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Claude-Victor Perrin,duc de Bellune (1808), né le àLamarche et mort le àParis, est ungénéral français de la Révolution et unmaréchal d'Empire.Tambour dans l'artillerie en 1781, puis grenadier dans laGarde nationale, l'ascension de Victor sous la Révolution est rapide : il estgénéral de brigade à l'âge de 29 ans et fait avec brio la campagne d'Italie, ce qui lui vaut d'être remarqué parBonaparte. Il gagne ensuite son grade degénéral de division et obtient le commandement en chef de l'armée deBatavie sous leConsulat. Il est également ambassadeur auDanemark de 1804 à 1806.
Rappelé à l'armée, son intervention décisive à labataille de Friedland, le 14 juin 1807, détermine l'Empereur à élever Victor à la dignité demaréchal d'Empire. Ce dernier est envoyé peu après enEspagne à la tête d'un corps d'armée, y alternant les succès —Espinosa,Uclès,Medellín — et les revers —Talavera,Chiclana etCadix. Napoléon le rappelle à ses côtés en 1812 pour lui confier le9e corps d'armée en vue de lacampagne de Russie. En dépit de quelques échecs face aux forces russes, Victor s'illustre lors dupassage de la Bérézina en résistant pied à pied aux attaques russes pour protéger la retraite de l'armée. Après avoir servi pendant les campagnes d'Allemagne en 1813 puis deFrance en 1814, il est grièvement blessé à labataille de Craonne et n'exerce plus aucun rôle jusqu'à la fin des hostilités.
À laPremière Restauration, Victor se rallie àLouis XVIII et le suit àGand pendant lesCent-Jours. En récompense de sa fidélité, il est couvert d'honneurs et de décorations, et en 1821, fait son entrée au gouvernement en qualité deministre de la Guerre. Il continue à servir sousCharles X mais refuse de prêter serment àLouis-Philippe en 1830. Il vit alors dans la retraite. Napoléon a émis ce jugement à son propos :« Victor est meilleur qu’on le suppose. Au passage de la Bérézina, il avait tiré très bon parti de son corps ».
Victor est issu d'une famille bourgeoise native duplateau de Langres. Il est le fils de Charles Perrin, tenant d'une charge de fermier des domaines du roi (fils de Charles Perrin, huissier royal au bailliage de Lamarche, et de Gabrielle Guérin) et de Marie-Anne Floriot, fille d'un fermier des domaines du roi. Le 16 octobre 1781, il entre, à dix-sept ans, commetambour dans lerégiment de Grenoble artillerie (plus tard4e régiment d'artillerie) àGrenoble. Rachetant son congé absolu le1er mars 1791, moyennant la somme fixée par les ordonnances, il quitte l'armée, se fixe àValence où il se marie et devient employé à la municipalité de Valence où travaille son beau-père.

Il fait partie de laGarde nationale de cette ville comme grenadier et le 21 février 1792, il est nommé adjudant du3e bataillon de volontaires de la Drôme. Il y sert jusqu'au 4 août, quand il est promu au grade d'adjudant-major capitaine dans le5e bataillon de volontaires des Bouches-du-Rhône. La déclaration de la patrie en danger le conduit aux frontières. Il s'élève en peu de temps au grade de chef de bataillon au même corps le 15 septembre. Il rejoint l'armée d'Italie pour les campagnes de 1792 et 1793. Victor fait ses premières armes sous les ordres du générald'Anselme, dans lecomté de Nice et au combat deCoaraze, culbutant avec son seul bataillon un corps de 3 000 Piémontais.
Après ces deux campagnes, Victor est envoyé ausiège de Toulon. À son arrivée, on lui donne le commandement d'un bataillon de chasseurs à la tête duquel il rend d'importants services au sein de la divisionLapoype. Il rencontreNapoléon Bonaparte. Le 2 octobre, il est nommé provisoirement au grade d'adjudant-général. Le1er décembre il se distingue lors de la prise du fort duMont Faron. Sa conduite dans cette journée est appréciée par les représentants du peupleSalicetti etGasparin, qui le nomment adjudant-général chef de brigade sur le champ de bataille. Il est immédiatement chargé du commandement des troupes formant l'aile droite de l'armée de siège. Quelques jours plus tard, le 17 décembre, il est grièvement blessé au ventre en s'emparant de la redoute britanniquel'Éguillette, dite le « Petit Gibraltar ». Il est promugénéral de brigade à titre provisoire le 20 décembre 1793, avec Bonaparte,Brûlé, sur demande des représentants Salicetti,Barras,Fréron etRicord.
À peine guéri de ses blessures, il est employé à l'armée des Pyrénées orientales, où il fait les campagnes de l'an II etIII. Sous les ordres dePérignon, il s'illustre à laBataille de la Sierra Negra : chargé d'une fausse attaque surEspolla, par lecol de Banyuls, le 27 brumaire an III, il la dirige avec une grande habileté et concourt à la prise des retranchements de cette place et de ceux deSaint-Clément. Il assiste aux sièges et aux diverses attaques dufort Saint-Elme et deCollioure. Il est ensuite chargé de surveiller les travaux de réparation de ces places, de l'établissement des batteries côtières et de la garde des frontières d'Espolla et deRoses. Il commande une brigade au siège de cette dernière ville, et se trouve à sa capitulation le 2 janvier 1795.
Confirmé dans son grade degénéral de brigade, par arrêté du gouvernement du 13 juin de la même année, il passe à l'armée d'Italie en l'an IV. Le 2 octobre 1795, l'avant-garde piémontaise a pris position sur un mamelon, en face deBorghetto, et a commencé à s'y retrancher pour y élever des batteries de gros calibre. Le général Masséna ordonne au général Victor, commandant la1re subdivision de droite, de détruire ces ouvrages. Dans la nuit du 2 au 3, Victor fait entourer le mamelon par deux colonnes, tandis que 100 grenadiers et 200 chasseurs, placés en observation, devaient empêcher les secours d'arriver. Le mamelon est enlevé, les soldats français sautent dans les retranchements et tuent tout ce qui s'y trouve. Quelques hommes seulement se sauvent à la faveur de la nuit. Les retranchements sont abattus, et quelques prisonniers sont ramenés.
Les 22, 23 et 24 novembre 1795, il contribue à la défaite des Autrichiens et des Piémontais àLoano et sur leTanaro, le 14 avril 1796, à celle du généralProvera, au château deCosseria, et le 15 avril, à la déroute du généralVukasović àDego.

Le 6 août 1796, aucombat de Peschiera, le général Victor, à la tête de la18e demi-brigade, culbute les Austro-Piémontais, leur enlève 12 pièces de canon. Le 4 septembre 1796, au combat dePonte San Marco, avec la même demi-brigade, il perce la ligne ennemie par le grand chemin ; la résistance est longue et opiniâtre ; pendant ce temps, le généralVaubois attaque le camp deMori ; après deux heures d'un combat acharné, le général Victor peut entrer, au pas de charge, dans la grande rue deRoveredo, et les Autrichiens évacuent la place, en laissant une grande quantité de morts et de prisonniers.
Le 11 septembre, il est envoyé avec sa brigade, pour compléter sur la rive droite de l'Adige l'investissement dePorto-Legnago, que le général Augereau cerne déjà sur la rive gauche et qui capitule le 13 septembre. À l'affaire qui eut lieu le 15 septembre, le général Victor culbute les troupes qui couvrentSaint-Georges et entre dans ce faubourg pêle-mêle avec elles. Un bataillon de la18e y est chargé par deux escadrons de cavalerie autrichienne ; non seulement les soldats français soutiennent avec beaucoup de résolution cette charge impétueuse, mais ils poussent à leur tour les cavaliers avec tant de vigueur que tous ceux qui ne sont pas tués ou blessés mettent bas les armes et se rendent prisonniers. À l'affaire deCerea, l'armée française est vigoureusement pressée par le généralWurmser ; Victor, avec un bataillon de grenadiers, rétablit le combat, dégage l'armée, repousse les Autrichiens, fait un grand nombre de prisonniers et reprend les canons qui ont été enlevés aux Français. Le 15 février 1797, il partage la gloire de l'armée et le succès qu'elle obtient à labataille de Saint-Georges, où il est blessé, et il contribue puissamment, à la tête des18e et57e demi-brigades, au gain de celle dela Favorite, où il fait mettre bas les armes à la divisionProvera, forte de 7 000 hommes.
Le général en chefNapoléon Bonaparte, qui apprécie son audace, le nomme provisoirementgénéral de division sur le champ de bataille, et en rend compte auDirectoire qui confirme cette nomination par son arrêté du 18 janvier 1797. Le général Victor marche ensuite surBologne avec un corps de troupes suivi d’une réserve de grenadiers sous les ordres du généralLannes. Il s'empare d'Imola et se porte ensuite sur leSenio où se sont retranchés 3 à 4 000 hommes des troupes du pape. LesPontificaux sont culbutés et mis en déroute au premier choc et perdent 4 à 500 hommes, huit drapeaux, 14 pièces de canon et plusieurs caissons de munitions. Ils se réfugient dansFaënza, mais ouvrent les portes aux Français dès qu'ils se présentent. Le général Victor continue sans obstacles sa marche surAncône. Il parait devant la place et s'en empare sans coup férir, le 9 février 1797, y prenant 120 bouches à feu et plus de 4 000 fusils. Lors de l'insurrection desÉtats de Venise, il rejoint legénéral Kilmaine qui est àVérone. Il se porte ensuite surVicence, et le 28 avril, ses troupes campent devantTrévise etPadoue. Lorsque l'armée se trouve réunie dans les provinces de terre ferme, Victor rétrograde sur l'Adige et prend position le long de la rivière.
Pendant que ces événements se passent à l'extérieur, lecoup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) permet au Directoire de mettre à l'écart les royalistes duclub de Clichy. Des adresses de félicitations arrivent de toutes parts au gouvernement. Après letraité de Campo-Formio, le 17 octobre 1797, le général Victor rentre en France. Il est employé à l'armée d'Angleterre le 12 janvier 1798, passe au commandement de la2e division militaire (Nantes) le 17 mars, en remplacement dugénéral Grouchy, et retourne à l'armée d'Italie le 3 mai 1798.
Il est renvoyé enItalie, où il prend part à la reconquête duPiémont, se trouve avec sa division aux batailles deSainte-Lucie le 26 mars 1799, deVillafranca le 5 avril, jour de labataille de Magnano), d'Alexandrie le 12 mai. Il est blessé à labataille de la Trebbia, les 17 et 19 juin 1799. Le lendemain, 20 juin, la division Victor défend, avec une grande énergie, le poste de Sainte-Marguerite qui est attaqué par les Autrichiens, et il les contraint à se retirer après avec des pertes considérables. Le 4 novembre suivant, àFossano, il doit se retirer du champ de bataille sur ordre du général en chefChampionnet, qui a remplacéJoubert mort àNovi. Il évacue égalementValdigi, où il se maintenait avec succès, que sur l'invitation réitérée qui lui est faite par le même général.


Il s'illustre lors de la deuxième campagne de Bonaparte en Italie. Appelé le 17 mars 1800, au commandement d'une division de l’armée de réserve, il contribue aux succès remportés sur leTessin et sur lePô pendant les mois de mai et juin. Le 9 juin, il détermine le succès de labataille de Montebello. Le 14 juin, àMarengo, placé en première ligne, il soutient pendant quatre heures les efforts de l'armée autrichienne, et contribue à la prise du village de Marengo. Il reçoit un sabre d'honneur le 6 juillet suivant.
Le 25 juillet 1800, il est nommélieutenant général en chef de l'armée de Batavie, et exerce ces fonctions jusqu'au 9 août 1802. Il est nommé pour préparer une expédition enLouisiane, avec titre de capitaine général, mais ne part pas du fait de la perte deSaint-Domingue, des menaces de reprise des hostilités des Britanniques et de l'immobilisation de son escadre, prise dans les glaces àBerg-op-Zoom (Pays-Bas). Il conserve ce titre jusqu'au 6 juin 1803, lorsqu'il est rappelé au commandement en chef de l'armée de Batavie.
Compris comme légionnaire de droit dans la5e cohorte, il est mis en disponibilité le 23 avril 1804. Il est créé grand officier de laLégion d'honneur le 14 juin 1804, puis est nommé président du collège électoral du département deMaine-et-Loire. Envoyé comme ministre plénipotentiaire auprès du roi deDanemark le 19 février 1805, il reçoit la décoration de grand cordon de la Légion d'honneur le 6 mars de la même année.
