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Exsudat cireux frais de l'abeille domestique, avec aile et allumette pour l'échelle. La cire est translucide tant qu'elle n'est pas utilisée pour la construction des rayons.Gâteau decire d'abeille.La cire est traditionnellement à la base desbougies.
Chez les végétaux, on trouve des cires sur les feuilles du palmier brésilien, carnauba. Toutefois, la source privilégiée de cire végétale est lejojoba (Simmondsia chinensis) et plus particulièrement l'huile de ses graines. Les cires que l'on extrait dujojoba sont des esters d'alcools mono-insaturés et d'acides gras mono-insaturés. La longueur de la chaîne carbonée de ces esters peut varier de 34 à 46 carbones mais est majoritairement (50,7 %, masse/masse) de 42 carbones. On parle aussi deCire du Japon et deCire de Chine(en).
On a identifié, chez le bacille de la tuberculose (Mycobacterium tuberculosis), des cires composées d'un di-alcool saturé à très longue chaîne (C36) ramifiée par des groupementsméthoxy, le phtiocérol.
La cire est utilisée encéroplastie, pour fabriquer des cires botaniques ou malacologiques (de coquillages), par exemple.
En horticulture et arboriculture les plants greffés peuvent être enrobés de cires au niveau de la zone de greffe pour empêcher la perte d'eau du greffon avant sa soudure au porte-greffe.
Lessantons sont parfois fabriqués en cire : depuis leXVIIe siècle aucarmel d'Avignon, en particulier. Il existe des tableaux de dévotion comme lescires habillées nancéiennes. On a longtemps fabriqué desagnus dei : des médailles de cire blanche, bénie par le pape, sur lesquelles on imprimait l'effigie d'un agneau.
L'ex-voto est en général en cire au Moyen Âge : pain de cire brute (au moins depuis leIXe siècle) ; cierge (l'ex-voto le plus répandu) ; représentations figurées en cire : statuettes à forme humaine ou animale, ou représentant une partie du corps, et objets divers. Les statuettes pouvaient atteindre la taille ou le poids du donateur, ou être à leur ressemblance (et même peintes, à partir duXIVe siècle). On trouve aussi des scènes sculptées. Ces objets pouvaient être fabriqués par les fidèles eux-mêmes, ou achetés (pièces stéréotypées moulées), voire fabriquées par des artisans spécialisés[2].
Unetoile cirée peut être utilisée commesuaire, comme c'est le cas pour Henri IV, dont le cœur fut aussi placé dans un sac en toile cirée. D'autres usages apparurent ensuite, et la cire fut remplacée par d'autres matières.
La cire est utilisée pour la fabrication de nombreuxcosmétiques (crèmes,cérats,crayons,rouges à lèvres, etc.). Elle sert d'épaississant, d'excipient, elle lisse et adoucit lapeau en formant un film protecteur qui retarde l'évaporation de l'eau et donc la perte d'humidité de la peau. Elle est également utilisée comme brillantine (d'Ed. Pinaud) pour les cheveux et dans la cire àmoustache pour obtenir des moustaches cosmétiquées. Elle a permis de fabriquer des bouchons d'oreille, comme le mentionne l'Odyssée[3]. Elle est utilisée sous forme de bandes pour l'épilation.
Dans le domaine alimentaire, elle est utilisée pour l'enrobage de certains fromages ; pour enrober des bonbons en leur donnant un aspect brillant. Elle a été utilisée pour laconservation de la viande ou fabriquer desemballages alimentaires(en) réutilisables.
La cire peut servir delubrifiant sur bois (tiroirs, portes, fenêtres) ou métal, permettant un fonctionnement meilleur et silencieux.
On l'utilise enébénisterie pour le rebouchage de fissures ou de trous. Des pigments ou des colorants sont alors ajoutés aux cires pour donner toutes les teintes nécessaires.
Les cordonniers et bourreliers empoissent le fil utilisé pour les coutures. La poix de cordonnier, qui sert à empoisser le fil, est un mélange de cire d’abeille et de résine de pin. Le fil poissé peut s'appeler ligneul ou chégros. On parle aussi de « fil ciré » ou de « fil glacé » (avec un mélange de cire et d'amidon). Le nom « cire » ou « cirage » désigne aussi un produit d'entretien pour lecuir.
Les lettres ont à une époque étéscellées par descachets en cire qui, à l'origine, étaient en cire.
Dans le domaine de laglisse, la cire est utilisée pour farter les planches à neige, les rollers, les skates, les skis ainsi que les planches desurf. Cette variété de cire est souvent désignée en français par le terme anglais « wax ».
Elle est également utilisée dans le tir à l'arc pour protéger les cordes d'arc.
On trouve des cires dans la fabrication de certaines encres (entre autres celles destinées aux papiers « carbone »), ou de celle d'une sorte depâte à modeler, la plasticine.
La cire peut être utilisée dans le domainetextile afin d'apporter des propriétés d'imperméabilité au tissu, comme lewax, ou pour l'impression d'étoffes (batik).
