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| Superficie | 70 hectares |
| Mise en service | 1867 |
| Abandon | 1987 |
| Patrimonialité | |
| Coordonnées |
LeCimetière de San Rafael est un ancien cimetière de la ville espagnole deMálaga, fermé en 1987 et récemment transformé en parc funéraire en mémoire des morts de laguerre civile, le Parc de San Rafael. On y a trouvé les restes de 2 840 personnes assassinées et jetées dans des fosses communes pendant la guerre civile et la dictature franquiste. Il est situé dans l'arrondissement Cruz de Humilladero, dans l'ouest de la ville. C'est unLieu de la Mémoire Historique (es).
Avant la construction du cimetière, le terrain était un champ agricole. Le projet de cimetière fut confié à l'architecte Cirilo Salinas en 1864 et les terrains ont été acquis par la mairie le 24 décembre 1866. Le cimetière de San Rafael a été construit car le cimetière de San Miguel manquait de place; y étaient inhumés les habitants de Málaga les moins fortunés.
Le cimetière de San Rafael a été bâti en 1866 et 1867, pour être inauguré le 1er octobre 1867. En 1868, le Chemin de San Rafael a été construit à travers les prés de doña Justa pour en faciliter l'accès aux familles et aux travailleurs[1],[2].
Au début de la guerre civile, Málaga est resté sous le contrôle de la République. Des religieux, catholiques pratiquants ou partisans ducamp nationaliste ont été assassinés dans le cimetière de San Rafael, ainsi que dans la rue Camino Nuevo, la ruelle de la Pellejera (rue Arango) ou le Camino de Suárez. Parmi ces victimes se trouvaient des religieux et des laïcs qui ont été enterrés dans des fosses communes, dont les augustins béatifiés en 2007 par le papeBenoît XVI[3],[4]. Cinquante-trois cadavres ont été exhumés des charniers en 1937, dont celui de l'écrivainJosé María Hinojosa[5].
Après la victoire du parti nationaliste lors de la bataille de Málaga (1937), un nombre indéterminé d'habitants de Málaga ont été fusillés devant le mur du cimetière, et ensuite enterrés dans desfosses communes.
C'est le 16 octobre 2006 qu'ont commencé les travaux pour l'exhumation et l'identification des cadavres, coordonnés par l'archéologue et professeur de l'Université de Málaga Sebastián Fernández, pour s'achever exactement trois ans plus tard. Ces travaux ont été menés avec des volontaires, pour la plupart étudiants d'histoire et d'archéologie. Ils ont été réalisés en vertu d'une convention entre l'Association pour la récupération de la mémoire historique et l'Université de Malaga, avec un financement de laJunte d'Andalousie et de la Mairie de Málaga.
Dix fosses ont été mises au jour, situées sur la parcelle de San Francisco et dans le Patio Civil. Les travaux ont fait apparaître la plus grande zone d'extermination de la guerre civile[6]. Le nombre total de victimes d'exécutions s'élève au moins à 4.471 personnes. Les témoignages oraux ont permis de constater que les victimes ont été fusillées à l'entrée de cet ancien cimetière. Après avoir reçu le tir de grâce, les exécutés étaient transportés par des chariots jusqu'à la fosse où ils étaient ensevelis. D'autres étaient assassinés au bord de la fosse. Les victimes étaient amenées des prisons. Une fois les cadavres jetés dans les fosses, en tas et serrés pour économiser l'espace, on y versait de la chaux vive et on les recouvrait de terre[7]. Les exhumations ont permis de récupérer les restes de 2.840 personnes assassinées entre 1937 et 1954, et de dresser une liste nominative de plus de 4.400 victimes[8].
La répression franquiste s'est abattue sur Malaga de façon particulièrement cruelle à partir de février 1937, après l'occupation de la ville par les troupes. En deux mois, entre février et mars, d'après le rapport final de l'exhumation, les phalangistes ont fait 2.044 morts.
Un mausolée en mémoire et hommage aux fusillés a été inauguré le 11 janvier 2014. Il consiste en une grande pyramide de marbre où sont déposés les restes dans des boîtes individuelles. Sur la pyramide ont été gravés les noms de plus de 4.100 personnes fusillées[9].
Le mur où ont eu lieu les exécutions a été conservé en souvenir desvictimes de la guerre civile[10].
Le cimetière a été converti en parc à usage public, car il se trouvait en état d'abandon. Les travaux ont consisté à démolir, clôturer, amener les réseaux d'assainissement, l'éclairage et le ravitaillement en eau[11].
Le 5 octobre 2015 un grand espace destiné aux enfants a été ouvert au public, ainsi qu'une zone pour les chiens[12]. Cette zone pour chiens a été fermée en 2016, après une polémique car elle était située au-dessus de certaines fosses[13]. Dans un deuxième temps, le parc a été équipé de pistes de skate et de patin, d'une pièce d'eau centrale et de nouveaux arbres[14]. La troisième phase des travaux était la création d'un Jardin de la Mémoire parcourant les huit fosses répertoriées. La dernière phase prévoyait la construction d'un centre d'interprétation de la Mémoire Historique dans la zone proche des fosses pour que les citoyens connaissent les faits qui se sont déroulés sur ce site[15].