Climat de la France | ||
![]() Zonage climatique de la France métropolitaine en 2020, établi par Météo-France[1]. | ||
Données climatiques | ||
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Températures Moyenne sur 30 ans | ||
1991-2020 | 12,97 °C(+1.15 °C / 1961-1990) | |
1981-2010 | 12,55 °C(+0.73 °C / 1961-1990) | |
1971-2000 | 12,16 °C(+0.34 °C / 1961-1990) | |
1961-1990 | 11,82 °C[2] | |
Moyenne annuelle | ||
2022 | +14,51 °C[3](+2,7 °C / 1961-1990) | |
2021 | +12,92 °C[3](+ 1.1 °C / 1961-1990) | |
2020 | +14,07 °C[3](+2.3 °C / 1961-1990) | |
Extrêmes | ||
La plus haute | +46,0 °CVérargues - 28 juin 2019[4] | |
La plus basse | -36,7 °CMouthe - 13 janvier 1968[5] | |
Précipitations Cumul annuel sur 30 ans | ||
1991-2020 | 934,7 mm(+0 % / 1981-2010) | |
1981-2010 | 934,8 mm(+0.31 % / 1971-2000) | |
1971-2000 | 931,9 mm(+2,23 % / 1961-1990) | |
1961-1990 | 911,6 mm[2] | |
Gaz à effet de serre | ||
Évolution 2019/1990 | - 20 % | |
Objectif de réduction 2030/1990 | - 40 % | |
Répartition en 2019[6] | Transports : 30 %, Résidentiel tertiaire : 14%, Industrie manuf[N 1] : 11%, Industrie de l'énergie : 10%, Autres : 3%, Agriculture : 17 % Procédés industriels : 11 %, Déchets : 4% | |
Leclimat de la France est la distribution statistique des conditions de l'atmosphère terrestre sur le territoire national fondée sur les moyennes et la variabilité de grandeurs pertinentes pendant une période donnée, la période type de référence définie par l’Organisation météorologique mondiale étant de30 ans. La caractérisation du climat est effectuée à partir de mesures statistiques annuelles et mensuelles sur des données atmosphériques locales :température,pression atmosphérique,précipitations,ensoleillement,humidité, vitesse duvent. Sont également pris en compte leur récurrence ainsi que les phénomènes exceptionnels.
Positionnée entre les latitudes41° 19' N et51° 04'N, laFrance métropolitaine estactuellement[C'est-à-dire ?] dans lazone tempérée, se caractérisant par des étés chauds et des hivers froids mais de façon modérée. On distingue dans cette classification les climatsocéanique (étés frais, hivers doux, fortes précipitations),continental (étés chauds, hivers froids, faibles précipitations),méditerranéen (étés chauds et secs, hivers doux, précipitations d’automne),montagnard (plus froid et plus humide que dans les plaines environnantes) et océanique altéré (une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et leclimat semi-continental). Les températures extrêmes enregistrées en France métropolitaine sont46,0 °C àVérargues le et−36,7 °C àMouthe le.
Les climats de laFrance d'Outre-mer sont multiples et variés et dépendent de la position des territoires sur le globe, allant par exemple du type océanique froid pour lesîles subantarctiques, au type maritime tropical pour lesAntilles françaises, au typeéquatorial pour laGuyane ou au type maritime polaire pourSaint-Pierre-et-Miquelon. LaPolynésie française, qui s'étend sur20 degrés de latitude se décompose quant à elle en5 types.
Ces climats ont beaucoup varié dans le passé, connaissant des périodes chaudes (les optimums) et froides (les âges glaciaires). Lespaléoclimats, qui remontent auxtemps géologiques, ont été marqués par une alternance de périodes glaciaires (80 000 ans environ) et chaudes (20 000 ans environ) selon une périodicité de l'ordre de 100 000 ans. Ladernière période glaciaire est une période de refroidissement global, ouglaciation, qui caractérise la fin duPléistocène sur l'ensemble de la planète. Elle commence il y a 115 000 ans et se termine il y a 11 700 ans, quand commence l'Holocène, qui constitue lapériode interglaciaire actuelle. Cette dernière est caractérisée par l'optimum climatique romain (-300 à +200), l'optimum climatique médiéval (900-1300), lePetit âge glaciaire (1300-1860). La période contemporaine (1860 à aujourd'hui) est marquée par la fin du petit âge glaciaire alpin (de 1860 à 1900-1910) puis par le début duréchauffement climatique.
Lesixième rapport d'évaluation du GIEC affirme avec certitude l'origineanthropique du réchauffement climatique déjà observable. La France métropolitaine actuelle est supérieure de1,66 °C par rapport aux températures mesurées entre 1900 et 1930.1,63 °C serait à attribuer uniquement à l’activité humaine. L’analyse de données de températures plus précises entre 2010 et 2019, montre que sur cette courte période, la France se réchauffe de0,1 °C tous les3 ans. Pour respecter les deux objectifs de l'accord de Paris sur le climat (réchauffement bien en dessous de2 °C et de préférence limité à1,5 °C), une réduction forte et immédiate des émissions de CO2 est indispensable, jusqu'à atteindre laneutralité carbone, seule à même de stopper le réchauffement. Diminuer les émissions des autresgaz à effet de serre, en particulier leméthane, est également pertinent. Pour répondre à cet objectif, la France, à travers sapolitique climatique, déploie différentes stratégies d'atténuation et d'adaptation, avec des objectifs spécifiques comme la réduction des émissions degaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 (20 % en 2019) ou la réduction de laconsommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012 en visant un objectif intermédiaire de 20 % en 2030.
Lavie est apparue sur Terre il y a 3,8 à3,5 milliards d’années, sous forme despremières cellules. Ce sont les premiers organismes vivants capables de récupérer le carbone du CO2 atmosphérique dissous dans l'eau et d’enrichir progressivement l’atmosphère en oxygène (photosynthèse) qui ont mis en route la dynamiquecycle de l'eau et du climat. Les premiers hominidés ont vu le jour, il y a environ4 millions d’années. Les enregistrements dans lescarottes de glace permettent une bonne connaissance du climat sur le dernier million d’années. Il est marqué par une alternance de périodes glaciaires (80 000 ans environ) et chaudes (20 000 ans environ) selon une périodicité de l’ordre de 100 000 ans. Depuis l’apparition de l’homme, la température moyenne à la surface de la Terre est relativement constante, variant seulement de quelques degrés par rapport à une moyenne d’environ15 °C[7].
L’alternance régulière de périodes chaudes et glaciaires s’explique par l’astronomie. En 1924, le géophysicien serbeMilutin Milanković démontre quetrois paramètres indépendants caractérisent l'orbite de la Terre autour du soleil et modulent la quantité d'énergie solaire selon les saisons : l'excentricité, l'obliquité, l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre sur elle-même par rapport au plan de rotation autour du soleil (actuellement[C'est-à-dire ?] proche de 23°) et laprécession climatique, terme définissant les variations de l’axe derotation de la Terre. Chacun de ces paramètres varie au cours du temps avec des périodes indépendantes et leur conjonction rend plus ou moins favorable la construction, ou la disparition, decalottes glaciaires dans l'hémisphère nord, calottes qui jouent un rôle déterminant dans le climat[7]. En France, le bassin du Sud-est, considéré comme faisant partie du domaine alpin, se démarque des autresbassins géologiques français par la très grande épaisseur de sa couche sédimentaire. Lesdépôts alternants marne-calcaire sont particulièrement bien exposés dans le bassin vocontien, où notamment les formations duCrétacé inférieur se présentent majoritairement sous forme d'alternances de bancs calcaires et d'interbancs marneux[N 2]. Cessuccessions sédimentaires alternantes reflètent parfaitement l'emboîtement des cycles de Milanković, ce qui constitue une des meilleures preuves d'un contrôle astroclimatique de la sédimentation[8].
