutionnaire.

C'est doncNapoléon Bonaparte qui lance un mouvement de codification de grande ampleur et crée lecode civil français en 1804, puis les codes impériaux :code de procédure civile (1806),code de commerce (1807),code d'instruction criminelle (1808) etcode pénal (1810).

Affaiblissement de la codification de la fin de l'Empire à la Troisième République

[modifier |modifier le code]

Une fois publiés les cinq codes, le mouvement lancé parNapoléon Ier s'essouffle. Un projet decode rural est écarté par l'Empereur et n'est pas repris par laRestauration, malgré les demandes exprimées, y compris par certains députés.Louis XVIII fait promulguer parordonnance une nouvelle version de chacun des cinq codes impériaux, mais il ne s'agit que de changer les références à l'Empire par des références au Royaume. La seule création de la Restauration est uncode forestier établi par la loi du. Sous lamonarchie de Juillet, lecode pénal fait l'objet d'une republication prévue par la loi du 28 avril1832 et opérée par ordonnance, mais les modifications ne sont que des ajouts et modifications d'articles, l'essentiel du code subsistant.

Par la suite, la codification n'apparaît plus comme une préoccupation. Il faut attendre1857 et1858 pour voir promulgués respectivement lecode de justice militaire de l'armée de terre et lecode de justice militaire de la marine.

LaTroisième République s'intéresse de nouveau à la codification et s'engage dans la création ducode rural tant attendu. Cependant, le travail des bureaux ministériels prenant du retard, le Gouvernement se résout à faire voter le texte en plusieurs fois, conduisant à une série de courtes lois destinées à former ultérieurement le code rural, et dont l'adoption s'étend de1881 à1890. L'adoption ducode du travail et de la prévoyance sociale, votée en général livre par livre, commencée en1910, ne s'achève qu'en1927. Pour pallier ces retards, le Gouvernement a recours à deux méthodes :

  • la première consiste à diviser les projets de codes en plusieurs : au lieu du code du blé qui avait été promis, sont promulgués uncode de l'organisation et de la défense du marché du blé et uncode de l'office national interprofessionnel du blé, et quatre codes fiscaux voient le jour au lieu d'un uniquecode général des impôts (qui sera finalement créé par recompilation en1950) ;
  • l'autre consiste à passer à la codification pardécret, après que leParlement l'y a autorisé par uneloi.

Cela n'empêche toutefois pas la promulgation de codes dont quelques-uns sont toujours en vigueur, lecode du travail maritime et lecode disciplinaire et pénal de la marine marchande (1926).

Relance de la codification à l'époque contemporaine

[modifier |modifier le code]

LaIVe République relance le processus de codification en créant une commission supérieure chargée d'étudier la codification et la simplification des textes législatifs et réglementaires (décretno 48-800 du 10 mai 1948). Une quarantaine de codes sont publiés, mais ils sont adoptés pardécrets en Conseil d'État, sans validation par le Parlement. À partir de laIVe République, certains codes comportent une partie législative et une ou plusieurs parties réglementaires (règlements d’administration publique et décrets en Conseil d'État,décrets simples,arrêtés). À la fin de laIVe République, la loino 58-346 du 3 avril1958 confère une force de loi aux parties réglementaires d'une quinzaine de codes et abroge les anciennes lois correspondantes, ce qui est une forme de codification différée.

LaConstitution de laVe République établit, dans sonarticle 34, une distinction plus nette entre ledomaine de la loi et le domaine réglementaire, ce qui entraîne des conséquences dans la volonté de maintenir une distinction rigoureuse entre les deux, avec la constitution systématique de parties législatives et de parties réglementaires. Cela conduit par exemple à la création de parties réglementaires pour des codes qui n'en comportaient pas, comme lecode pénal (décretsnos 58-1303 du 23 décembre1958 et 60-896 du 24 août1960). La pratique de la codification par décret se poursuit, les codes n'ayant valeur législative que si une loi ultérieure la leur confère expressément[8].

Afin de relancer le mouvement de codification qui se ralentit, le Gouvernement crée en 1989[9] une commission supérieure de codification, chargée de codifier à droit constant le droit relatif à un certain nombre de domaines. La codification à droit constant consiste à changer la forme, la structure des codes, la numérotation des lois et règlements, sans modifier le contenu global du droit. Elle vise à harmoniser les codes entre eux et par rapport à lahiérarchie des normes. Elle utilise des outils informatiques. Ainsi, lecode du commerce français, rédigé en1807 (à partir d'une version de1673), a été recodifié à droit constant en2000. Il ne restait plus que 150 articles en vigueur du code initial.

