Lecoaching, ouaccompagnement, est une méthode d'accompagnement personnalisé destinée à améliorer les compétences et laperformance d'un individu, d'un groupe ou d'une organisation, grâce à l'amélioration desconnaissances, l'optimisation des processus et des méthodes d'organisation et de contrôle. Il s'est développé à l'origine dans le milieu du sport (le coach pouvant être entraîneur ou compléter celui-ci pour un encouragement plus axé sur la psychologie), mais son usage a dépassé ce contexte à partir de la fin duXXe siècle pour apparaître dans le milieu de l'entreprise, puis celui dudéveloppement personnel de manière moins cadrée et souvent contestée. Il est aujourd'hui présent dans de nombreux domaines de la vie, professionnel, nutritionnel, parental, scolaire, etc.
Le coaching se définit comme le métier de l'accompagnement fondé sur un dialogue entre le client et son coach. Il permet au client, par la construction de ces échanges, de trouver les solutions les plus adaptées à ses capacités, croyances et représentations, à sa situation et ses enjeux.
La notion de coaching manquant d'un encadrement légal précis, elle peut être revendiquée par tout un chacun sans condition de qualification professionnelle ni de compétence réelle. À titre d'exemple, le coaching en« développement personnel », qui rencontre un certain succès commercial, a suscité une offre pléthorique, qui souffre de l'absence d'un cadre institutionnel et d'un adossement scientifique. Ce terme donne donc lieu à de nombreuses dérives et peut être utilisé comme outil demanipulation[1].
Le sens premier de « coach », « grande voiture à chevaux » fabriquée àKocs enHongrie auXVIe siècle, appeléecoche en français, a amené, vers 1830, le sens figuré « instructeur / formateur », dans l'argot de l'Université d'Oxford, pour désigner un tuteur, un mentor, qui « transporte » l'élève vers un examen ; le sens d'« entraîneur sportif » serait apparu vers 1861[2].
En France, laCommission générale de terminologie et de néologie recommande l'usage des termes « guidance » dans le domaine « santé, médecine et psychologie », « mentorat » dans le domaine « économie et gestion d'entreprise », et « instructions par signes » dans le domaine du sport[3],[4]. Pour sa part, leGrand dictionnaire terminologique québécois propose en outre, selon les domaines, les termes « accompagnement », « pilotage », « direction d'athlètes »[réf. nécessaire].
Milton Hyland Erickson : actif entre 1930 et 1980. Il intervenait outre son activité de psychiatre dans ce qui ressemble fortement à des coachings de vie, comme augmenter la performance sportive ou bien aider un jeune homme ayant du mal à trouver un travail[7]. Il n’utilisait l’hypnose formelle que dans 50% de ses séances[8]. Selon ses exégètes (Ernest Rossi, Jay Haley) il utilisait une conversation anodine, appelée hypnose sans hypnose ou hypnose conversationnelle sans transe pour aider le changement de son client. Cette conversation pouvait d’ailleurs porter sur des sujets anodins. De nombreux écrits relatent ses dialogues de coaching durant des séances transcrites qui permettent d’apprécier les stratégies de coaching mise en place.
Selon Joseph Figari, consultant philosophe, La philosophie est l'une des racines du coaching, dans la mesure où elle est un exercice autonome de la raison, même quand celle-ci est guidée par le dialogue ou par lamaïeutique socratique. Savoir poser les problèmes, trouver par soi-même des solutions variées, faire progresser une façon de voir les choses et la vie, font partie intégrante du coaching comme de la philosophie[10].
Structuration de la profession en France et en Europe
En 1992, l'European Mentoring and Coaching Centre (EMCC) est créé. En 1995, l'International Coaching Federation (ICF) est créée. Elle est déclinée en France en 1999. En 1996, La première fédération française de coachs est créée. Il s'agit de la Société française de coaching, ou SFCoach.
2014 est une année majeure pour le coaching professionnel en Europe. Les principales fédérations professionnelles européennes (Société française de coaching, EMCC Global et ICF Global) signent un accord avec l’Union européenne (accord dit « de Bologne »), qui institue l’auto régulation des métiers du coaching professionnel à travers ces fédérations dans chacun des pays de l’UE[11].
En 2019 en France, le Syndicat interprofessionnel des métiers de l’accompagnement, du coaching et de la supervision (SIMACS) est créé par le regroupement de plusieurs organismes. Il est constitué de deux fédérations internationales (EMCC France, ICF-France), deux associations professionnelles françaises (Société française de coaching, ou SFCoach, et PSF) et un syndicat (SynPAAC)[14].
Toujours en 2019 en France, le SIMACS souhaite intégrer une branche professionnelle. L'État français ne permettant plus la création de nouvelles branches professionnelles[15], le SIMACS, donc les organisations qui le composent, rejoint la Fédération des métiers de la prestation intellectuelle du conseil, de l'ingénierie et du numérique (CINOV) dans sa branche « Bureaux d’études techniques, cabinets d’ingénieurs conseils et sociétés de conseil » (BETIC)[14].
Lapandémie de Covid-19 a mené de nombreuses personnes à recruter des coachs en ligne pour poursuivreleurs pratiques de bien-être à distance[C'est-à-dire ?][16].
