Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Cinquième République (France)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirCinquième République.

Pour un article plus général, voirFrance.

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes »().

République française
Cinquième République

Depuis le
(67 ans, 1 mois et 24 jours)

Drapeau
Drapeau
Blason
Armoiries
DeviseLiberté, Égalité, Fraternité
HymneLa Marseillaise
Description de cette image, également commentée ci-après
Territoires actuels de laVe République.
Informations générales
StatutRépubliqueunitairesemi-présidentielle
Texte fondamentalConstitution de 1958
CapitaleParis
Langue(s)Français
ReligionAucune officielle, reconnue ni salariée, sauf exceptions territoriales[N 1]
MonnaieFranc français (1958-2001)[1]
Franc Pacifique (depuis 1958)[2]
Euro (depuis 2002)[3]
Fuseau horaireUTC+1 (UTC+2 du dernier dimanche de mars au dernier dimanche d'octobre)
Domaine internet.fr
Indicatif téléphonique+33
Démographie
Population (1958)44 563 043 hab.
1er janvier 202368 042 591 hab.
Histoire et événements
Mise en place de laconstitution de 1958
Mise en circulation dunouveau franc
Approbation par référendum del’indépendance de l’Algérie
Approbation par référendum de l'élection du président au suffrage universel
Accords de Grenelle à la suite desévénements de mai 1968.
Refus par les Français d'un projet de réforme du Sénat et de régionalisation : de Gaulle démissionne le lendemain.
Loi Veil sur l'IVG
Abolition de la peine de mort
Août à décembre 1982Lois Auroux sur le droit du travail
Entrée en vigueur de l'Acte unique européen
Entrée en vigueur durevenu minimum d'insertion (RMI)
Référendum sur le traité de Maastricht : création d'un marché intérieur européen
Référendum constitutionnel français de 2000 : passage du mandat présidentiel du septennat au quinquennat
Mise en circulation de l’euro, monnaie commune européenne
Refus des Français d'adopter letraité établissant une Constitution pour l'Europe lors d'unréférendum
Mise en application dutraité de Lisbonne qui reprend l'essentiel du traité refusé par les français lors du référendum du
Loi sur lemariage entre personnes de même sexe
Premier pays au monde à inscrire le droit à l’IVG dans sa Constitution
Président
1959[N 2]-1969Charles de Gaulle
1969Alain Poher(par intérim)
1969-1974Georges Pompidou
1974Alain Poher(par intérim)
1974-1981Valéry Giscard d'Estaing
1981-1995François Mitterrand
1995-2007Jacques Chirac
2007-2012Nicolas Sarkozy
2012-2017François Hollande
Depuis2017Emmanuel Macron
Parlement
Chambre hauteSénat
Chambre basseAssemblée nationale

Entités précédentes :

modifier -modifier le code -voir Wikidata(aide)

LaCinquième République, ouVe République, est le régime politique républicain et démocratique actuellement en vigueur enFrance depuis le. Elle succède à laQuatrième République, qui avait été instaurée en1946. Elle marque une rupture par rapport à latradition parlementaire de la République française dans la volonté de renforcer le rôle dupouvoir exécutif. Elle est régie par laConstitution du, approuvée à une très large majoritépar voie référendaire le précédent. Elle est mise en place parCharles de Gaulle, qui en estélu premierprésident[4].

Cerégime est qualifié derégime parlementaire àexécutif fort ou derégime semi-présidentiel. Le rôle central duprésident de la République est consolidé par la légitimité découlant deson élection ausuffrage universel direct, instaurée parréférendum en 1962, ainsi que par la concordance de son mandat et de ceux des députés depuis 2002, à la suite duréférendum constitutionnel de 2000. Le 3 juin 1958, l’Assemblée nationale adopte une loi constitutionnelle qui, par dérogation à l'article 90 de la Constitution organisant la révision constitutionnelle, autorise le Gouvernement à rédiger un nouveau projet de Constitution.

Mise en place

[modifier |modifier le code]

Le projet initial de Michel Debré

[modifier |modifier le code]

L'évènement déclencheur de lacrise de mai 1958 en France est leputsch d'Alger mené par une fraction de l'armée et de civils. Les putschistes en appellent au retour au pouvoir du généralCharles de Gaulle. Nomméprésident du Conseil le, il obtient du Parlement, deux jours plus tard, l'autorisation de faire procéder à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Tandis que celle de 1946 avait été préparée par une Assemblée constituante élue à cet effet, la Constitution de 1958 est rédigée sous l'autorité du Gouvernement par une équipe conduite parMichel Debré (Garde des Sceaux et futurPremier ministre). Le projet est alors approuvé parréférendum (82,60 % de « Oui »[5]) le, et devient laConstitution du4 octobre 1958, souvent appeléeConstitution de la Cinquième République.

Des juristes ont argué que la mise en place de la Cinquième République s'est opérée selon une procédure non constitutionnelle et doit être considérée comme uncoup d'État : en effet, laQuatrième République ne prévoyait pas la possibilité de modifier la Constitution par référendum. Certes, cette loi constitutionnelle prévoit une révision de la constitution« par dérogation aux dispositions de son article 90 »[6]. Toutefois, en général, on[Qui ?] considère que l'exercice du « droit souverain du peuple à disposer de lui-même », exprimé pour l'occasion par voie référendaire, prévaut sur le texte constitutionnel.

