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Claude Monet

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Ne doit pas être confondu avecManet.

Claude Monet
Claude Monet parNadar en 1899.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Giverny(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Oscar-Claude Monet
Nationalité
Domiciles
Argenteuil(jusqu'en),Vétheuil(à partir de), Villa Saint-Louis(d)(-),Giverny(-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Fratrie
Conjoints
Camille Doncieux(de à)
Alice Hoschedé(de à)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Parentèle
Germaine Hoschedé(d) (belle-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Date de baptême
Mouvement
Maître
Genres artistiques
Influencé par
Archives conservées par
Œuvres principales
signature de Claude Monet
Signature
Vue de la sépulture.

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Claude Monet, né sous le nom d'Oscar-Claude Monet le àParis et mort le àGiverny, est unpeintrefrançais et l’un des fondateurs de l'impressionnisme.

Il commence sa carrière d'artiste en réalisant des portraits-charge des notables de laville du Havre. En 1859, il part pour Paris tenter sa chance sur le conseil d'Eugène Boudin. En 1866, il connaît le succès auSalon de peinture et de sculpture grâce àLa Femme à la robe verte représentantCamille Doncieux qu'il épouse le. Il fuit laguerre de 1870 àLondres, puis auxPays-Bas. Dans la capitale anglaise, il fait la rencontre du marchand d'artPaul Durand-Ruel, qui sera sa principale source de revenus, pendant le reste de sa carrière. De retour en France en 1871, il participe à lapremière exposition des futurs impressionnistes, en 1874.

Claude Monet peignant à l'orée d'un bois, vers 1885
John Singer Sargent
Londres,Tate Gallery[2].

En 1876, il rencontreErnest Hoschedé, un mécène qui va rapidement faire faillite. La mort de Camille en 1879, et les nombreuses absences d'Ernest, conduisent au rapprochement de Monet et d'Alice Hoschedé. En plus de peindre intensivement laSeine, Claude se rend régulièrement sur la côte normande pour peindre. En 1883, lui, ses deux enfants et la famille Hoschedé emménagent définitivement àGiverny. C'est à partir de cette période que prennent fin ses ennuis financiers.

À partir de 1890, Monet se consacre à des séries de peintures, c'est-à-dire qu'il peint le même motif à différentes heures de la journée, à diverses saisons. Il peint alors parfois des dizaines de toiles en parallèle, changeant en fonction de l'effet présent. Il commence parLes Meules, puis enchaîne successivementLes Peupliers, lasérie des Cathédrales de Rouen, celle desParlements de Londres etLes Nymphéas de son jardin, qu'il décline en grand format pour peindre ce qui deviendra les « grandes décorations » qui seront installées aumusée de l'Orangerie. La fin de sa vie est marquée par la mort d'Alice et par une maladie, lacataracte, qui affecte son travail. Il meurt à86 ans d'un cancer du poumon.

Monet peint devant le modèle sur l'intégralité de sa toile dès les premières ébauches, il retouche ensuite de nombreuses fois jusqu'à ce que le résultat le satisfasse. Contrairement à ce qu'il affirme, il termine la plupart de ses toiles en atelier, prenant modèle sur les premières peintures d'une série pour peindre les autres.

D'un caractère parfois difficile, prompt à la colère comme au découragement, Claude Monet est un grand travailleur qui n'hésite pas à défier les éléments pour pratiquer sa passion. Monet résume sa vie ainsi de la meilleure manière :« Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture - et aussi son jardin et ses fleurs ? »

Autoportrait, 1917,MUba Eugène-Leroy, Tourcoing.

Biographie

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Enfance et adolescence (1840-1858)

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Caricature de Léon Manchon réalisée en 1858,Art Institute of Chicago.

Claude Monet est né le au 45,rue Laffitte dans leIXe arrondissement de Paris. Il est le second fils d’Adolphe Monet, un négociant en tissus, et de Louise-Justine Monet, née Aubrée, né quatre ans après son aîné Léon Pascal Monet, dit Léon (1836-1917)[3]. Baptisé sous le nom d'Oscar-Claude à l'église Notre-Dame-de-Lorette de Paris, au début de l'année 1841, il est appelé « Oscar » par ses parents[4]. Il aime à dire plus tard qu’il est un vrai Parisien[réf. souhaitée]. Ses parents sont tous deux nés à Paris, tandis que ses grands-parents y étaient déjà installés aux environs de 1800. La famille, grands-parents paternels compris, s’installe auHavre enNormandie vers 1845, l'année de ses cinq ans. Ce déménagement est certainement provoqué par la situation financière précaire dans laquelle se trouve alors Adolphe[5]. L'influence de la demi-sœur de ce dernier, Marie-Jeanne Lecadre, née Gaillard, épouse et fille de commerçants havrais, y est aussi certainement pour quelque chose[6]. C'est elle qui, à la suite de la mort de Louise-Justine Monet survenue en 1857, élève Léon et Oscar[3].

Eugène Boudin,Vue du port de Quimper, v. 1857,musée des beaux-arts de Quimper.

Le jeune Oscar n’est pas un élève très appliqué selon ses propres dires, mais il apparaît dans les annales du collège havrais situé rue de la Mailleraye, qu’il fréquente à partir du comme« une excellente nature très sympathique à ses condisciples ». De manière précoce, il développe un goût pour le dessin et il suit avec intérêt le cours d’Ochard, un ancien élève deDavid. Ses premiers dessins sont des « portraits-charges » de personnages (professeurs, hommes politiques) dont Monet« enguirlande la marge de ses livres… en déformant le plus possible la face ou le profil de ses maîtres » selon ses propres termes[7]. Il fait déjà des croquis de bateau et des paysages en « plein air » sur le motif[7].

Le, sa mère meurt et il abandonne ses études. Sa tante Jeanne Lecadre (1790-1870), qui peint elle-même à ses heures perdues, l’accueille et l’encourage à continuer le dessin. Face au succès rencontré par ses caricatures, il décide d'y apposer la signature « O. Monet » et de les vendre chez un papetier-encadreur, du nom de Gravier, ancien associé d'Eugène Boudin qui lui confie le négoce de certaines de ses toiles[8]. C’est là que Claude Monet va faire sa connaissance, vraisemblablement début 1858, rencontre déterminante pour sa carrière artistique :« Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois »[9].

Monet commence à peindre ses premières toiles de paysage à l'été 1858. Il en présente deux à l'exposition municipale des Beaux-Arts de la ville du Havre qui se déroule durant les mois d'août et de septembre de la même année. Ces deux toiles, fortement influencées par la technique de Boudin, sont acceptées et présentées sous le titre unique :Paysage. Vallée de Rouelles[10]. Devant ce succès, Boudin conseille à son jeune comparse de quitter Le Havre pour Paris dans le but d'y suivre des cours et d'y rencontrer d'autres artistes[9].

Premier séjour à Paris (1859-1860)

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Claude Monet arrive à Paris en avril 1859 et s'installe à l'hôtel du Nouveau Monde,place du Havre[10]. Il visite immédiatement le salon qui vient d'ouvrir. Ensuite il est accueilli parAmand Gautier, un ami de sa tante Lecadre. Celle-ci lui verse une pension régulière et gère ses économies d'environ 2 000 francs accumulées grâce à la vente de dessins à charge. Ils lui seront précieux car son père avait demandé une bourse à la ville du Havre, le, mais il a essuyé un refus. Il rend également visite àCharles Lhuillier,Constant Troyon etCharles Monginot. Ces deux derniers lui conseillent d'entrer dans l'atelier deThomas Couture, qui prépare à l'École des Beaux-arts. Toutefois celui-ci refuse le jeune Monet[11]. Début 1860, probablement en février, il entre à l'Académie Suisse, située dans l'île de la Cité, que dirige Charles Suisse[12]. Il y rencontre notammentCamille Pissarro. Lors dusalon de cette année, il admire tout particulièrement les œuvres d'Eugène Delacroix, l'année précédente c'étaitDaubigny qui attirait son attention. Ce premier séjour n'est cependant pas consacré qu'au travail. En effet, Claude passe une part non négligeable de son temps dans les cafés parisiens et plus particulièrement à labrasserie des Martyrs, alors haut lieu des rencontres entre auteurs et artistes[13],[14].

Algérie et retour en Normandie (1861-1862)

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Claude Monet en tenue militaire dezouave par Charles Lhullier en 1861.Musée Marmottan-Monet, Paris
Le Déjeuner sur l'herbe (partie centrale) , 1865-1866,musée d'Orsay, Paris.

Le, Monet est tiré au sort au Havre pour êtreconscrit. Certes, sa famille aurait pu payer l'exonération de 2 500 francs, mais celle-ci est liée à son renoncement à la carrière d'artiste pour reprendre les affaires familiales. Monet s'y refuse et intègre le1er régiment de chasseurs d'Afrique le et va stationner àMustapha enAlgérie[14]. Début 1862, il contracte lafièvre typhoïde à Alger et est autorisé à rentrer au Havre durant l'été. Sa tante, Jeanne Lecadre, accepte de le faire sortir de l'armée et de payer les quelque 3 000 francs que coûtent l'exonération, à condition qu'il prenne des cours d’art à l’académie. Il quitte donc l’armée, mais n’aime pas les styles traditionnels de peinture enseignés à l'académie. En revanche, malgré les expériences pouvant paraître déplaisantes qu'a vécues Monet en Algérie, il en retient un bon souvenir en général. Il dit en effet àGustave Geffroy :« Cela m'a fait le plus grand bien sous tous les rapports et m'a mis du plomb dans la tête. Je ne pensais plus qu'à peindre, grisé que j'étais par cet admirable pays, et j'eus désormais tout l'assentiment de ma famille qui me voyait si plein d'ardeur »[15]. En 1862, il se lie d’amitié avecJohan Barthold Jongkind et retrouveEugène Boudin, lors de son séjour àSainte-Adresse[16].

Vers la maturité (1862-1865)

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Le Déjeuner sur l'herbe (partie gauche), 1865-1866, musée d'Orsay, Paris

La même année en 1862, il commence à étudier l’art dans l’atelier de l’École impériale des beaux-arts de Paris dirigé parCharles Gleyre à Paris, grâce aux recommandations de son cousin par allianceAuguste Toulmouche[17]. Mais il finit par quitter rapidement l'atelier de son maître, étant en désaccord avec celui-ci sur la manière de présenter la nature. En effet,Gleyre, dont l’art prône le retour à l'antique, privilégie une idéalisation des formes tandis que Monet la reproduit telle qu'elle est[18]. Après qu’il a déclaré à Monet :« Rappelez-vous donc, jeune homme, que, quand on exécute une figure, on doit toujours penser à l'antique[19],[20]. », le soir même, il réunitFrédéric Bazille,Auguste Renoir etAlfred Sisley et leur suggère, selon sa déclaration, de quitter l'atelier de Gleyre[21], ce qu'ils feront 15 jours plus tard, au printemps 1863[notes 1].

Ce passage rapide à l'École impériale des beaux-arts lui aura toutefois permis de rencontrer Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille[22] avec qui il entretient, par la suite, une importante correspondance. Au printemps 1863, devenu copiste au Louvre, Monet va, avec Bazille, peindre devant nature àChailly-en-Bière près deBarbizon[18].

Terrasse à Sainte-Adresse, 1867, The Metropolitan Museum of Art, New York.

Mi-mai 1864, Monet retourne sur la côte normande et en particulier àHonfleur en compagnie de Bazille. Il réside un temps à laferme Saint-Siméon. Frédéric retourne à Paris, tandis que Claude continue à peindre en Normandie. Fin août, il retrouve Jongkind et Boudin. De sa période honfleuraise en compagnie de ces deux peintres, Monet conservera un attachement et ils auront une influence essentielle dans la genèse de son art. C'est aussi à cette période qu'éclate une brouille avec sa famille, qui menace de lui couper les vivres. Il appelle alors pour la première fois à l'aide Bazille[23].

