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Claude Farrère

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Claude Farrère
Claude Farrère en 1923.
Fonctions
Fauteuil 28 de l'Académie française
-
Président
Association des écrivains combattants
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Sainte-Foy-lès-Lyon(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Frédéric Charles Pierre Édouard BargoneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Père
Pierre Bargone(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Henriette Roggers(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Grade militaire
Genre artistique
Distinctions
Œuvres principales
Vue de la sépulture.

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Claude Farrère,nom de plume deFrédéric Charles Pierre Édouard Bargone, né le àLyon (Rhône), mort le àParis (Seine), est un officier de marine et unécrivainfrançais.

Biographie

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Carrière militaire

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Claude Farrère effectue ses études secondaires aulycée Thiers, puis au lycée de Toulon[1]. Suivant les traces de son père, Pierre Bargone (1826-1892), lieutenant-colonel d’infanterie de marine[2], il se lance dans une carrière militaire et entre en1894 à l’École navale. En 1899, il sert en Extrême-Orient sur le cuirasséVauban, puis sur le croiseurDescartes et prend part à l'occupation duKouang-Tchéou-Wan au sud de la Chine[2]. Il est promuenseigne de vaisseau en 1899. Il sert en 1901 sur le cuirasséMassena dans l'escadre du Nord, puis l'année suivante sur la vieille frégate-cuirasséCouronne, en école de canonnage dont il sort breveté. En 1903, il sert sur le contre-torpilleurVautour à Constantinople, navire commandé par le commandant Viaud (aliasPierre Loti)[2].

Lieutenant de vaisseau en 1906, il sert sur le cuirasséBrennus (1907) puis sur l'avisoCassini (1908) où il prend part à des opérations sur les côtes marocaines[2]. En 1910, il est affecté au service Renseignement et travaux historiques (le futurService historique de la Marine) de l'état-major de la Marine[2]. Il est mis en disponibilité par le ministre de la Guerre, l'amiral Boué de Lapeyrère à la suite d'un article qu'il a écrit sur la crise de la marine nationale française[2].

Il est réintégré en septembre 1911 avec un embarquement sur le croiseur-cuirasséErnest Renan[2]. Il quitte la marine début août 1914 pour intégrer comme inspecteur d'armement laCompagnie générale maritime mais il est rappelé en août 1914 au début de la guerre et sert sur le croiseur-cuirasséAmiral Aube[2]. Il se fait détacher dans l'armée de terre en 1917 et commande une batterie d'assaut[2], et obtient laCroix de guerre le 23 octobre 1917 à labataille de la Malmaison. Il est nommécapitaine de corvette en août 1918.

Il démissionne de la Marine en octobre 1919 pour se consacrer entièrement à l’écriture.

Décorations

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Carrière littéraire

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Son talent lui vaut unprix Goncourt en1905 avecLes Civilisés. S’inspirant de son expérience et de ses voyages, il écrit principalement des romans à succès, mais aussi des récits de voyages, des ouvrages de marine et des essais sur l'actualité internationale. Il est l'ami dePierre Louÿs, dePierre Benoit (en compagnie duquel il eut un accident d'automobile sans gravité en date du 7 octobre 1929[4]) et deVictor Segalen et porta une grande estime àPierre Loti :

« J'eus l'honneur de sa suprême confidence. C'est moi qu'il fit à son lit de mort, et déjà mort plus qu'à moitié, jurer de continuer après lui de combattre pour la Turquie, cette Turquie musulmane injustement condamnée par une Chrétienté qui n'a plus de chrétien que le nom. »

— Cent dessins de Pierre Loti commentés par Claude Farrère[5]

Il précise aussi qu'il a servi quatorze ou quinze mois sous ses ordres,

« dans l'intimité d'un petit navire, quand il avait cinquante-trois ans et moi vingt-sept ; ma vie à moi semble avoir été calquée sur la sienne. J'ai été, comme Loti, un jeune officier pauvre et j'ai dû, comme lui, aider ma mère à vivre, parce que sa pension de veuve (1 667 francs par an !) lui avait à peine suffi pour qu'elle pût me pousser vers cette École navale, qui avait été mon rêve constant, avant même que j'eusse seulement vu l'eau salée. Et, par la suite, tout ce qui advint à Loti m'est advenu[6]. »

