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| Formation | Lycée Janson-de-Sailly(jusqu'en) École nationale supérieure des arts décoratifs Mill Hill School(en) |
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| Conjoint | Ghislaine Autant-Lara(d) |
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| Films notables | Claude Autant-Lara filmography(en) |
| Archives conservées par | Cinémathèque suisse (CH CS CSL 005)[1] |
Claude Autant-Lara, né Claude Autant le àLuzarches (Val-d'Oise) et mort le àAntibes (Alpes-Maritimes), est unréalisateurfrançais. Il a également étéscénariste,costumier,directeur artistique et parfoisacteur, ainsi quehomme politique.
Après des débuts difficiles, il s'affirme sous l'Occupation avec notammentDouce (1943). Après-guerre, il devient l'un des metteurs en scène les plus prestigieux du cinéma français en signant l'adaptation du roman deRaymond Radiguet,Le Diable au corps (1947), puisL'Auberge rouge (1951),Le Blé en herbe (1954, d'aprèsColette),Le Rouge et le Noir (1954, adaptation du roman deStendhal),En cas de malheur (1958, d'aprèsGeorges Simenon) et, surtout,La Traversée de Paris (1956, d'après la nouvelle deMarcel Aymé). À partir desannées 1960, son cinéma rencontre moins de succès.
Claude Autant-Lara apparaît longtemps comme un cinéaste de gauche,« compagnon de route » duParti communiste français. Il est de 1948 à 1954 le président duSyndicat des techniciens (syndicat dont la direction est majoritairement composée de techniciens membres ou proches du PCF), puis jusqu'en 1963 celui de la Fédération nationale du spectacleCGT, auquel ledit Syndicat est alors affilié. Dans lesannées 1980, cependant, il se rapproche duFront national ; en 1989, il est éludéputé européen sur la liste de ce parti. Deux mois plus tard, il démissionne de son mandat en raison de proposantisémites.
Fils de l'architecteÉdouard Autant et de la comédienneLouise Lara, sociétaire de laComédie-Française où elle avait été engagée après un premier prix de comédie au Concours du Conservatoire, Claude Autant-Lara suit sa scolarité aulycée Janson-de-Sailly et découvre rapidement lecinéma, une véritable révélation.
Renvoyé du lycée en 1915, il part enAngleterre dans un collège à la discipline sévère et revient pour s'inscrire à l’École des arts décoratifs où il se lie d'amitié avec le futur comédienJulien Carette ainsi qu'avecJean Dorville. Son diplôme en poche, il commence à travailler dans un atelier de sculpture puis il est engagé parMarcel L'Herbier comme décorateur d'abord pour une pièce de théâtre, puis en1920 comme assistant-réalisateur et décorateur pour le filmL'Homme du large d'aprèsHonoré de Balzac. En 1923, L'Herbier produit le premier court-métrage d'Autant-Lara,Fait divers, dans lequel ce dernier dirige sa mère. La collaboration entre les deux hommes durera jusqu'en 1926. Cette année-là, Autant-Lara dessine les décors deNana deJean Renoir d'aprèsÉmile Zola. Il devient ensuite assistant–réalisateur deRené Clair.
Grand admirateur deGeorges Méliès et fasciné par les nouvelles techniques, il tourne en 1929 son second filmConstruire un feu, d’aprèsJack London, en utilisant le procédé d'anamorphose de l'hypergonar[2], qui sera connu plus tard sous le nom deCinemaScope. C'est un échec. Déçu et criblé de dettes, il s'embarque pour lesÉtats-Unis, où il réalise les versions françaises de films américains, notamment deBuster Keaton et deDouglas Fairbanks Jr. Il fréquente alors des Européens exilés comme lui, parmi lesquelsFrançoise Rosay etLuis Buñuel. Mais l'ambiance de travail et le style de vie américain ne conviennent pas à Autant-Lara qui décide, deux ans plus tard, de revenir en France.
Claude Autant-Lara réalise en 1932 des courts métrages d’aprèsGeorges Courteline. En 1933, il signe son premier long-métrage,Ciboulette, adaptation excentrique de la célèbre opérette deReynaldo Hahn, mise en dialogue parJacques Prévert. Encore un échec. En 1936, il n'a pas plus de chance en tournant en AngleterreThe Mysterious Mr Davis. Le scénario écrit par Jacques Prévert est entièrement réécrit par la production britannique, le film ne sortira qu'en 1940 et Claude Autant-Lara ne sera jamais payé par le producteur. De retour en France, Autant-Lara co-réalise avecMaurice Lehmann plusieurs films, dontFric-Frac qui remporte un grand succès en 1939. En 1941, il parvient à s'affirmer comme réalisateur à part entière en tournantLe Mariage de Chiffon, avecOdette Joyeux dans le rôle principal. Le bon accueil du film l'encourage à poursuivre. Il dirige à nouveau la comédienne, en 1941, dansLettres d'amour, et l'année suivante, dansDouce, considéré comme le premier film où il donne libre cours à son humour noir.