En vertu de laloi constitutionnelle du 3 juin 1958, le Parlement a exigé que le projet de Constitution respecte cinq principes. « Seul le suffrage universel est la source du pouvoir », ce qui excluaitde facto l'idée d'une chambre socioprofessionnelle composée de délégués des organisations patronales, syndicales et des associations, projet défendu par de Gaulle dans sondiscours de Bayeux en 1946. Le texte doit également respecter le principe de laséparation des pouvoirs et celui de la responsabilité du Gouvernement devant le Parlement, trait distinctif durégime parlementaire. L'indépendance de l'autorité judiciaire doit être garantie, et enfin « doivent être organisés les rapports de la République avec les peuples qui lui sont associés ».

La Cinquième République accorde un pouvoir plus important auprésident de la République que le régime précédent. Dans son discours devant leConseil d'État, le27 août 1958, Michel Debré indique que son Gouvernement entend« rénover lerégime parlementaire » et se dit« même tenté de dire qu'il veut l'établir, car pour de nombreuses raisons, la République n'a jamais réussi à l'instaurer »[7]. Il indique que le « président de la République doit être la clé de voûte de notre régime parlementaire », c'est-à-dire un arbitre efficace susceptible d'intervenir pour assurer le bon fonctionnement des pouvoirs publics lorsque celui-ci est menacé. Au moyen de ses « pouvoirs propres », c'est-à-dire ses pouvoirs discrétionnaires dont personne n'endosse la responsabilité car non soumis à contreseing ministériel (innovation majeure de la Constitution du4 octobre 1958), il peut dégager les voies de la résolution d'un conflit compromettant le fonctionnement des pouvoirs publics. En ce sens, « le président de la République, comme il se doit, n'a pas d'autre pouvoir que celui de solliciter un autre pouvoir ». Cet arbitrage présidentiel renforcé s'inscrit dans le cadre du projet derationalisation du parlementarisme porté par Michel Debré et qui est conçu pour permettre au Gouvernement d'assurer sa mission même en l'absence d'une majorité absolue parlementaire stable et disciplinée. Effectivement, « parce qu'en France la stabilité gouvernementale ne peut résulter d'abord de la loi électorale, il faut qu'elle résulte au moins en partie de la réglementation constitutionnelle, et voilà qui donne au projet son explication décisive et sa justification historique ». Cependant, lefait majoritaire et la conception extensive que les présidents vont avoir de leurs pouvoirs modifieront profondément l'équilibre du régime au profit du pouvoir exécutif.

En outre, la Constitution votée 1958 introduit une nouveauté dans le mode d'élection du président de la République, auparavant élu par la réunion de l'Assemblée nationale et duSénat. Le souvenir de l'élection laborieuse de 1954, où il avait fallu pas moins de treize tours de scrutin pour quedéputés etsénateurs s'accordent sur la candidature deRené Coty, est resté dans les mémoires. Aussi la Constitution confie-t-elle dans un premier temps le soin d'élire le président de la République à un collège d'environ 80 000 grands électeurs (députés, sénateurs, conseillers généraux, maires et délégués des conseils municipaux). Ce système n'est utilisé qu'une seule fois, le, pour l'élection deCharles de Gaulle.

Vers l'élection du président au suffrage universel direct

[modifier |modifier le code]

Unréférendum est organisé en1962 par le président de Gaulle en application de l'article 11 de la Constitution pour modifier le mode d'élection du président de la République. Il introduit le principe de l'élection ausuffrage universel direct. Le premier scrutin de ce type a lieu en 1965 et se conclut par la réélection de Charles de Gaulle.

Cette élection du président de la République au suffrage universel direct, couplée avec l'apparition dufait majoritaire, modifie profondément le fonctionnement des institutions : apparaissent les notions de « présidentialisation du pouvoir » et de « cohabitation ». Élu au suffrage universel direct, c'est-à-dire par le peuple directement, le président de la République bénéficie d'une légitimité démocratique en concurrence avec celle des députés de l'Assemblée nationale.

L’élection du président au suffrage universel conduit à la personnification du pouvoir. L’obligation de choisir entre deux candidats au second tour la promeut. Le scrutin majoritaire aux législatives incite les partis à construire des alliances préélectorales pour être représentés à l'Assemblée nationale et confirme la bipolarisation de la vie politique. La dissolution discrétionnaire renforce l’autorité du président et la discipline parlementaire. Le cumul de ces règles promeut la présidentialisation du régime. Il ne se retrouve que partiellement dans les autres démocraties européennes[8].

Évolution forte jusqu'au début des années 2000,la bipolarisation de la vie politique est en contradiction avec la volonté initiale du général de Gaulle[réf. nécessaire], qui entendait mettre fin à la prépondérance des partis.Comme l'a résumé l'universitaireBastien François :« Laisser s'établir, dans la dénégation, le « régime des partis », tel est le destin imprévu de nos institutions »[9].Toutefois, cette bipolarisation est actuellement remise en cause par l'émergence de nouvelles dynamiques politiques tant au centre, qu'à droite et à gauche.

L'équilibre des pouvoirs : nouvelles pratiques

[modifier |modifier le code]
Organigramme simplifié des institutions politiques de la Cinquième République
Organigramme simplifié des institutions politiques de laVe République.

LaVe République est un régime parlementaire doté d'un pouvoir présidentiel fort : lepouvoir exécutif collabore avec lepouvoir législatif dans le cadre d'un système de séparation souple des pouvoirs. À la différence durégime présidentiel (comme auxÉtats-Unis ou auMexique où les deux pouvoirs sont strictement séparés), en France, chaque pouvoir dispose sur l'autre d'un moyen de pression :

La majorité des constitutionnalistes français considèrent que laVe République est unrégime parlementaire moniste puisque l'article 20 dispose que le Gouvernement est responsable devant leParlement (plus précisément devant l'Assemblée nationale qui, en vertu desarticles 49 et 50, est la seule des deux chambres à pouvoir renverser le Gouvernement), tandis que leprésident de la République n'exerce qu'une fonction d'arbitrage (article 5) sans pouvoir révoquer lePremier ministre. Effectivement, d'après l'article 8, lechef de l'État ne peut mettre fin aux fonctions duchef du Gouvernement que« sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement ».

Néanmoins, certains constitutionnalistes, à la suite deMaurice Duverger, ont estimé que la Cinquième République connaissait un mode de fonctionnement trop atypique au regard de celui des autres régimes parlementaires contemporains, notamment en raison de l'emprise exercée, en fait plus qu'en droit, par le chef de l’État sur le pouvoir exécutif. Duverger élabora alors la catégorie des « régimes semi-présidentiels », dans lesquels seraient combinés trois critères : la responsabilité gouvernementale devant le Parlement, l'élection du chef de l’État au suffrage universel direct et la détention par le chef de l’État de pouvoirs propres non soumis à contreseing ministériel. La Cinquième République voisinerait alors avec laRépublique de Weimar, laFinlande, lePortugal, l'Autriche et l'Irlande. Cette conception est néanmoins sérieusement critiquée par de nombreux auteurs du fait de son flou et de la marginalité de son observation[11].

Sous l'impulsion deCharles de Gaulle et en raison du contexte de crise dans laquelle laVe République s'est établie, leprésident de la République s'est érigé en chef du pouvoir exécutif. C'est sur la demande expresse du chef de l'État que le Premier ministreMichel Debré remet sa démission enavril 1962. Il est alors remplacé parGeorges Pompidou qui est un ancien collaborateur dugénéral de Gaulle. Cette tendance au renforcement des pouvoirs du président de la République bien au-delà de sa seule fonction d'arbitrage est confirmée àl'automne 1962 avec la révision del'article 6 de la Constitution instituant l'élection présidentielle ausuffrage universel direct. Dès lors, en période de concordance des majorités présidentielle et parlementaire, laVe République prend l'allure d'unrégime parlementaire dualiste dans lequel le Premier ministre est responsable également, en fait mais pas en droit, devant le chef de l'État qui peut l'inciter à démissionner (ce fut le cas par exemple pourJacques Chaban-Delmas,Pierre Mauroy,Édith Cresson,Michel Rocard,Jean-Pierre Raffarin etÉlisabeth Borne). Sur le plan formel, il n'y a jamais révocation du Premier ministre par le président.

Cependant, la majorité des constitutionnalistes français considère que les régimes dits « semi-présidentiels » ne constituent qu'une sous-variante de la famille des régimes parlementaires, dès lors que le Gouvernement y est responsable devant le Parlement. Ultra-minoritaire au sein de la doctrine, la constitutionnalisteMarie-Anne Cohendet, par exemple, les a dénommés « régimes parlementaires bireprésentatifs »[12].

Lorsque les majorités parlementaire et présidentielle sont antagonistes (cohabitation), le Gouvernement n'est plus lié au président mais seulement au Parlement au sein duquel il puise salégitimité. On en revient à une lecture moniste de la Constitution bien que le chef de l'État conserve de façon coutumière un droit de regard sur le « domaine réservé » (affaires étrangères et militaires) qui tend à devenir alors un « domaine partagé » (c'est pourquoi les deux têtes de l'exécutif se présentent ensemble dans les sommets internationaux). Pour le reste, et conformément à l'article 20, le Gouvernement détermine librement et conduit la politique de la nation. Il y a eu jusqu'à présent trois périodes decohabitation : les deux premières durant les mandats deFrançois Mitterrand, entre 1986 et 1988, puis entre 1993 et 1995, et la troisième sous la présidence deJacques Chirac entre 1997 et 2002. Les périodes de cohabitation restent cependant relativement marginales dans l'histoire du régime (neuf ans au total). La Constitution de 1958 laisse suffisamment de liberté d'interprétation pour que le pouvoir y reste aussi stable qu'en période de concordance des majorités présidentielle et parlementaire, même si la collaboration entre chef de l'État et Premier ministre ne se fait pas toujours sans quelques heurts (comme en témoigne le refus du président Mitterrand de signer des ordonnances relatives à des privatisations auxquelles il était opposé le).

Les institutions de laVe République

Les pouvoirs de la République

[modifier |modifier le code]

Président de la République

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Président de la République française.

Élection

[modifier |modifier le code]

Le président est élu au suffrage universel direct depuis la réforme constitutionnelle de1962. Depuis leréférendum sur le quinquennat présidentiel demandé parJacques Chirac en 2000, le président de la République est élu pour cinq ans, contre sept ans antérieurement. Depuis laloi constitutionnelle du 23 juillet 2008, il ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.

En cas devacance du pouvoir,les fonctions de président de la République française sont assurées par le président du Sénat, ce qui est arrivé en1969, à la suite de la démission deCharles de Gaulle et en1974, à la mort deGeorges Pompidou, tous deux alors remplacés parAlain Poher.

Pouvoirs

[modifier |modifier le code]

L'élection du président de la République ausuffrage universel direct confère à celui-ci une légitimité politique considérable. Mais de plus la Constitution attribue au président de la République des pouvoirs propres qui rompent avec le rôle principalement honorifique qui lui était attribué sous laIIIe République et laIVe République.

