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Le termecockney désigne lesLondoniens issus de laclasse ouvrière et habitant l'est de la ville, ainsi que leurargot. Selon la tradition, ce mot qualifie, au sens strict, ceux qui pouvaient entendre sonner les cloches de Bow, c'est-à-dire les cloches de l'égliseSt Mary-le-Bow. Celles-ci détruites par un bombardement en 1941 furent muettes pendant 20 années.
L'occurrence la plus ancienne du termecockney remonte à 1362, au poème en moyen-anglaisPierre le laboureur (Piers Plowman) deWilliam Langland, oùcockney désigne un œuf chétif, difforme (decoken +ey, littéralement « œuf de coq »), puis au sens figuré une personne ignorant les coutumes locales (1521).
Selon le dictionnaireWebster's New Universal Unabridged Dictionary, le motcockney pourrait dériver de l'expression française « Pays de Cocagne », expression que lesNormands utilisaient pour désigner Londres, lieu d'oisiveté et de luxe.
Le motcockney est employé au début duXVIIe siècle parSamuel Rowlands dans sasatireThe Letting of Humours Blood in the Head-Vaine, où il est fait référence à un « Bow-Bell Cockney » (un Cockney deSt Mary-le-Bow).
La région recouverte par le termecockney, au sens indiqué dans l'introduction, a varié au cours du temps.
Le cockney désigne aussi la façon de parler des Cockneys. D’abord parlé seulement par les Cockneys, dénotant donc une classe sociale basse, il est aujourd’hui parlé par la majorité des personnes dans leGrand Londres, où il est le dialecte principal. Les caractéristiques du parler cockney (cockney speech) sont les suivantes :
Tout d'abord, on retrouve des composants régionaux qui dénotent le sud et le sud-est :
Au niveau des consonnes, on retrouve certaines similitudes avec l'accent français :
Ces réalisations peuvent se retrouver dans d'autres accents régionaux.
Il y a cependant deux détails qui indiquent infailliblement unparler de Londres :
RECEIVED PRONUNCIATION | ACCENT COCKNEY | RECEIVED PRONUNCIATION | ACCENT COCKNEY |
---|---|---|---|
[iː] | [əi] | [ʊu] | [əʉ] |
[e˕ɪ] | [aɪ] | [əʊ] | [aʊ] |
[äɪ] | [ɒɪ] | [ɑ˖ʊ] | [æː] |
[ɔɪ] | [oɪ] |
Ainsi,bee bay buy boy se prononcera[biːbeɪbaɪbɔɪ] en anglais standard, et[bəibaɪbɒɪboɪ] en Cockney, etmood mode mowed sera en anglais standard[mʊudməʊdmɑ˖ʊd] et en Cockney[məʉdmaʊdmæːd]. Ce décalage des diphtongues se retrouve aussi dans d'autres accents, notamment le Brummie (Birmingham).
London se prononcera[ˈlandn̩].
Door sera réalisé plus proche de[doː] que du[dɔː] standard.
On peut l'entendre dans certains mots, commecloth[kloːf] etstop[stoːp][1].
Cette consonne[ʔ] correspondant à l'attaque d'une voyelle vient remplacer let en position médiane ou finale.Butter se prononcera[ˈbaʔə],mate[maɪʔ¨]. Ceci n'est pas typique de Londres mais dénote unparler des classes populaires.Tony Blair a pu être critiqué pour essayer d'émailler son discours de coups de glotte dans un but purement démagogique.
Les personnes parlant cockney utilisent volontiers lecockneyrhyming slang, qui est unargot aux expressions imagées.Comme son nom l'indique, cet argot se fonde sur des rimes, mais ces rimes sont sous-entendues dans la pratique : l'idée de départ est de faire correspondre à tout mot une paire de mots avec laquelle il rime, puis de supprimer le second mot de la paire dans le langage parlé. Par exemple,stairs rimera avecapples and pears, et on dira doncapples pour dire « escaliers ». De même,phone rimera avecdog and bone etdog voudra dire « téléphone ».
En pratique, le cockney n'utilise pas lerhyming slang à foison. Aussi sa surutilisation est souvent révélatrice d'une contrefaçon de l'accent, ce qu'on appelle parfois lemockney, adopté par nombre d'acteurs, de chanteurs, etc.
L'accent cockney et lerhyming slang sont également très présents enAustralie, beaucoup d'Australiens anglophones descendant directement des Cockneys.
Dans son ouvrage autobiographiqueMon éducation - Un livre des rêves, l'écrivainWilliam S. Burroughs rêve d'« un jeune cockney culotté »[3].