Les travaux de la commission supérieure de codification ont abouti à la création de plusieurs dizaines de nouveaux codes[10]. Dans un premier temps, ces codes entrent en vigueur par l'intermédiaire d'un projet de loi adopté par le Parlement afin d'ôter toute incertitude sur leur force juridique. Cinq codes ont ainsi été promulgués entre 1989 et 1996. Les lois antérieures sont abrogées au fur et à mesure que leurs dispositions sont reprises dans des codes[réf. souhaitée], ce qui n'était pas le cas lorsque les codes étaient adoptés par l'exécutif. Toutefois, face à un nouveau ralentissement de la codification dû à la lenteur duParlement dans l'adoption de codes pourtant préparés par la Commission Supérieure de la Codification, le Gouvernement a eu recours à desordonnances de codification à partir de 1999[11]. Ces ordonnances permettent la promulgation rapide de nombreux nouveaux codes.

Calendrier d'adoption des codes
[modifier |modifier le code]
Chronologie du processus de codification à l'époque contemporaine
Nom de codeDate initiale d'adoption
de la partie législative
Date initiale d'adoption
de la partie réglementaire
Code général des impôts
Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre (ancien)
Code de la santé publique(ancien)
Code rural (ancien)
Code de la mutualité(ancien)
Code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel (abrogé)
Code de l'organisation judiciaire
Livre des procédures fiscales
Code de la propriété intellectuelle
Code de la consommation (ancien)
Code des juridictions financières
Code général des collectivités territoriales
Code de justice administrative
Code de l'éducation
Code de la santé publique (actuel)
Code rural et de la pêche maritime (actuel)
Code de commerce
Code de l'environnement
Code de la route
Code monétaire et financier
Code de la mutualité (actuel)
Code du patrimoine
Code de la recherche
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (ancien)
Code de la défense
Code général de la propriété des personnes publiques
Code du sport
Code du cinéma et de l'image animée
Code des transports
Code minier
Code de l'énergie
Code des procédures civiles d'exécution
Code de la sécurité intérieure
Code des relations entre le public et l'administration
Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre (actuel)
Code de la consommation (actuel)
Code de la commande publique
Code de la justice pénale des mineurs
Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (actuel)
Code général de la fonction publique
Code des impositions sur les biens et services
Code pénitentiaire
Code de l'artisanat (actuel)

Place dans la hiérarchie des normes

[modifier |modifier le code]

Les codes contiennent soit deslois, soit desrèglements, qui sont notés :

  • dans la partie législative :
  • dans la partie réglementaire :
    • R-ppp pour les décrets en Conseil d'État ;
    • D-ppp pour les décrets simples.
    • A-ppp pour les arrêtés.

Leslois d'un même code peuvent être placées, dans lahiérarchie des normes, dans lebloc de la légalité. Lesrèglements sont placés en dessous dans le bloc réglementaire.

Codes en vigueur

[modifier |modifier le code]

La législation française compte 61 codes en vigueur fin 2007, 75 fin 2012 et 77 au. Sauf exception, les codes contiennent une partie législative (codée L-) et une partie réglementaire (codée R-). Concernant leur longueur, lecode du travail comprend 2 000 pages, et lecode général des impôts près de 2 500.

Pour la totalité des codes, voir laListe de codes juridiques.

Grèce

[modifier |modifier le code]
Articles connexes :Droit grec etCode civil (Grèce).

Suisse

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Droit suisse.

LeCode civil suisse (adopté en 1907) et sonCode des obligations (1911) sont basés sur un avant-projet rédigé parEugen Huber.

LeCode pénal suisse (1937) a été suivi duCode de procédure pénale suisse (2007) et duCode de procédure civile suisse (2008).

Thaïlande

[modifier |modifier le code]

La rédaction du Code civil et commercial de Thaïlande a commencé sous le règne du roiRama V. Elle s'est achevée sous le règne du roiRama VII. Le code a été promulgué le 11 novembre 1925. Par la suite, la révolution de 1932 a eu un effet important sur le système juridique et judiciaire thaïlandais puisqu'elle a changé la forme de gouvernement d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle.

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. ArnaudBillion,Sous le règne des machines à gouverner: le droit entre intelligence artificielle et raison naturelle, Bruylant,coll. « Macro droit - micro droit »,(ISBN 978-2-8027-7167-8)
  2. Secrétariat général du Gouvernement,Guide de légistique, La Documentation Française, 2017 (3e édit.), 721 p.(lire en ligne),p. 109 et suiv. 1.4.2 Codification
  3. RLRQ c CCQ-1991
  4. RLRQ c C-25.01
  5. Code criminel, LRC 1985, c C-46
  6. Mireille Beaudet,Fondements du droit I, Montréal: Coop droit, livre imprimé, 2017.
  7. Beaudet, précité
  8. « Codification, loi et règlement », surConseil constitutionnel,
  9. Décretno 89-647 du 12 septembre 1989 relatif à la composition et au fonctionnement de la Commission supérieure de codification (version consolidée sur Legifrance).
  10. Rapports annuels de la Commission supérieure de codification
  11. À la suite de la loi d'habilitationno 99-1071 du 16 décembre 1999.

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Codification_(droit)&oldid=228313509 ».
Catégorie :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp