C'est un des circuits préférés des pilotes en raison de la variété de son tracé dans le paysage montueux de l'Ardenne belge qui permet auxpilotes de mettre leur talent en valeur[1],[2],[3]. On le surnomme parfois le « toboggan des Ardennes »[4].
Bien que le nom de la ville deSpa, voisine, y soit associé, aucune partie du circuit ne se situe sur son territoire[4]. Le circuit se trouve aux abords du village deFrancorchamps dans la commune deStavelot avec des incursions sur le territoire de la commune deMalmedy, à l'est de l'Ardenne.
L'ancien tracé de Spa-Francorchamps depuis1921.L'ancien tracé de Spa-Francorchamps entre1950 et1970. À partir de1958, le tracé développe 14,100 km et non plus 14,120 km.L'ancien tracé et la version moderne.
À l'époque, les concepteurs voulaient créer un circuit très rapide et les aménagements apportés au fil du temps reflètent cet état d'esprit. Ainsi, le virage en « U »[6] « de l'ancienne douane » (prussienne jusqu'en 1871, allemande jusqu'en 1920 ; l'Eau rouge était frontière d'État, seule la rive droite était belge), est remplacé en 1939 par un virage plus court et plus rapide, leRaidillon de l'Eau Rouge, devenu le plus célèbre du circuit.
Par ailleurs, l'ancien tracé quitte le tracé actuel aux Combes, là où la piste continuait tout droit pendant quelques centaines de mètres avant le virage à gauche dit « des Combes » qui ouvre la longue descente deBurnenville. Celle-ci se termine par un long virage à droite extrêmement rapide qui lui-même donne sur le virage de Malmedy. En 1970, pour le dernier Grand Prix de Belgique sur l'ancien tracé, on y installa une chicane pour ralentir un peu lesFormule 1. Après Malmedy, les bolides devaient négocier la longue ligne droite deMasta avant d'aborder à la vitesse maximale, le « S » de Masta, rapide et dangereux à cause des maisons qui bordent la piste.
Au fil du temps, les vitesses atteintes par les voitures rendent le circuit de plus en plus dangereux pour la sécurité des concurrents. Ainsi,Jackie Stewart devient un adversaire acharné du circuit depuis son accident à Masta en 1966.Dan Gurney avait l'habitude de dire de ce circuit qu'il« différenciait les hommes des petits garçons ». En raison de problème de sécurité, le Grand Prix de Belgique n'est pas disputé en 1969. Les F1 reviennent une dernière fois sur l'ancien Francorchamps en 1970 et le GP est remporté parPedro Rodriguez sur uneBRM P153.
Durant les années qui suivent, le circuit est encore le théâtre de courses deSport-prototypes, les1 000 km de Spa. Des événements spéciaux se dérouleront aussi comme Spa Italia.
Jusque dans lesannées 2000, le circuit était emprunté par laN 62, et donc partiellement accessible par tous pour aller deSpa à Malmedy. La construction d'une déviation de cette nationale a permis de rendre celui-ci permanent. Il est interdit à la circulation publique pendant l'été dès 2003, puis définitivement destiné à la course peu après[7].
Le circuit utilisé actuellement a été modifié à diverses reprises et est dorénavant un circuit permanent de 7 004 mètres de développement. Il s'agit toujours d'un circuit très rapide et vallonné, reprenant une partie de l'ancien tracé, qui présente des caractéristiques appréciées par les plus grands pilotes mondiaux des différentes catégories et où les bolides peuvent toujours dépasser les320km/h.
Spa-Francorchamps est également célèbre pour ses caprices météorologiques. Régulièrement, le circuit se trouve différemment exposé selon les secteurs, par endroits sec et stable tandis que d'autres parties sont humides et glissantes.
D'octobre 2006 à mai 2007, le circuit a été modernisé et sa sécurité améliorée. Il a vu la construction de nouveaux stands F1 aux normesFIA, la modification de la chicane avec son accès aux stands, l'allongement et élargissement de la ligne de départF1, l'aménagement d'un dégagement à l'épingle de « La Source », la modification de la sortie des stands qui se fait maintenant après l'épingle de la Source dans le haut de la descente qui mène au virage de l'« Eau rouge », la création et l'asphaltage de nombreux dégagements, ainsi que la construction de nouvelles tribunes.
Le 21 mars 2010, le tunnel qui passe sous la piste juste après le virage Stavelot (entre les postes 20 et 21) s'étant partiellement effondré, le circuit fait l'objet d'une fermeture jusqu'au 4 avril 2010.
Lors de latroisième étape duTour de France 2017, les coureurs empruntent le tracé du circuit depuis La Source jusqu'au raccordement avec l'ancien circuit, juste avant Blanchimont.
La partie la plus célèbre du circuit est leRaidillon de l'Eau Rouge. Cette section est constituée d'une succession de virages qui commence après un léger gauche en descente menant à une cuvette suivie d'une courbe à droite en forte pente (ledénivelé est d'environ 40 mètres de la base à la sortie), montée suivie d'une courbe à gauche à son sommet avant d'entamer la ligne droite de Kemmel.
Les pilotes prennent leur élan dans la descente suivant la sortie de l'épingle de la Source et, aujourd'hui, la plupart des voitures de toutes catégories passent cet enchaînement à fond ; à plus de300km/h dans le cas des LMP1[8] et des F1[9].
Le, le pilote françaisAnthoine Hubert est victime d'un accident lors de la course longue deFormule 2. Après une violente sortie de piste, sa monoplace de l'écurieArden International, en perdition revenant sur la piste après avoir percuté le rail de sécurité à la suite d'un accrochage avec la voiture deGiuliano Alesi (parti en tête à queue à la sortie du virage en haut duRaidillon de l'Eau Rouge), est percutée à pleine vitesse par celle de l'AméricainJuan Manuel Correa et se désintégre sous la violence du choc, coupée en deux[11]. Il meurt des suites de ses blessures une heure et demie après l'accident[12],[13],[14].
Le, le pilote néerlandaisDilano van 't Hoff se tue lors de la deuxième course de Formule Régionale, victime d'une collision dans la ligne droite des Combes, qui suit la montée duRaidillon[15].
Jusqu'en 2011, le circuit est géré par l'Association intercommunale pour l'exploitation du circuit de Spa-Francorchamps pour l'infrastructure et par la S.A. Circuit de Spa-Francorchamps pour l'exploitation.
René Bovy, Théo Galle, Herman Maudoux, et Olivier De Wilde,Le circuit de Spa-Francorchamps : Histoire d'un circuit de 1896 à nos jours, La Renaissance du Livre, coll. Les beaux livres du patrimoine, Belgique, 2005, réédité chez Luc Pire, 2009(ISBN978-2-5070-0251-0).