Fin 1864, Claude s'installe avec Frédéric dans un atelier à Paris. Il présente deux vues de l'estuaire de la Seine prises à Honfleur et à Sainte-Adresse au jury dusalon de 1865 :La Pointe de la Hève etEmbouchure de la Seine. Acceptées par le jury, ces deux œuvres sont exposées et rencontrent un accueil positif, notamment de la part des critiques[24]. Par la suite, il fait àChailly les premières études pour sonDéjeuner sur l'herbe, une toile de grande taille (4,65 × 6 m) qui sera commencée en atelier à Paris et suscitera l'admiration de nombre de ses confrères[25]. Mais un changement d'atelier impose de la rouler et elle sera plus tard laissée en gage à un bailleur par l'artiste en désespoir de cause en 1878, avant d'être rachetée en mauvais état en 1884[26]. Elle restera inachevée et sera coupée en deux parties avant amputation de sa partie droite[27],[28].

Camille (1866-1879)

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Article détaillé :Liste de peintures de Claude Monet (1866-1879).
Portrait de Claude Monet parCarolus-Duran, 1867 auMusée Marmottan Monet, Paris

En 1866, il rencontreCamille Doncieux, qui devient un de ses modèles. N'ayant pas pu acheverLe Déjeuner sur l'herbe pour le Salon de 1866, Monet y exposeLa Femme à la robe verte, un portrait de sa fiancée Camille, exécuté à la hâte et avec fureur en seulement quatre jours. Cette toile obtient un grand succès au salon de la même année[29], elle est très acclamée, notamment par Émile Zola. Elle est exposée avec une autre toile représentant la forêt de Fontainebleau réalisée deux ans auparavant. Monet établit ici une association entre deux œuvres radicalement opposées appartenant à deux genres distincts, qu'il cherchait à réunir dans son Déjeuner[30]. Il a également envoyé au salon unpavé de Chailly. Il peint ensuiteFemmes au jardin, d'abord àSèvres, puis àHonfleur. Cette œuvre, qui montre pour la première fois la lumière naturelle et changeante, est refusée par le jury du salon, en 1867[31] (il en est de même pourLe Port de Honfleur, autre toile présentée par Monet cette année-là). De plus, la pétition lancée par de nombreux artistes pour qu'une exposition des œuvres refusées ait lieu est rejetée[32].

Ces refus successifs plongent Claude Monet dans une situation financière très délicate. Malgré l'achat de la toileFemmes au jardin pour 2 500 francs par Frédéric Bazille[31], Claude est plus que jamais dans la misère. De plus, Camille est enceinte. Il se voit donc dans l'obligation de rentrer en Normandie auprès de sa famille. Il passe l'été à peindre :La Plage de Sainte-Adresse,Jetée du Havre,Terrasse à Sainte-Adresse, etc. Camille donne naissance à Jean Monet le[33]. C'est l'année où il la représenta assise auprès du berceau de l'enfant dans un tableau qui était conservé en 1966 dans une collection Mellon, ainsi qu'un portrait d'eux – assis sous un arbuste de leur jardin d'Argenteuil – de 1874 par Renoir[notes 2].

En 1868, une de ses deux toiles présentées,Navires sortant des jetées du Havre, est acceptée au salon. Cependant, l'accueil de cette œuvre n'est guère enthousiaste et déçoit critiques et artistes[34].

À cette époque, il se fait souvent prêter de l’argent par ses amis, au premier rang desquels Bazille. Ses tableaux sont souvent saisis au point qu’il fait une tentative de suicide au printemps 1868[35] avant de quitter Bennecourt : il se jette à l'eau. Malgré son véritable sentiment de désolation qui lui permit de réaliser ce geste, il en sortit sans aucun souci du fait qu'il était très bon nageur ; son caractère intrépide se renforça encore plus[36]. L'été de cette même année semble toutefois s'annoncer sous de meilleurs auspices, puisque M. Gaudibert, un riche armateur havrais, lui commande plusieurs tableaux dont le portrait de sa femme. De plus, cinq de ses toiles sont acceptées à l'exposition internationale maritime qui se tient au Havre[34]. À la fin de l'année, Claude Monet habite avec sa femme et son fils àFécamp, sa famille refusant d'héberger la jeune femme.

En 1869, il s'installe àBougival. Sur l'île de Croissy, il peint l'établissement des bains dela Grenouillère (La Grenouillère), inventant alors avec Renoir la technique de peintureimpressionniste[37]. Cette année-là et la suivante, toutes ses toiles sont refusées par le salon sous l'impulsion deGérôme[32]. En dépit de sa pauvreté persistante, il épouse Camille, le, à la mairie du8e arrondissement de Paris[38],[39],[40].

Londres et les Pays-Bas (1870-1871)

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Le Bassin de Londres, 1871,National museum of Wales, Cardiff
Passerelle à Zaandam, 1871,musée des Ursulines, Mâcon

L'entrée enguerre de la France en juillet 1870 ne soulève aucun sentiment nationaliste chez Monet, pas plus que l'établissement du Gouvernement de Défense nationale. Dans ce contexte tendu, il souhaite s'éloigner de Paris qui devient de plus en plus agité. Il s'installe alors àTrouville-sur-Mer, où il peint de nombreuses toiles en plein air commeLa Plage de Trouville ouHôtel des Roches noires[41].

Frédéric Bazille qui a souvent aidé Monet, trouve la mort sur le champ de bataille, àBeaune-la-Rolande, le. À la fin de l'année, Claude ne voulant pas servir militairement, décide de partir àLondres[42]. Il y retrouve certaines de ses connaissances telles que Pissarro[43]. Il y admire les œuvres des peintres britanniquesTurner etJohn Constable et est impressionné par la manière du premier de traiter la lumière, notamment dans les œuvres représentant le brouillard sur laTamise. Ce séjour est également l'occasion de faire des rencontres : celle du peintre américainJames Abbott McNeill Whistler, également influencé par Turner, avec lequel il se lie d’amitié ; et surtout celle du marchand d'artPaul Durand-Ruel, qui sera déterminante pour sa carrière. Enfin, ce séjour est également l'occasion pour Monet de peindre, les jardins londoniens et la Tamise notamment, et de faire encore évoluer sa technique, allant toujours plus loin dans le bouleversement de la tradition[44]. Désargenté, il ne peint que six tableaux en l'espace de sept ou huit mois, ce qui est très peu pour lui. Parmi ceux-ci figure le portrait de sa femme Camille, intituléMéditation. Madame Monet au canapé, dans lequel on peut percevoir cette sorte de déprime qui l'animait[45]. Cependant, Monet est intéressé par la lumière de Londres et souhaite pouvoir revenir y peindre la Tamise, ce qu'il fera dans une centaine de tableaux entre 1899 et 1901[43].

Son père meurt le. Mais Monet ne rentre pas en France et n'assiste pas aux obsèques, craignant l'accueil qui sera fait à ceux qui, comme lui, se sont soustraits à leurs obligations patriotiques[46].

Fin mai 1871, il se rend auxPays-Bas et s'installe àZaandam, en compagnie de Camille et Jean. Il y peint 25 toiles pendant son séjour de quatre mois[47].

C'est lors d'une visite d'Amsterdam toute proche qu'il découvre des estampes japonaises dans une boutique et en commence la collection[48]. Il rentre à Paris le 8 octobre[49].

Argenteuil (1871-1877)

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Impression, soleil levant (1872), musée Marmottan Monet
Gare Saint-Lazare, 1877
Gare Saint-Lazare, 1877,Fogg Art museum, Cambridge, Massachusetts.

En décembre 1871, Monet et sa famille emménagent dans une maison avec jardin àArgenteuil, près de laSeine[50]. L'héritage de son père et la dot de sa femme permettent d'améliorer les conditions matérielles. En outre, au cours de l'année 1872, il enregistre des achats importants de Durand-Ruel : 29 toiles au total, dont certaines sont exposées à Londres[51] ; c'est également à cette époque-là qu'il fait l'acquisition de son bateau-atelier qui lui permet d'accéder à de nouveaux points de vue. Manet en fait un tableau :Claude Monet peignant dans son atelier. C'est aussi l'année où Renoir le représente assis à une table lisant un livre en fumant une longue pipe[notes 3].

En décembre 1873, Durand-Ruel, victime d'ennuis financiers, doit réduire puis suspendre ses achats[52].

Le, l'exposition de laPremière exposition des peintres impressionnistes organisée par laSociété anonyme coopératives d'artiste ouvre ses portes dans les ateliers deNadar, au 35, boulevard des Capucines. Elle présente les œuvres des différents artistes qui se qualifieront plus tard d'impressionnistes. Y est notamment présenté un paysage duport du Havre :Impression, soleil levant. N’attirant que 3 500 visiteurs durant son mois d'ouverture, la manifestation n'a pas le succès attendu et un grand nombre de critiques et de journalistes sont hostiles[53]. Pour ajouter à cette déroute, la société se retrouve, à l'issue de la manifestation, au bord de la faillite, l'obligeant à procéder à sa dissolution[54]. Enfin, c'est à l'occasion de cette exposition que le termeimpressionniste est utilisé pour la première fois, et de manière ironique, dans une critique deLouis Leroy publiée dans leCharivari du 25 avril 1874[55].

En avril 1876, contre toute attente, a lieu ladeuxième exposition dans les locaux de Durand-Ruel. Monet y expose 18 tableaux. Les critiques sont, cette fois, moins virulents ; des éloges sont même adressés à Claude Monet.

À la fin de l'été de la même année, il s'installe auChâteau de Rottembourg[56] àMontgeron, à l'invitation d'Ernest Hoschedé, ami et grandmécène du jeune Monet encore peu connu[57],[58]. La demeure appartient depuis 1870 à Ernest et à sa femmeAlice, née Raingo, issue d'une riche famille d'origine belge, à la suite du décès du père de cette dernière, qui a acquis le château en 1865 pour servir de résidence secondaire[59]. Ils y vivent avec leurs cinq enfants[60]. Après la mort de son mari Ernest, Alice deviendra la seconde épouse de Claude Monet.

Lors de son séjour à Montgeron et àYerres[61], Monet travaille à des études et à la décoration de certaines des pièces du château des Hoschedé. Outre une série de tableaux paysagers de taille courante[62], il s'agit surtout d'un ensemble décoratif monumental de 4 grands tableaux[notes 4], commandés spécialement pour le grand salon en rotonde du château, mais jamais installés à la suite de la faillite de Hoschedé en 1877[63],[64]. En peignant cet ensemble, Monet réalise pour la première fois une vieille idée de concevoir desGrandes Décorations, qu'il finit par créer des années plus tard en guise de point d'orgue à la sérieLes Nymphéas, non sans mal, pour la salle ovale dédiée auMusée de l'Orangerie, quelques mois après son propre décès[65],[66].

En 1877, il peint unesérie de peintures à la gare Saint-Lazare. Monet envoie 8 tableaux issus de cette série[notes 5] à la troisième exposition impressionniste. Pour la première fois, une revue,L'impressionniste, est publiée pour accompagner l'exposition et commenter les différentes œuvres présentées[71]. C'est donc également la première fois que les peintres impressionnistes reprennent à leur compte le termeimpressionnisme qu'ils jugent approprié pour désigner et identifier leur style[60]. L'exposition est un succès et fait l'objet d'une approbation critique[72].

Retour à Paris puis Vétheuil (1878-1880)

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Article détaillé :Liste de Peintures de Claude Monet à Vétheuil (1880-1882).
Article détaillé :Série La Débâcle, Claude Monet 1880.
Camille sur son lit de mort, 1879, musée d'Orsay, Paris
Portrait de MIchel Monet en bonnet à pompon, 1880, musée Marmottan Monet, Paris
Soleil d'hiver à Lavacourt, 1879-1880,musée d’art moderne André-Malraux, Le Havre.