L'œuvre de Claude Farrère fut parfois rapprochée de celle de ce dernier. Ainsi, il s'intéresse particulièrement à laTurquie qu'il a visitée onze fois à partir de1902, et surtout au Japon auquel il voue une amitié qui ne s'est jamais démentie, illustrée par un de ses premiers livres,La Bataille qui se déroule au Japon, à Nagasaki, en 1905, à l'approche de labataille de Tsushima entre les flottes japonaise et russe. Farrère est invité par le gouvernement japonais en1938 en tant qu'écrivain « indépendant ». Au cours de ce séjour, il se rend enChine du Nord, enCorée et auMandchoukouo, et est décoré de l'insigne de deuxième classe de l'ordre du Trésor sacré[réf. nécessaire]. Il a également écrit un recueil denouvelles fantastiques,L'Autre côté, dont certaines ont été reprises dansFiction. En 1906, il publieL'Homme qui assassina (avec des illustrations de Ch. Atamian) : vingt ans avantAgatha Christie, Claude Farrère fait de l'assassin le narrateur d'un roman policier.

Le 22 décembre 1919 il épouse dans le16e arrondissement de Paris, Joséphine Victorine Roger[7] dite Henriette Roggers, artiste dramatique de trois ans son aînée[8] qui sera quelques années plus tard pensionnaire de laComédie-Française[8]. Le couple n'a pas d'enfants et après le décès de sa femme, le 22 janvier 1950[8], Farrère reste veuf.

Claude Farrère rendant visite àAtatürk àIzmit en 1922.

Il soutient l'Empire ottoman pendant lesguerres balkaniques[9], puis lemouvement kémaliste pendant laguerre d'indépendance turque[10].

Ses idées sur ce sujet sont résumées dans l'avant-propos d'un roman qu'il publie en décembre 1921 :

« J'ai deux raisons qui justifient ma sympathie : une raison d'intérêt et une raison de sentiment. La raison d'intérêt, je l'ai vingt fois exposée, dans trop d'articles et dans trop d'études dont j'ai, de 1903 à 1921, encombré les revues, les journaux, les magazines même. Je reviens encore là-dessus […] dans tout le Proche-Orient, les intérêts français sont liés, et mieux que liés : mêlés, enchevêtrés, confondus avec les intérêts turcs. Chaque pas perdu par la Turquie fut toujours un pas perdu par la France. »

Quant à la raison de sentiment,« Les Turcs […] ont de la conscience. Ils en ont même infiniment plus que les chrétiens d'Orient, que les orthodoxes levantins. »

Il se justifie en faisant valoir son expérience : « J'ai vécu en Orient deux ans et demi, de 1902 à 1904. J'y suis retourné de 1911 à 1913. […] Et tous mes camarades, tous les officiers français qui ont comme moi vécu en Turquie, si peu que c'ait été, partent comme je suis parti et reviennent comme je suis revenu[11]. »

Cependant, il regrette, à partir de 1925, la politique laïciste deMustafa Kemal Atatürk. Farrère revient sur cet engagement en rééditant, en 1930, sous forme de livre,Turquie ressuscitée, publié comme un très long article en décembre 1922, et qui est le récit de son voyage en Turquie peu avant l'offensive finale d'août-septembre 1922 contre les forces grecques.

Claude Farrère en costume de l'Académie française.

Le 6 mai 1932, Claude Farrère assiste au salon annuel des écrivains anciens combattants à l’hôtel Salomon de Rothschid,rue Berryer, à Paris, en tant que président de l’Association des écrivains combattants (fonction qu'il occupera de janvier 1930[12] à juin 1936). Lorsque le président de la République,Paul Doumer, venu inaugurer l'exposition, arrive à la table où sont exposés les ouvrages de Farrère, l’écrivain lui offre un exemplaire deLa Bataille et lui signe une dédicace. C’est alors que le RussePaul Gorgulov se détache de la foule et tire quatre coups à bout portant, puis un cinquième, sur Doumer, qui s’écroule. L'écrivain, qui a tenté de protéger le président, est blessé au bras[13].

En 1933, il s’engage au sein du Comité français pour la protection des intellectuels juifs persécutés ; il demande aussi à la France de faire bon accueil auxJuifs qui fuient l’Allemagne, à la fois au nom de la générosité et au nom de l’intérêt bien compris du pays : ce serait « une bonne affaire » d’accueillir ces Juifs, comme l’Allemagne avait accueilli des protestants français après la révocation de l’édit de Nantes[14].