Lacire perdue est un procédé de moulage de précision, pour obtenir unesculpture en métal (tel que argent, or, bronze, cuivre, aluminium) à partir d'un modèle en cire.
Encéroplastie, la cire peut être moulée et sculptée pour créer des objets funéraires, pièces anatomiques artificielles, ou reproduire divers éléments botaniques.
AuXVIIe siècle,Gaetano Zumbo travaille uniquement la cire (La Peste,Musée de la Specola). Anna Maria Braun (1642-1713) présente vers 1684 une sorte de tableau encadré représentantFrédéric VII Magnus de Bade-Durlach en cire colorée, tissu et cheveux. La cire est aussi utilisée pour des bas-reliefs comme ceux attribués àAntoine-François Gérard[5]. La famille Neuberger, d'Augsbourg, comptait plusieurs membres qui sculptaient sur cire. LePhiladelphia Museum of Art possède plusieurs tableaux de cire rose peinte en noir représentant des scènes de bataille (vers 1670) dus à Ferdinand (1625-1682 ou 83). Son frère, Daniel le Jeune (vers 1620-vers 1680), travailla pour Ferdinand III de Habsbourg, à Vienne, puis Frédéric Casimir de Hanau à Ratisbonne. Lemusée d'Histoire de l'art de Vienne possède notamment de lui un tableau de cire modelée en haut-relief (Kunstkammer, 3087), et un bas relief de cire posé sur agate (Kunstkammer, 3071). Sa fille Anne Félicité Neuberger sculptait la cire, elle aussi.
En 1675, lamarquise de Thianges, sœur de Madame de Montespan, offrit à son neveuduc du Maine, fils deLouis XIV, une composition « qu'on appela la chambre du sublime et qui n'était qu'un jeu d'enfant. » Il s'agissait d'une« chambre toute dorée, grande comme une table ; au-dessus de la porte il y avait en grosses lettres :chambre du sublime ; au-dedans, un lit et un balustre, avec un grand fauteuil dans lequel était assis M. le duc du Maine fait de cire, fort ressemblant ; auprès de lui, M. de la Rochefoucauld, auquel il donnait des vers pour les examiner ; autour du fauteuil, M. de Marcillac et Bossuet ; à l'autre bout de l'alcôve, Mme de Thianges et Mme de Lafayette lisaient des vers ensemble. Au dehors du balustre, Despréaux, armé d'une fourche, empêchait sept ou huit mauvais poètes d'approcher ; Racine était auprès de Despréaux, et un peu plus loin La Fontaine, auquel il faisait signe d'avancer ; toutes ces figures étaient de cire, en petit, et chacun de ceux qu'elles représentaient avait donné la sienne. On peut apprécier tout l'intérêt que ce joujou d'imagerie nous offrirait aujourd'hui, s'il existait encore dans quelque recoin du garde-meuble de la couronne. »[6]
A la fin du XVIIe siècle,Antoine Benoist se fit connaître comme "sculpteur en cire du roi Louis XIV".
AuXVIIIe siècle, Jean-Martin Renaud (l'un des artistes de lacolonne Vendôme,Sarreguemines 1746 - 1821 Paris), fait des œuvres en cire sur ardoise, comme leFamily group portrait duMetropolitan Museum of Art (1999.401) ouLa Paix fait dételer les chevaux de Mars (musée Napoléon Ier duchâteau de Fontainebleau), dans lequel les différentes épaisseurs de cire produisent un effet de camée.Jean-Baptiste Cadet de Beaupré fait aussi des sculptures en cire sur ardoise (Nymphe et satyre 1794 ;La Lutte 1782, Musée des Beaux-Arts de Valenciennes). Par ailleurs, Édouard Fournier raconte[7] que lors des bals de l'Opéra, sous la Régence, certaines personnes se faisaient fabriquer un masque-portrait (en cire) d'une personne détestée, puis se faisaient passer pour cette personne dans l'espoir de provoquer une querelle entre elle et un tiers. L'anecdote est aussi rapportée par Lémontey[8]. Selon Fournier, le masque-portrait réapparut sous le Consulat lors de fêtes données le 21 janvier pour célébrer le régicide de Louis XVI.
On trouve au Phildelphia Museum of Art (qui possède bon nombre d'œuvres en cire) un tableau de cire intituléFamily Group under a Tree[9] dû à Christian Benjamin Rauschner (1725–1793, modeleur de cire et stucateur allemand) ouJohn Christian Rauschner(en) (appelé aussi Johann Christoph Rauschner, 1760–vers 1830, portraitiste en cire allemand) ; le support est modelé et peint. (Dans lePortrait of Lieutenant Ruzicky[10], vers 1835, la cire, étalée à plat, sert simplement de support de peinture).