Il est chargé d'observer les mouvements de troupes et de vaisseaux en mer Baltique. En 1806, lors de la rupture avec laPrusse, il quitteCopenhague vers la fin de septembre pour rejoindre laGrande Armée. Il est nommé chef de l'état-major général du5e corps commandé par le maréchalLannes. Le 10 octobre, il participe à labataille de Saalfeld, puis le 14 octobre, à labataille d'Iéna. Il est blessé par unbiscaïen. Le 25 octobre, Victor reçoit, comme fondé de pouvoirs du maréchal Lannes, la capitulation de la forteresse deSpandau lors de la poursuite de l'armée prussienne. Le 26 décembre, il est àPultusk. Puis, le 4 janvier 1807, il reçoit le commandement de la division polonaise deDombrowski, ainsi que le commandement duXe corps, nouvellement formé. Il se met aussitôt en marche pour aller faire le siège deColberg et deDantzig. Le 20 janvier 1807 alors qu'il se rend en voiture àStettin, en compagnie de son aide-de-camp et d'un domestique, il est enlevé par un parti de 25 chasseurs prussiens commandés parSchill qui bat le pays. Échangé presque aussitôt contreBlücher le 8 mars 1807, par les soins de l'EmpereurNapoléon, il est chargé le 23 mai du siège deGraudenz.
Le 6 juin, Victor remplaceBernadotte, blessé dans une escarmouche, à la tête duIer corps d'armée. 8 jours plus tard le 14 juin 1807, il est àFriedland, où il dirige victorieusement la charge contre le centre russe. Il est faitmaréchal d'Empire le 13 juillet 1807. Gouverneur de laPrusse et deBerlin le 9 août 1807 après lapaix de Tilsitt, il devientduc de Bellune en septembre 1808, avant de partir pour l'Espagne. Pour le remercier de sa gestion honnête, les Berlinois lui offrent 2 millions or qu'il refuse, n'acceptant que 4 chevaux poméraniens pour ses attelages. Ce fait, gravé dans le marbre àLamarche, permet de sauver 5 otages de Lamarche en1870.
Appelé au mois d'août suivant au commandement en chef du1er corps destiné à opérer en Espagne, il se dirige aussitôt surBayonne. Il entre par brigades sur le territoire espagnol les 22, 23, 25, 27 et 29 du même mois. Son armée se trouve entièrement réunie àVittoria et ses environs dans les cinq premiers jours de novembre. Il est vainqueur deJoaquin Blake àEspinosa les 10 et 11 novembre 1808. Cependant, il manœuvre mal àSomosierra, le 30 novembre, et il faut la charge deschevau-légers polonais de la Garde pour débloquer la situation. Le 2 décembre de la même année, le duc de Bellune concourt à la prise deMadrid et il se dirige surTolède. LorsqueNapoléon repart, il reste avecJoseph Bonaparte. Il est vainqueur àUclès le 13 janvier 1809. Napoléon décide de l'entrée des troupes françaises enPortugal. Le1er corps est envoyé sur les frontières de l'Estrémadure. Le 15 mars, il passe leTage àTalavera de la Reina et àEl Puente del Arzobispo. Le 16, il marche sur l'armée du généralCuesta et la rencontre, le 17, retranchée sur laYbor. Le 18, la divisionLeval suit les Espagnols surValdecañas de Tajo et les force encore. Il est vainqueur àMedellín le 29 mars, où il bat le général Cuesta qui était parvenu à rallier son armée. Les Espagnols laissent près de 10 000 hommes sur le champ de bataille et perdent neuf drapeaux, 19 canons et 7 000 prisonniers. Il remporte également labataille d'Alcabon le 26 juillet.

Malgré ses succès décisifs, le maréchal Victor ne peut prendre part à l'invasion du Portugal. L'arrivée de nombreuses troupes anglo-portugaises rend sa présence indispensable sur la ligne de laGuadiana auTage. Il est repoussé àTalavera, le 27 et 28 juillet. L'Empereur, reconnaissant des services rendus par le duc de Bellune, déjà richement doté par lui, ne l'oublie pas dans la distribution qu'il fait à ses généraux, en juillet 1809, des domaines duHanovre, et lui fait don des terres deHarpstedt et d'Heiligenrode, d'un revenu de 23 045 francs 87 centimes de rentes. Après lavictoire d'Ocaña, remportée par les Français le 18 novembre, le maréchal pénètre enAndalousie et traverse sans obstacles laSierra depuisAlmaden. Après avoir envoyé quelques reconnaissances surSanta Eufemia etBelalcazar, il marche sans artillerie et sans bagages surAndigar, où il rejoint les autres corps. Poursuivant son mouvement en avant, il entre le 23 dansCordoue où il s'arrête quelques jours. De là, il se porte surSéville, arrive en vue de ses murailles vers la fin de janvier1810, y entre le1er février et prend aussitôt la route de l'île de León dont il atteint les environs et forme le blocus le 5 du même mois.