Début 1878, obligé de réduire son train de vie, Monet quitte Argenteuil et s'installe provisoirement à Paris, rue d’Édimbourg. Il réussit à payer in-extremis ses créanciers afin de ne pas se faire saisir ses toiles. Le 17 mars 1878, Camille met au monde un second fils : Michel. Elle ne se remettra jamais totalement de cet accouchement, demeurant dans un état de fatigue et de faiblesse continuel. Monet, inquiet pour elle, fera souvent part de ses craintes la concernant dans ses différentes correspondances[72]. Durant cette période, Monet peint l'île de la Grande-Jatte ainsi queLa Rue Montorgueil[73].

En août 1878, les Monet et les Hoschedé emménagent dans une petite maison àVétheuil, près dePontoise. L'ancien mécène, Ernest Hoschedé, a alors fait faillite en raison de ses spéculations sur les œuvres d'art[74] ; l'ensemble de sa collection, dans laquelle figurent 16 toiles de Monet, fait l'objet d'une vente publique.

Dans le courant de l'année 1879, les soucis liés à l'argent et à la santé de Camille éloignent Monet des autres peintres impressionnistes ainsi que de Paris où il se rend uniquement pour écouler ses œuvres. Toutefois, il participe à laquatrième exposition du groupe des impressionnistes qui se tient, cette année-là, avenue de l'Opéra. Monet y expose 29 tableaux. Réalisés entre 1867 et 1878, ils offrent un résumé de la carrière du peintre et de son évolution artistique[75].

Camille, encore malade, ne parvient pas à se rétablir. Pour tenter de la sauver et financer les soins dont elle a besoin, Monet brade les dernières toiles qu'il a peintes. En vain. Elle meurt le après de longues souffrances. Monet témoigne des derniers instants de sa femme en réalisant un portrait d'elle sur sonlit de mort[74].

La mort de Camille va se traduire chez le peintre par deux ruptures. La première est d'ordre esthétique. Elle est nettement visible dans les peintures,La Débâcle ou encore appeléeLes Glaçons, qu'il fait de la Seine prise dans les glaces, lors de l'hiver rigoureux de 1880. Elles sont marquées par des couleurs irréelles et l'absence d'êtres humains[76]. La deuxième rupture se fait avec les autres peintres impressionnistes. Ces derniers n'acceptent pas vraiment ce choix et publient, le dans les pages duGaulois, un avis de décès de Monet :« Les obsèques de M. Claude Monet seront célébrées le premier mai prochain à dix heures du matin en l'église du Palais de l'Industrie - salon de M. Cabanel. Prière de ne pas y assister »[76]. Autre manifestation de cette seconde rupture : Monet présente deux nouvelles toiles au jury du salon, chose qu'il n'avait pas faite depuis des années. L'une des deux œuvres, une peinture du village deLavacourt, est admise. Cependant, exposée à 6 m du sol, juste sous le plafond, elle passe plutôt inaperçue[77].

Cet échec est vite oublié : le journalLa Vie moderne, dirigé parGeorges Charpentier, propose d'organiser une exposition qui lui est uniquement consacrée. Celle-ci ouvre le et présente 18 tableaux. Elle est accompagnée d'un catalogue qui, outre la préface deThéodore Duret et la description des œuvres, contient un entretien de Monet avec le journaliste Émile Taboureux. Cette exposition obtient un réel succès puisque le peintre réalise suffisamment de transactions pour solder ses dettes[78],[79].

À cette époque, Ernest Hoschedé étant souvent absent, Claude, à présent veuf, vit avec Alice et ses enfants. Ce mode de vie est montré du doigt par la société de l'époque[78].

Toutefois, durant l'été et l'automne 1880, Monet se rend régulièrement sur la côte normande afin de travailler[80].

Départ de Poissy et installation à Giverny (1881-1883)

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En 1881, la situation financière de Monet s'améliore peu à peu d'autant plus que Durand-Ruel se porte régulièrement acquéreur de ses œuvres. Toutefois, en décembre de la même année, n'ayant pu s'acquitter de son loyer, il déménage avec ses deux fils, Alice et les six enfants de celle-ci pour s'installer àPoissy[81]. En vivant sous le même toit, leur concubinage devient connu de tous ; c'est une situation scandaleuse à l'époque[82].

Monet,Renoir etSisley sont absents de la6e Exposition des Impressionnistes de 1881. À partir de cette date, les impressionnistes suivent chacun leur propre chemin.Pissarro s'emploie pourtant activement à maintenir la cohésion du groupe, et convaincGustave Caillebotte et Claude Monet de participer à la7e exposition des artistes indépendants[83]. Elle ouvre ses portes le dans les salons du Reichshoffen au 251,rue Saint-Honoré. C'est la dernière exposition des impressionnistes à laquelle participe Monet[80]. Il y expose 35 tableaux parmi lesquelsFleurs de Topinambours, deux versions des débâcles sur la Seine et des vues de Vétheuil et de Poissy[84].

Par la suite, durant l'été, puis durant l'hiver, Monet retourne sur la côte normande : d'abord àDieppe, puis àHautot-sur-Mer. Il peint alorsChemin dans les blés à Pourville etPromenade sur la falaise, Pourville. Le 16 octobre 1882, il livre 13 tableaux à Durand-Ruel, suivis de 13 autres plus tard dans le mois. Monet reçoit au total 11 200 francs pour ces œuvres et réalise des ventes atteignant 24 700 francs à Durand-Ruel avant la fin de l'année. Malgré ces bonnes ventes, il enregistre un déficit de 6 541 francs cette année là, et l'atmosphère dans la maison de Poissy reste morose[85].

Article détaillé :Liste de peintures de Claude Monet en Normandie 1882.

Dès le 25 janvier 1883, Monet retourne à Étretat, sur la côte normande, pour peindre les paysages dramatiques qu'il connaît si bien. À cette époque, il craint de perdre Alice, dont le mari parle soudain de la reprendre. Le 21 février, Monet et Alice Hoschedé se retrouvent finalement à Poissy, et il ne fait désormais plus aucun doute qu'elle restera aux côtés de Monet[86].

Article détaillé :Les Falaises à Étretat par Claude Monet.

Le, une nouvelle exposition consacrée à Monet ouvre ses portes au 9, boulevard de la Madeleine, dans les nouveaux locaux de Durand-Ruel. Les 56 tableaux exposés offrent une rétrospective complète de la carrière du peintre, des premières toiles de 1864 jusqu'aux dernières réalisées en 1882 sur la côte normande. Malgré cela, l'exposition est peu fréquentée et les ventes sont décevantes, mais les critiques dans la presse sont majoritairement positives[87].

Champs de tulipes en Hollande, 1886,musée d'Orsay, Paris

Désireux de quitterPoissy où il ne s'est jamais vraiment plu, Claude Monet cherche un lieu où lui et toute sa famille[notes 6] pourraient s'installer définitivement. Ses recherches le mènent àGiverny, près deVernon en Normandie. Dans ce petit village, il trouve une « maison de paysan » au lieu-dit le Pressoir, bordée par un jardin potager et un verger, le Clos normand. L'ensemble clos de murs s'étend sur près d'un hectare. Son propriétaire, Louis-Joseph Singeot, consent à la louer et Monet et sa famille s'y installent le[88]. Locataire durant plusieurs années, Monet finit par acheter la maison et le jardin attenant en 1890 quand sa situation financière s'améliore.

Bordighera, Hollande et Antibes - Voyages et retour à la prospérité (1883-1889)

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Article détaillé :Liste de peintures de Claude Monet (1880-1890).

En décembre 1883, Claude Monet et Auguste Renoir quittent Paris en train pour un court voyage de peinture en Italie, le long de laRiviera italienne et jusqu'àGênes. Dans une lettre adressée au marchand d'art de Bellio, Monet écrit : « Excusez-moi tout d'abord de ne pas venir moi-même, mais Renoir et moi partons ce soir pourGênes… »[89].

Sur le chemin du retour, Monet et Renoir s'arrêtent brièvement àL'Estaque, près de Marseille, pour rendre visite à Cézanne avant de rentrer à Giverny à la fin du mois de décembre. Lors de ce voyage, Monet découvre la petite ville deBordighera, qui l’attire particulièrement : dans une lettre à Durand-Ruel datée du 12 janvier 1884, il la décrit comme « l'un des plus beaux endroits que nous ayons vus dans notre voyage »[90].

Article détaillé :Panneaux décoratifs pour le salon Durand-Ruel.

Jusqu'en 1883, Bordighera, avec son climat doux et ses vues côtières magnifiques, était devenue une destination hivernale prisée des touristes, notamment de l'élite européenne ainsi que des artistes et intellectuels. L'une des principales attractions de la ville était les jardins Moreno, décrits dans les guides touristiques de l’époque comme l’un des sites les plus enchanteurs de la Méditerranée et parmi les plus célèbres d’Europe[91]. En 1883, l’architecte Charles Garnier écrivait dans un ouvrage de voyage intituléArtistic Features of Bordighera qu'« en vérité, Bordighera est bien moins italienne que palestinienne… », faisant référence à la vieille ville, aux palmiers sauvages et aux jardins exotiques. Il y recommande huit points de vue qu'il juge les plus intéressants pour les artistes[92].

Peu après son retour à Giverny, Monet écrit à Paul Durand-Ruel pour lui exprimer son désir de retourner en Italie et à Bordighera pour un séjour plus long. Il insiste pour y aller seul et demande à Durand-Ruel de ne mentionner son projet à personne, en particulier pas à Renoir[93]. Initialement prévu pour trois semaines, son séjour dure finalement près de trois mois, du 18 janvier au 5 avril, au cours desquels il réalise 38 peintures inspirées de Bordighera[94].

Monet est profondément marqué par la beauté de Bordighera et de ses environs, qu’il qualifie de « je suis installé dans un pays féerique ». La lumière unique et la végétation luxuriante lui posent un véritable défi artistique[95]. Dans une lettre à Alice Hoschedé, il écrit : « Ces palmiers sont agaçants, et même les motifs sont extrêmement difficiles à retranscrire sur la toile, tout est si luxuriant »[96].

Lors de son séjour à Bordighera, Monet envisageait initialement de peindre des « orangers et citronniers face à la mer bleue », mais ne trouvant aucun sujet qui l'inspire vraiment, il ne réalise qu'une seule toile sur ce thème, Sous les citronniers[97]. Il visite également la ville voisine de Dolceacqua, où il peint le pont, qu’il décrit comme « une petite perle d'élégance »[98].

Parmi les œuvres notables de cette période figurentVue de Bordighera, Oliviers, Villas à Bordighera, Le Jardin Moreno, Vallée de Sasso et Dolceacqua.

Les peintures de Bordighera restent relativement méconnues du grand public. Une explication avancée[99] est que, à la suite du krach boursier de Paris en 1882, le marchand d'art Durand-Ruel subit d'importantes pertes financières et doit mettre en gage plusieurs toiles de Monet dès leur réception[100]. Monet, impatient de connaître les réactions des critiques, est dévasté en apprenant qu'elles ne seront jamais exposées. Finalement, après un voyage de Durand-Ruel aux États-Unis en 1886, Monet exprime son amertume dans des lettres accusant le marchand de ne se préoccuper que du marché américain, tandis que les impressionnistes sont oubliés en France[101].

À son départ de Bordighera, Monet s'arrête àMenton pour peindre leCap Martin etMonte-Carlo avant d'entreprendre le trajet de 24 heures qui le ramène à Giverny[101].

Article détaillé :Liste de peintures de Claude Monet à Bordighera 1884.
Article détaillé :La Seine à Jeufosse par Claude Monet, 1884.

En novembre 1884, commence une longue amitié avec l’écrivainOctave Mirbeau, qui est désormais son chantre attitré et contribue à sa reconnaissance[102].

En 1885, à l'occasion d'un déplacement sur la côte normande, àÉtretat, Monet conclut un accord avec le galeristeGeorges Petit : désormais, celui-ci assure l'achat et la commercialisation d'une partie des œuvres du peintre. De ce fait, l'exclusivité dont bénéficiait Durand-Ruel jusqu'alors est rompue[103]. À la fin de l'année, Monet lui annonce son souhait de ne traiter qu'avec Petit. Par ailleurs, Monet, ne souhaitant pas dépendre totalement des galeristes, entretient et développe son réseau de collectionneurs[104].