Ladernière période glaciaire est une période de refroidissement global, ouglaciation, qui caractérise la fin duPléistocène sur l'ensemble de la planète. Elle commence il y a 115 000 ans et se termine il y a 11 700 ans, quand commence l'Holocène.
Des changements abrupts d'un cycle de mille ans caractérisent cette dernière période glaciaire et ont un impact fort sur lesécosystèmes terrestres, marins, ainsi que la composition et la température de l'atmosphère[9].
Lemaximum glaciaire est atteint il y a environ 21 000 ans. Ce refroidissement a notamment pour conséquence unerégression marine (une baisse généralisée du niveau des mers) d'environ120 mètres à son maximum[10] et l'établissement d'un climat périglaciaire en Europe, en Asie du Nord, et en Amérique du Nord, entrainant de profondes modifications de la faune et de la flore. La calotte polairearctique recouvre alors le nord de l’Europe, les glaciers des Alpes descendent jusqu’àLyon et ceux des Pyrénées jusque dans lesPyrénées-Atlantiques. Leniveau de la mer est à environ120 m en dessous du niveau actuel et le rivage était repoussé à ~50 km au large[11].
LeTardiglaciaire est la période qui sépare ledernier maximum glaciaire, qui s'achève il y a environ 19 000 ans, du début de l'Holocène, il y a 11 700 ans, et durant laquelle se produit une remontée irrégulière des températures, entrecoupée par des rechutes. Le début duTardiglaciaire en Europe est marqué par la disparition sous nos latitudes de certaines espèces animales dites « archaïques » (mammouths,rhinocéros laineux,ours des cavernes). Rennes et chevaux (Equus caballus gallicus), associés parfois à des Bovinés (bisons ou aurochs) deviennent les espèces dominantes du début de l'Interstade, si l'on en juge d'après le tableau de chasse des sociétés humaines[12].
L'Alleröd (13 900 à 12 900 ans) est caractérisé par une progression du couvert arboréen. Dans leBassin Parisien et en Belgique, les analyses polliniques permettent de distinguer deux phases dans cet épisode : la première se caractérise par l'installation d'une forêt claire àbouleaux (taux de boisement de l'ordre de 45 %) ; la seconde, qui en est peut-être séparée par un léger recul du couvert arboréen, voit l'expansion d'une forêt claire àpins dominants. Les espèces arctiques laissent enpartie la place à des espèces de milieu boisé : à l'aurochs et au cheval - occasionnellement présents - sont associés lecerf, lechevreuil, lesanglier, l'élan et lecastor[13].
Lesgrottes ornées peuvent également donner quelques indices sur le climat, mais qui doivent être interprétés avec précaution. Les végétaux sont rares dans l'art des cavernes, mais les animaux dessinés peuvent aider à connaître le climat extérieur, même si les espèces représentées sur les parois des grottes n'en représentent qu’une sélection. Les compositions ne forment pas une photographie du paysage extérieur. Certains dessins fournissent cependant quelques informations : la présence d'uneantilopesaïga sur une paroi deRouffignac (Dordogne) trahit des conditions steppiques, froides et sèches. Qu'il n’y ait qu'un seulrenne et aucunmammouth représenté àLascaux indique peut-être des températures plus douces (ou alors, ces bêtes n’intéressaient pas les artistes)[14].
Une question qui se pose est toutefois : les artistes ont-ils reproduit les images d'animaux qui figuraient réellement sur leur territoire ? Comme le fait remarquerJean-Loïc Le Quellec, on trouve des éléphants sculptés sur leséglises romanes, alors que ce pachyderme ne fréquentait pas vraiment nos forêts... Les grands taureaux de la Rotonde deLascaux sont connus, or certaines attributions chronologiques de la cavité font commencer sa décoration à une époque où les aurochs (amateurs de milieux boisés) étaient peu présents dans l'environnement immédiat. SelonFrançois Djindjian, lesmammouths avaient disparu duPérigord aumagdalénien moyen ; ils n’existaient plus alors que plus au nord, dans les bassins de laLoire, de laSaône et dans leBassin parisien. C'est pourtant à cette époque que Rouffignac fut décorée ! Il propose donc que les artistes les ont dessinés de mémoire, après être allés les contempler dans une sorte de safari avant la lettre. Cependant, de nouvelles recherches indiquent qu’il existait toujours des mammouths au bord de laVézère à cette époque. De plus, comme le remarque Florian Berrouet : « L'adjonction de nombreux détails indiquant la saisonnalité ou l'extrême rigueur naturaliste des artistes (clapet anal, contour de l’œil, lèvre inférieure triangulaire) et rendant chaque animal unique, doté d’une réelle personnalité, nous force à croire que les hommes ont forcément côtoyé, voire observé longuement, ces mammouths. » Lors des épisodes plus froids, les grosses bêtes migraient en troupeaux en direction du sud, vers des territoires hospitaliers. C'est peut-être le souvenir d’une telle vision que les magdaléniens de Rouffignac ont immortalisé sur la pierre[14].
En fin de période (Dryas III), un coup de froid très sévère conduit à un retour des espèces arctiques, à un nouveau recul de la forêt et à une extension des paysages de steppes et detoundra. Il s'achève brutalement par une remontée rapide des températures[15],[16].
La période interglaciaire actuelle de l'Holocène débute il y a une douzaine de milliers d’années, à la fin de ladernière période glaciaire (appeléeWürm pour sa composante alpine)[17]. Dans les montagnes d'Europe, des petits glaciers se sont aussi formés dans lesVosges, laForêt-Noire, leMassif central, lesCarpates, lesPyrénées, lesApennins, lesBalkans et laSierra Nevada, mais aussi dans le Nord-Ouest de l'Espagne, enCrète et enCorse[18]. La déglaciation qui l'a précédée a duré environ 10 000 ans et s'est soldée par une hausse des températures d'environ4 °C et une élévation du niveau marin d'environ130 mètres[19].
Une étude retraçant les températures moyennes annuelles de l'air en surface à travers l'Europe au cours des 12 000 dernières années a été publiée en 2003. Elle s'appuie sur des reconstructions climatiques quantitatives à partir de plus de500 sites polliniques[N 3] assimilés à l'aide d'une procédure innovante de maillage quadridimensionnel. Il apparaît que l'optimum climatique de l'Holocène n'est observé que dans le nord de l'Europe et ne concerne donc pas la France. Ce réchauffement a été compensé par un refroidissement au milieu de l'Holocène en Europe méridionale. L'évolution des températures moyennes annuelles pour l'ensemble de l'Europe suggère une augmentation presque linéaire du bilan thermique jusqu'à 7 800 ans avant notre ère, suivie de conditions stables pendant le reste de l'Holocène. Ce réchauffement au début de l'Holocène, suivi d'un équilibre, a été principalement modulé par l'augmentation des températures hivernales dans l'ouest, qui ont continué à augmenter à un rythme progressivement décroissant jusqu'à aujourd'hui[20].
L'Europe méridionale et laMéditerranée ont connu un réchauffement presque linéaire à partir d'environ 8 000 ans avant notre ère. Ce réchauffement précède l'apparition de tout impact humain majeur et se poursuit au même rythme jusqu'à la fin de l'Holocène, une période importante sur le plan anthropique. Cela suggère non seulement que le climat méditerranéen a une origine essentiellement naturelle, mais aussi que la méthode d'étalonnage pollen-climat est restée indépendante de l'impact de l'homme sur la végétation[20].