En effet, la Constitution du prévoit que le président dispose à la fois de pouvoirs soumis au contreseing ministériel (« pouvoirs partagés ») et d'autres qui ne le sont pas (« pouvoirs propres ») :

Les pouvoirs dispensés de contreseing sont explicitement nommés à l'article 19 de la Constitution[13] :

  • nommer aux fonctions duPremier ministre ;
  • mettre fin aux fonctions du Premier ministre sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement (article 8 alinéa 1, C),selon une coutume instaurée par les premiers Présidents de la République[C'est-à-dire ?] ;
  • organiser unréférendum (article 11) sur proposition, du Gouvernement ou, conjointe des deux assemblées ;
  • dissoudre l'Assemblée nationale (article 12) ;
  • et dans certaines circonstances de menace grave et immédiate (atteinte à l'intégrité du territoire, de l'indépendance de la Nation, interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, etc.), celui-ci peut endosser des pouvoirs exceptionnels (article 16) qui lui permettent de cumuler tous les pouvoirs (exécutif, judiciaire, législatif) en vue de mettre un terme à la menace. Cet article est applicable sous réserve que soient remplies certaines conditions prévues par les textes (avis du Premier ministre, des présidents de l'Assemblée nationale, duSénat et duconseil constitutionnel), et les conditions prévues ci-dessus ;
  • saisir le Conseil constitutionnel de la constitutionnalité d'une loi (article 61) ou d'un traité (article 54), tout comme en nommer trois de ses membres, dont le présidentarticle 56).

Pour les pouvoirs soumis à contreseing ministériel :

  • nommer et mettre fin aux fonctions des membres du Gouvernement (article 8alinéa 2) ;
  • promulguer la loi (article 10) ;
  • signer les décrets et ordonnances (article 13alinéa 1) ;
  • nommer aux emplois civils et militaires (article 13alinéas 2, 3 et 4) ;
  • exercer son droit de grâce (article 17) ;
  • ouvrir et clore les sessions extraordinaires du Parlement (article 30) ;
  • réviser la Constitution par la voie parlementaire ou par la voie d'un référendum (article 89).

Autres pouvoirs du président :

  • au titre de l'article 15 de la Constitution, il est lechef des armées, prérogative traditionnelle depuis 1791.Il est aujourd'hui la seule autorité en matière de dissuasion nucléaire[réf. nécessaire] ;
  • au titre de l'article 9, il préside le Conseil des ministres ; en sa qualité de garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire il préside leConseil supérieur de la magistrature (article 65). Enfin, il préside de droit, les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale (article 15).

Liste des présidents de laVe République

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Liste des présidents de la République française#Sous la Cinquième République.

La Constitution est promulguée le (après avoir été approuvée par le référendum du).

Le dernier président de laIVe République,René Coty, reste président sous laVe République du au mais, par convention, il n’est pas considéré comme le premier président de ce nouveau régime.

Son successeur est le dernier président du Conseil de laIVe République, le général de Gaulle, dont la personnalité et le fait qu'il ait obtenu les pleins pouvoirs de l'Assemblée le[14] occultent, durant cette phase de mise en place des nouvelles institutions, les fonctions du président en exercice.

  1. Charles de Gaulle :. Le, il est le premier président élu sous laVe République et obtient 78,51 % des voix au suffrage universel indirect au premier tour (collège de grands électeurs). À l'élection présidentielle suivante, la première au suffrage universel direct, il est réélu au second tour le avec 55,20 % des suffrages exprimés, en battantFrançois Mitterrand (15,68 % d'abstention)[15]. Il démissionne à la suite de l'échec duréférendum du.
    • Alain Poher, par intérim :. Il exerce les fonctions de président par intérim en raison de la démission de son prédécesseur en sa qualité de président du Sénat.
  2. Georges Pompidou : (décédé en cours de mandat). Il est élu au second tour avec 58,21 % des suffrages exprimés à l'élection du face àAlain Poher (31 % d'abstention).
    • Alain Poher, nouvel intérim :, à la suite de la mort de Georges Pompidou.
  3. Valéry Giscard d'Estaing :[16]. Il est élu au second tour de l'élection du avec 50,81 % des suffrages exprimés (12 % d'abstention) devantFrançois Mitterrand.
  4. François Mitterrand :. Il obtient 51,76 % des suffrages exprimés au second tour de l'élection du (14 % d'abstention) contreValéry Giscard d'Estaing. Il est réélu le avec 54,01 % des suffrages exprimés (15,8 % d'abstention) en devançantJacques Chirac. Il est le premier président à avoir été élu deux fois au suffrage universel direct.
  5. Jacques Chirac :. Il est élu avec 52,64 % des suffrages exprimés le et batLionel Jospin (20,34 % d'abstention). Il est réélu le avec 82,21 % des suffrages exprimés (20,29 % d'abstention) en devançantJean-Marie Le Pen.
  6. Nicolas Sarkozy :. Il est élu avec 53,06 % des suffrages exprimés au second tour de l'élection du (face àSégolène Royal) (16,03 % d'abstention). Il est le seul président de la Cinquième République à n'avoir eu qu'un seulPremier ministre à l'issue de son mandat.
  7. François Hollande :. Il est élu avec 51,64 % des suffrages exprimés au second tour de l'élection du (face àNicolas Sarkozy) (19,65 % d'abstention). Il est le premier président de la Cinquième République à renoncer à briguer un second mandat.
  8. Emmanuel Macron : depuis le. Il est élu avec 66,10 % des suffrages exprimés au second tour de l'élection du (face àMarine Le Pen) (25,44 % d'abstention). Il est le plus jeune président de l'histoire de la République française, âgé de39 ans au début de son mandat. Il est réélu le avec 58,55 % des suffrages exprimés en devançant de nouveauMarine Le Pen (28,01 % d'abstention).
LISTE DES PRÉSIDENTS DE LAVe RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
RangPersonnagePortraitDurée du/des mandat(s)DatesRésultats électoraux (1er/2e tour)
Septennat
1Charles de Gaulle (1890-1970)
10 ans, 3 mois et 21 joursPremier mandat (7 ans) :8 janvier 1959 - 8 janvier 1966 (7 ans, 0 mois, 0 jour)

Second mandat (7 ans - démission du mandat) :8 janvier 1966 - 29 avril 1969 (3 ans, 3 mois, 21 jours)

1965:

44,65% / 55,20%

2Alain Poher (1909-1996)
1 mois et 23 joursPrise de fonction parintérim (selon les dispositions légales de laConstitution de 1958) d'Alain Poher (Président du Sénat) à la suite de la démission duPrésident de la République française,Charles de Gaulle.
3Georges Pompidou (1911-1974)
4 ans, 9 mois et 13 joursPremier mandat (7 ans - décès en fonction) :20 juin 1969 - 2 avril 1974 (4 ans, 9 mois, 13 jours)1969: 44,47% / 58,21%
4Alain Poher (1909-1996)
1 mois et 25 joursPrise de fonction parintérim (selon les dispositions légales de laConstitution de 1958) d'Alain Poher (Président du Sénat) à la suite du décès duPrésident de la République française,Georges Pompidou.
5Valéry Giscard d'Estaing (1926-2020)
6 ans, 11 mois et 25 joursPremier mandat (7 ans) :27 mai 1974 - 21 mai 1981 (6 ans, 11 mois, 25 jours)1974: 32,60% / 50,81%
6François Mitterrand (1916-1996)
13 ans, 11 mois, et 28 joursPremier mandat (7 ans) :21 mai 1981 - 21 mai 1988 (7 ans, 0 mois, 0 jour)

Second mandat (7 ans) :21 mai 1988 - 17 mai 1995 (6 ans, 11 mois, 28 jours)

1981: 25,85% / 51,76%

1988: 34,10% / 54,02%

Septennat puis quinquennat (dès 2000, appliqué en 2002)
7Jacques Chirac (1932-2019)
11 ans, 11 mois et 30 joursPremier mandat (7 ans) :17 mai 1995 - 16 mai 2002 (6 ans, 11 mois, 30 jours)

Second mandat (5 ans) :16 mai 2002 - 16 mai 2007 (5 ans, 0 mois, 0 jour)

1995: 20,84% / 52,64%

2002: 19,88% / 82,21%

8Nicolas Sarkozy (né en 1955)
4 ans, 11 mois et 29 joursPremier mandat (5 ans) :16 mai 2007 - 15 mai 2012 (4 ans, 11 mois, 29 jours)2007: 31,18% / 53,06%
9François Hollande (né en 1954)
Premier mandat (5 ans) :15 mai 2012 - 14 mai 2017 (4 ans, 11 mois, 29 jours)2012: 28,63% / 51,64%
10Emmanuel Macron (né en 1977)
Mandat en cours depuis 2017Premier mandat (5 ans) :14 mai 2017 - 14 mai 2022 (5 ans, 0 mois, 0 jour)

Second mandat (5 ans) :14 mai 2022 - en cours (? ans, ? mois, ? jours)

2017: 24,01% / 66,10%

2022: 27,85% / 58,55%

Gouvernement

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Gouvernement français (Cinquième République) etPremier ministre français.

Il revient au Gouvernement de « déterminer et conduire la politique de la Nation », selon les termes del’article 20 de la Constitution de 1958.

Position du Gouvernement dans l'équilibre des pouvoirs

[modifier |modifier le code]

LeGouvernement estresponsable devant le Parlement qui peut donc le renverser. En cas de majorité présidentielle au pouvoir le Gouvernement suit habituellement (sans y être formellement tenu) les orientations suggérées par le président de la République mais dans le cas inverse dit de « cohabitation » (c'est-à-dire de présence en majorité à l'Assemblée d'une formation dont les choix politiques sont différents de ceux du président en exercice), le Gouvernement constitué définit la politique générale du pays sans tenir compte des orientations du président. Le président reste néanmoins garant du respect de la Constitution.

Liste des ministères du Gouvernement actuel

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Gouvernement Lecornu II.
MinistèreLieu
Économie, Finances et Souveraineté industrielle et numériqueBercy
Intérieur et Outre-merHôtel de Beauvau
Europe et Affaires étrangèresQuai d'Orsay
JusticeHôtel de Bourvallais
ArméesHôtel de Brienne
Travail, Plein emploi et InsertionHôtel du Châtelet
Éducation nationale et JeunesseHôtel de Rochechouart
Enseignement supérieur et Rechercherue Descartes
Agriculture et Souveraineté alimentaireHôtel de Villeroy
Transition écologique et Cohésion des territoiresHôtel de Roquelaure
CulturePalais-Royal
Solidarités et Santéavenue Duquesne
Santé et Préventionavenue Duquesne
Solidarités, Autonomie et Personnes handicapéesavenue Duquesne
Transformation et Fonction publiquesHôtel de Rothelin-Charolais
Sports et Jeux Olympiques et ParalympiquesAvenue de France

Chronologie des Gouvernements de laVe République

[modifier |modifier le code]

Frise chronologique du pouvoir exécutif de la Cinquième République française

Parlement

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Parlement français.

D'après l'article 24 de la Constitution : « Le Parlement vote la loi. Il contrôle l'action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. »

Composition

[modifier |modifier le code]

LeParlement est constitué de l'Assemblée nationale, composée de577députés, et duSénat, composé de348 sénateurs.

Les députés sont élus pour cinq ans au suffrage universel direct par un scrutin uninominal majoritaire à deux tours, à l'exception de l'année 1986 qui a accueilli une élection législative au scrutin proportionnel dans le cadre des départements.

Les sénateurs sont élus pour six ans au suffrage indirect par les « grands électeurs » (députés, conseillers généraux, conseillers régionaux et les délégués des conseils municipaux)[17].

Le Sénat est renouvelé par moitié tous les trois ans. Avant l'adoption de la loino 2003-697 du, le mandat des sénateurs était de neuf ans, et le renouvellement s'effectuait par tiers, tous les trois ans, jusqu'en 2008 inclus.

Compétences

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Domaine de la loi et domaine du règlement.

Les domaines de compétence du Parlement sont énumérés principalement àl'article 34 de la Constitution. L'initiative deslois revient concurremment au Gouvernement (projet de loi) et au Parlement (proposition de loi). Au moyen de la loi, ce dernier fixe l'ensemble des règles concernant :

  • Les droits civiques et les garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l'exercice des libertés publiques ; la liberté, le pluralisme et l'indépendance des médias ; les sujétions imposées par la Défense Nationale aux citoyens en leur personne et en leurs biens ;
  • Lanationalité, l'état et la capacité des personnes, les régimes matrimoniaux, les successions et libéralités ;
  • La détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont applicables ; la procédure pénale ; l'amnistie ; la création de nouveaux ordres de juridiction et le statut des magistrats ;
  • L'assiette, le taux et les modalités de recouvrement des impositions de toutes natures ; le régime d'émission de la monnaie.
  • Le régime électoral des assemblées parlementaires, des assemblées locales et des instances représentatives des Français établis hors de France ainsi que les conditions d'exercice des mandats électoraux et des fonctions électives des membres des assemblées délibérantes des collectivités territoriales ;
  • La création de catégories d'établissements publics ;
  • Les garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires de l'État ;
  • Les nationalisations d'entreprises et les transferts de propriété d'entreprises du secteur public au secteur privé.

Le Parlement détermine aussi les principes fondamentaux :

  • De l'organisation générale de la Défense Nationale ;
  • De la libre administration des collectivités territoriales, de leurs compétences et de leurs ressources ;
  • De l'enseignement ;
  • De la préservation de l'environnement ;
  • Du régime de la propriété, des droits réels et des obligations civiles et commerciales ;
  • Du droit du travail, du droit syndical et de la sécurité sociale.

Par ailleurs, le Parlement vote :

  • Les lois de finances, qui déterminent les ressources et les charges de l'État dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique ;
  • Les lois de financement de la sécurité sociale, qui déterminent les conditions générales de son équilibre financier et, compte tenu de leurs prévisions de recettes, fixent ses objectifs de dépenses, dans les conditions et sous les réserves prévues par une loi organique ;
  • Des lois de programmation, qui déterminent les objectifs de l'action de l'État ;
  • Les orientations pluriannuelles des finances publiques, qui sont définies par des lois de programmation. Elles s'inscrivent dans l'objectif d'équilibre des comptes des administrations publiques.

Tout objet qui échappe à ce champ de compétence relève par défaut dupouvoir exécutif.

Relations entre les deux assemblées législatives

[modifier |modifier le code]

La Constitution prévoit les modalités d'arbitrage entre l'Assemblée nationale et le Sénat. En cas de désaccord entre les deux assemblées, le Premier ministre (en cas de loi proposée par le Gouvernement) ou les présidents des deux assemblées (en cas de loi proposée par le Parlement) peuvent demander la composition d'unecommission mixte paritaire. En cas d'échec de cette commission, le Premier ministre peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort.

Autres organes

[modifier |modifier le code]

Conseil économique, social et environnemental

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Conseil économique, social et environnemental.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) est une assemblée constitutionnelle française composée de représentants sociaux (patronat, syndicats, associations).

Le CESE a une fonction consultative, optionnelle ou obligatoire dans le cadre du processus législatif, cette assemblée permet la représentation au niveau national des organisations professionnelles et la communication entre les différents acteurs de l’économie. Son siège est situé au palais d'Iéna à Paris.

Défenseur des droits

[modifier |modifier le code]
Cette section est un extrait deDéfenseur des droits.[modifier].
Logo du Défenseur des droits.

EnFrance, leDéfenseur des droits (DDD) est uneautorité administrative indépendante, dont l’existence est prévue par laConstitution depuis larévision constitutionnelle du 23 juillet 2008.

Nommé par leprésident de la République pour un mandat de six ans non renouvelable, le Défenseur des droits est chargé de défendre les droits des citoyens non seulement face aux administrations (personne diteombudsman), mais dispose également de prérogatives particulières en matière de promotion desdroits de l'enfant, de lutte contre lesdiscriminations, du respect de ladéontologie des activités de sécurité et d’orientation et protection des lanceurs d’alerte.

La titulaire depuis le 22 juillet 2020 estClaire Hédon.

Application et évolution des institutions

[modifier |modifier le code]

Contrôle du respect des dispositions de la constitution

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Conseil constitutionnel (France).

La Constitution de 1958 instaure unConseil constitutionnel chargé de vérifier la conformité des lois avec la Constitution ainsi que la régularité de certaines opérations électorales. Les possibilités desaisine de cette instance ont été de plus en plus nombreuses, car élargies à partir de 1974 aux parlementaires puis à partir de 2008 à l'ensemble des citoyens (Question prioritaire de constitutionnalité).