En 1886, malgré la rupture entre les deux hommes, Paul Durand-Ruel ouvre les portes du marché américain à Monet en nouant des liens avec l'American Art Association : la reconnaissance officielle qu’il obtient outre-Atlantique a pour contrecoup de développer le marché de l’art impressionniste en France dans les années 1890.

Toujours la même année, Monet retourne aux Pays-Bas, sur invitation du baron d'Estournelles de Constant, secrétaire d'ambassade auprès de la Légation française à La Haye. Durant ce séjour, il découvre les champs de tulipes qu'il peint à plusieurs reprises (À Sassenheim, près de Haarlem, champ de tulipes ouChamp de tulipes en Hollande)[105].

En fin d'année, à la recherche de motifs originaux, il décide d'aller peindre àBelle-Île-en-Mer. Il y réalise une quarantaine de toiles dont les sujets majeurs sont lesAiguilles de Port-Coton (Les Pyramides de Port-Coton, mer sauvage), et la baie de Port Domois, en particulier la Roche Guibel[106]. Il y est interrogé parGustave Geffroy, critique au journalla Justice, dirigé par Clemenceau. Il devient un des plus fervents admirateurs du peintre.

Article détaillé :Claude Monet à Belle-Île.

Début 1888, il retourne sur laCôte d'Azur, au château de La Pinède, àAntibes. Il y réalise une trentaine de toiles fortement inspirées par l'estampe japonaise. Dix d'entre elles sont vendues àThéo van Gogh et présentées, l'année suivante, à la galerie Boussod, Valadon et Cie où elles rencontrent un fort succès[107].

Article détaillé :Claude Monet à Antibes 1888.

En février 1889, il se rend dans laCreuse chezMaurice Rollinat en compagnie de Geffroy et de quelques amis. Il rentre pour assister à l'inauguration de la quatrième exposition universelle parisienne où il expose trois toiles, puis retourne dans la Creuse, dès le mois de mars, seul cette fois. Durant ce séjour, il peint environ une vingtaine de toiles dont neuf ont pour motif le ravin de la Creuse[108].

Article détaillé :Claude Monet dans la Creuse 1889.

En juin 1889,Auguste Rodin et Claude Monet exposent conjointement « Rien que vous et moi » dans la galerie parisienne deGeorges Petit. Cette exposition réunit 145 peintures et 36 sculptures et bénéficie d'un catalogue où apparaissent une notice consacrée à Rodin par Geffroy et une consacrée à Monet par Mirbeau. Le peintre offre une véritable rétrospective de sa carrière allant deLa Pointe de la Hève en 1864 jusqu'aux dernières toiles de 1889. Si les commentaires élogieux concernent davantage Rodin que Monet, et si ce dernier reste parfois contesté, l'exposition préfigure ses futurs succès[102],[109].

En 1889, Monet s'implique totalement dans l'obtention des souscriptions nécessaires à l'achat de l'Olympia de Manet et en fait don auLouvre. Les difficultés et les oppositions auxquelles il a dû faire face pour mener à bien cette transaction l'ont tenu éloigné longtemps de ses pinceaux : le retour à la peinture est donc des plus difficiles. C'est à cette occasion qu'il opère un tournant dans sa carrière en s'attelant aux séries[110],[111].

Le temps des séries

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Les Meules (1890-1891)

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Article détaillé :Les Meules.

L'année 1890 est une année charnière dans la vie de Monet. Les voyages de travail deviennent alors beaucoup plus rares. Il vient le temps des séries, genre pictural connu de son ami Boudin, et dont l’idée s'était imposée peu à peu avec lesgares Saint-Lazare, puis par exemple en 1886 avec les deuxEssais de figure en plein-air (laFemme à l’ombrelle tournée vers la droite et laFemme à l’ombrelle tournée vers la gauche), lesRochers de Belle-Île la même année et surtoutLa Petite Creuse en 1889, lors de son séjour àFresselines. Cette période commence à proprement parler fin 1890 avecLes Meules, série composée de plus d'une vingtaine de versions. Ces imposants gerbiers de blé se trouvent proches de son domicile. Il a commencé à en peindre en 1888, mais l'année 1890 marque véritablement le début de la répétition inlassable du même motif à la recherche d'effets différents. Cet enracinement est confirmé par l'achat du clos de Giverny en automne 1890 pour 22 000 francs[112].

  • Meules, milieu du jour.
    Meules, milieu du jour.
  • Meules, soleil couchant.
    Meules, soleil couchant.
  • Meules, effet de neige, temps couvert.
    Meules, effet de neige, temps couvert.

Fin 1890, Ernest Hoschedé, malade, est alité. Alice, sûrement prise de remords, vient à son chevet. Il meurt le[113]. Monet achète, à la demande de ses beaux-enfants, une concession dans le cimetière de Giverny afin d'y inhumer Ernest Hoschedé[114].

À peine deux mois plus tard, le, une exposition consacrée à Monet ouvre ses portes dans la galerie parisienne de Durand-Ruel. IntituléeŒuvres récentes de Claude Monet, elle propose, entre autres, quinze toiles desMeules. Dans le catalogue, chacune de ces toiles porte le titreMeules, mais avec, à chaque fois, une précision temporelle. Les peintures ainsi que ce détail de présentation remportent un vif succès critique, notamment auprès des journalistes[115].

Les Peupliers

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Article détaillé :Les Peupliers.

En 1891, Monet suit le cours de l'Epte à la recherche d'un nouveau motif pouvant faire le sujet d'une série :Les Peupliers. Il y travaille de la fin du printemps à la fin de l'automne. Le, il paie le marchand de bois afin de retarder l'abattage de ces arbres qui se trouvaient àLimetz[116],[117].

Immédiatement terminée, cette série suscite l'intérêt des marchands et des galeristes : Maurice Jouant, achète, pour la galerie Boussod et Valadon, plusieurs toiles ; Durand-Ruel fait l'acquisition de sept d'entre elles pour28 000 francs et crée une exposition uniquement consacrée à cette série[118].

Les Cathédrales de Rouen (1892-1895)

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Article détaillé :Série des Cathédrales de Rouen.

En 1892, Monet cherche un nouveau sujet qui puisse faire l'objet d'une série et qui ne soit pas un élément naturel. Son choix se porte sur lacathédrale de Rouen. Ses premiers travaux, qu'il réalise depuis la maison de Fernand Lévy, située en face de la cathédrale, ne se déroulent pas comme il le souhaite. Lorsqu'il revient à Giverny en avril, mécontent, il refuse d'en montrer les résultats à quiconque, à l'exception de ses plus fidèles amis. Il passe le reste de l'année à reprendre l'ensemble de ses toiles dans son atelier. Il retourne à Rouen, le, et se positionne à deux endroits différents, mais toujours face à l’édifice et à différentes heures du jour[119].

En 1892, il aide financièrementCamille Pissarro qui vit dans la ville voisine d'Eragny, pour l'achat de la maison que sa famille louait à l'année[120].

Suzanne Hoschedé rencontre en 1893Theodore Earl Butler, un peintre américain. Après un temps d'hésitation, les noces sont décidées. Monet profite de l'occasion pour épouser Alice le 16 juillet, Suzanne et Théodore se mariant le 20[121].

Le, à Giverny, il achète un terrain partiellement marécageux et traversé par un bras de rivière. Il est situé idéalement en face de la maison en contrebas du Chemin du Roy où passeune voie de chemin de fer, ce qui fera dire à Georges Clemenceau « et en plus, il a le train chez lui ! » Dans cettemaison de Giverny, il procède à de nombreux aménagements et crée le jardin d’eau et fait creuser l'étang auxnymphéas. Il s'intéresse aussi de plus en plus au jardinage comme en témoigne sa visite au directeur duJardin des plantes de Rouen[122].

Il achève les vingt-huit toiles qui composent la série des cathédrales en atelier en 1894. Comme les précédentes séries, les cathédrales sont vouées au succès et Monet le sait. C'est pour cela qu'il va faire jouer la concurrence entre les galeristes, en particulier entre Paul Durand-Ruel et Georges Petit. Ce stratagème lui permet ainsi d'obtenir les meilleures conditions d'exposition et une plus grosse somme d'argent pour la vente de ces toiles.

Pour la série des cathédrales, c'est Durand-Ruel qui obtient l'exclusivité de l'exposer, au prix non négligeable de12 000 francs pour chacune des toiles. Cette exposition a lieu du 10 au et s'intituleŒuvres récentes[123],[notes 7]. Le succès est de nouveau au rendez-vous. Parmi les nombreuses critiques des journalistes, celle deGeorges Clemenceau, titréeRévolution des Cathédrales, se distingue particulièrement par la pertinence et la justesse de son analyse[124],[125].

Au début de l'année 1895, c'est-à-dire avant l'exposition consacrée en partie aux cathédrales, Monet s'est rendu en Norvège, àChristiania. Il pose son chevalet notamment au lac Daeli, au mont Kolsaas, à Kirkerud ou encore àSandviken. Il rapporte au total vingt-huit toiles qu'il ne retravaille quasiment pas, une fois revenu en France[126].

Les Matinées et le début des Nymphéas

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Article détaillé :Série des Matinées.

Les années 1896 et 1897 vont être beaucoup plus calmes pour Monet. En effet, il se consacre davantage à ses jardins de Giverny : d'une part en poursuivant leur aménagement et d'autre part, en commençant à les utiliser comme motif de ses toiles, ce qui dura jusqu'à la fin de sa vie. Par ailleurs, il ne voyage guère, excepté pour se rendre sur la côte normande, notamment à Pourville etVarengeville où il peintLa Maison du pêcheur ouLa Falaise à Varengeville[127].

À son retour, il se lance durant deux étés dans une nouvelle série,Les Matinées, réalisée tout près de chez lui, sur la Seine. La surface de l'eau du fleuve semble l'inspirer et lui offrir de nouvelles perspectives[128].

En 1897, Monet et sa femme voient Jean, le fils du premier, épouser Blanche, la fille de la seconde.

Dans l'affaire Dreyfus, Monet se range résolument du côté de Zola dès 1897 et lui exprime toute son admiration pour leJ'accuse…!. Il signe notamment la pétition dite« manifeste des intellectuels » qui paraît dans le journall’Aurore, mais refuse de s'engager dans un groupe de soutien[129].

En 1898, il apprend la mort de son ami d'adolescence,Eugène Boudin.

Le début de l'année 1899 est marqué par la mort de Suzanne à trente et un ans. Très affectée par cette disparition, Alice éprouve un chagrin dont elle ne se remettra jamais complètement[130]. D'ailleurs, à partir de ce moment, Monet, dans ses correspondances, apparaît plus soucieux de sa femme et de l'état de santé de celle-ci. Cette inquiétude le conduit à associer davantage Alice à ses voyages et à ses activités[131].

À la même période, il commence à peindre le pont japonais du bassin, prélude aux nymphéas. Il érige également un second atelier à côté de sa demeure[132].

  • Bras de Seine près de Giverny (1897)
  • Matinée sur la Seine (1897)
    Matinée sur la Seine (1897)
  • Le Bassin aux Nymphéas, harmonie verte (1898)
    Le Bassin aux Nymphéas, harmonie verte (1898)
  • Nymphéas (1897-1898)
    Nymphéas (1897-1898)
  • Nymphéas (1897-1899)
    Nymphéas (1897-1899)

Voyages à Londres (1899-1904)

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Article détaillé :Parlements de Londres.

À l'automne de 1899, il effectue, en compagnie de sa femme, le premier d'une série de trois voyages àLondres afin de rendre visite à son fils Michel qui y vit depuis le printemps. Lors de ces trois séjours qui s'étalent de 1899 à 1901, il peint une série consacrée auParlement de Londres et dont le thème récurrent est le brouillard sur la Tamise. La réalisation de cette série se poursuit par un travail de retouches en atelier jusqu'en 1904. La sérieVues de la Tamise à Londres- 1900 à 1904 est exposée en mai et juin 1904 et constitue le plus grand triomphe de la carrière du peintre jusqu'alors[133].