L'étude découpe l'Europe en six parties délimitées enlatitude par lesparallèles 45°N et 55 °N et enlongitude par leméridien 15°E. La France étant traversée par le parallèle 45°N (latitude deBordeaux) est représentée par deux parties : la partie au nord de 45°N est dans l'Europe du Centre-Ouest et la partie au sud, dans l'Europe du Sud-Ouest. Les graphes représentant l'évolution de la température sur le territoire de la France métropolitaine au cours de l'Holocène reconstituée à partir des données polliniques sont les suivants[20].
La mise en parallèle de ces grandes séquences climatiques avec les grandes séquences culturelles peut laisser apparaître un lien entre certaines séquences. Le tableau suivant présente une telle frise chronologique concernant laHaute-Provence. Si les séquences culturelles sont identiques sur tout le territoire national, les années les séparant varient d’une région à une autre. C’est en particulier le cas pour leNéolithique où lespremiers groupes s’installent enProvence,Languedoc etCorse vers 5500 av. J.-C, mais n’atteindront certaines autres parties de la France que plusieurs centaines d’années plus tard[21],[22].
Grandes séquences climatiques | Grandes séquences culturelles en Provence intérieure | ||
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Début de notre ère | Séquence froide et humide (Göschenen I), peu d'orages mais précipitations abondantes (y compris neige en altitude) | Âge du fer | |
Âge du Bronze | |||
Séquence fraîche assez sèche orages violents, fréquents jusque vers 1050/1000 | |||
Séquence froide et humide (Lobben) - peu d'orages | |||
Séquence fraîche assez sèche, orages ponctuellement très violents | |||
Séquence très fraîche et humide orages violents et fréquents (Préalpes du Sud) | Chalcolithique | ||
Néolithique final | |||
Séquence à caractère subboréal assèchement progressif | |||
Séquence fraîche, violents orages probables | |||
Néolithique récent | |||
Séquence à caractère atlantique températures plus chaudes que l'actuel (1,5°C-2°C) optimum climatique autour de 4900 (2 à2,5 °C de plus que l'actuel. précipitations régulières et sans violence). | |||
Néolithique moyen | |||
Néolithique ancien | |||
Séquence plus fraîche ou froide | |||
Mésolithique récent | |||
Séquence à caractère atlantique optimum climatique vers 5700 (2 °C−2,5 °C de plus que l'actuel, précipitations règulières et douces) | |||
Séquence plus froide et plus sèche avec orages. | |||
Séquence boréo-atlantique progression des températures et précipitations (au moins 8000-7000) tendant vers un caractère atlantique plus chaud que l'actuel (1,5°C-2°CC) avec précipitations régublières toutefois persistance au moins pendant certaines phases d'orages puissants (grands incendies). | |||
Mésolithique moyen | |||
Préboréal hausse très rapide des températures au début (second Grand Réchauffement) ensuite fraîcheur progressive relativement sec mais périodes de pluies abondantes dans certaines régions (Préalpes du Sud) peut-être en partie a caractère orageux | Mésolithique moyen | ||
Azilien | |||
Dryas récent froid et sec précipitations parfois très violentes |
La période comprise entre etapr. J.-C. est une période de développement et de montée en puissance de l'Empire romain. Cette période prospère est considérée comme stable socialement parlant. Elle correspond justement à la période de l'Optimum climatique romain (OCR) où les étés sont chauds et plutôt humides. Ces conditions climatiques sont alors favorables au développement de l’agriculture, mais aussi à l'implantation de jardins ornementaux. Cette situation est liée à uneactivité du soleil plus forte, en lien avec l’activité descourants océaniques, et une faibleactivité volcanique. L'OCR aurait donc été particulièrement bénéfique au fort développement de laviticulture, qui s’est développée dans les trois Gaules au cours duIer siècle, jusqu’à gagner le sud de l'Angleterre. D’une manière générale, l’agriculture étant la première source de richesse de l’Empire romain, il apparaît désormais plus clairement que ce changement climatique a été un puissant moteur du développement économique jusque vers leIIe siècle[23].
L’installation et le développement de la ville deLyon en zone inondable ont bénéficié d’un contexte climatique favorable lié au Petit Optimum romain, correspondant à une période d’hydrologie modérée. La reconstitution de la variabilité hydrosédimentaire duRhône à Lyon de àapr. J.-C. montre la fluctuation approximative des débits solides et des débits liquides au cours de la période. Ces courbes décrivent notamment une oscillation durant la période située entre la fin duIer siècle av. J.-C. auIer siècle apr. J.-C. Il s’agit d’une courte période d’oscillation climatique avec plusieurs épisodes decrues caractérisées par une intensité et une fréquence plus fortes que pendant les périodes antérieures et suivantes. Les principales crues ont d’ailleurs été datées sous le règne d'Auguste, deTibère et deClaude, soit entre etapr. J.-C.. Une autre oscillation climatique est visible au début du Moyen Âge[24].
Cette crise hydrosédimentaire antique à l’intérieur du Petit Optimum romain est identifiable dans d’autres territoires de laGaule narbonnaise. Par exemple, à la même période, le bras du Rhône de Saint-Ferréol, dans ledelta, ne cesse de progresser. Ailleurs, le port deNarbonne (Narbo Martius) connaît un envasement accéléré auIer siècle. À Lyon, les fouilles archéologiques ont démontré que la société urbaine riveraine s’est adaptée à cette crise à travers différents aménagements dans le but d’occuper la presqu’île entre leRhône et laSaône[24].
L'impact de la dégradation climatique pendant l'Antiquité tardive sur la fin de l’Empire romain en Occident est, de longue date, abondamment discutée dans la littérature scientifique. On y a vu la cause des grandesinvasions barbares, d’une baisse des rendements céréaliers causantfamines etdisettes, d’un changement dans l'occupation du sol, avec une reconversion des terres arables en pâtures en Europe occidentale, etc. Il a aussi été envisagé que le développement de la culture duseigle enGaule à la fin de l'Antiquité ait été une adaptation de l’agriculture au climat plus froid, ce qui serait un exemple de résilience[23]. Cette période de changement climatique aurait ainsi affecté la production agricole et joué un rôle dans les bouleversements historiques et en particulier la chute de l'Empire romain d'Occident. Mais le climat n’est assurément pas la cause unique de la chute de l'Empire romain. À la fin de l'Empire, la société romaine était certainement plus vulnérable ou plus exposée aux conditions environnementales. L'historien nord-américainKyle Harper insiste sur le rôle despandémies dans l'affaiblissement de l’Empire, sous l'effet notamment de plusieurs périodes depestes[25].
Lepetit optimum médiéval (POM) se déroule, enEurope de l'Ouest, entre 900 et 1250-, avec des saisons légèrement plus douces ou plus chaudes et peut-être plus sèches que lors de la période suivante. Le petit optimum médiéval a pu connaître par moments, en ce qui le concerne, des températures moyennes égales à0,5 °C en plus de celles du petit âge glaciaire qui va s’ensuivre ; et qui se situe lui-même à des niveaux thermiques inférieurs de 0,7 à0,8 °C à ceux que nous connûmes lors de la fin du xxc siècle[26].
Pour rendre compte de la diversité des situations sur la planète, les climatologues ont établi des classifications qui de façon globale délimitent trois grandes zones selon lalatitude (climats froids, tempérés et chauds). La France est dans lazone tempérée, se caractérisant par des étés chauds et des hivers froids mais de façon modérée. On distingue dans cette classification les climats océanique (étés frais, hivers doux, fortes précipitations), continental (étés chauds, hivers froids, faibles précipitations), et méditerranéen (étés chauds et secs, hivers doux, précipitations d’automne). À l'intérieur de ces trois zones climatiques, une diversité de nuances apparaît en fonction de paramètres comme l'altitude par exemple (climat montagnard, plus froid et plus humide que dans les plaines environnantes)[27].
