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Club breton

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Club breton
Panneau d'information sur la façade de l'ancien café Amaury à Versailles[Note 1]
Histoire
Fondation
Successeur
Cadre
Type
Pays

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LeClub breton est un groupe de députés deBretagne auxétats généraux, puis à laConstituante, qui avaient l’habitude de se réunir au café Amaury à l'angle de l’avenue de Saint-Cloud et de la rue Carnot àVersailles[1], pour « débattre à l’avance les sujets qui devaient être traités aux états généraux » touchant à la Bretagne ou à d’autres sujets. Il trouve son origine, longtemps avant la réunion desétats généraux de 1789, dans le mouvement de la fronde parlementaire qui fut particulièrement radicale auparlement de Bretagne avec des personnalités commeLa Chalotais.

Son influence fut hors de proportion de sa taille, et des enjeux strictement bretons puisqu'il devint laSociété des amis de la Constitution, futurClub des jacobins, installé à Paris, lors du transfert de l'Assemblée nationale.

Origines du club

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Panneau d'information sur la façade de l'hôtel des Menus-Plaisirs de Versailles

En1789, les députés bretons avaient l’habitude d’étudier et de décider au Club breton, hébergé dans le café Amaury, ce qu’ils voteraient ensuite à l’Assemblée nationale, située non loin de là, dans l'hôtel des Menus-Plaisirs[2].

Cette action leur valut le surnom de « grenadiers des états généraux ». Ces concertations préalables, en dehors de l’Assemblée, auxquelles ils se livrèrent aux états généraux continuaient une coutume qui enjoignait — avant la réunion des états généraux de Bretagne àVannes — aux députés et leurs suppléants de « se rendre au lieu où se tiendront les états, dix jours avant leur ouverture, et de se concerter avec les députés des autres villes pour la rédaction des mémoires nécessaires et utiles à la défense des vrais intérêts dutiers état. » Les cent cinquante délégués des paroisses et corporations bretonnes avaient également le droit de se joindre à ces délibérations préparatoires, où les questions étaient résolues à la pluralité des voix, et de plaider leur cause auprès des députés.

Composition des représentants de la Bretagne

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La situation électorale bretonne en différait de celle du reste de laFrance en ce que, faute d’entente entre les représentants des différents ordres, seuls le tiers état et le bas clergé bretons étaient représentés aux états généraux.

En effet, à la convocation des états généraux, la noblesse bretonne avait envoyé des délégués à Versailles pour obtenir que l’élection du tiers état se fasse selon les règles électorales de l’ancienne Constitution de Bretagne, stipulant que les députés du tiers état breton aux états bretons étaient nommés au sein des états provinciaux par les47 représentants des42 villes de la province, à l’exclusion des bourgs et des campagnes, et n’accordant aucune représentation au bas clergé.

Le tiers état breton ayant envoyé sa propre délégation réclamant le vote par sénéchaussée, il obtint gain de cause pour lui-même avec 44 députés par sénéchaussée, ainsi qu’un accord de représentation pour le bas clergé.

La noblesse et le haut clergé bretons répliquèrent en refusant, le àSaint-Brieuc, d’élire des députés parce que la Constitution bretonne était violée. Le bas clergé occupa donc tous les sièges remplis à cet ordre tandis que le tiers état s’assurait qu’aucun noble ne serait dans ses rangs en demandant, par exemple, àLe Chapelier de renoncer à son titre de noblesse récemment acquis.

L'organisation des élus bretons

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LaBretagne avait conservé la coutume de réunir ses états provinciaux tous les deux ans et beaucoup des députés bretons aux états généraux avaient été membres des états de Bretagne, assemblés à Rennes de à. Ceux-ci servirent donc en quelque sorte de répétition générale aux députés bretons dans la mesure où les questions qui s’y étaient débattues étaient les mêmes que celle des états généraux. Habitués à combattre la noblesse et les privilèges chez eux, certains de ces députés, commeLe Chapelier,Glezen,Lanjuinais etBlin vont œuvrer très activement dans la même direction une fois à Versailles.

Ceci explique pourquoi la Bretagne fut la province dont lescahiers de doléances contenaient les demandes de réforme les plus élaborées, incluant notamment[3]:

  • la séparation des pouvoirs ;
  • le vote par tête ;
  • le droit de faire des lois et de voter l’impôt ;
  • l'égalité devant la loi et l’impôt ;
  • l'abolition de la féodalité, des trois ordres, des juridictions spéciales, des intendants ;
  • la création d’une Constitution ;
  • la limitation du pouvoir du roi ;
  • la gratuité de la justice ;
  • la création d’écoles de campagne ;
  • l'entrée aux universités par concours ;
  • la soumission du clergé à l’impôt ;
  • la liberté de la presse…

Les députés deQuimper,Saint-Brieuc,Rennes etPloërmel avaient reçu pour instruction de se communiquer les uns aux autres leurs cahiers de doléances et d’« étudier ensemble » les moyens d’assurer le bien-être de la France en général et de la Bretagne en particulier. La députation de Quimper avait même l’instruction formelle de prier ses collègues bretons de se joindre à elle.

Élargissement du Club

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Les députés bretons furent les premiers, et au début les seuls, à inciter à la réunion des trois ordres en uneAssemblée nationale, en argumentant que le tiers état était le seul représentant de la nation, ce qui fut obtenu le.