Pendant l'entre-deux-guerres, il collabore auFlambeau, journal desCroix-de-feu; il adhère à cette association en novembre 1932[15]. Par la suite, il publie dansLe Petit Journal[16], organe duParti social français, qui a repris la succession politique des Croix-de-feu.

Il publie en 1934 uneHistoire de laMarine française dans laquelle il explique que l'existence d'une marine a toujours été, en France, l'apanage d'une élite éclairée, en général peu soutenue par l'opinion publique, et que les grandes défaites subies par la France (début de la guerre de Cent Ans, Louis XIV, Napoléon) étaient généralement dues à l'absence d'une marine.

Inscription sur la sépulture de Claude Farrère, au cimetière de Sainte-Foy-les-Lyon.

Claude Farrère est élu à l'Académie française le, le même jour qu'André Bellessort etJacques Bainville. Il bat de cinq voix son concurrent,Paul Claudel, pour succéder àLouis Barthou au28e fauteuil.

Après-guerre, il fait partie du comité d'honneur de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain[17],[18].

En 1948, avec l'aide d'un comité, il s'occupait de décerner le « Grand prix de la mer » à des écrivains débutants.

Il meurt à l'hôpital duVal-de-Grâce ; il repose au cimetière deSainte-Foy-lès-Lyon avec son épouse[19]. Son testament indiqua qu'il désignait comme légataire universel l'Association des écrivains combattants.

Œuvre

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Couverture deWilliam Adolphe Lambrecht pourLes petites alliées (1920).

Théâtre

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Préfaces

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  • Désordres à Pondichéry de George Delamare, Les éditions de France, 211 p., 1938, auteur de la Lettre-préface.

Postérité

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Son nom a été donné à une distinction littéraire délivrée par l’Association des écrivains combattants, leprix Claude-Farrère, créé en1959 pour« un roman d'imagination et n'ayant obtenu antérieurement aucun grand prix littéraire ».

Hommages

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Plaque sur l'immeuble où il est né à Lyon, au 31 rue Godefroy.

Plusieurs voies publiques ou établissements portent son nom dont  :

Références littéraires

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  • Dans la nouvelle deBoris Vian,Le Plombier, parue dans le recueilLes Fourmis, le narrateur admet désirer Jasmin sauf« les jours où elle se met à ressembler à Claude Farrère ».
  • DansUn Captif amoureux, un ancien officier de l'armée ottomane dit àJean Genet :« Vous venez d'un pays qui sera, après ma mort, encore dans mon cœur : celui de Claude Farrère et de Pierre Loti. »
  • DansLa Rate au court-bouillon deFrédéric Dard, un roman de Claude Farrère est utilisé comme ustensile de cuisine.
  • DansLe Pavillon des cancéreux d'Alexandre Soljenitsyne, le personnage de Kostoglotov découvre que Elizabeth Anatolievna lit des romans en français, et notamment Claude Farrère[24].
  • Auguste Gilbert de Voisins lui dédie son romanLe Bar de La Fourche.
  • DansLes Beaux Quartiers, deLouis Aragon, le docteur Lamberdesc« éleva un peu [Thérèse Respellière], lui apprit queMlle Dax, jeune fille n'était pas le fin du fin de la littérature, il lui fit lire ce qu'il fallait [...] » (I, VI).