La classification de Köppen est uneclassification des climats fondée sur lesprécipitations et lestempératures. C'est le botanisteWladimir Peter Köppen qui l'a inventée dans les années 1920 en combinant la carte mondiale de la végétation publiée en1866 parHermann Griesbach et la division du climat en cinq zones parde Candolle[28]. Un climat est ainsi repéré par un code de deux ou trois lettres. C'est la plus courante des classifications climatiques dans sa version présentée parRudolf Geiger en 1961. La carte de Köppen-Geiger reste aujourd'hui une référence, grâce à ces mises à jour fréquentes, tant dans les domaines de l'hydrologie, de lagéographie, de l'agriculture, de labiologie, laclimatologie à travers ses recherches sur l'évolution des climats.
Une grande partie de la France métropolitaine est située dans le domaine océanique (Cfb), les plaines ou collines bordant le bassin méditerranéen ont un climat désigné par Csa.
Les paramètres climatiques permettent de prévoir le type de végétation dans une zone, de la même manière l'examen d'une flore permet d'en déduire le climat. LePNUD et leWWF utilisent ces critères bioclimatiques pour définir desécozones. Ce type de classification décrit desbiomes et non pas strictement des climats, le climat se déduisant du biome. En vert, lesforêts tempérées décidues et mixtes; en marron, lesForêts, terres boisées et broussailles méditerranéennes
Une étude de 2010 réalisée par Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky a permis de classer les climats de métropole en huit grands types. Partant des mesures stationnelles de précipitation et de température mises à disposition par Météo-France, un jeu de 14 variables intégrant une série temporelle de 30 ans (1971-2000) est défini pour caractériser les climats et leurs modalités distinctives de variation. Une méthode originale dite d’interpolation locale permet de reconstituer les champs spatiaux continus des variables en question et de les exprimer sous forme de couches d’information gérables par SIG. Il en a résulté 8 types de climats[29] :
La caractérisation du climat a fait également l’objet de différents types de représentation, notamment avec lesdiagrammes ombrothermiques (climatogrammes, climogrammes ou cartes climatiques). Ces représentations graphiques montrent les précipitations et les températures selon chaque mois d’une année. L'étymologie du mot ombrothermique est en effet liée au grec ombros (pluie d'orage) et thermique (relatif à la chaleur, la température). Les températures et les précipitations utilisées dans ces diagrammes correspondent à des données mensuelles moyennes d'un lieu donné, enregistrées sur trente années. Ce type de représentation visuelle permet de comparer la température et les précipitations des différents climats les uns par rapport aux autres. Ainsi, le territoire français est composé de plusieurs climats : le climat océanique (Brest), le climat océanique altéré (Cambrai), le climat semi-continental (Lons-le-Saunier), le climat méditerranéen (Marseille) et le climat montagnard (Chamonix-Mont-Blanc)[27].
La carte de ces cinq grands types de climats en métropole publiée par Météo-France en 2022 ainsi que la caractérisation de ces climats et les diagrammes ombrothermiques représentatifs sont les suivants[1].
Météo-France publie également en 2020 une carte présentant un découpage en 29 régions climatiques, tenant compte des nombreux facteurs qui peuvent influencer le climat à l’échelle régionale, comme la latitude, l’altitude, la distance à la mer ou aux grands massifs montagneux[56].
LaFrance d’outre-mer avec ses territoires extrêmement dispersés connaît différents climats très variés.
Saint-Pierre-et-Miquelon possède unclimat océanique froid et humide. Selon laclassification de Köppen, Saint-Pierre-et-Miquelon se trouve dans la catégorie Dfb (climat continental humide) / Dfc (climat subarctique sans saison sèche).
À l’est de l’importante masse continentale de l’Amérique du Nord, le climat est fortement influencé par celle-ci. Les vents du quadrant ouest dominants issus du continent arrivent en contact avec l’Océan et provoquent un contraste de température souvent important. En hiver, ces vents sont très froids et viennent à la rencontre de masses d’air océaniques plus douces, il y a création ou activation de vigoureuses perturbations génératrices d’intenses chutes neige et de fortes sautes de températures. En été, le flux est un peu différent : des masses d’air continentales chaudes et parfois humides issues du Golfe du Mexique remontées via le continent américain entrent en contact avec les eaux océaniques qui restent froides (descente d’eau polaire froide également appelée « courant du Labrador ») et occasionnent souvent des brouillards épais et tenaces. L’air est stabilisé par l’eau froide et les pluies sont plus faibles en cette saison.
Nous sommes là en présence d’un climat semi-continental aux hivers assez froids (température moyenne de−3,5 °C à Saint Pierre en février) cependant adoucis par rapport à ce qui existe à l’intérieur du continent américain et d’étés restant très frais (15,5 °C à Saint Pierre en août plus frais qu’en métropole à la même latitude) à cause de la présence d’eau océanique froide. Au cœur de l’affrontement de masses d’air aux caractéristiques très différentes, les pluies sont abondantes (1 312 mm par an à Saint-Pierre) avec un maximum hivernal.
Ces îles, dont la latitude va un peu au-delà des Tropiques (Rapa 27° 37′ S) et à moins d’une dizaine de degrés vers l’équateur (Hiva-Oa 9° 49′ S), sont situées dans le flux de l’alizé qui souffle régulièrement à ces latitudes. Les pluies sont principalement provoquées par les perturbations de l’alizé, ces perturbations sont modérées durant la saison sèche qui correspond à l’hiver des latitudes plus hautes et nettement plus fréquentes et abondantes durant la période de l’année correspondant à l’été et surtout à l’automne, conséquence de la température de l’océan qui est plus élevée à cette période et de l’instabilité croissante due à la proximité de la ZCIT (Zone de Convergence Inter Tropicale) qui remonte en latitude dans l’hémisphère d’été. On note une nette opposition entre le versant « au vent » exposé au flux de l’alizé copieusement arrosé, entre 1 500 et 2 500 mm de pluie annuelles, (jusqu'à 4 634 mm annuels à la Plaine des Palmistes àLa Réunion à 1 032 m d’altitude) et le versant sous le vent (980 mm annuels àKoumac enNouvelle-Calédonie) beaucoup plus sec voire aride en certains endroits. Les mois les moins arrosés ont entre 30 et 90 mm (la saison sèche est relative), les plus arrosés ont entre 200 et 400 mm.
Du fait de l’environnement océanique et de la latitude assez basse, les moyennes annuelles sont élevées (Ile des Pins22,5 °C, Saint Denis24 °C, Le Lamentin26,2 °C) et les différences de températures sont peu marquées dans ces régions. Différences peu marquées d’un jour à l’autre et d’une saison à l’autre, l’amplitude annuelle augmente un peu lorsqu'on s’éloigne de l’équateur, elle est comprise entre1,9 °C àHiva-Oa à6,3 °C àRapa plus éloignée de l’équateur en passant par 3,1 °C à Pointe à Pitre. Les différences entre les saisons sont beaucoup plus dues aux différences de pluviométrie que de température.
Les montagnes de ces régions, contrairement à ce qui se passe en zone tempérée, connaissent une amplitude annuelle plus élevée que les régions de basse altitude.
Ces différentes îles possèdent unclimat tropical.
LaGuyane possède unclimat équatorial humide. Proche de l’équateur, la Guyane connaît à la fois des températures élevées toute l’année (moyenne annuelle26,3 °C àCayenne et26,5 °C à Saint-Laurent) avec une très faible différence d’un mois à l’autre (moins de2 °C d’écart entre le mois le moins chaud et le plus chaud à Cayenne et à Saint-Laurent) et des pluies très abondantes (3 674 mm annuels à Cayenne, 2 595 mm annuels à Saint-Laurent) réparties sur presque tous les mois de l’année. À Cayenne, seuls les mois de septembre et octobre ont moins de 150 mm de pluie, respectivement 75 et 80 mm et certains ont une pluviométrie voisine de 500 mm (mai ou juin). ÀSaint-Laurent, au régime plus uniforme, tous les mois ont plus de 100 mm, septembre et octobre sont les moins pluvieux et sont les deux seuls mois totalisant moins de 150 mm, les mois les plus humides totalisent 400 mm environ. Baignant en permanence dans l’air équatorial, avec des saisons peu marquées, les records de température sont peu accentués17,5 °C et36,4 °C à Saint-Laurent. Proche de l’équateur, la Guyane n’est pas visitée par les cyclones.