Parmi les récentes décisions importantes du Conseil constitutionnel, les suivantes sont les plus importantes :

  • l'invalidation d'un certain nombre de dispositions de la loi de finances pour 2013 votée par la majorité parlementaire socialiste, au regard du respect de l'égalité entre contribuables et de la capacité contributive des contribuables ainsi que de la protection des contribuables contre l'effet rétroactif des lois ;
  • l'invalidation des comptes de la campagne présidentielle du président UMP sortant Nicolas Sarkozy en 2012 pour non-respect du Code électoral.

Modifications de la Constitution

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Article 89 de la Constitution de la Cinquième République française.

Deux situations doivent être distinguées :

  • soit le parlement est à l'origine de la révision et la ratification se fait obligatoirement par référendum ;
  • soit l'exécutif en est à l'origine et le président de la République a le choix entre :
    • la ratification par référendum,
    • la ratification par leCongrès, réunion des députés et des sénateurs qui doivent voter le projet à la majorité des trois cinquièmes.

La politique française depuis 1958

[modifier |modifier le code]
Évolution du paysage politique français de 1958 à 2017 :extrême droite(en bleu foncé) ;droite(en bleu) ;centre droit(en bleu clair) ;centre et centre gauche(en jaune) ;écologistes(en vert) ;gauche(en rose) ;extrême gauche àgauche radicale(en rouge).

L’Histoire de la France sous la Cinquième République correspond à l'Histoire actuelle de laFrance. Lors duréférendum du 28 septembre 1958, lanouvelle constitution est adoptée, et la Cinquième République officiellement proclamée le.

Dans ce régime politiquerégime semi-présidentiel[18], lepouvoir exécutif est détenu essentiellement par leprésident de la République et qu'il partage avec lePremier ministre et legouvernement qu'il a nommé. C'est unrégime politique typiquementfrançais car très rare dans le monde ; ce régime a la réputation d'être à la fois très stable et très souple[19].

Charles de Gaulle,élu président de la République le,réélu en1965 face àFrançois Mitterrand, demeure président jusqu'en1969, date à laquelle l'ancien premier ministreGeorges Pompidou luisuccède. Les gouvernements successifs appliquaient généralement le programmegaulliste d'indépendance nationale, de modernisation d'une manièreinterventionniste, avec des élections libres, mais l'État avait lemonopole et le contrôle desémissions de radio et desémissions de télévision et cherchait à imposer son point de vue[réf. nécessaire] sur l'actualité. La politique sociale de De Gaulle était foncièrement conservatrice.

À la mort de ce dernier en1974,Valéry Giscard d'Estaing, candidat de centre-droit, estélu chef de l'État face àFrançois Mitterrand, candidat de l'Union de la gauche. La période de la fin desannées 1960 et du début desannées 1970 sont notamment marquées parMai 68, une série degrèves de travailleurs et de révoltes d'étudiants, et par la fin desTrente Glorieuses.

En1981,François Mitterrand estélu président de la République, battant le chef de l'État sortantValéry Giscard d'Estaing et ramenant la gauche au pouvoir pour la première fois depuis laQuatrième République. En 1981,François Mitterrand est élu avec un programme de réformes de grande envergure, leProgramme commun. Après s'être assuré une majorité au Parlement à l'issue des élections législatives de la même année, son gouvernement mena un programme de réformes économiques et sociales. En 1983, la forte inflation et la crise économique mènent à un revirement de la politique économique, connue sous le terme de « tournant de la rigueur » – le gouvernement de gauche s'est alors engagé dans des réformes de politique fiscale et de contrôle des dépenses, et de privatisation des principales banques françaises. Bien que la majorité des nationalisations aient été annulées dès 1984, ou par les gouvernements suivants (de gauche comme de droite), les réformes sociales entreprises ont été maintenues. En politique, leParti communiste français entame un long déclin, tandis que leFront national constitue, à l'extrême droite, une nouvelle force[20]. Après deux années de cohabitation durant lesquelles il doit travailler avecJacques Chirac comme premier ministre, François Mitterrand estréélu en 1988 face à ce dernier. La persistance de problèmes sociaux, et notamment duchômage, entraînent en 1993 une nouvelle cohabitation, avecÉdouard Balladur comme premier ministre.

Ayantsuccédé à François Mitterrand en1995,Jacques Chirac est confronté aux mêmes problèmes avant d'être lui-même contraint de cohabiter, durant cinq ans, avecLionel Jospin comme premier ministre. En2002, Jacques Chirac estréélu face àJean-Marie Le Pen, après un premier tour qui aura vu l'élimination surprise de Lionel Jospin. En2007,Nicolas Sarkozy succède à Jacques Chirac, après avoir battuSégolène Royal lors del'élection présidentielle. Il doit faire face à lacrise financière de 2007-2008 venue des États-Unis.

En,François Hollande succède àNicolas Sarkozy. Pour la deuxième fois dans l'histoire de la Cinquième République, un président socialiste est élu. En,Emmanuel Macron, le plus jeune président de la République et le plus jeune dirigeant français depuisNapoléon Bonaparte, succède àFrançois Hollande. Il est confronté aumouvement des Gilets jaunes puis à lapandémie de Covid-19, quiatteint la France le. Il est réélu en 2022, mais son camp perd la majorité absolue au Parlement à la suite desélections législatives de la même année. Letripartisme français contemporain (gauche -centre -extrême droite) se confirme lors deslégislatives de 2024 provoquées par ladissolution de l'Assemblée nationale, et donne lieu à une« crise politique » inédite sous ce régime.