À laLibération, le producteur de cinémaPierre Braunberger, qu'une vive inimitié opposait à Claude Autant-Lara, accuse le cinéaste d'avoir cherché à lui nuire sous l'Occupation allemande. Claude Autant-Lara est cependant blanchi en octobre 1944 par le Comité d'épuration[3]. Beaucoup plus tard, en 1990, Pierre Braunberger réitère ses accusations en affirmant que Claude Autant-Lara l'avaitdénoncé à laGestapo[4].

Après le succès populaire, en 1946, deSylvie et le Fantôme, toujours avec Odette Joyeux, il met en scène, en 1947,Micheline Presle etGérard Philipe dansLe Diable au corps, tiré du roman deRaymond Radiguet. Le film, qui retrace l’histoire passionnée de deux jeunes amants partagés entre leur fougue et leur peur de s’engager, provoque de vives réactions dans la presse et dans le public. Il permet à Autant-Lara de confirmer sa réputation de réalisateur aussi original qu'imprévisible. Anticonformiste et provocateur, il affirme :« Si un film n'a pas de venin, il ne vaut rien[réf. souhaitée] ». Le film est salué à sa sortie par le critiqueAndré Bazin mais, quelques années plus tard, il devient l'une des cibles deFrançois Truffaut dans son pamphlet contre le cinéma français dit « de qualité » intitulé « Une certaine tendance du cinéma français »[5],[6].
En 1949, il adapte à l’écran la pièce deFeydeau,Occupe-toi d'Amélie, qu'il considérera comme son film préféré. Il enchaîne ensuite avec des comédies sombres aux aventures douces-amères, notammentL’Auberge rouge (1951) (Fernandel y joue un rôle qui l'éloigne des comédies faciles dont il avait l'habitude). Il poursuit avec une belle adaptation duBlé en herbe (1954), d'après leroman du même titre deColette. Son adaptation duroman deStendhal,Le Rouge et le Noir, en 1954, lui vaut de violentes critiques de la part des futurs cinéastes de laNouvelle Vague, qui lui reprochent d'incarner un cinéma dépassé. Dans un article publié dans lesCahiers du cinéma, le jeune critiqueFrançois Truffaut s'en prend à ce symbole d'« une certaine tendance du cinéma français », dont les conceptions artistiques relèvent selon lui d'un autre âge. En réaction, Autant-Lara critiquera invariablement l'ensemble du mouvement de la Nouvelle Vague.
Autan-Lara tourne aussi deux adaptations d'œuvres deMarcel Aymé : en 1956,La Traversée de Paris (avecJean Gabin,Bourvil etLouis de Funès), d'après lanouvelleTraversée de Paris, tirée du recueilLe Vin de Paris, et en 1959,La Jument Verte (avecBourvil), d'après leroman du mème titre. Entre ces deux films, en 1958, il réaliseEn cas de malheur (avecJean Gabin etBrigitte Bardot), d’après leroman du même titre deSimenon. Ces années-là l'ont vu militer contre lesaccords Blum-Byrnes et à la fédération du spectacle CGT, dont il deviendra président.
Il signe encore une quinzaine de films, dont en 1965, leJournal d'une femme en blanc avecMarie-José Nat, qui remporte un succès commercial. La suite de ce dernier film,Nouveau journal d'une femme en blanc, est cependant un échec, notamment du au refus de Marie-José Nat de reprendre son rôle. Claude Autant-Lara tente ensuite en vain de faire produire une adaptation deLa Chartreuse de Parme pour la télévision. Après un dernier film,Gloria, sorti en 1977, il cesse ses activités de réalisateur.
Il publie alors plusieurs livres de souvenirs, des recueils de discours et des pamphlets commeTélé-Mafia,Les Fourgons du malheur ouLe Coq et le Rat. Ses mémoires, intitulésLa Rage dans le cœur, publiés en 1984, témoignent de son amertume.