La latitude de ces îles fait qu’elles sont en permanence balayées par le flux d’ouest intense de l’hémisphère sud. Cependant, relativement loin du pôle (entre 37° S et 39° S), leur climat n’est pas trop froid avec une moyenne annuelle de14,1 °C à Nouvelle-Amsterdam. Baignées par un immense océan, aux eaux brassées par les perturbations, ces régions connaissent une amplitude entre l’hiver et l’été assez réduite, le climat est venteux avec un été tempéré (17,6 °C en moyenne de février à Saint-Martin-de-Viviès à Nouvelle-Amsterdam) pour la latitude et un hiver doux (11,5 °C de moyenne d’août à Nouvelle-Amsterdam). Le gel y est inconnu.
Concernées par de vigoureuses et régulières perturbations, ces îles ont des pluies abondantes (1 100 mm/an environ) réparties sur toute l’année avec cependant une nette recrudescence en automne et début d’hiver (d’avril à août), l’été (de novembre à mars) étant plus calme et moins arrosé du fait de la remontée en latitude de l’anticyclone tropical. Les extrêmes sont 72 mm en février et 119 mm en juin.
Comme les précédentes, ces îles sont en permanence balayées par le flux d’ouest circumpolaire très intense dans l’immense océan de l’hémisphère sud, cependant, plus proches du pôle, leur climat est encore plus venté et nettement plus froid. Bien alimentées en air polaire par le continent antarctique très froid, les perturbations sont vigoureuses et fréquentes, elles sont venteuses et sans beaucoup de répit d’une saison à l’autre, elles engendrent des pluies également réparties sur toute l’année, modérément abondantes àPort-aux-Français (800 mm/an) en situation abritée sur la côte est, beaucoup plus intenses sur la côte ouest.
Du fait de l’environnement encore plus agité que dans le domaine précédent, ces régions connaissent une amplitude entre l’hiver et l’été très réduite pour la latitude, de l’ordre de6 °C (entre 8 et45 °C dans l’hémisphère nord aux mêmes latitudes). Si on met à part le vent, l’hiver est relativement doux, avec une température moyenne de2,2 °C en août à Port-aux-Français, l’été est très frais avec8,3 °C de moyenne en février à Port-aux-Français, polaire déjà malgré la latitude (entre 46° S et 49° S). Il peut geler quasiment tous les mois à Kerguelen et10 mois sur 12 à Crozet, cependant les records (de froid ou de chaleur) ne sont pas très marqués (extrêmes absolus−8,6 °C et25,8 °C à Port-aux-Français).
Secteur étroit de l’énorme masse glaciaire Antarctique,la Terre-Adélie possède unclimat polaire extrême, au sein du continent le plus froid du globe, avec une température moyenne hivernale très basse (−16,5 °C en juillet à Dumont d’Urville relativement moins froid car en bordure de mer mais qui peut approcher−70 °C au cœur du continent) et une température moyenne estivale toujours négative même en bordure de côte (−0,8 °C en janvier à Dumont d’Urville mais de l’ordre de -20/−30 °C à l’intérieur). En hiver, un refroidissement intense est provoqué par la nuit permanente sur une masse continentale centrée sur le pôle et relativement isolée des redoux par le vigoureux flux d’ouest qui sévit aux latitudes moyennes de l’hémisphère sud. En été, l’ensoleillement alors permanent ne parvient pas à réchauffer vraiment ces régions du fait de l’inertie thermique de l’énorme masse glaciaire, de l’enneigement qui persiste avec un albédo élevé et enfin de la masse océanique qui entoure ce continent et qui reste bien froide.
C’est le domaine du vent catabatique très violent qui souffle de l’intérieur du continent vers la côte, provoqué par la descente de l’air glacé qui se forme sur le sommet duplateau Antarctique (plus de 3 000 m) vers le niveau de la mer. Par compression adiabatique, cet air se « réchauffe » cependant beaucoup durant ce trajet et arrive à l’océan beaucoup moins froid qu’il était à l’intérieur du continent (record de froid à−37 °C à Dumont d’Urville, ce qui est « doux » par rapport aux−90 °C parfois atteints en hiver au cœur de l’Antarctique).
Le vent est aussi provoqué par les perturbations qui circulent en bordure du continent.
Les classifications modernes essaient de se baser sur des mesures objectives de paramètres mesurables à l'origine du climat : la température, l'humidité, l'hydrométrie, lapluviométrie, l'ensoleillement, la vitesse desvents, etc.; et sur l'analyse statistique. Ainsi, des indices issus de ces mesures peuvent être créés comme l'indice d'aridité, l'évapotranspiration. À ces mesures objectives, viennent se greffer des appréciations plus empiriques, c'est par exemple laclassification de Köppen qui a été conçue de façon à faire correspondre les zones climatiques et celles desbiomes.
En 2014, la France est couverte par un réseau dense de plus de 5500 stations météorologiques, en moyenne 1 station tous les 11 km, qui enregistrent des observations réelles sur le terrain, des paramètres climatiques comme la température, les précipitations, le vent ou l’humidité. Ces données sont, en général, contrôlées et validées pour limiter les biais[57].
Lesmodèles climatiques, qui s'appuient sur lamécanique des fluides, permettent d’estimer les variations climatiques passées et futures. Les premiers modèles globaux utilisent une grille de résolution dont le pas spatial était de500 kilomètres environ et dès lesannées 1970, les grands traits des circulations atmosphériques pouvaient être décrits par des modèles numériques[58]. Les modèles climatiques diffèrent entre eux en fonction des données climatiques fournies, de la temporalité des données spatialisées, de leur résolution et de leurs objectifs : modèle Aurelhy (Météo-France)[59],[58],[60], le modèle ETPQ (Météo-France)[58], le modèle Safran (Météo-France)[58], le modèle Digitalis (AgroParisTech)[58], le modèle Arpège (CNRM-CE)[61],[62],[63], le modèle Arome (Météo-France)[64] et d'autres modèles comme celui de l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL)[65],[66].
Les caractéristiques climatiques sont définies au travers denormales climatiques, calculées sur 30 ans[2].