Il commence ensuite le siège deCadix, et pendant trente mois il fait échouer toutes les tentatives de l'ennemi mais ne peut, faute de moyens, occuper la ville. En 1811, un contingent de troupes anglo-espagnoles, fort d'environ 20 000 hommes et 24 pièces de canon, s'avance surChiclana. Avisé de ce mouvement, le maréchal Victor se porte vers l'ennemi avec environ 6 000 hommes. Le 5 mars, les Anglo-Espagnols se présentent sur la route de Chiclana. Dissimulant son infériorité numérique, Victor culbute l'avant-garde ennemie et l'accule à la mer. Un combat acharné s'engage sur le coteau de laCabeza del Puerco, autrement dit de la Barrosa. L'ennemi perd 1 500 hommes et est obligé de rentrer àSanti-Pietri, laissant entre les mains des Français trois drapeaux et quatre canons. Le duc de Bellune ne voit pas la fin du siège de Cadix, puisqu'il est appelé à faire partie de laGrande Armée le 3 avril 1812, pour prendre le commandement du9e corps de réserve, chargé de garder la voie Smolensk-Vilna.

Au mois d'août suivant, le9e corps fort de 30 000 hommes, et destiné à former la réserve, part deTilsitt pour se rendre àVilnius, lors de lacampagne de Russie. Victor est à sa tête, à l'arrière garde. Lors de la retraite deMoscou, il enlève, le 14 novembre, la position deSmoliani et s'y maintient malgré les efforts d'un corps de 45 000 Russes. Le 25, à labataille de la Bérézina, il reçoit l'ordre de suivre le mouvement duduc de Reggio sur le pont de Studianka, de couvrir la retraite en formant l'arrière-garde et de contenir l'armée russe de laDwina qui le suit. Il s'illustre en assurant le passage de la Bérézina, en gardant l'accès Est aux deux ponts et le sauvetage de ce qui reste de la Grande Armée, en retenant avec quelques milliers d'hommes les armées russes, à un contre cinq.
Repassant leNiémen avec les rescapés de son corps, le duc de Bellune est nommé commandant en chef du2e corps de l'armée d'Allemagne le 12 mars 1813. Lors de lacampagne d'Allemagne, il est chargé de défendre la ligne de l'Elbe. Le 27 août, il est àDresde, mettant en déroute l'aile gauche des Alliés et permettant àMurat de faire de nombreux prisonniers autrichiens. À Wachau, le 16 octobre, il commande au centre et au sud du front français, poste qu'il occupe également, le 18 octobre, àProbstheida, durant labataille de Leipzig. Le 30 octobre, enfin, il est àHanau, où l'armée française se défait de son ancien allié, le Bavaroisde Wrede.

Après cette campagne, il prend le commandement du2e corps destiné à protéger les frontières de l'Est contre l'invasion étrangère. Le territoire français est de nouveau envahi. D'abord chargé de défendre leHaut-Rhin àStrasbourg, Victor doit se replier parSaint-Dié,Baccarat,Lunéville,Nancy etToul le 17 janvier 1814, surSaint-Dizier le 25. Trop faible pour s'opposer efficacement aux masses qui se présentent, il se replie successivement sur laMoselle, sur laMeuse, sur l'Ornain et sur laMarne. Il est de toutes les batailles de lacampagne de France, et participe au succès de la journée deBrienne, le 29 janvier 1814. Il prend le commandement du centre de l'armée, le1er février suivant, à labataille de La Rothière, où 36 000 Français luttent désespérément contre 106 000 hommes de l'armée de Silésie. Le 17 février, àMormant, il met en déroute le corps du comtePiotr Petrovitch Pahlen, et bat le général bavaroisLamotte près deValjouan. Il fait dans cette journée 3 000 prisonniers et enlève 16 pièces d'artillerie.