Entre 1981 et 2000, constatant qu'elles n'intéressaient pas la France, il dépose ses archives à laCinémathèque suisse[7].
| Claude Autant-Lara | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Député européen | |
| – (2 mois et 6 jours) | |
| Élection | 15 juin 1989 |
| Législature | 3e |
| Groupe politique | GTDE |
| Successeur | Jean-Claude Martinez |
| Biographie | |
| Parti politique | Front national |
| modifier | |
Le service psychologique de l'Armée fait interdire la réalisation du film intitulé initialementL'Objecteur, puisTu ne tueras point[8]. La production et la réalisation auront finalement lieu enYougoslavie. Le film est interdit en France, engagée dans laguerre d'Algérie, en Allemagne et en Italie. Dans ce dernier pays, le ministre des Spectacles juge le sujet« inopportun, subversif[9]. » La chanson du film,L'Amour et la Guerre, écrite parBernard Dimey et mise en musique et chantée parCharles Aznavour, est interdite sur les ondes nationales dès 1960[10],[11]. La sortie du film est autorisée en France en 1963. En 1963, Claude Autant-Lara et les scénaristes du film,Jean Aurenche etPierre Bost, signent avec des dizaines de personnalités de premier plan un appel du Comité de secours aux objecteurs de conscience pour réclamer un statut pour les objecteurs.
Le, il déjeune avecJean-Marie Le Pen et annonce qu'il se présente avec leFront national auxélections européennes[12].
Le, il revient sur le devant de la scène médiatique, de manière controversée, en étant élu auParlement européen sur la liste duFront national, lui qui avait été pourtant président duSyndicat des techniciens de la production cinématographique CGT de 1948 à 1954, puis président de laFédération nationale du spectacle CGT de 1954 à 1963 (syndicat et fédération comprenant nombre de membres du parti communiste) et avait défendu sincèrement les conditions d'emploi et de travail des artistes, des ouvriers et des techniciens de la production cinématographique, et l'institution d'une régulation économique qu'a constituée le Fonds de soutien du CNC. Doyen d'âge de la nouvelle assemblée, il préside, en application du Règlement de celle-ci, la session inaugurale, en juillet 1989. Il prononce un discours où il exprime notamment ses« inquiétudes face à la menaceculturelle américaine ». La quasi-totalité des députés sortent de l'hémicycle afin de ne pas assister au discours d'un élu du Front national.
À la suite de cette polémique, à l'initiative de son directeur,Georges-Marc Benamou, lors d'une interview téléphonique[13], il tient des propos reproduits par le mensuelGlobe en septembre 1989, affirmant au sujet deSimone Veil :« Que vous le vouliez ou non, elle fait partie d'une ethnie politique qui essaie de s'implanter et de dominer… Oh elle joue de la mandoline avec ça [les camps de concentration]. Mais elle en est revenue, hein ? Et elle se porte bien… Bon alors quand on me parle de génocide, je dis, en tout cas, ils ont raté la mère Veil ! » (kakemphaton avec : la merveille). Dans le même entretien, le cinéaste vilipende également la« juiverie cinématographique internationale »[14]. Il répond, lorsqu'on lui demande s'il est révisionniste :« Oui, évidemment. Quand on regarde les choses d'un peu près, on voit bien qu'on est bourré d'histoires, de mensonges...Auschwitz... Le génocide, on n'en sait trop rien. Le prétendu génocide... Personne ne parle du génocide des Indiens par les Américains. N'est pas génocide qui veut ! »[15].
En raison de la polémique provoquée par ses propos, Claude Autant-Lara démissionne de son siège de député européen ; il est remplacé parJean-Claude Martinez. Legarde des Sceaux d'alors,Pierre Arpaillange, fait engager des poursuites pour« injures raciales, diffamation raciale et incitation à la haine raciale ». Claude Autant-Lara sera relaxé, les propos ayant été tenus dans le cadre d'une conversation téléphonique. En outre, les membres de l'Académie des beaux-arts, dont il était vice-président pour l'année, lui demandent de ne plus siéger parmi eux. Il sera remplacé, à sa mort, par le cinéasteFrancis Girod, lequel prononcera, le, son éloge sous la Coupole.

Après ces polémiques, Claude Autant-Lara participe à une série d'entretiens avec le SuisseFreddy Buache, directeur de laCinémathèque suisse, dans lesquels il révèle nombre d'anecdotes qui avaient jalonné la réalisation de ses films.
Claude Autant-Lara a été marié à Ghislaine Auboin (1912-1967), monteuse, productrice, scénariste et scripte. Elle fut également dialoguiste surLe Bon Dieu sans confession et assistante-réalisatrice d'une vingtaine de ses films[16].
Il est inhumé aucimetière de Montmartre (division 26)[17].
Membres de la section de création artistique dans lecinéma et l’audiovisuel de l'Académie des beaux-arts | |
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