Année | Moyenne annuelle | Janvier | Février | Mars | Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre | Octobre | Novembre | Décembre |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2025[a] | 5,9 | 7,3 | |||||||||||
2024[b] | 13,9 | 6,1 | 9,6 | 10,6 | 12,4 | 15,5 | 18,9 | 21,7 | 22,5 | 17,2 | 15,3 | 10,0 | 6,4 |
2023[c] | 14,4 | 6,3 | 6,9 | 10,2 | 11,8 | 16,2 | 21,5 | 21,9 | 22,0 | 21,1 | 16,4 | 10,1 | 8,0 |
2022[d] | 14,5 | 5,0 | 8,1 | 9,9 | 11,8 | 17,8 | 21,2 | 23,2 | 23,7 | 18,2 | 17,2 | 10,9 | 6,7 |
2021[e] | 12,9 | 4,9 | 8,2 | 8,9 | 10,4 | 13,8 | 20,3 | 20,7 | 20,0 | 19,3 | 13,5 | 7,9 | 6,9 |
2020[f] | 14,1 | 7,1 | 9,3 | 9,4 | 14,1 | 16,5 | 18,6 | 21,6 | 22,6 | 19,0 | 13,0 | 10,5 | 6,9 |
2019[g] | 13,7 | 4,6 | 8,0 | 10,1 | 11,7 | 13,9 | 20,1 | 23,0 | 21,8 | 18,5 | 15,1 | 8,8 | 8,1 |
2018[h] | 13,9 | 8,4 | 3,5 | 8,2 | 13,8 | 16,3 | 20,1 | 23,2 | 22,3 | 19,0 | 14,4 | 9,6 | 7,7 |
2017[i] | 13,4 | 3,1 | 8,2 | 11,0 | 11,4 | 16,5 | 21,2 | 21,7 | 21,5 | 16,4 | 14,9 | 8,2 | 5,9 |
2016[j] | 13,1 | 7,1 | 7,3 | 8,0 | 11,1 | 15,0 | 18,7 | 21,3 | 21,5 | 19,7 | 12,6 | 8,8 | 5,6 |
2015[k] | 13,6 | 5,6 | 4,9 | 9,1 | 12,6 | 15,5 | 19,8 | 22,8 | 21,6 | 16,4 | 12,7 | 11,2 | 9,5 |
2014[l] | 13,8 | 7,6 | 7,9 | 9,8 | 13,0 | 14,7 | 19,6 | 20,6 | 19,1 | 18,9 | 15,9 | 11,3 | 6,3 |
↓ Normales climatiques (°C) ↓ | |||||||||||||
1991-2020 | 13,0 | 5,4 | 6,1 | 9,1 | 11,8 | 15,4 | 18,9 | 21,1 | 21,1 | 17,5 | 13,7 | 9,0 | 6,1 |
1981-2010 | 12,6 | 5,0 | 5,7 | 8,7 | 11,1 | 15,0 | 18,3 | 20,8 | 20,6 | 17,3 | 13,5 | 8,5 | 5,6 |
1971-2000 | 12,2 | ||||||||||||
1961-1990 | 11,8 | ||||||||||||
1951-1980 | 11,6 |
Concernant les températures, une évolution à la hausse est constatée sur le territoire métropolitain. Le réchauffement est compris entre +0,19 °C et +0,40 °C par décennie pour la température minimale (Tn) et entre +0,22 °C et +0,45 °C par décennie pour la température maximale (Tx) pour la France métropolitaine. Ces tendances sont toutes significatives, statistiquement parlant, et sont associées à une incertitude d’environ ±0,1 °C par décennie. En moyenne, sur l’ensemble des séries disponibles, le réchauffement est de +0,29 °C par décennie pour Tn et de +0,32 °C par décennie pour Tx. Néanmoins, cette différence de tendance entre Tn et Tx (0,03 °C) n’est pas significative[68].
La température moyenne (Tm) est définie comme la moyenne des températures minimales et maximales. Les séries de Tm montrent des tendances significatives, comprises entre +0,21 °C et +0,39 °C par décennie. De manière cohérente avec Tn et Tx, la tendance moyenne est de +0,31 °C par décennie et il n’y a pas de contraste spatial significatif entre les différentes régions[68].
La carte ci-contre présente les normales de températures 1981-2010 spatialisées sur une grille de résolution kilométrique[69].
Une tendance similaire est constatée dans les départements d'Outre-mer. EnGuyane, par exemple, l’augmentation est de l’ordre de0,24 degré par décennie sur la période 1955-2009. Le réchauffement s’accélère sur les dernières décennies. L’augmentation de la température moyenne annuelle atteint 0,34 degré par décennie sur la période 1979-2005. EnMartinique, l’augmentation est de l’ordre de0,28 degré par décennie sur la période 1965-2009. Le réchauffement atteint0,33 degré par décennie sur la période 1979-2005[68].
Les normales de cumul annuel moyen de précipitations sur la France métropolitaine sont relativement stables depuis lesannées 1970 (932 mm sur 1971-2000,935 mm sur 1981-2010,935 mm sur 1991-2020). Ce constat cache néanmoins de fortes disparités saisonnières et régionales, à savoirMeteo France, Climat HDSénat, Adapter la France aux dérèglements climatiques à l'horizon 2050 :
L'éventail des précipitations annuelles moyennes est très large, puisqu’il va de moins de600 mm dans la moitié est de l'Eure-et-Loir, ledelta du Rhône et la vallée de l’Aude, à plus de2000 mm sur les monts du Cantal, au mont Aigoual et en Chartreuse. Les précipitations restent inférieures à800 mm sur l’ensemble duBassin parisien[70].
Les régions de France les plus exposées à des pluies diluviennes pouvant apporter plus de200 mm (voire dans certaines situations beaucoup plus !) en une journée se situent en bordure de Méditerranée. Quelquefois ces quantités sont relevées en seulement quelques heures. Les départements de l'Ardèche, duGard et de l’Hérault sont les plus exposés à des phénomènes de pluies diluviennes. En50 ans, on dénombre plus de50 occurrences de plus de200 mm en1 jour sur au moins un point de mesure du département. En d’autres termes : ce type de pluie s’y produit en moyenne au moins une fois par an. Parmi les épisodes "cévenols" les plus remarquables s’étant produits sur le Sud-est de la France, ceux qui ont enregistré plus de200 mm par jour pendant 2 jours consécutifs se sont produits les 17 et, 11 et, 3 et, 7 et, 31 octobre et, 24 et, 30 et[71]. Ces pluies extrêmes quotidiennes sont de plus en plus intenses sur le pourtour méditerranéen. Elles sont également caractérisées par une grande variabilité d’une année sur l’autre[68].
Le tableau ci-après présente les principaux paramètres climatiques pour la période 1991-2020 des30 stations utilisées pour calculer l'indicateur thermique national[72].