Il se voit cependant reprocher par l'Empereur son arrivée tardive àMontereau le 18 février 1814, et est remplacé par le généralGérard[1],[2]. Pardonné par l'Empereur, il est mis à la tête de deux divisions de laJeune Garde le même jour. Le 7 mars, à labataille de Craonne, il est atteint d'un coup de feu qui le met hors de combat pendant trois mois, sur des béquilles.
Après l'abdication de l'Empereur, le duc de Bellune est nomméchevalier de Saint-Louis le 2 juin 1814, etLouis XVIII lui confie le gouvernement de la2e division militaire le 6 décembre de la même année. Comme la plupart des autres maréchaux, il fait donc allégeance au roi Louis XVIII auquel il reste fidèle pendant lesCent-Jours, le rejoignant àGand.
Lors de la rentrée en France de l'Empereur, le maréchal se rend dans son gouvernement, et le 10 mars 1815, il est àSedan, restant fidèle aux Bourbons. Le maréchal part ensuite pourChâlons-sur-Marne, où il arrive le 16. De là il se dirige sur Paris où il passe les journées des 17 et 18. Quittant Paris le 19, le maréchal arrive le 20 à Châlons, où il trouve toutes ses troupes rassemblées. Le bruit de l'arrivée de l'Empereur à Paris l'engage à porter une partie de son corps d'armée sur la rive droite de la Marne, dans les diverses directions de Paris. Mais les troupes, informées de la marche triomphale de l'Empereur, prennent tour à tour les couleurs nationales avec le généralRigau et manifestent leur peu de sympathie pour le gouvernement desBourbons. Le duc de Bellune, voyant son autorité discutée, craignant d'être arrêté, prend la fuite et rejoint le roi.

Le 8 juillet 1815, Victor revient à Paris, avec Louis XVIII. Le 8 septembre, il est nommé major-général de laGarde royale (commandement en alternance avec Macdonald, Oudinot et Marmont), puis le 17 août,pair de France. Il vote la mort deNey au procès de son ancien compagnon d'armes : il dira regretter ce vote, et pendant 26 ans, fait de chaque 7 décembre un jour de pénitence[3]. Il est également nommé le 12 octobre 1815, président de la commission chargée d'examiner les services des officiers ayant serviNapoléon durant lesCent-Jours. Le 10 janvier 1816, le duc de Bellune est pourvu du gouvernement de la16e division militaire, commandeur de l'ordre de Saint-Louis, et grand-croix après le mariage duduc de Berry, dont il signe le contrat, puis enfin chevalier commandeur de l'ordre du Saint-Esprit.
Ministre de la Guerre du 14 décembre 1821 au 19 octobre 1823, il prépare l'expédition d'Espagne de 1823. Il est nommé major-général de l'armée d'Espagne le 17 mars. Cependant, leduc d'Angoulême ne l'agréant pas, il reprend son portefeuille et entre dans le conseil privé. Commandant en chef du camp de Reims au sacre deCharles X, membre du conseil supérieur de la guerre en 1828, il ne prête pas serment en 1830 au nouveau gouvernement et est exclu de la Chambre des pairs. Légitimiste jusqu'en 1830, il s'oppose àLouis-Philippe, mais, miné par ses blessures, il meurt en 1841, trois mois après le retour des cendres de l'Empereur. Il est inhumé aucimetière du Père-Lachaise (17e division)[4]. Son nom figure sur l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris et un desboulevards des Maréchaux de Paris porte son nom (leboulevard Victor).
Des papiers personnels du maréchal Claude-Victor Perrin sont conservés auxArchives nationales sous la cote 217AP[5].
Brave et intrépide, il n'était pas un grand stratège et devait beaucoup de sa carrière à l'amitié que lui portaitNapoléon depuis lesiège de Toulon. Il ne se priva pourtant pas d'adresser ses opinions critiques à l'Empereur[3].
Il épousa à Valence en 1791 Jeanne-Joséphine Muguet, avec laquelle il eut :
Il se remaria en 1803 avec Julie Vosch van Avesaet, de qui il eut :
Une rue d’Épinal porte son nom[6].
Egalement une rue de Nancy porte son nom : rue du Maréchal Victor duc de Bellune.
Un boulevard de Paris15e arrondissement également, leboulevard Victor.
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