  • Le Parlement, coucher de soleil.
    Le Parlement, coucher de soleil.
  • Le Parlement, reflets sur la Tamise.
    Le Parlement, reflets sur la Tamise.
  • Le Parlement, soleil couchant.
    Le Parlement, soleil couchant.
  • Charing Cross Bridge.
    Charing Cross Bridge.
  • Waterloo Bridge.
    Waterloo Bridge.

En 1900, les impressionnistes sont exposés à l'exposition universelle de Paris, signe de reconnaissance officielle. Leurs toiles, dont deux de Monet, sont placées dans leGrand Palais dans le cadre de l'exposition Centennale[134].

Il peint en 1901Leicester Square, la nuit.

En 1902, Germaine Hoschedé, puis, en 1903, Jean-Pierre Hoschedé, se marient, quittant le foyer familial et plongeant Alice dans une profonde mélancolie[135]. Grâce à l'acquisition, quelques années plus tôt, d'unePanhard-Levassor[136], Monet emmène sa femme, en 1904, àMadrid, puis àTolède, dans le but de lui redonner la joie de vivre. Durant ce séjour de trois semaines, le peintre admire les œuvres deVelasquez etdu Greco[137].

En 1904, du 9 mai au 4 juin, Monet expose chezDurand-Ruel. Il présente trente-septVues de la Tamise à Londres[138]. Malgré un succès indéniable, des voix critiques, plus réceptives aux formes géométriques imposées par Cézanne, se manifestent, rejetant la dissolution des formes dont fait preuve Monet dans ses toiles[139].

Les Nymphéas

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Article détaillé :Les Nymphéas.

Après Londres, Monet peint surtout la nature contrôlée : son propre jardin, ses nymphéas, son étang et son pont. Du 22 novembre au 15 décembre 1900, une nouvelle exposition qui lui est consacrée se tient à la galerie Durand-Ruel. Une dizaine de versions duBassin aux nymphéas y est présentée. Cette même exposition est organisée, en février 1901, à New York, où elle remporte un vif succès[140].

En 1901, Monet fait agrandir l'étang de sa demeure en rachetant une prairie située de l'autre côté de la Ru, le cours d'eau local. Il partage alors son temps entre travail sur nature et travail dans son atelier[141],[142].

Les toiles consacrées aux nymphéas évoluent au gré des transformations du jardin. De plus, Monet en modifie peu à peu l'esthétisme en abandonnant, vers 1905, tout repère de limite au plan d'eau et donc de perspective. Il fait également évoluer la forme et la taille de ses toiles en passant de supports rectangulaires à des supports carrés puis circulaires[143].

Toutefois, il est important de remarquer que ces toiles sont créées avec beaucoup de difficultés : Monet, en effet, passe du temps à les reprendre afin de trouver l'effet et l'impression parfaits et, quand il n'y parvient pas, n'hésite pas à les détruire. Il repousse sans cesse l'exposition de Durand-Ruel qui doit les présenter au public[144]. Après plusieurs reports depuis 1906, l'exposition, nomméeLes Nymphéas, séries de paysages d'eau, finit par ouvrir le. Comprenant quarante-huit toiles datées de 1903 à 1908, cette exposition est de nouveau un succès[145].

  • Nymphéas,1904.
    Nymphéas,1904.
  • Nymphéas, 1904.
    Nymphéas, 1904.
  • Nymphéas, 1906.
    Nymphéas, 1906.
  • Nymphéas, 1907.
    Nymphéas, 1907.

Venise

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À l'automne 1908, Monet et sa femme Alice séjournent àVenise, auPalazzo Barbaro, au sein d'une élite passionnée d'art. En cette si bonne compagnie, le peintre se trouve souvent distrait et éprouve les plus grandes difficultés à travailler. Durant le mois que dure ce séjour, il ne réalise que quelques ébauches. Par conséquent, il y effectue, un an plus tard, un second séjour et réalise, cette fois, de nombreux tableaux qu'il reprendra dans son atelier[146]. Ils ne seront finalement livrés qu'en 1912 et exposés chez les frèresBernheim-Jeune[137].

  • Palazzo da Mula.
    Palazzo da Mula.
  • Le Palais ducal.
    Le Palais ducal.
  • Le Grand Canal.
    Le Grand Canal.
  • Saint-Georges Majeur au crépuscule.
    Saint-Georges Majeur au crépuscule.

Malgré le succès, le début de l'année 1909 est difficile. En effet, Alice est tombée malade en rentrant de Venise et passe tout le mois de janvier alitée. Les mois passent sans que son état s'améliore significativement ; elle meurt le[147].

C'est grâce aux lettres écrites à sa fille Germaine Salerou (née Hoschedé), qu'Alice nous a fait part des détails de ce séjour italien. Cette correspondance quotidienne a été publiée en 1986 dans l'ouvrage « Monet et Venise » par le petit-fils de Germaine,Philippe Piguet[148],[149], qui a également consacré un documentaire à Monet au moment de la grande rétrospective au Grand Palais, intitulé « Claude Monet à Giverny - La maison d’Alice »[150].

Cataracte et grandes décorations

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Article détaillé :Les Nymphéas.

Monet traverse alors une période difficile durant laquelle sa santé devient plus fébrile et au cours de laquelle il alterne les moments euphoriques et de découragement complet. Il consacre son temps aux toiles de Venise et, malgré les réticences liées à la qualité de son travail, en expose vingt-neuf à la galerie Bernheim, du au. Devant le succès rencontré, l'exposition est prolongée[151].

En 1912, unedouble cataracte est diagnostiquée chez le peintre, dont les premiers signes auraient apparu lors du voyage à Venise en 1908[152]. En 1914, il a la douleur de perdre son filsJean des suites d'une longue maladie[153],[154], peut-être professionnelle liée à une intoxication par pollution aérienne[155] ou lasyphilis[156].

C'est à cette période que germe l'idée de réaliser un ensemble de panneaux décoratifs sur le thème desNymphéas. Monet, encouragé par Clemenceau, retrouve l'envie de travailler en pleineGuerre mondiale. Afin de parvenir à ses fins, il fait construire pendant l'été 1915 un vaste atelier conçu spécialement pour accueillir ces grandes toiles. Il imagine d'abord les présenter dans une salle circulaire (forme de présentation envisagée depuis au moins mai 1909[157]), puis abandonne l'idée au profit d'une salle elliptique. Ce projet l'occupe jusqu'à la fin de sa vie.

Le Bassin aux Nymphéas, 1920-1926,Carnegie Institution,Pittsburgh[158]

En novembre 1918, il offre à Clemenceau deux panneaux décoratifs qu'il a signés le 11, jour de l'armistice et de la fin de la Première Guerre mondiale. C'est, selon le peintre, la seule manière qu'il ait de prendre part à la victoire[159].

En novembre 1919, Clemenceau lui conseille de se faire opérer des yeux[160].

En décembre de cette même année, il perd son amiPierre-Auguste Renoir.

Monet est devenu entre-temps une personnalité respectée de tous. Son80e anniversaire, en 1920, prend ainsi une allure d'événement national que lePrésident du Conseil des ministresGeorges Leygues se propose d'honorer de sa présence, en vain[160].

En avril 1922, un acte notarié est signé pour le don de dix-neuf panneaux qui devront être livrés dans les deux ans qui suivent. Un décret paraît également auJournal officiel du 23 juin de la même année pour signaler le don[161].

Peu de temps après, la vue du peintre se dégrade de nouveau. Bien que ses proches et Clemenceau l'exhortent à se faire opérer, Monet refuse. En mai, il ne peut presque plus travailler. Tous ses essais pour commencer une nouvelle toile se soldent par un échec[161].

Après de longues tergiversations, Monet finit par accepter avec réticence l'opération de l'œil droit réalisée par le docteurCharles Coutela le. Après deux autres opérations réussies, Monet voit certes mieux mais sa perception des couleurs est altérée. En plus du port de lunettes, l'opération de l'œil gauche est préconisée, mais Monet la refuse catégoriquement.

À cette période, il retouche sans aucun répit les grandes décorations. L'échéance approchant, il pense, à plusieurs reprises, ne pas pouvoir la respecter et revient sur sa parole de donation. Mais Clemenceau veille et n'hésite pas à se quereller avec son ami[162],[163].

Le pont japonais entre 1920 et 1922,The Museum of Modern Art, New York.

Pour l'installation des grandes décorations, plusieurs possibilités sont étudiées. On pense d'abord les exposer à l'hôtel de Biron, où l'architectePaul Léon doit réaliser une nouvelle construction spéciale dans les jardins, mais finalement la décision est prise en mars 1921 de les exposer à l'Orangerie. L'architecture revient alors àCamille Lefèvre[164].

Monet obtient, malgré les réticences de Clemenceau, un délai supplémentaire d'un an pour la livraison des panneaux. Par ailleurs, le peintre fait régulièrement évoluer son œuvre, obligeant l'architecte à revoir sans cesse l'installation prévue pour l'exposition[163].

C'est à cette période qu'il peint certains des tableaux de la série duPont japonais, qui choque le goût de l'époque.

Affaibli par un travail incessant, Monet contracte une infection pulmonaire qui le cloue au lit en 1926. Atteint d'uncancer du poumon[165], il meurt le 5 décembre vers une heure de l'après-midi[166].

Les dix-neuf panneaux sont remis par son fils, Michel, à la direction des Beaux-Arts. Camille Lefèvre termine l'installation des deux salles elliptiques sous la supervision de Clemenceau. L'exposition ouvre ses portes le sous le nom demusée Claude Monet[167].

Funérailles

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Tombe de Claude Monet, de sa famille et de proches, cimetière de l’église Sainte-Radegonde de Giverny.
Plaque funéraire.

Lors de l'enterrement,Clemenceau dans un geste élégant enleva le drap funéraire recouvrant le cercueil de son ami, s'écriant :« Non ! Pas de noir pour Monet ! Le noir n’est pas une couleur ! »[168], lui substituant une « cretonne ancienne aux couleurs des pervenches, des myosotis et des hortensias »[169],[notes 8]. Puis Clemenceau suivit le convoi vers le cimetière de l’église Sainte-Radegonde de Giverny où Monet fut enterré, et s'écroula en pleurs[170].

Les grandes décorations sont installées à l'Orangerie au cours des premiers mois de 1927. Son fils Michel hérite de l'intégralité des propriétés de Claude. En 1966, quand il se tue dans un accident de voiture, ses toiles reviennent à son légataire universel : lemusée Marmottan[171].

Famille

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La famille Monet-Hoschedé fête le mariage de Marthe Hoschedé et deThéodore Butler. Le fils d'Alfred Sisley,Pierre est assis par terre à droite ; sa sœurJeanne Sisley est debout derrière lui ; Monet est sur les marches à gauche. Giverny,.

Claude Monet épouse en premières noces le, à Paris,Camille Doncieux (1847-1879), avec laquelle il a deux enfants :

Claude Monet n’a donc aucune postérité.

Il épouse en secondes noces leAlice Hoschedé (1844-1911), qui a six enfants de son premier mariage avecErnest Hoschedé ; ces six enfants ne sont pas de Claude Monet (sauf peut-être le dernier, Jean-Pierre), mais il les élève :

  • Marthe Hoschedé (1864-1925), épouse en 1900Theodore Earl Butler (1861-1936), sans postérité ;
  • Blanche Hoschedé (1865-1947), épouse en 1897 Jean Monet (1867-1914), sans postérité ;
  • Suzanne Hoschedé (1868-1899), épouse en 1892Theodore Earl Butler (1861-1936), deux enfants ;
  • Jacques Hoschedé (1869-1941), épouse en 1896 une Norvégienne, Inga, née Jürgensen[172],[173],[174] ;
  • Germaine Hoschedé (1873-1968), épouse en 1902 Albert Salerou, et postérité: dont Simone Salerou épouse Piguet, mère du critique d'artPhilippe Piguet[175]
  • Jean-Pierre Hoschedé (1877-1960), parfois indiqué comme étant le fils naturel de Claude Monet. Il épouse en 1903 Geneviève Costaddau dont il a un fils : Maurice Hoschedé (1919-1977) dans la descendance duquel figure notamment l’animatrice de télévisionDorothée (1953).