Stations | Températures | Ensoleilmt | Précipitations | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
moy moyenne | maxi extrême | mini extrême | Cumul moyen | Max en 24 h | Max en 5 j | Moy > 1 mm[N 4] | ||
Agen - La Garenne[73] | 13,8 | 41,0 () | -21,9 (15 fev. 1956) | 2019.9 | 708,2 | 198,9 (9 nov. 1988) | 223,3 (nov.) | 6,1 |
Bastia – Poretta[74] | 16,3 | 38,3 (20 août 1988) | -5,0 (16 fev. 1956) | 2645 | 816,9 | 511,0 (15 juil. 1993) | 511,0 (juil.) | 10,8 |
Besançon – Thise[75] | 11,4 | 40,3 (28 juil. 1921) | -20,7 (09 janv. 1985) | 1872.8 | 1157,0 | 117,1 (03 oct. 1935) | 211,0 (août) | 8,0 |
Bordeaux-Mérignac[76] | 14,2 | 41,2 (23 juil. 2019) | -16,4 (16 janv. 1985) | 2069.9 | 924,9 | 137,9 (25 sept. 1982) | 176,0 (sept.) | 7,0 |
Bourg-Saint-Maurice[77] | 10,5 | 38,4 (31 juil. 1983) | -21,3 (06 janv. 1985) | 2008.9 | 975,6 | 101,2 (21 dec. 1991) | 186,9 (fev.) | 8,1 |
Brest-Guipavas[78] | 11,7 | 39,3 (18 juil. 2022) | -14,0 (28 janv. 1947) | 1554.7 | 1229,8 | 82,6 (24 oct. 2011) | 138,1 (janv.) | 6,9 |
Caen-Carpiquet[79] | 11,5 | 40,1 (18 juil. 2022) | -19,6 (08 janv. 1985) | 1746.2 | 740,3 | 183,9 (19 août 1996) | 189,4 (août) | 5,4 |
Châteauroux – Déols[80] | 12,1 | 41,4 (25 juil. 2019) | -22,8 (16 janv. 1985) | 1891.5 | 728,6 | 67,6 (4 juin 2002) | 106,2 (sept.) | 6,2 |
Clermont-Ferrand – Aulnat[81] | 12,1 | 40,9 (26 juin 2019) | -29,0 (14 fev. 1929) | 1957.8 | 563,4 | 98,0 (5 juin 1986) | 148,1 (fev.) | 5,7 |
Cognac-Châteaubernard[82] | 13,7 | 40,3 (23 juil. 2019) | -19,4 (15 fev. 1956) | 2042.8 | 771,8 | 116,1 (7 avr. 1986) | 152,1 (avr.) | 6,0 |
Dijon-Longvic[83] | 11,4 | 39,5 (24 juil. 2019) | -22,0 (15 fev. 1929) | 1890.1 | 743,4 | 110,1 (9 juin 1953) | 226,5 (nov.) | 6,2 |
Le Mans – Arnage[84] | 12,4 | 41,1 (25 juil. 2019) | -21,0 (29 dec. 1964) | 1808.6 | 693,4 | 85,0 (31 mai 2008) | 113,0 (janv.) | 5,6 |
Lille-Lesquin[85] | 11,3 | 41,5 (25 juil. 2019) | -19,5 (14 janv. 1982) | 1627.5 | 740,0 | 62,8 (19 août 2005) | 107,6 (juil.) | 5,4 |
Lyon-Bron[86] | 13,1 | 40,5 (13 août 2003) | -24,6 (22 dec. 1938) | 2049.5 | 820,8 | 105,9 (10 mai 2021) | 172,2 (oct.) | 8,2 |
Marseille-Marignane[87] | 15,9 | 39,7 (26 juil. 1983) | -16,8 (12 fev. 1956) | 2897.6 | 532,3 | 212,3 (18 sept. 1932) | 212,4 (sept.) | 9,0 |
Montélimar – Ancone[88] | 14,2 | 41,1 (13 août 2003) | -17,2 (22 dec. 1938) | 2441.2 | 919,5 | 218,4 (26 sept. 1999) | 258,5 (sept.) | 10,4 |
Nancy-Essey[89] | 11,0 | 40,1 (24 juil. 2019) | -24,8 (21 fev. 1956) | 1708.4 | 746,3 | 103,0 (21 mai 2012) | 133,8 (mai) | 5,6 |
Nantes-Atlantique[90] | 12,7 | 42,0 (18 juil. 2022) | -15,6 (15 fev. 1956) | 1908.6 | 819,5 | 96,7 (2 oct. 2021) | 118,7 (janv.) | 6,1 |
Nevers-Marzy[91] | 11,4 | 39,4 (31 juil. 2020) | -25,0 (09 janv. 1985) | 1843.9 | 783,5 | 77,0 (28 août 1983) | 100,0 (sept.) | 6,0 |
Nice - Côte d'Azur[92] | 16,3 | 37,7 (1er août 2006) | -7,2 (09 janv. 1985) | 2760.8 | 791,3 | 237,0 (18 dec. 1983) | 320,1 (dec.) | 10,6 |
Nimes-Courbessac[93] | 15,6 | 44,4 (28 juin 2019) | -14,0 (23 fev. 1948) | 2679.9 | 734,4 | 266,8 (12 oct. 1990) | 329,4 (sept.) | 10,3 |
Orléans – Bricy[94] | 11,7 | 41,3 (25 juil. 2019) | -19,8 (25 janv. 1940) | 1822.8 | 635,5 | 64,4 (15 juil. 1958) | 147,7 (juil.) | 5,3 |
Paris-Montsouris[95] | 12,8 | 42,6 (25 juil. 2019) | -23,9 (10 dec. 1879) | 1717.1 | 634,3 | 104,2 (6 juil. 2001) | 112,4 (juil.) | 5,6 |
Pau-Uzein[96] | 13,7 | 39,9 (1er août 1947) | -15,0 (13 fev. 1956) | 1909.7 | 1093,8 | 91,3 (12 juin 2018) | 161,8 (dec.) | 7,9 |
Perpignan – Rivesaltes[97] | 16,0 | 42,4 (28 juin 2019) | -11,0 (10 fev. 1956) | 2488.7 | 578,3 | 222,0 (12 nov. 1999) | 352,9 (dec.) | 9,3 |
Poitiers-Biard[98] | 12,2 | 40,8 (27 juil. 1947) | -17,9 (16 janv. 1985) | 1940.7 | 695,3 | 92,3 (2 fev. 2011) | 116,0 (nov.) | 6,0 |
Reims-Prunay[99] | 11,3 | 41,1 (25 juil. 2019) | -12,8 (18 janv. 2013) | 1919.6 | 559,7 | 71,4 (22 juil. 2016) | 96,7 (juil.) | 4,9 |
Reims-Champagne[100] | 10,8 | 39,3 (12 août 2003) | -21,7 (16 janv. 1985) | 1671.1 | 612,7 | 85,1 (5 nov. 1973) | 98,6 (juil.) | 5,2 |
Rennes-St Jacques[101] | 12,4 | 40,5 (18 juil. 2022) | -19,0 (14 fev. 1929) | 1761.6 | 691,0 | 82,6 (15 mai 1971) | 104,4 (juin) | 5,7 |
Strasbourg-Entzheim[102] | 11,4 | 38,9 (25 juil. 2019) | -23,6 (23 janv. 1942) | 1747.3 | 635,7 | 66,3 (20 juil. 2014) | 121,6 (sept.) | 5,4 |
Toulouse-Blagnac[103] | 14,2 | 40,7 (4 août 2003) | -19,2 (15 fev. 1956) | 2075.1 | 627,0 | 82,7 (7 juil. 1977) | 140,5 (sept.) | 6,4 |
La température la plus élevée relevée par Météo-France enFrance métropolitaine est de46,0 °C mesurés àVérargues dans l'Hérault le 28 juin 2019, ce qui place la France au sixième rang des pays européens ayant connu la température la plus élevée[104].
La température la plus basse relevée par Météo France en France métropolitaine est de−36,7 °C, mesurés àMouthe dans leDoubs le[105].
Les records de précipitations sont enregistrés lors d'épisodes méditerranéens, dont certains ont dépassé les 600 mm de pluie par 24 heures[106]. Ainsi, l'aiguat de 1940 a atteint 840 mm en 24 heures, ce qui constitue le record européen d'intensité pluvieuse[107], et des épisodes extrêmes à plus de 600 mm par 24h ont été relevés en 1827 surl’Ardèche, en 1900 sur le Gard, en 1982 sur lesPyrénées-Orientales, en 1993 sur laCorse, en 1999 sur lesCorbières, en 2002 sur leGard[106].
Lemont Aigoual (1 565 mètres d'altitude) dans leGard détient le record de précipitations annuelles moyennes avec 2 280 mm par an et celui du cumul annuel le plus fort, soit 4 014 mm en 1913[108].
L'année 2022 est la plus chaude jamais enregistrée dans le pays[109].
En août 2023, des records sont établis dans un grand nombre de stations : 43,2 °C àCarcassonne, 42,4 °C àToulouse, 30,4 °C au mont Aigoual[110].
Lamétéorologie est unescience qui s'inscrit dans une échelle de temps bien plus courte que laclimatologie. Elle a pour objet l'étude des phénomènesatmosphériques tels que lesnuages, lesprécipitations ou levent dans le but de comprendre comment ils se forment et évoluent en fonction des paramètres mesurés tels que lapression, latempérature et l'humidité. Un aperçu de quelques situations ou phénomènes météorologiques est donné ci-après.