Notes et références

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  1. AliÖzçelebi,Claude Farrère et la Turquie, Atatürk Üniversitesi Basımevi,(lire en ligne)
  2. abcdefgh etiClaude Farrère sur le siteecole.nav.traditions.free.fr.
  3. Dossier légion d'honneur[1] surculture.gouv.fr, base Leonore.
  4. Le Journal, numéro 13505 du 8 octobre 1928, « MM. Claude Farrère et Pierre Benoit sont blessés dans un accident d'auto », surGallica(consulté le)
  5. Arrault, 1948, p. 20.
  6. Cent dessins,op. cit., p. 68-69.
  7. Acte mariage, Archives Paris (p. 2/31).
  8. ab etcHenriette Roggers surdata.bnf.fr.
  9. Claude Farrère,« Tchadaldja »,L'Intransigeant, 21 janvier 1913 ;« Casse-cou ! »,L'Intransigeant, 6 avril 1913 ;« Il faut qu'Andrinople soit turque »,Gil Blas, 12 août 1913 ;Fin de Turquie, Paris, Dorbon-Ainé, 1913.
  10. Claude Farrère,« La Turquie et la paix »,L'Intransigeant, 24 février 1920 ;« Pétrole et Turquie »,Le Courrier de Monsieur Pic, 5 juillet 1920, pp. 89-90 ;« L'amitié turque. Un entretien avec M. Claude Farrère »,Le Figaro, 9 mars 1922 ; Claude Farrère,« Le grand inconnu »,Le Gaulois, 18 juillet 1922 ;« La France ne peut pas se battre contre les Turcs »,Le Matin, 19 septembre 1922 ;« Les impressions de Turquie de M. Claude Farrère »,Le Petit Parisien, 22 octobre 1922 ; préface à Léon Rouillon,Mon Beau Voyage. La Turquie et ses ennemis jugés par un soldat français, Paris, Les Gémeaux, 1923.
  11. Avant-propos àL'Extraordinaire Aventure d'Achmet Pacha Djemaleddine. Pirate, amiral, grand d'Espagne et marquis, Paris, Flammarion, 1921, pp. VIII-XVII.
  12. Comoedia, 20 janvier 1930.
  13. « La France en deuil. L'assassinat du président de la République »,Le Miroir du Monde,‎,p. 538-539.
  14. Ralph Schor,L’Antisémitisme en France pendant l’entre-deux-guerres, Bruxelles, Complexe, 2005,p. 247, 295 et 299-300 ;« L'antisémitisme allemand »,Paix et Droit. Organe de l'Alliance israélite universelle, mai 1933, pp. 8-9.
  15. Sean Kennedy,Reconciling France Against Democracy: The Croix de Feu and the Parti Social Français, 1927-1945, McGill-Queen's Press, 2014, p. 63, Philippe Rudaux,Les Croix de Feu et le P.S.F., France-Empire, 1967,L'Est républicain, 9 novembre 1933, « Claude Farrère chez les Croix de feu »..
  16. « Il y a un an »,Le Petit Journal, 14 juillet 1938, surRetronews.
  17. Jean Garrigues,Les Hommes providentiels : Histoire d'une fascination française, Paris, Seuil,(ISBN 978-2-02-104853-7,lire en ligne).
  18. Michel Leymarie,La Preuve par deux : Jérôme et Jean Tharaud, Paris, CNRS éditions,(lire en ligne).
  19. Tombe Claude Farrère surlandrucimetieres.fr.
  20. Réédition en 1928 sous le nom deThomas l'Agnelet, Gentilhomme de fortune.
  21. Réédition illustrée en 1956.
  22. Adaptation théâtrale deDancing mothers d'Edgar Selwyn etEdmund Goulding, comédie en 4 actes,théâtre Femina, 21 octobre1927.
  23. Adaptation théâtrale à l'occasion de l'exposition coloniale de 1931 de l'œuvre deJules Verne, en collaboration avecCharles Méré. Voir : Isabelle Scaviner, inRevue Jules Verne 33/34,Centre international Jules-Verne, 2011,p. 41-51.
  24. Chapitre 34 : « Un peu moins bien ».

Voir aussi

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Bibliographie

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  • P. Beillevaire, « AprèsLa Bataille : l'égarement japonophile de Claude Farrère » inFaits et imaginaires de la guerre russo-japonaise (1904-1905),p. 223-246, éditions Kailash, Paris, 2005, 590 p.(ISBN 2-84268-126-6)
  • Ali Özçelebi,Claude Farrère et la Turquie, Erzurum, Atatürk Üniversitesi basımevi, 1979
  • Alain Quella-Villéger,Le Cas Farrère. Du Goncourt à la disgrâce, Presses de la Renaissance, Paris, 1989
  • Alain Quella-Villéger, « Deux marins-écrivains face à la Marine française : Pierre Loti et Claude Farrère (1869-1919) »,Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 172, octobre 1993, pp. 153-160
  • Maxime Revon,J. N. Faure-Biguet,Georges Gabory,Henry Marx,Jules Bertaut, « Claude Farrère » inLa Nouvelle Revue critique, 1924
  • Henri Troyat etAlphonse Juin,Le Fauteuil de Claude Farrère : discours de réception de M. Henri Troyat à l'Académie française et réponse de M. le Maréchal Juin, Paris, Plon, 1960

Liens externes

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Louis Barthou
Claude Farrère
1935-1957
Henri Troyat
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de son élection(28 mars 1935)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
v ·m
Composition de l'Académie française au jour de sa mort(21 juin 1957)
Par numéro
de fauteuil
Par date
d'élection
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