Résidences de Monet

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Lieux où Claude Monet a vécu et peint (manquent l'Algérie, Oslo et Venise).

Claude Monet a déménagé à de nombreuses reprises avant de s'installer définitivement à Giverny. La carte ci-contre présente les principaux lieux :

  1. Paris : 1840-1845, 1859-avril 1861, automne 1862-mai 1867, automne 1871-mai 1874, début 1878 ;
  2. Le Havre : 1845-1859, puis nombreux séjours dans lesenvirons par exemple en 1867, 1868, 1874, 1881-1886, 1896 ;
  3. Algérie,Mustapha : avril 1861-été 1862 ;
  4. Londres : automne 1870-mai 1871, puis trois séjours prolongés entre 1899 et 1901 ;
  5. Pays-Bas :Zaandam (juin 1871-automne 1871), puis un séjour en hiver 1874, puis séjour àLa Haye en 1886 ;
  6. Argenteuil : (voir 1) décembre 1871-janvier 1878 ;
  7. Vétheuil : août 1878-novembre 1881 ;
  8. Poissy : décembre 1881-avril 1883 ;
  9. Giverny : (voir 7) avril 1883-sa mort.

Par ailleurs, Monet a beaucoup voyagé pour peindre. Outre les séjours dans sa famille au Havre et dans ses environs, il a peint à :

  1. Rouen : 1871, 1880, 1892 et 1893 ;
  2. Bordighera : janvier-avril 1884, puisAntibes en 1888 ;
  3. Belle-Île-en-Mer : 1886 ;
  4. LaCreuse : 1889 ;
  5. Oslo : 1895 ;
  6. Venise : 1908.

Monet se rend également àMadrid, en 1904, mais n'y peint pas[176].

Listes des adresses et séjours de Monet
AdresseVilleDate d'arrivéeDate de départRemarques
45,rue Laffitte[6]Paris14 novembre 1840environ 1845Naissance
30, rue Epréménil[6]Le Havreenviron 1845avril 1859Domicile parental
35,rue Rodier[13]Parisfin mai-début juin 1859[177]février 1860
18,rue Pigalle[13]Parisfévrier 186029 avril 1861
Service militaire en AlgérieMustapha29 avril 1861été 1862[16]Retour à cause de maladie
94,rue du Bac[178]Parisautomne 1862Incertain
20,rue Mazarine[23]Parisau plus tard mars 1864décembre 1864Avec un atelier
Séjour sur la côte normande et notamment à laferme Saint-Siméon[23]Honfleurmi-mai 1864fin 1864
6,rue de Furstemberg[23]Parisdécembre 186415 janvier 1866Loué par Frédéric Bazille avec atelier
Séjour à Fontainebleau au Cheval-Blanc puis au Lion d'Or[27]Fontainebleaucourant 1865automne 1865
1,place Pigalle[27]Paris15 janvier 1866mi avril 1866
Chemin des Closeaux[27]Ville-d'Avraymi avril 1866hiver 1866
Séjour sur la côte normande, hôtel Cheval-Blanc[179]Honfleurété 1866hiver 1866
20,rue Visconti[179]Parishiver 1866mai-juin 1867Chez Frédéric Bazille avec Renoir également
Chez son père[179]Sainte-Adressemai-juin 18671er mars 1868
Auberge de Gloton[35]Bennecourtprintemps 1868fin juin 1868
Chez son père[32]Sainte-Adressefin juin 1868octobre 1868
Château des Ardennes-Saint-Louis[32]Montivilliersoctobre 1868fin 1868Chez M. Gaudibert
13, rue Fontenelle[32]Le Havre etÉtretatfin 1868juin 1869
Hameau Saint-Michel[32]Bougivaljuin 1869début été 1870Renoir est souvent présent
Hôtel Tivoli[180]Trouvilledébut été 1870automne 1870
II, Arundel Street[181]Londresautomne 1870janvier 1871
I, Bath Place[181]West Kensingtonjanvier 1871fin mai 1871
Hôtel de Beurs[182]Zaandam2 juin 1871automne 1871
Hôtel de Londres et de New York[183]Parisautomne 1871fin décembre 1871
8,rue de l'Isly[183]Parisautomne 1871fin mai 1874Ancien atelier de peinture d'Amand Gautier, loyer annuel450 francs
Maison Aubry[50]Argenteuilfin décembre 187118 juin 1874Loyer annuel de 1 000 francs
Séjour à Rouen[184]Rouenmars 1871mars 1871
Séjour au Havre[55]Le Havrejanvier 1874
Séjour à Amsterdam[55]Amsterdamfin hiver 1874
Pavillon[185]Argenteuil18 juin 1874janvier 1878Loyer annuel de 1 400 francs
Travail au château de Rottembourg[186]Montgeronaoût ou septembre 1876décembre 1876
17,rue Moncey[186]Parisjanvier 1877Pour peindre lagare Saint-Lazare, payé par Caillebotte
26,rue d'Édimbourg[73]Parisjanvier 1878août 1878Loyer de 1 360 francs par an
Route de Mantes[74]Vétheuilaoût 1878
Maison deMme Elliott[74]Vétheuilnovembre 1881Loyer de600 francs par an, date de départ incertaine
20,rue de Vintimille[74]ParisPour traiter ses affaires à Paris, au nom de Caillebotte jusqu'en avril 1880
Séjour au Havre puis Rouen[80]Le Havremi-septembre 1880
Séjour à Fécamp[80]Fécamp
Séjour à Trouville et Saint-Adresse[80]Trouville-sur-Merfin août 1881
Villa Saint-Louis[80]Poissy
Séjour à Dieppe, hôtel Victoria, puisPourville[80]Dieppedébut 1882début 1882
Séjour à Pourville etVarengeville[87]Pourvilledébut avril 1882
Villa Juliette[87]PourvilleAvec Alice et les enfants
Séjour au Havre puis Étretat, hôtel Blanquet[87]Le Havre,Étretat
Maison de Giverny[187]GivernySa mortLoué à Louis-Joseph Singeot
Séjour à Bordighera[187]Bordigherafin 1883, puis 17 janvier 1884D'abord avec Renoir puis seul
Séjour sur la côte normande[102]Étretataoût 1884août 1884
Séjour sur la côte normande, dans la maison de Faure, puis hôtel Blanquet[102]Étretatété 1885mi décembre 1885Alice et les enfants restent jusqu'au 10 octobre, rencontre avecMaupassant
Séjour sur la côte normande[102]Étretatjanvier 1886mars 1886
Séjour chez le baron d'Estournelles de Constant[102]La Haye6 mai
Séjour à Belle-Île-en-Mer[102]Belle-Île-en-MerPassage de Gustave Geoffrey, puis Mirbeau
Séjour à Londres[102]Londresmi 188712 joursRend visite à Whistler
Séjour sur la côte d'azur,château de la Pinède[102]Antibesdébut 1888
Séjour à Londres[102]Londresjuillet 1988Visite à Sargent
Séjour dans la Creuse[102]Fresselinesmi-février 1889fin février 1889ChezMaurice Rollinat
Séjour dans la Creuse[102]Fresselines6 mars 1889mi mai 1889Chez Maurice Rollinat
Séjour à Londres[188]LondresFin 1891Fin 1891Passage chez Whistler et présentation devant le club de Chelsea
Séjour à Rouen, hôtel d'Angleterre[189]Rouendébut février 1892mi-avril 1892Visite à son frère Léon
Séjour à Rouen, hôtel d'Angleterre[122]Rouendébut 1893
Séjour à Christiana, puis àBjörnegaard près deSandviken[124]Oslofin janvier 1895Visite à Jacques Hoschedé, rencontre avecEugène de Suède
Séjour à Pourville[190]Pourvillemi-février 1896début avril 1896
Séjour à Londres,hôtel Savoy[191]Londresautomne 189925 octobre 1899
Séjour à Londres, hôtel Savoy[192]Londresdébut 19005 avril 1900Contacts avec lesHunter
Séjour à Londres, hôtel Savoy[193]Londresdébut février 1901mars 1901Contacts avec les Hunter
Séjour à Vétheuil[194]été 1901été 1901
Séjour à Madrid[137]Madrid14 octobre 1904début novembreMonet voit lesVelasquez etle Greco
Séjour à Venise, auPalazzo Bardoro, puis grand Grand Hôtel Britannia[137]Venise25 septembre 19087 décembre 1908Avec Alice et les Hunter chez Daniel Curtis
Séjour en SuisseSaint-Moritz[160]mi-févriermi-févrierAvec Michel et les enfants Butler

Monet et l'argent

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Claude Monet a eu un début de carrière difficile sur le plan financier. Si les premières années sa tante Lecadre lui vient en aide, dès 1864, il doit demander de l'aide à Bazille. Monet commence alors à accumuler les dettes, ne serait-ce que pour acheter son matériel de peinture[23]. Monsieur Gaudibert par ses commandes lui vient en aide notamment en 1868[32]. L'arrivée à Argenteuil fin 1871, marque le début d'une situation financière meilleure, causée par l'héritage de son père et la dot de sa femme[52]. Toutefois l'arrêt des achats de Durand-Ruel en 1874 correspond à un retour des soucis d'ordre pécuniaire. Rapidement le loyer devient un problème, les dettes s'accumulent[185]. Il doit sa survie à l'aide deManet[185], du docteur Bellio, deGustave Caillebotte et d'Ernest Hoschedé[195].

Malgré ses difficultés financières, Monet est assez dépensier. À Argenteuil, il dispose ainsi de deux domestiques auxquels s'ajoute un jardinier. Il consomme également abondamment du vin. Enfin, une somme de240 francs à Pleyel et Wolff pourrait représenter l'acquisition d'un instrument de musique ou la location d'un piano[196]. En arrivant à Vétheuil, les Hoschédés gardent leurs domestiques malgré leur faillite[74].

Monet a l'habitude de faire patienter ses créanciers. Par conséquent, des huissiers viennent souvent lui rendre visite, parfois pour des dettes contractées plusieurs années avant[197]. Ainsi en 1885, il est menacé de saisie pour une affaire jugée en 1875[102].

Paul Durand-Ruel parRenoir.

En 1879, il dépend quasiment intégralement des aides de Caillebotte pour sa survie. Pourtant, les Hoschedé continuent à avoir des domestiques[74]. À Vétheuil également les créanciers défilent[78]. En 1881, malgré la progression des revenus, Monet ne peut s'acquitter de son loyer et cumule en décembre 2 962 francs[80]. En 1887, il possède des actions, ce qui indique qu'il épargne[102]. En 1890, il achète la maison de Giverny et, l'année suivante, il prête de l'argent àPissarro, les dures années sont derrière lui[112].

Par la suite, il connaît un certain embourgeoisement avec notamment l'achat d'une voiture[137]. Durand-Ruel résume en déclarant que« Monet fut toujours un jouisseur »[160].

Monet n'est pas toujours très généreux. Ainsi, àBordighera, alors que son hôte M. Moreno l'invite dans les jardins de sa villa, lesjardins Moreno, assume les frais de chemin de fer et paie le restaurant, Monet lui offre en échange… une pomme[187]. Il ne se montre pas plus généreux envers Rollinat ou E. Mauquit qui l'accueillent respectivement dans la Creuse et à Rouen[198]. Ses amis Boudin ouPissarro ne sont pas mieux lotis[199].

Ce n'est qu'à partir de 1910 qu'il semble détendre les cordons de sa bourse. Cette année-là, non seulement il offre uneTamise à Charing Cross pour les sinistrés del'inondation, mais, en plus, il vend à la ville du Havre trois tableaux pour 3 000 francs[147]. La donation de grandes décorations à l'État confirme ce changement de mentalité chez le peintre[160].