À la veille du, où il fut décidé que les députés ne se sépareraient pas avant d’avoir donné une Constitution à la France, le nombre des adhérents de ce club avait atteint deux cents.

Après leserment du Jeu de paume, les curés bretons qui fonctionnaient selon le même système que les députés bretons du tiers état — au point d’être surnommés « la phalange macédonienne » — se joignirent à eux au Club.

Lanjuinais et Le Chapelier seront ensuite très rapidement rejoints au Club breton par nombre de leurs collègues francs-maçons des autres bailliages : les frères Lameth,Barnave, l’abbé Grégoire, l’abbéSieyès,Mirabeau,Pétion,Bailly, leduc d’Aiguillon,Adrien Duport. Le député de l'ArtoisMaximilien de Robespierre assistait également aux séances du café Amaury[4].

Certains, qui n’étaient même pas députés, commencèrent à s’affilier au Club breton.Condorcet a affirmé que le Club breton essaima en Bretagne même :

« Dès que Le Chapelier eut établi [le club breton], toutes les petites villes en Bretagne en établirent de semblables et envoyèrent à Paris des députés pour être affiliés. »

Vie et action du Club

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Fonctionnement interne

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Lacour, qui ne cessera de s’inquiéter de ce qui se passait dans ce club qui résistait à ses tentatives de corruption, y envoyait des faux-frères pour espionner les séances qui étaient, comme chez les francs-maçons, secrètes.

Il n’y a donc pas de procès-verbal des séances dont les présidents successifs furentIsaac Le Chapelier,Lanjuinais,Glezen, leduc d’Aiguillon. On sait que le club se félicita grandement de la disgrâce deNecker et fit publier des affiches proclamant : « Charge de grand-maître de cérémonies à vendre. S’adresser àMme de Brézé ».

Influences extérieures

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Les députés du club restaient en contact permanent avec leurs électeurs par les « bureaux de correspondance » qui informaient les villes bretonnes des événements politiques de la capitale, qui rédigeaient un bulletin où ils inséraient des extraits de lettres des députés rapportant les séances du club. La province leur envoyait en retour des instructions, comme la lettre violente et même injurieuse adressée par la ville de Rennes à ceux qui voteraient le droit de veto au roi. La Bretagne y envoyait également de temps à autre des députations, comme le, où des Nantais furent admis à y prêter un serment patriotique.

La détermination du Club breton, Le Chapelier en tête, à obtenir l’éloignement des troupes étrangères qui menaçaient la liberté des délibérants fut une des causes déterminantes de laprise de la Bastille. C’est également au Club breton que se décida et se prépara, sous la direction du duc d’Aiguillon, l’abolition des privilèges qui devait être obtenue dans lanuit du 4 août 1789.

La question du veto du roi divisa en revanche le Club breton. Les villes de Quimper, Rennes,Morlaix,Saint-Pol-de-Léon,Brest etDinan avaient envoyé des instructions strictes à leurs députés proscrivant tout droit de veto pour le roi. Le Chapelier suivit cette ligne. Les députés des autres bailliages finirent, en partie par peur de voir la Bretagne rappeler ses députés au cas où ce droit serait accordé, par repousser le veto absolu au profit du veto suspensif.

Vers le Club des jacobins

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Le Club des jacobins en 1791.
Article connexe :Club des jacobins.

Après lesjournées d’Octobre qui virent le transfert de la Constituante à Paris, le député franc-comtoisGourdan, rencontrantSieyès sur le chemin de l’assemblée, lui demanda s’il ne serait pas bon de reconstituer le Club breton. Celui-ci approuva tout en ajoutant qu’il y avait également beaucoup de mauvaises têtes qu’il ne fallait pas admettre au nouveau club.Gourdan trouva à louer labibliothèque des Jacobins de larue Saint-Honoré pour y établir ce nouveau club, qui prit dès lors le nom deSociété de la Révolution puis deSociété des amis de la Constitution, avec Le Chapelier comme premier président etDubois-Crancé comme secrétaire. À partir de là, son histoire se confond avec celle desjacobins[5], à ceci près que, lorsque les députés bretons avaient besoin de discuter d’affaires propres à leur province, ils se réunissaient alors aubureau 24 de lasalle du Manège.

Notes et références

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Notes

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  1. Une banque est aujourd'hui installée à l'emplacement du café Amaury ; un panneau, à l’intérieur, précise : « Ici, en, 1789, était le café Amaury où les députés dutiers, venus pour lesétats généraux, tenaient leurs réunions, oùMirabeau etRobespierre prirent souvent la parole et d’où partit leClub des jacobins. ».

Références

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  1. site de la ville de Versailles, article « Le café Amaury et les députés du club breton... », consulté le 11 novembre 2018.
  2. Google livreQuand le monde a basculé - Nouvelle histoire de la révolution française d'Olivier Coquard, consulté le 11 novembre 2018.
  3. Google livreLes derniers jours de Versailles D'Alexandre MARAL, consulté le 11 novembre 2018.
  4. Google livreRobespierre De Hervé Leuwers, consulté le 11 novembre 2018.
  5. data BnF, extrait duPremier journal de la Convention nationale, ou le Point du jour, consulté le 11 novembre 2018.

Voir aussi

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Bibliographie

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v ·m
Repères temporels
Intellectuels
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