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Leclub du Panthéon, est unesociété politique françaiserévolutionnaire, inaugurée le25 brumairean IV.
Composé d'anciensJacobins inconditionnels, tous issus de la petite bourgeoisie[1], ce club se nomme officiellementRéunion des Amis de la République. Il regroupe tous ceux qui, dans la dynamique de la répression de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV, souhaitent réorienter plus à gauche la politique duDirectoire. Parmi les fondateurs, on compte René Lebois, imprimeur et journaliste deL'Orateur plébéien, qui est peut-être un agent deBarras. Ces derniers sont accusés par les soutiens du régime d'avoir étépartisans de la Terreur.
Il est installé sur lamontagne Sainte-Geneviève, dans l'ancien couvent desGénovéfains, actuellycée Henri-IV.
Le club du Panthéon se montre d'abord très respectueux de la légalité, presque conformiste, en refusant de recevoir les députés de laConvention déclarés inéligibles pour mieux prouver son attachement aux institutions nouvelles.
Le club attire rapidement beaucoup de monde : de 934 adhérents le9 frimaire, il en compte rapidement 2 000 membres. Enventôsean IV, le club a 2 400 membres. Parmi ses membres, on compteFélix Lepeletier,Pierre-Antoine Antonelle,Sylvain Maréchal. Ami de ce dernier,Nicolas Edme Restif de La Bretonne assiste également à des réunions du club[2]. Le peintreFrançois Topino-Lebrun le fréquente aussi, ainsi queJullien de Paris, proche d'Antonelle et rédacteur àL'Orateur plébéien[3].
Mais plusieurs de ces députés non réélus, telJean-Pierre-André Amar, autrefois membre duComité de sûreté générale, ainsi que des terroristes commeDarthé, ex-accusateur autribunal révolutionnaire, ouCharles Germain, ancien lieutenant dehussards, qui gravitent dans l'entourage des panthéonistes, nourrissent rapidement une ambition secrète : celle de convaincre plus ou moins légalement le gouvernement de renoncer à laConstitution de l'an III pour retrouver les accents les plus convaincants des textesconstitutionnels de 1793.
Sans faire partie du club du Panthéon,Gracchus Babeuf est l'un des principaux orateurs de ce club, où il développe sa doctrine de l’« égalité », considérée comme la base ducommunisme, et qu'il publie dans son journal,le Tribun du peuple. Ce journal est fréquemment applaudi au club, dont les séances sont souvent présidées parPhilippe Buonarroti, ami de Babeuf.
L'interdiction du club le8 ventôsean IV, fermé parBonaparte, alors chef de l'armée de l'Intérieur, est un des éléments qui amèneront la création de laconjuration des Égaux.