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. LeConseil constitutionnel considère« que le principe de laïcité figure au nombre des droits et libertés que la Constitution garantit ; qu'il en résulte la neutralité de l'État ; qu'il en résulte également que la République ne reconnaît aucun culte ; que le principe de laïcité impose notamment le respect de toutes les croyances, l'égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction de religion et que la République garantisse le libre exercice des cultes ; qu'il implique que celle-ci ne salarie aucun culte » (décisionno 2011-157 QPC du,Société SOMODIA [Interdiction du travail le dimanche en Alsace-Moselle]). Certaines exceptions ont néanmoins cours dans différents territoires. En particulier, enAlsace-Moselle, le régime duConcordat reste en vigueur : les cultes catholique, réformé, luthérien et israélite sont donc reconnus et salariés. EnGuyane, l’ordonnance royale du 27 août 1828, toujours en vigueur, prévoit la reconnaissance et le salariat du culte catholique. Enfin, d’autres territoires ultramarins (Polynésie française,Wallis-et-Futuna,Saint-Pierre-et-Miquelon,Nouvelle-Calédonie,Mayotte,Terres australes et antarctiques françaises) relèvent desdécrets Mandel : les cultes y sont organisés sous l’autorité de l’État.
  2. Élu président le21 décembre 1958, son mandat ne commence que le8 janvier 1959. Entre le4 octobre 1958 et le8 janvier 1959, le dernier président de laIVe République,René Coty, reste président durant les premiers mois de laVe République mais, par convention, il n’est pas considéré comme le premier président de ce nouveau régime.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. également appelé pendant une courte période « ancien franc » de 1958-1959 et puis « nouveau franc » de 1960 à 1963.
  2. uniquement utilisé enNouvelle-Calédonie, enPolynésie française et àWallis-et-Futuna.
  3. Euro est apparue en 1999 mais sous une période de transition avec le franc, l'euro est devenu officiellement la monnaie commune depuis le 1er janvier 2002.
  4. elysee.fr
  5. Résultat du référendum pour l'adoption de la Constitution de laVe République (1958).
  6. « Loi constitutionnelle du 3 juin 1958 portant dérogation transitoire aux dispositions de l'article 90 de la Constitution », surDigithèque MJP(consulté le)
  7. « Michel Debré. Discours devant le Conseil d'État, 27 août 1958 », surmjp.univ-perp.fr(consulté le).
  8. Dulong,p. 15.
  9. Bastien François,Misère de laVe République, Paris, Denoël, 2001,p. 68.
  10. Article 12 de la Constitution.
  11. HervéCoutan-Bégarie, « Maurice Duverger (dir.) :Les régimes semi-présidentiels ; Emmanuel Le Roy-Ladurie (dir.) :Les monarchies »,Politique étrangère,vol. 52,no 4,‎,p. 1027–1028(lire en ligneAccès libre, consulté le)
  12. Marie-Anne Cohendet,« La classification des régimes, un outil pertinent dans une conception instrumentale du droit constitutionnel », dansL'Architecture du droit : Mélanges en l’honneur de Michel Troper, Paris, Economica,,p. 299-314
  13. Précis dalloz,13e édition,Louis Favoreu, P. Gaia, Richard Ghevothian, page ?.
  14. ChristianAmbrosi et ArletteAmbrosi,La France 1870-1990, Masson,coll. « Un siècle d'histoire »,, 468 p.,chap. 18 (« Prospérité économique et faiblesse politique de laIVe République (1952-1958) »)
  15. https://www.vie-publique.fr/eclairage/24175-resultats-election-presidentielle-1965
  16. Mémentos droit public de Louis Dubouis et Gustave Peiser,18e édition, Dalloz.
  17. Le nombre de délégués varie selon la population des communes : de 1 à15 délégués dans les communes de moins de 9 000 habitants ; tout le conseil municipal (de 29 à69 délégués) dans les communes de 9 000 à 30 000 habitants ; des délégués supplémentaires dans les communes de plus de 30 000 habitants, à raison d'un délégué par tranche de 1 000 habitants au-dessus de 30 000. Cf. leSite du Sénat.
  18. RÉGIME SEMI-PRÉSIDENTIEL Sur le site perspective.usherbrooke.ca
  19. La Constitution de laVe République : un régime stable et souple Sur le site clio.navyc.fr
  20. « Marine Le Pen reprend son bréviaire anti-immigrés », surwww.lemonde.fr(consulté le)

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Cinquième République française.

Cinquième République (France)
Précédé parSuivi par
Quatrième République
Cinquième République
Depuis1958
en cours
v ·m
Antiquité
Moyen Âge
Époque moderne
Époque contemporaine
Histoire thématique
Histoire culturelle
Histoire du droit
Histoire économique
Histoire militaireArticle de qualité
Histoire religieuse
Histoire coloniale
Histoire de la société française
Histoire des transports
Divers
v ·m
Constitutions
Histoire
Ordre constitutionnel
Bloc de constitutionnalité
v ·m
Partisans de l'Algérie française
État français
Personnalités
Repressions de manifestations
Services secrets et police parallèle
OAS
Personnalités
Attentats
Commando Delta
Personnalités
Attentats
Armée française
Personnalités
Batailles et opérations
Unités engagées
Massacres, torture
Coup d'État du 13 mai 1958
Putsch des généraux
Autres
Organisation de la résistance de l'Algérie française (ORAF)
Harki
Intellectuels
Front Algérie française
Partisans de l'indépendance de l’Algérie
Front de libération nationale (FLN) etArmée de libération nationale (ALN)
Personnalités
Attentats, massacres
Organisations politiques
Personnalités
Parti communiste algérien
Parti communiste français
etGauche française
Militants
Intellectuels
Autres
Église catholique en France
Personnalités
Libéraux d'Algérie
Chronologie de la guerre d'Algérie
Autres
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Cinquième_République_(France)&oldid=230803374 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp