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Enphonétique, unclic est un son produit avec la langue ou les lèvres sans l'aide des poumons. Ces sons appartiennent auxconsonnes non pulmonaires, au même titre que les consonnesglottalisées,injectives etéjectives.
Ce type deson est utilisé commephonèmeconsonantique par certaineslangues du sud et de l'est de l'Afrique, notamment deslangues khoïsan comme letaa, leǃxũ (ǃkung), lejuǀʼhoan et lenama. Probablement par le biais d'influences, certaineslangues bantoues à proximité ont développé des clics. Les plus célèbres sont celles du groupe deslangues nguni, notamment lexhosa, lezoulou et lesotho. On parle ces trois langues enAfrique du Sud et auLesotho. De même, unelangue couchitique méridionale, ledahalo, elle-même souvent en contact avec les langues khoïsan, a parallèlement développé des clics phonologiques. Enfin, on atteste quatre clics nasalisés dans unparler artificiel cérémonial, aujourd'hui disparu, ledamin (en), employé par desaborigènes Lardil de l'État duQueensland (Australie).
Les clics existent cependant au titre de sonsparalinguistiques dans la majorité des langues, servant à indiquer l'agacement, à exciter les chevaux, à signaler une erreur, etc. Il n'y a pas alors depaires minimales.
L'air est bloqué par la langue entre la zone dorso-vélaire et un autrepoint de la bouche (dont les deux lèvres), puis brusquement raréfié. La dépression créée est rapidement comblée lors du relâchement du second point, donnant naissance à un phénomène d'implosion (ou « mécanisme lingual ingressif ») bref et clairement audible, ressemblant à un claquement.
Contrairement aux autres sons considérés comme non pulmonaires, les clics simples sourds ne font intervenir que la bouche : ainsi, un clic peut être prononcé indépendamment de tout mouvement respiratoire. Il est donc possible d'émettre des clics à un rythme différent de celui de la respiration voire de respirer par le nez normalement pendant leur émission (ce qui permet leur répétition en théorie infinie) alors que dans les processus pulmonaires les rythmes phonatoires dépendent entièrement de la respiration (il n'est par exemple pas possible de parler sans reprendre son souffle – même avec des éjectives et des injectives – ou d'émettre une fricative en inspirant).
Les points d'articulation des clics sont principalement les suivants (dans certaines langues, il en existe plus) :
- bilabial [ʘ] (bruit du baiser, utilisé en équitation western pour demander le mouvement en avant)écouter ;
- dental [ǀ] (bruit d'agacement symbolisé par l'onomatopéetss-tss)écouter ;
- (post-)alvéolaire ou rétroflexe [ǃ] (claquement de langue)écouter ;
- palato-alvéolaire [ǂ] (autre claquement)écouter ;
- alvéolo-latéral [ǁ] (bruit utilisé pour les chevaux, appelé « appel de langue », demande un mouvement en avant ; équitation « classique »)écouter.
Note : les enregistrements suivent le modèle [aXa], où [X] représente le clic.
Ils sont considérés comme desocclusives ou desaffriquées.
À l'articulation principale des clics peuvent s'ajouter :
Au total, le nombre de combinaisons atteint, enǃxóõ, 83 clics différents, en comptant les clics à double-articulation.
La notation de ces caractéristiques est assez complexe :
- sonorité : on peut faire précéder le symbole du clic de celui pour les consonnes dorso-vélaires afin de distinguer la sonorité :[kǀ] est sourd,[gǀ] sonore ;
- la nasalisation est indiquée par le symbole de lanasaledorso-vélaire précédant celui du clic :[kǀ] est oral,[ŋǀ] nasalisé ;
- l'aspiration se note normalement :[kǀʰ] ;
- de même la glottalisation (par l'apostrophe) :[kǀʼ] ; si le clic n'est que suivi d'uncoup de glotte sans que l'ensemble forme une éjective, on note de préférence[kǀʔ] ;
- la voix soufflée (tréma souscrit) :[g̤ǀ] ;
- la voix craquée (tilde souscrit) :[g̭ǀ].
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes
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Les parties grisées indiquent une articulation jugée impossible. Les cases blanches vides indiquent des articulations théoriques possibles mais non encore attestées. Les cases marquées d’un astérisque (*) indiquent des sons attestés non encore représentés officiellement dans l’API. Lorsque deux symboles apparaissent dans une case, celui de gauche représente uneconsonne sourde, celui de droite uneconsonne voisée (ne s’applique pas aux clics, présentés au centre des cases en bas du tableau). Les cases séparées par des pointillés emploient normalement les mêmes symboles API de base, et ne diffèrent éventuellement que par les diacritiques appliqués pour déplacer leur articulation, par exemple la nasalen represente une dentale ou une alvéolaire. Lesaffriquéest͡s,d͡z,t͡ʃ,d͡ʒ,t͡ɕ,d͡ʑ sont parfois notées à l’aide desligaturesʦ,ʣ,ʧ,ʤ,ʨ,ʥ ne faisant plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par les deux articulations, liées avec uneligature tirant – suscrite ou souscrite). Lesocclusivesinjectivessourdes, sont parfois notées à l’aide des symbolesƥ,ƭ,ƈ,ƙ,ʠ (formés sur la base de la consonne pulmonique correspondante avec une crosse ajoutée), qui ne font plus partie de l’API (il est recommandé de les remplacer par le symbole de la consonne voisée avec l'anneau diacritique de dévoisement). |
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