Un des objectifs du rapprochement du SIMACS avec le CINOV est la reconnaissance du métier de coach professionnel à part entière grâce à l'obtention de codesNAF etROME spécifiques et la création d’une annexe auCINOV[17]. En effet, les coachs professionnels doivent alors encore utiliser des codes NAF et ROME qui ne leur correspondent pas spécifiquement[12] : M1402 (« conseil en organisation et management d'entreprise ») et M1502 (« développement des ressources humaines »).
Au fil des années, le coaching professionnel fait valoir sa légitimité auprès des institutions étatiques et des entreprises.
Malarewicz définit ladéontologie[18] comme« l’ensemble des règles de fonctionnement qu’une profession se donne à elle-même, pour tenter de résoudre tout ou partie des problèmes éthiques que peuvent rencontrer ses membres ». Ainsi, comme leConseil des barreaux européens définit lecode de déontologie des avocats[19], les organismes de coaching professionnel définissent leur code de déontologie (par exemple la SFCoach[20] ou l'International Coach Federation[21]).
Enjeux déontologiques pour la relation de coaching
Le coaching présente des limites spécifiques aux relations d’aides ou liées aux psychothérapies, même si ces pratiques sont distinctes. Les plus connues sont le sentiment de puissance et letransfert/contre-transfert.« En thérapie, c’est le mécanisme par lequel le patient reporte sur le thérapeute les sentiments inconscients de tendresse ou d’affection (transfert positif), de peur ou d’hostilité (transfert négatif) qu’il éprouve pour une autre personne. […] Face au transfert, celui-ci réagit par lecontre-transfert, qui caractérise les sentiments et émotions qu’il éprouve en retour[22]. »
La branche française de la fédérationInternational Coach Federation entend limiter ce risque de manipulation par l'encadrement de la prestation de coaching. Celle-ci doit ainsi être limitée dans son objet (contrat définissant les objectifs) et dans le temps (en général six à neuf mois) ; la relation de dépendance est en outre à éviter[23]. Ces problèmes sonta priori réduits car, contrairement, à une relation asymétrique (celui qui sait et celui qui ne sait pas), la relation coach-coaché est construite sur un lien d’égal à égal, qui vise de plus à donner toute l’autonomie au coaché.
Cependant, le titre de coach n'étant pas protégé, il est difficile de s'assurer de ladéontologie de l'ensemble des pratiquants et les relations de pouvoir ne peuvent être complètement écartées, au même titre que dans les relations thérapeutiques ou médicales[réf. souhaitée].
En France, le métier de« coach en développement personnel » et les professions liées ne sont pas réglementés et leur exercice est libre (« accessible sans diplôme particulier », selon la ficheROME K1103 dePôle emploi[24]). Il est donc possible de s'autoproclamercoach sans avoir suivi une formation. Toutefois, le titre de « coach professionnel » bénéficie d'un enregistrement auRépertoire national des certifications professionnelles ;France Compétences a délégué àSIMACS la gestion du titre de « coach professionnel RNCPniveau 6 » le 30 mars 2020[25].
Le coach professionnel intervient en tant qu’expert dans trois directions fondamentales que sont le coaching d’organisation, le coaching d’équipe et le coaching individuel. Un référentiel de compétences est établi et il est recommandé au coach professionnel d'adhérer au code de déontologie d'une fédération[26],[27].
Les codes de déontologie des fédérations encouragent ou imposent le recours à de la supervision afin que les coachs professionnels puissent échanger et questionner leur pratique avec des pairs ou des coach superviseurs, à l'instar de ce qui se pratique dans d'autres services à la personne de type thérapeutique[21]. En outre, de nombreuses fédérations ou écoles de formation permettent aux coachs de se mettre en réseau à travers des plateformes et permettent ainsi un échange sur les pratiques[réf. souhaitée].
Le coaching n'a aucune définition institutionnelle et le titre de coach n'est pas protégé juridiquement : n'importe qui peut donc se proclamer« coach » et exercer sous cette bannière sans formation particulière. Il n'existe aucune régulation de cette activité ni aucune évaluation de son efficacité[1]. En Belgique, de nombreux instituts privés proposent des formations express de coach[28].
Les coachs s'adressant souvent à des personnes vulnérables et induisant une emprise mentale, le risque de manipulation mentale et d'abus de faiblesse est grand : de nombreux charlatans s'attirent ainsi des centaines d'affidés dont ils profitent financièrement en échange d'une gratification narcissique illusoire[1].
Michel Vial, Nicole Caparros-Mencacci et Jean-Marie De Ketele,L'accompagnement professionnel ? : Méthode à l'usage des praticiens exerçant une fonction éducative, De Boeck,coll. « Pédagogies en développement », 2007.
Vincent Lenhardt,Les responsables porteurs de sens : culture et pratique du coaching et du team building, Insep Consulting, 2010(ISBN978-2914006965)
Vincent Lenhardt,Au cœur de la relation d’aide – Réflexion sur des fondamentaux de la thérapie et du coaching, InterEditions, 2013(ISBN978-2729613396)
Patrick Amar et Pierre Angel,Le Coaching, Presses universitaires de France – PUF, 2012(ISBN978-2130594833)
Frank Bournois et Thierry Chavel, avec préface deJacques Salomé,Le Livre d’or du coaching : Nouvelles pratiques et perspectives, Eyrolles, 2013(ISBN978-2212556964)