Chiffre d'affaires de Claude Monet par année
AnnéeSomme (francs)Remarques
1857 et 18582 000[13]Portraits à charge au Havre
187212 100[200]9 800 francs proviennent des seuls achats de Durand-Ruel
187324 800[52]Surtout Durand-Ruel (au moins 12 100 francs)
187410 554[185]Principaux clients : Faure et Hoschedé
18759 765[201]Environ 15 clients directs
187612 313[202]Dont 2020 pourLa Japonaise. LeDr de Bellio fait son premier achat.
187715 197[203]
187812 500[80]
187912 285[80]
188013 938[80]
188120 400[80]Reprise des achats de Durand-Ruel, quasi-exclusivité
1882>24 700[87]Durand-Ruel, quasi-exclusivité, mention de Petit également
1883-1891mal connuAugmentation progressive des gains, acheteurs : Durand-Ruel,Theo Van Gogh, Petit,Boussod et Valadon
1892>100 000[121]Somme de Durand-Ruel et Boussod
1898173 500[204]
1899227 400[204]
1900213 000[193]
1901127 500[141]
1902105 000[205]
19030[205]
1904271 000[206]
1912369 000[153]Durand-Ruel et Bernheim

Caractère

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Le caractère de Monet n'est pas toujours facile. Il a ainsi une certaine réputation de sauvagerie[176], Clemenceau le nomme son« vieux hérisson sinistre »[207]. Claude Monet est certes capable d'élans généreux comme de colères brutales, mais il préfère aux positions extrêmes la solution de compromis et d'équilibre. C'est, en somme, un conciliateur, un modéré qui laisse de propos délibéré les attitudes héroïques à d'autres[208].

Il est un peu ingrat. Ainsi, lors de ses premières participations au salon en 1865 et 1866, Monet ne déclare pas Gleyre comme étant son maître, alors que cela est recommandé. Pourtant le vieil homme, membre du jury en 1866, n'a pas la dent dure et défend le premier[27]. La principale victime de ce trait de caractère est, sans conteste, Durand-Ruel qui, alors qu'il l'a fait vivre pendant de nombreuses années, se voit souvent concurrencer par d'autres marchands d'art, comme Georges Petit, fin 1885 ou en 1888. Durand-Ruel a beau n'être nullement rancunier et faire mille preuves de dévouement[102],[209], cela ne l'empêche pas de recevoir un mandat de75 francs en 1897[210].

Il aimait la bonne table, ses carnets de recettes ont été publiés en 1989[211]. Il appréciait en particulier lesœufs Orsini[212].

Georges Clemenceau

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Monet et Clemenceau se rencontrent à Paris et se lient d'amitié, fraternisant dans leur lutte contre l'académisme et l'Empire. Éloignés un temps l'un de l'autre, en raison de leur carrière respective, il se retrouvent dans les années 1890. Clemenceau admire le travail de Monet. Ce dernier le remercie en lui faisant don de la toileLe Bloc. Débute alors une correspondance assidue dont il reste 153 lettres de Clemenceau à Monet. Ils se rencontrent fréquemment et s'associent pour acheterLe Déjeuner sur l'herbe deManet afin de l'offrir auLouvre, ainsi que lors de l'Affaire Dreyfus. C'est enfin Clemenceau qui insistera et convaincra Monet d'acheverLes Nymphéas et qui les fera installer auMusée de l'Orangerie en 1927[213].

Œuvre

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Article détaillé :Liste de peintures de Claude Monet (1858-1865).
Article détaillé :Liste de peintures de Claude Monet (1866-1879).
Article détaillé :Liste de peintures de Claude Monet (1880-1890).

Méthodes de travail

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Travailler sur nature

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Claude Monet devant Les Nymphéas, dans son jardin à Giverny.

Monet laisse se répandre l'idée qu'il ne peint que sur nature. Ainsi en avril 1880 devant un journaliste lui demande à voir son atelier il s'exclame :« Mon atelier ! Mais je n'ai jamais eu d'atelier, moi, je ne comprends pas qu'on s'enferme dans une chambre. Pour dessiner, oui : pour peindre, non ». Il désigne ensuite la Seine, les collines et Vétheuil et dit :« Voilà mon atelier à moi ! »[78].

Daniel Wildenstein tient à rétablir la vérité : Monet a bel et bien terminé de nombreuses de ses toiles en atelier, duDéjeuner sur l'herbe[27] en passant parLes Glaçons[78], puis toutes lesCathédrales[124], les vues de Londres, de Venise et lesNymphéas. La construction d'ateliers en 1899[132] et 1915, attestée par des photographies et les permis de construire, ne viennent que confirmer l'évidence[160].

Certes, Monet ne travaille pas de mémoire, il utilise en fait les autres toiles d'une série pour se remémorer le motif en atelier. Il semble qu'il utilise aussi parfois des photographies, comme pour finir les toiles de Londres[137].

Un travailleur courageux et exigeant

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Monet est très travailleur, il travaille souvent« comme un forcené », ou avec une« ardeur décuplée[87] » et en plein air par tous les temps, étonnant par son endurance[214]. À Étretat, il n'hésite pas à s'aventurer avec tout son matériel dans le sentier de la valleuse de Jambourg qui descend du sommet des falaises à leurs pieds pour peindre sous un meilleur angle et, à Belle-Île, il fait fi de la tempête pour aller travailler[102].

Souvent ce mode de travail l'exténue, et Monet connaît des alternances de périodes très assidues avec des périodes de démoralisation, où il pense« tout planter là »[80],[102],[87]. Il profite en général de la période hivernale pour se reposer[160].

Monet est en outre un éternel insatisfait. À propos desMeules, il déclare :« Plus je vais, plus je vois qu'il faut beaucoup travailler pour rendre ce que je cherche »[112]. Monet gratte ou détruit parfois ses toiles. Ainsi en revenant dans le pays de Caux après un séjour à Paris début 1882, il gratte deux toiles[87]. Particulièrement à la fin de sa carrière, il détruit de nombreuses toiles : trente en 1907. Il explique :« Je dois veiller à ma réputation d'artiste pendant que je le puis. Lorsque je serai mort, personne ne détruira un seul de mes tableaux, quelque mauvais soit-il »[137]. Dans cette logique, peu avant sa mort, il fait détruire par sa belle-fille Blanche de nombreux tableaux[166].

Vers la fin de sa vie son emploi du temps devient très réglé, comme à Londres[209]. En 1908, la journée estivale est divisée comme suit : la matinée et début de l'après-midi séparés par le déjeuner sont occupés par le travail, ainsi que la fin de journée. De trois à cinq voire six heures, Monet effectue une pause où il reçoit ses invités. La fermeture des nénuphars est la cause de cette interruption. Le travail au soir permet de capter des effets de fin de jour[137].

Jardinier

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Début 1893, la construction du bassin aux nymphéas correspond à un accroissement de l'intérêt de Monet pour le jardinage. Ainsi, il rend visite à M. Varenne, directeur dujardin des plantes de Rouen. Il achète également de nombreuses plantes aux jardiniers de Rouen[124]. Monet est assurément plus homme des champs qu'intellectuel[215]. À propos du jardinage, Monet déclare :« Qu'y a-t-il à dire de moi ? Que peut-il y avoir à dire, je vous le demande, d'un homme que rien au monde n'intéresse que sa peinture — et aussi son jardin et ses fleurs »[216].

Avec son ami peintre et grand mécène,Gustave Caillebotte, Monet partage la passion du jardinage[217],[218].

Méthodes de peinture

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Article détaillé :impressionnisme.
Étude au pastel de la falaise d'Étretat aval, vers 1885. National Gallery of Scotland. Un exemple de travail préparatoire de Monet.

Monet n'aurait, d'après certains de ses admirateurs[réf. souhaitée], pas eu recours aux croquis ni aux aquarelles, ce qui semble bien erroné puisque de nombreux carnets de croquis et de dessins préparatoires sont présentés sur le site du musée Marmottan pour la série de la « Gare St Lazare », sur la Base-Joconde des musées de France pour la série « Étretat » ou des barques et bateaux, ou encore le Sterling and Francine Clark Art Institute de Williamstown qui ont présenté dessins et pastels préparatoires[notes 9]. Monet utilise également la photographie qu'il pratique, pour les séries sur Londres et Venise[réf. nécessaire]. Pour le peintre, le premier contact avec le motif revêt une importance primordiale. Il prend le pinceau en main.« Il commence brusquement à couvrir [une toile blanche] de plaques de couleurs qui correspondent aux taches colorés que lui donne la scène naturelle entrevue ». Dès la première séance, la toile doit être couverte autant que possible sur son étendue. Sur une toile ébauchée, Monet peint à« pleine pâte, sans mélange, avec quatre ou cinq couleurs franches, en juxtaposant ou superposant les tons crus »[102]. Monet renonce d'ailleurs aux bases sombres dès 1865[179]. Ainsi, une étude à laquelle Monet a travaillé une fois est revêtue de traits épais d'environ un demi centimètre et distants l'un de l'autre de deux centimètres, lesquels sont destinés à fixer l'aspect de l'ensemble. Le lendemain, revenu sur les lieux, il ajoute à la première esquisse et les détails s'accentuent, les contours se précisent. Ainsi, sur une toile qui a bénéficié de deux séances, les traits sont nettement plus rapprochés et le sujet commence à prendre forme. Un tableau doit être poussé aussi loin que l'artiste le juge nécessaire, lui seul pouvant déterminer le moment à partir duquel il est impossible d'aller plus loin. Il accorde aussi beaucoup d'importance aux détails[110],[78].

Ses tableaux commeLe Bassin aux nymphéas, harmonie verte, ouharmonie rose révèlent plus de 70 000 touches par mètre carré[219].

La recherche des effets

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À partir du temps de séries, Monet recherche les effets dans ses toiles. Il travaille sur plusieurs toiles en parallèle. Déjà en 1885, Maupassant note que« il allait, suivi d'enfants qui portaient ses toiles, cinq ou six toiles représentant le même sujet à des heures diverses et avec des effets différents. Il les prenait et les quittait tour à tour, suivant les changements du ciel[102]. » Il ne travaille que quand il a son effet[112]. Cette méthode se développe avec le temps. Pour les vues de Londres il peint sur plus de quinze toiles en parallèle, les vingt-deux toiles des Grandes décorations sont peintes aussi en même temps[220].

Style

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Influences

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Des autres peintres
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Boudin est la première influence de Monet en l'initiant aux paysages[9]. Son amiJohan Barthold Jongkind a certainement également influencé ses premières années[16].Charles Gleyre lui enseigne par la suite la peinture de manière structurée[18]. Les membres du groupe des impressionnistes constitué deAuguste Renoir,Alfred Sisley etCamille Pissarro s'influencent sans aucun doute mutuellement, comme c'était le cas avec son camaradeFrédéric Bazille auparavant[221]. On sait également, que Claude Monet appréciait le travail d'Eugène Delacroix[23]. Lors de son voyage à Londres, il va voir les œuvres deTurner etJohn Constable qui l'ont certainement marqué[181].Édouard Manet échange aussi avec Monet lors de son séjour à Argenteuil[110].

Japonaises
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La Japonaise, 1875,museum of Fine Arts, Boston
Article détaillé :japonisme.

La peinture de Monet est influencée par l'art japonais[222]. Il porte ainsi un intérêt particulier auukiyo-e, les estampes japonaises, peintes parHiroshige etHokusai[52],[223]. Il réalise d'ailleursLa Japonaise en 1875, un tableau dont la facture tranche diamétralement avec ses autres œuvres[60]. Le, Monet se rend à une exposition organisée par Durand-Ruel : elle est consacrée aux estampesd'Utamaro et de Hiroshige. Ce rendez-vous revêt pour lui une grande importance car il s'accorde parfaitement avec son cheminement artistique à la même époque[122]. Sa salle à manger deGiverny est par ailleurs décorée avec des estampes japonaises[124],[224],[notes 10]. Enfin, une autre série de peintures qui dénote l'influence du Japon sur son art est paradoxalement celle ayant pour sujet des paysages norvégiens, notamment avec des vues du pont de Løkke, puisque ce coin deSandviken lui faisait penser à« un village japonais »[222]. Le montKolsås lui faisait en fait« songer auFujiyama »[124].