La direction et la vitesse du vent sont majoritairement imposées par les anticyclones et les dépressions. Dans l'hémisphère Nord, le vent souffle dans le sens inverse des aiguilles d'une montre autour d'une dépression et dans le sens des aiguilles d'une montre autour d'un anticyclone. Sa vitesse est proportionnelle à l'écart de pression entre deux points. Le relief peut en outre canaliser l'écoulement d'air. Des vents apparaîssent ainsi plus fréquemment dans certaines contrées et sont plus soutenus : il s'agit des vents régionaux[111],[112],[113].
Unnuage est enmétéorologie une masse visible constituée initialement d'une grande quantité de gouttelettes d’eau (parfois decristaux de glace associés à desaérosols chimiques ou des minéraux) en suspension dans l’atmosphère au-dessus de la surface d'uneplanète. L’aspect d'un nuage dépend de sa nature, de sa dimension, de lalumière qu’il reçoit, ainsi que du nombre et de la répartition des particules qui le constituent. Les nuages dans l'Atlas international des nuages sont classés en dix genres illustrés dans l'image ci-contre[114],[115].
Concernant les précipitations, Météo-France en distingue trois grands types : Les épisodes de grande ampleur géographique, qui concernent un à plusieurs départements, avec des précipitations abondantes, le plus souvent de longue durée (pouvant atteindre plusieurs jours), mais sans intensité remarquable, les épisodes de grande ampleur géographique, qui concernent un à plusieurs départements, avec de très fortes intensités et les orages localisés qui peuvent, sur de courts laps de temps et sur un périmètre limité, déverser d’énormes quantités d’eau[116].
D’après une enquête publiée en 2019 par l'association allemande Germanwatch, la France se classe au15e rang (sur 183 pays) des nations les plus exposées au monde aux phénomènes météorologiques extrêmes. L'ONG estime que près de 500 000 personnes sont mortes dans le monde sur la période 1999-2018 à la suite de l'un des 12 000 événements climatiques exceptionnels qui ont touché le globe. La France serait le huitième pays le plus exposé quant au nombre de décès pour la période 1999-2018 au regard de sa population totale, principalement en raison de plusieurs canicules mortelles : celle de 2003 (15 000 décès), 2006 (1800) et 2018 (1500)[117].Météo France indique qu'à ce jour, leréchauffement climatique« n'est pas accompagné de changements notables dans la fréquence et l'intensité des tempêtes à l'échelle de la France, ni du nombre et de l'intensité des épisodes de pluies diluviennes dans le Sud-Est »[118]. Selon le météorologueGuillaume Séchet,« à cause du réchauffement climatique, on estime que la France subira, d'ici 2100, environ 20 % d'épisodes méditerranéens en plus », avec des conséquences plus dramatiques en raison de l'imperméabilisation croissante des sols et de la pression démographique en augmentation dans les régions concernées[117].
Plusieurstempêtes touchent chaque année la France métropolitaine, présentant chacune des caractéristiques propres (trajectoire, dimension, vitesse de déplacement, stade de développement, etc.). Les zones touchées et les dommages occasionnés sont très variables, mais deux principaux types de tempêtes peuvent être distingués : les tempêtes « océaniques » et les tempêtes « méditerranéennes »[119]. Les tempêtes récentes les plus remarquables sontLothar (25 et 26 décembre 1999),Martin (27 et 28 décembre 1999),Klaus (24 janvier 2009),Xynthia (27 et 28 février 2010) etAlex (1er et 2 octobre 2020)[119].
Depuis 1930, 17inondations catastrophiques ont provoqué plus de5 morts, dont 7 plus de20 morts[120] :
Trois vagues de chaleur sont recensées entre 1976 et 2003. L'été 1976 reste dans la mémoire collective comme celui de la sécheresse ayant occasionné les pires dommages agricoles, mais il s'agit avant tout d'une très importante canicule où une vingtaine de départements voient leur taux de mortalité s'élever de plus de 10 % au-dessus des normes saisonnières, soit 6 000 décès surnuméraires passés à l'époque inaperçus[129]. La canicule de juillet 1983 dans le sud-est de la France a occasionné une surmortalité sur l'ensemble de la France de 4 700 décès[129]. L'année 1994 a connu le deuxième été le plus chaud sur la période de 50 ans ayant précédé 2003[129].
Après 2003, sept canicules notables peuvent être dénombrées :2006,2015,2017,2018,2019,2020 et2022. Avec trois épisodes de canicule, l’été 2022 est le plus meurtrier depuis 2003, ayant occasionné une surmortalité de 2 816 morts[130], contre plus de 15 000 morts en 2003[131],[132].
La sécheresse de 1976, qualifiée par le président de l’époqueValéry Giscard d'Estaing de « calamité nationale », est une des plus importantes qu'a connue la France. Une aide aux agriculteurs de2,2 milliards de francs est décidée. Elle est financée en partie par un exceptionnelimpôt sécheresse basé sur l'impôt sur le revenu, acquitté par plus de3 millions de contribuables, 9,5 millions de contribuables en étant exonérés. Le montant total de l'aide sécheresse est fixé à 6 milliards le, dont 90 % pour les éleveurs, selon une répartition départementale[133].
La sécheresse de 2022 est également qualifiée d'historique. L’anomalie de température a atteint + 3,8 °C sur les mois de mai, juin, juillet et août par rapport à la période 1960-1990[134]. Juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré en France, après mars 1961, avec un déficit de précipitations d'environ 84 % par rapport aux normales de la période 1991-2020. Au 4 août 2022, 62 départements, principalement dans les moitiés ouest et sud du pays, sont au niveau d'alerte maximum « crise » sécheresse, avec d'importantes restrictions en matière de prélèvement d'eau[133],[135].
La température moyenne de la France métropolitaine est en 2022 de14,5 °C, la plus élevée jamais enregistrée. Elle est supérieure de1,66 °C par rapport aux températures mesurées entre 1900 et 1930.1,63 °C serait à attribuer uniquement à l’activité humaine. L’analyse de données de températures plus précises entre 2010 et 2019, montre que sur cette courte période, la France se réchauffe de0,1 °C tous les3 ans. Les projections climatiques produites parMétéo-France en 2021 prévoient une hausse des températures de2,2 degrés en France en 2100 sur la base du scénario intermédiaire RCP 4-5 dusixième rapport d'évaluation du GIEC. Cependant, selon une étude publiée en octobre 2022 par plusieurs institutions scientifiques, dont leCentre national de la recherche scientifique (CNRS) et Météo-France, l’élévation de température en France pourrait atteindre3,8 degrés en 2100 sur la base de ce scénario, à savoir jusqu'à 50 % plus intense au cours du siècle que ce que montraient les précédentes estimations.
Les impacts de ce réchauffement sont d'ores et déjà visibles et vont s'accentuer, qu'ils soient environnementaux (érosion du littoral etinondations, migration ou disparition d'espèces, augmentations des espèces invasives, adaptation, migration ou disparition d'espèces marines ou demangroves), sociétaux (modèle agricole fortement menacé, îlots de chaleurs dans certaines villes), sanitaires (alimentation en eau potable, nouveaux risques comme lechikungunya ou ladengue) ou économiques (reconversion de certainesstations de sports d'hiver).
Pour respecter les deux objectifs de l'accord de Paris sur le climat (réchauffement bien en-dessous de2 °C et de préférence limité à1,5 °C), une réduction forte et immédiate des émissions de CO2 est indispensable, jusqu'à atteindre laneutralité carbone en 2050, seule à même de stopper le réchauffement. Diminuer les émissions des autresgaz à effet de serre, en particulier leméthane, est également pertinent. Pour répondre à cet objectif, la France, à travers sapolitique climatique, déploie différentes stratégies d'atténuation et d'adaptation), avec des objectifs spécifiques comme la réduction des émissions degaz à effet de serre de 50 % entre 1990 et 2030 (20 % en 2019) ou la réduction de laconsommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012 en visant un objectif intermédiaire de 20 % en 2030.
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