Pour les articles homonymes, voirMauriac.
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| Mère | Jeanne Mauriac(d) |
| Fratrie | Claire Mauriac(d) Luce Mauriac Jean Mauriac |
| Conjoint | Marie-Claude Mante(d) |
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Claude Mauriac, né le àParis16e et mort àParis4e le[1], est unécrivain etjournalistefrançais.
Fils aîné deFrançois Mauriac, Claude Mauriac naît le auno 89 de larue de la Pompe dans le16e arrondissement de Paris[2]. Il passe l’essentiel de sa scolarité dans sa ville natale où il se lie avecJean Davray,Henri Troyat,Michelle Maurois,Jean Bassan (« le petit groupe ») etClaude Guy. Il coule des jours heureux àVémars, dans la propriété de sa grand-mère maternelle, où il retrouve durant les week-ends et les petites vacances, ses cousinsBruno Gay-Lussac et son frère, le tant aimé Bertrand Gay-Lussac, dont la mort prématurée, en 1928, le marquera à jamais – et durant ses grandes vacances à Saint-Symphorien et àMalagar, propriétés du côté de sa grand-mère paternelle. Ses sœurs Claire etLuce naissent en 1917 et 1919 et son frèreJean en 1924.
Après le baccalauréat, il entreprend des études de droit qui le conduisent jusqu’au doctorat. Mais surtout, grâce aux relations de son père, il entre dans le milieu du« tout-Paris », à la fois mondain, politique, littéraire et artistique. Il connaîtJouhandeau,Gide,Cocteau, sur lesquels il écrira, car il s’oriente très tôt vers l’écriture.
Cette passion d’écrire se concrétise d’abord dans la tenue d’unJournal : commencé en 1925 (il a douze ans), interrompu puis repris en 1927, il deviendra quotidien de 1930 à 1940, puis se poursuivra de manière un peu plus intermittente toute sa vie. Il se lance aussi très tôt dans la rédaction journalistique ou littéraire : ébauche de romans, nouvelles, dont quelques-unes sont publiées dansMarianne ouLe Figaro, articles dansLa Flèche et essais sur des écrivains qu’il fréquente comme Jouhandeau (Introduction à une mystique de l’enfer, 1938) ou Cocteau (Cocteau ou la vérité du mensonge, 1945).
Pendant l’Occupation (1940-1944), Claude Mauriac reste à Paris et, pour gagner sa vie, travaille à laCorporation paysanne, tout en continuant ses relations mondaines et littéraires. À la Libération, en août 1944, introduit par son ami Claude Guy, il devient secrétaire particulier dugénéral de Gaulle, tâche qu’il poursuivra jusqu’en 1948 alors que le général est retiré àColombey-les-Deux-Églises. Il se situe politiquement comme« gaulliste de gauche », tout en essayant de garder son indépendance de pensée. C’est ainsi qu’il est amené à créer et diriger la revueLiberté de l’esprit, dans la mouvance gaulliste (1949-1953)[3].
Durant la même période, il inaugure une collaboration auFigaro avec une chronique régulière,« La Semaine d’un Parisien », signée Grippe-Soleil[4]. Puis auFigaro littéraire, il tient la chronique hebdomadaire de cinéma. Il publiera un choix de ses articles dans :L’Amour du cinéma (1954) etPetite littérature du cinéma (1957). Il continue à rédiger des essais sur des écrivains qu’il admire :André Malraux ou le mal du héros,André Breton…

Il épouse en 1951 Marie-Claude Mante (1932-2024)[5], petite-nièce deMarcel Proust et d'Edmond Rostand, et quitte l’appartement familial de l’avenue Théophile-Gautier pour s’installerquai de Béthune, dans l’île Saint-Louis. Ils auront trois enfants : Gérard, Nathalie et Gilles.
En 1957, Claude Mauriac se lance enfin dans l’écriture romanesque :Toutes les femmes sont fatales (1957),Le Dîner en ville (1959, qui reçoit lePrix Médicis),La Marquise sortit à cinq heures (1961) etL’Agrandissement (1963). Il regroupe ces romans sous le titre général :Le Dialogue intérieur. Les recherches formelles qu’il y mène le feront rattacher aunouveau roman, ce qui explique sa présence sur une célèbre photo de groupe prise devantles Éditions de Minuit, en 1959. C’est à cette époque qu’il invente le concept d’« alittérature » auquel il consacre deux ouvrages :L’Alittérature contemporaine (1958) etDe la littérature à l’alittérature (1969).
Mais il rêve d’une œuvre nouvelle, originale, construite à partir du matériau abondant de son Journal toujours en cours. Il s’y essaie d’abord par des ouvrages surGide (Conversations avec André Gide, 1951), sur Cocteau (Une amitié contrariée, 1970), et sur de Gaulle qui vient de mourir (Un autre de Gaulle. Journal 1944-1954, 1970). Ces deux derniers ouvrages portent en surtitre :Le Temps immobile.
Après la mort de son père, François Mauriac (), qui précède de peu celle du général de Gaulle, il s’attelle enfin, avec la résolution d’aboutir, à ce qui sera son grand œuvre :Le Temps immobile, montage quasi cinématographique de fragments datés de sonJournal. Il en publiera dix volumes, sous ce titre générique, de 1974 à 1988. L’ouvrage, s’il foisonne de personnages célèbres et s’il ouvre un jour sur les états d’âme de l’auteur, poursuit un dessein plus secret : faire entrevoir une certaine conception du temps qu’on pourrait dire« mystique » et qui apparaît le plus nettement dans un volume écrit en marge de la série, mais qui en est la clef, et dont le titre est significatif :L’Éternité parfois.
Ce travail minutieux et ambitieux de montage« romanesque » d’un nouveau genre n’empêche pas Claude Mauriac de poursuivre sa création littéraire dans d’autres domaines : pièces de théâtre, montées par Nicolas Bataille etLaurent Terzieff, et romans (dontZabé, Gallimard, 1984), qu’il regroupe sous le titre généralLes Infiltrations de l’invisible, ni de poursuivre ses activités journalistiques, ni de participer auMasque et la Plume, aux délibérations du jury duPrix Médicis ou à celui du Prix Louis-Delluc, dont il fait partie. Ni surtout de mener une action militante en faveur des prisonniers, des« mal logés » ou des immigrés, en compagnie de figures marquantes commeMichel Foucault,Gilles Deleuze ouXavier Emmanuelli[6]. On en trouve des échos dansLe Temps immobile, mais plus encore dans un ouvrage monté lui aussi à partir du Journal :Une certaine rage (1977).
La décision de cloreLe Temps immobile avec le dixième volume,L’Oncle Marcel (1988), laisse Claude Mauriac dans une situation intérieure difficile. S’y ajoutent d’autres facteurs de déstabilisation : la prise de conscience plus aiguë du vieillissement et des limites qu’il apporte, la mort de son grand amiMichel Foucault, l’insuccès de ses derniers romans… Il traverse des moments difficiles. Il se résout alors à une publication plus linéaire de son Journal, en des ouvrages moins volumineux : ce sera la série des quatreTemps accompli dont le dernier volume sortira quelques jours après sa mort.
Il meurt à son domicile du quai de Béthune dans le4e arrondissement de Paris à l’aube du. Il est inhumé aucimetière du Montparnasse (division 26).