Les sculptures en cire sont nombreuses auXIXe siècle, modelées parMartin-Guillaume Biennais en cire rose pour préparer sa série sur les membres de la famille de Napoléon Bonaparte ;Théodore Géricault, qui travailla auRadeau de la Méduse avec des figurines de cire disposées sur une maquette, et sculpta unCheval écorché (I, II et III, vers 1820-1824, cire polychrome, The National Gallery of Art, Washington, D.C.) ;Jean-Désiré Ringel d'Illzach (cires polychromes :Masque d’homme, 1895 ;Jeune prince de la famille Médicis, Musée d'Orsay) ;Henri Cros (cires peintes du Musée d'Orsay, ou cire colorée duMusée des Arts décoratifs :Le Demi-Monde ou Perversité, 1877) ;Gustave Moreau, surnomméL'homme aux figures de cire dans un ouvrage écrit sous la direction deMarie-Cécile Forest ;Ernest Meissonier (Le Voyageur, statuette en cire, tissu et cuir, Musée d'Orsay). La plus célèbre cire de l'époque reste celle d'Edgar Degas,La Petite Danseuse de quatorze ans. À la charnière du siècle, on retientMedardo Rosso (L’enfant juif, 1892-1893,Pinacothèque de Brera, Milan).
À l'époque victorienne, une activité artistique amateur consistait à fabriquer des fruits et fleurs en cire. On pouvait acheter des kits de fabrication et des manuels comme celui d'Eleanor Lever,How to make wax flowers (Brooklyn, 1886)[11]. Le chef cuisinierAuguste Escoffier publia aussi deux livres sur la fabrication de fleurs en cire (pour décorer la table, dans son cas)[12].
Au Mexique, Andrés Garcia, créa des statuettes représentant des personnages en cire habillés de vêtements en textile.
AuXXe siècle, on pensera àPaul Gaston Déprez, puis à son épouse Gabrielle Decohorne, ou à des œuvres exposées au Centre Pompidou dues àRené Iché (Masque deLouise Hervieu, en cire et plâtre) ;Jean-René Carrière (Femme assiseno 139 : cire sur plâtre) ouCharles Despiau (Portrait d'homme, 1946, cire sur plâtre).Victor Brauner a utilisé la cire (grattée, lustrée ou incisée) dans ses œuvres, notamment pendant la guerre, quand d'autres matériaux manquaient[13],[14].
Plus près de nous,Gilles Barbier est connu pour produire des clones de cire basés sur sa propre image (Polyfocus, 1999).
Certains dessinateurs utilisent lepapier ciré(en) comme support. C'est le cas d'œuvres (conservées au Centre Pompidou) deFred Deux (Sans titre, 1961, encre de Chine ;Sans titre, 2008, huile et térébenthine) ouCallum Innes (Sans titre, 2008, huile).
Enphotographie,Gustave Le Gray découvre le procédé négatif sur papier ciré (1848) puis le négatif sur papier ciré sec (1851). Des œuvres utilisant ces procédés sont conservées au Musée d'Orsay (de Le Gray, ouCharles Nègre :Le Petit Ramoneur). On parle aussi d'« encaustiquer » une épreuve photo (avec différents mélanges à la cire) pour la protéger et améliorer le rendu des noirs.On peut noter également l'intérêt de certains photographes pour les têtes ou mannequins de cire :Otto Umbehr (Meister in wachs — « Personnages en cire », 1928-1929, Centre Pompidou) ou Gaston Paris (1905, France - 1964, France) : Mannequin de cire au musée Grévin, Paris, vers 1935 (Centre Pompidou).
La cire est utilisée pour réaliser desmaquettes par des artistes commeJean-Baptiste Pigalle ouEdmé Bouchardon (Musée du Louvre), auXVIIIe siècle, puis très souvent au siècle suivant, parAlexandre Falguière ouAlfred Jacquemart.Antoine-Louis Barye ouFrançois Rude l'utilisent pour des esquisses. Le Louvre présente aussi de nombreuses œuvres abouties de Barye réalisées en cire (Daim), en plâtre patiné retouché à la cire (Cavaliers arabes) ou en combinant plâtre et cire (Les Trois Grâces) ou plâtre et bois (Femme couchée).
En architecture, la cire a servi à créer des maquettes d'étude comme celle deReiser + Umemoto(en) présentée par le Centre Pompidou.
José María Sicilia(en) peint à l'huile sur papier imprégné de cire (Sanlúcar de Barrameda, 1991-2001) ou recouvre ses lithographies de fines couches de cire. Lasérigraphie sur cire est pratiquée par José María Sicilia (Fleur) ou Gabriela Morawetz (Hiérophanies, 2014).
Lesnoces de cire symbolisent les quatre ans demariage en France.
Aussi, parfois utilisé pour les fêtes de Besnik.
C'est en s'accrochant des plumes d'oiseau aux bras grâce à de la cire queDédale etIcare se sont échappés du labyrinthe duMinotaure oùMinos les avait enfermés.
↑Homère, L’Odyssée, Chant XII : "Moi, avec le bronze aiguisé de mon épée je taillai un grand gâteau de cire et j'en pétrissais les morceaux de mes mains vigoureuses. Aussitôt la cire s'amollissait, sous la force puissante et l'éclat d'Hélios, le souverain fils d'Hypérion. A tous mes compagnons tour à tour, je bouchai les oreilles". (Trad Dufour et Raison, Garnier-Flammarion)