Synthèse de son style

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Monet désirait saisir le réel dans « la mobilité de ses lumières changeantes ». Son intérêt se porte sur les effets de lumière qui changent suivant les heures et les saisons. L’évolution de l’industrie donnera à Monet un nouvel essor pour ses paysages, c’est à travers l’urbanisation que le genre se renouvellera. Par exemple, il peint en 1877La Gare Saint-Lazare. À cette époque, ces lieux étaient considérés comme utiles et sans valeur esthétique. Monet s’exerce à représenter aussi bien des paysages que des portraits. Toutefois il reste dans l’optique de montrer la lumière et de restituer les sensations premières. Pour ce faire, il réfléchit à la mise en scène qui pourrait représenter au mieux la mouvance de la lumière. La répétition du motif n’est qu’un prétexte pour le peintre, l’objet représenté importe bien moins que l’évolution du sujet au cours des heures.

Liste de ses principaux tableaux

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Article détaillé :Catégorie:Tableau de Claude Monet.
Article détaillé :Liste de peintures de Claude Monet.
Article détaillé :Liste des pastels de Claude Monet.

Musées

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Article détaillé :Œuvres de Claude Monet dans les collections accessibles au public.
Musée Marmottan Monet.

Claude Monet est exposé dans les plus grands musées du monde : auMoMA[227], à laNational Gallery of Art[228], à laNational Gallery[229], aumusée Thyssen-Bornemisza[230], auRijksmuseum[231] et à laNeue Pinakothek[232]. Quelques œuvres sont également exposées aumusée national des Beaux-Arts d'Alger[notes 11].

En France, lemusée Marmottan Monet possède la plus importante collection publique d'œuvres de Claude Monet. Lemusée de l'Orangerie expose lesGrandes Décorations conformément à la volonté de l'artiste[233]. Lemusée d'Orsay possède également une importante collection de ses tableaux.

En région, lemusée d'Art moderne André-Malraux auHavre expose notamment les œuvresSoleil d'hiver à Lavacourt,Le Parlement de Londres ou encore une œuvre de la série desNymphéas[234].

Lemusée d'Arts de Nantes présente les peinturesGondoles à Venise (1908) etLes Nymphéas à Giverny (1917), ainsi que les pastels sur papierSoleil couchant (vers 1865) etCrépuscule (vers 1865)[235].

La maison (Classé Monument historique en1976) de Claude Monet vue du jardin (labelliséJardin remarquable)

Par ailleurs, à la suite d'une vaste campagne de restauration de 1977 à 1980 menée à bien parGérald Van der Kemp, alors conservateur en chef duchâteau de Versailles, et Gilbert Vahé, un jeune chef jardinier formé à l’École nationale supérieure d'horticulture, les jardins et la maison délabrés du peintre à Giverny renaîtront de leurs cendres[236]. Depuis 1980, ces derniers sont préservés et ouverts au public par laFondation Claude Monet[237] avec un succès d'affluence remarquable[238].

Postérité

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Marché de l'art

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Champ de coquelicot près de Vétheuil (1879-1880).

Les tableaux de Claude Monet sont très disputés aux enchères. Relativement peu sont en vente : en 2004 il y a eu 26 ventes, 22 en 2005 et 28 en 2006. Parmi les ventes connues, on dénombre :

  • en 1989, un des nymphéas est vendu pour 10,5 millions de dollars, puis revendu en novembre 2005 pour deux millions de plus ;
  • en 1998, un autre nymphéas, de 1900, est vendu19,8 millions de livres chezSotheby's[239] ;
  • un des tableaux de la série de la Tamise a été vendu frais compris pour presque18 millions de livres en 2007 chez Christie's à Londres[240] ;
  • en juin 2007, un autre nymphéas, de 1904, est acheté 18,5 millions de livres par un collectionneur asiatique chez Sotheby's[239] ;
  • Dans la prairie, vendu le chez Christie's, Londres pour11,2 millions £[notes 12] avec les frais[241] ;
  • en 2012, unNymphéas de 1905 a été vendu plus de43 millions de dollars chez Christie's[242] ;
  • un autreNymphéas, peint en 1907, a été vendu le 5 mai 2014 chez Christie's à New York, pour 27,045 millions de dollars[notes 13],[243].

En 2008, ses peintures ont établi deux records :

En 2018, un nouveau record est établi :

  • Nymphéas en fleurs qui faisait partie de la collection Rockefeller est vendu en mai 2018 chezChristie's,New York, pour 84,6 millions de dollars[246].

Littérature

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Claude semble avoir partiellement inspiré le roman de ZolaL'Œuvre de 1886[102].Marcel Proust est également inspiré par le travail de Monet et admire fortement les impressionnistes. Dans le romanJean Santeuil, Claude Monet est plusieurs fois évoqué, un collectionneur de Rouen achetant ses toiles, tout comme dansSodome et Gomorrhe[247].

Il est également cité à plusieurs reprises dans le roman intituléAurélien de Louis Aragon (1944 pour la seconde édition), notamment lorsque les personnages font une sortie à Giverny pour le rencontrer car Rose Melrose souhaite qu'il fasse son portrait.

L'écrivain belgeStéphane Lambert a consacré deux livres à Claude Monet :L'Adieu au paysage : les Nymphéas de Claude Monet (éditions de la Différence, 2008) etMonet, impressions de l'étang (éditions Arléa, 2016).

Autres romans faisant référence au peintre :

Peinture

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Claude Monet est représenté par plusieurs de ses amis du groupe impressionniste. AinsiAuguste Renoir, le peint trois fois,Édouard Manet deux fois au travail sur son bateau-atelier,John Singer Sargent deux fois un portrait de profil et à l'orée d'un bois au travail[2].Frédéric Bazille, le représente alité et blessé ou dans l'atelier des Batignolles.

Sculpture

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En 2013, l’œuvre en béton polysensoriel,L'Arche de Monet, de l’artisteMilène Guermont (en) est acquise par la villedu Havre et installée dans sonhôtel de ville dessiné parAuguste Perret. Cette sculpture interactive émet des sons d'eau quand on l'effleure en fonction de son champ magnétique. L’artiste fait référence au peintre Claude Monet qui créait dans sa barque et aussi au premier objet en béton moderne : la barque de l'ingénieurJoseph Lambot.

Cinéma

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La Seine à Argenteuil (1873), coll. Musée d'Orsay, Paris (W 198)

En 1915,Sacha Guitry le présente parmi d'autres personnalités de son temps dans un court-métrage muet (22 min) intituléCeux de chez nous[160]. La version finale remaniée de 1952 (45 min) est commentée par Guitry[248].

La Seine à Argenteuil, la peinture de Monet de 1873, est l'inspiration du titre du filmVanilla Sky de 2001[249].

En 2010,Monet, La Lumiere Blanche, un projet de film avait été annoncé pour le premier long-métrage de Chantal Picault, avec participation deSandrine Bonnaire,Gérard Depardieu etMichel Galabru[250].

Documentaire

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En2011, un documentaire-fiction, intituléClaude Monet : jardins secrets à Giverny, lui est consacré dans le cadre de l'émissionSecrets d'Histoire, présentée parStéphane Bern[251].

Le documentaire revient sur son enfance ainsi que sa carrière de peintre, tout en tentant de percer les secrets de sa personnalité. Le reportage brosse ainsi le portrait d’un homme récalcitrant et parfois dépressif, loin de la quiétude de ses peintures[251].

En 2010,Claude Monet à Giverny, la maison d'Alice, film documentaire de Philippe Piguet (52 minutes) a été co-produit par Bix Films / RMN pour France 5 et la Réunion des Musées nationaux[252],[253].

En 2017, un documentaire intituléMoi, Claude Monet (titre original en anglais :I, Claude Monet) a été réalisé par Phil Grabsky (h 27)[254].

Plantes

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En 1897, Jean-Pierre Hoschedé et l'abbé Anatole Toussaint, curé de Giverny[255], lui dédient l’espèce hybride de pavotPapaver ×monetii qu'ils ont découverte dans son jardin à Giverny. Sur base de spécimens préservés, des chercheurs de l'Herbier de l’Université de Strasbourg ont écrit un article scientifique sur ce pavot hybride, qui, depuis qu'il a été identifié et décrit en 1897, n’a plus été revu dans la nature[256].

Une rose panachée de rose et de jaune lui a été dédiée par lamaison Delbard en 1992, larose 'Claude Monet'.

Plusieurs obtenteurs de plantes ont produit de nouvelles variétés inspirées de Monet, notamment :

  • une variété dedahlia nain et compact, aux fleurs doubles blanches à reflets lavande pourpré, a été baptiséeDahlia 'Gallery Monet'[257] ;
  • une variété deheuchère sanguine, au feuillage panaché vert-crème et panicules de fleurs d'un rose-rouge vif, a été baptiséeHeuchera sanguinea 'Monet'[258] ;
  • une variété delobélie très florifère aux fleurs rose franc a été baptiséeLobelia 'Monet Moment'[259] ;
  • une variété deNeoregelia, plante réservoir aux feuilles de couleurs fuchsia très intenses constellé de points blancs, a été baptiséeNeoregelia 'Monet'[260] ;
  • des variétés depensées ont été créées sous la dénominationViola x wittrockiana 'Delta Monet Mix' ;
  • une variété devélar a été baptiséeErysimum 'Monet's Moment' ;
  • une variété naine deWeigela de floride aux feuilles marginées de crème teinté de rose et fleurs d'un rose lumineux, au port compact, a été baptisée, en 2006,Weigela florida 'Verweig' (My Monet) aussi connue sousWeigela florida 'Monet'[261].

Astronomie

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Sont nommés en son honneur l'astéroïde(6676) Monet[262] et lecratère mercurienMonet[262].

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles

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Liens internes

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Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Claude Monet.

Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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Autres

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Notes et références

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Notes

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  1. Pour d'autres auteurs, c'est Sisley qui, indigné par le dédain de Gleyre pour le paysage, a incité ses amis à quitter son atelier et à peindre dans la nature. VoirNathalia Brodskaia,Impressionnisme et le post impressionnisme, Paris(lire en ligne),p. 256.
  2. Reprod. dans le catalogue de l'expositionFrench Paintings /Washington, National Gallery of Art, 1966,no 81 et 99.
  3. Reprod. dans le catalogue de l'expositionFrench Paintings (collections Mellon) Washington, National Gallery of Art, 1966,no 98.
  4. Il y peint notammentLes Dindons -Etang à Montgeron -Coin de Jardin à Montgeron - La Chasse.
  5. Sur les 30 qu'il présente au total.
  6. C'est-à-dire ses deux fils, Jean et Michel, ainsi qu'Alice et ses six enfants.
  7. L'expositionŒuvres récentes qui se déroule en mai 1895 dans la galerie de Durand-Ruel ne présent pas seulement des toiles de la série des cathédrales. En effet, sont également exposées huit vues deVernon et huit paysages de Norvège.
  8. Raconté parSacha Guitry dansCeux de chez nous.
  9. On se reportera au catalogue de l'expositionThe unknown Monet, pastels and drawings, Royal Academy of Arts, London, 2007.
  10. Geneviève Aitken et Marianne Delafond ont établi avec précision le catalogue de l'exceptionnelle collection d'estampes japonaises réunie par Claude Monet et conservée à Giverny. Voir Bibliographie.
  11. Il s'agit e.a. d'une version deRochers de Belle-Île (1886) :Mer démontée (cat. rais. W1118), mais le site du musée d'Alger ne permet pas l'identification précise de ce qui est dans sa collection.
  12. 12,4 millions €.
  13. Soit 19,413 millions d'euros.

Références

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v ·m
Famille
photographie de 1879Monet autographe
Peintres
Relations
MouvementImpressionnisme
Œuvres (ordre alphabétique)
Séries
Musées
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