On retrouve une grande variété de paysages, avec les massifs montagneux duTroodos et deKyrenia qui s’élèvent sous la forcetectonique exercée par lesplaquesafricaine eteurasienne ; la presqu'île de Karpassia/Kırpaşa est un rebord defaille. La chaîneKyrenia est essentiellement calcaire, la chaîne deTroodos est composée d'une roche métamorphique verte riche encuivre (ophiolite), et entre les deux la plaine deMésorée est essentiellement sédimentaire et agricole (datant de l'Holocène)[2].
Le nom de l'île est indissociable des gisements decuivre exploités dans l'Antiquité : c’est en effet ici que furent exploitées les premières mines decuivre natif, qui permirent aux civilisationsminoenne,mycénienne etphénicienne de prospérer. Elles organisèrent le commerce du métal rouge en Méditerranée, si bien que lesRomains l’appelèrentaes cyprium (littéralement « métal de Chypre »), issu dugrec ancienΚύπρος désignant l'île elle-même.
Par son positionnement géographique, l'île est depuis des siècles un point de liaison entre l'Europe d'une part, l'Anatolie, les côtes duMoyen-Orient et de l'Égypte d'autre part.
« poste avancé, relais, lieu de rencontre, lieu d'échange, c'est à cette fonction que [Chypre] doit sa prospérité toujours reconquise, qu'il doit l'éclat de ses civilisations, constamment enrichies par d'autres cultures. Mais c'est aussi à cette fonction que Chypre doit ses misères, terre convoitée, sans cesse, envahie, pillée, partagée[3]. »
Ainsi, au long de plus de 10 000 ans d'Histoire, Chypre a été envahie successivement par des peuples préhistoriques venus du Moyen-Orient, puis par lesMinoens,Syriens, Égyptiens,Phéniciens, Perses, Grecs (à partir d'Alexandre le Grand),Romains,Byzantins, Arabes, Croisés (Royaume de Chypre), Génois, Vénitiens, Ottomans, et enfin par les Anglais de 1878 à 1960, date de l'indépendance du pays, cependant encore à moitié envahi par la Turquie à partir de 1974[4].
L'une des principales ressources stratégiques de l'île a longtemps été ses abondantes mines decuivre, exploitées dès la préhistoire : ainsi, le nom de l'île et celui de ce métal (kypros en grec etcyprum en latin) sont intimement liés[4].
Le territoire de l'île est ainsi divisé entre trois souverainetésde facto[5] :
celle de larépublique de Chypre, la seule internationalement reconnue. Elle dispose d'un siège à l'ONU et est membre de l'Union européenne (UE). Elle est réputée pour exercer sa souveraineté sur l'ensemble de l'île (moins lazone britannique) ; cependant, elle ne contrôle en pratique que la partie méridionale, soit environ 61 % du territoire auquel il faut aussi soustraire la superficie contrôlée par lescasques bleus de l'ONU – laligne verte dite « ligne Attila » – de l'ordre de 3,7 % du territoire ;
celle de la partie nord (occupée par l'arméeturque depuis1974, y compris une partie deNicosie) autoproclaméeRépublique turque de Chypre du Nord (RTCN) le, qui n'est reconnue que par laTurquie. Laligne verte la sépare du reste du pays. Formant environ 36 % du territoire, elle est peuplée presque exclusivement par des Chypriotes d'origine turque (qui formaient 18 % de la population avant 1974[6]) et par desTurcs issus de la politique de colonisation organisée à partir de1974 ; un village mixte avec minorité Chypriote grecque, subsiste dans lapresqu'île de Karpassia ou Kırpaşa. L'Organisation de la conférence islamique accorde depuis2004, à la RTCN le statut d'observateur, sous le nom d'« État turc de Chypre ». LaGambie et lePakistan sont les rares pays présentant le souhait de considérer cette République autoproclamée comme un État à part entière ;
Le plan de l'ONU, ditplan Kofi Annan, approuvé par l'Union européenne en2004, visait àréunifier l'île avant son intégration dans l'UE : il est accepté par 65 % desChypriotes turcs, car il permet une reconnaissance légale de l'autonomie du territoire au sein de l'État chypriote, tout en ouvrant laligne verte, mais rejeté par 75 % de l’électorat chypriote grec parce qu'il limite à 33 % le nombre de réfugiés autorisés à rentrer chez eux et à récupérer leurs biens. Lorsque, le, laRépublique chypriote est entrée dans l'Union européenne (alors que celle-ci se disait réticente à accepter une île divisée), la partie nord se trouvade facto exclue. Cette adhésion est due en grande partie aux pressions diplomatiques de laGrèce, qui menaçait de bloquer les neuf autres adhésions prévues en 2004 (Estonie,Hongrie,Lettonie,Lituanie,Malte,Pologne,République tchèque,Slovaquie etSlovénie) si Chypre était exclue en raison de la partition[5]. Il est toutefois précisé dans le protocoleno 10 du traité d'adhésion à l’Union européenne de2003 que toute l'île de Chypre appartientde jure à l'UE[5], y compris la partie nord échappantde facto au contrôle de larépublique de Chypre où l'acquis communautaire est suspendu. Le statut de l'île est donc devenu un point de contentieux majeur desrelations entre la Turquie et l'Union européenne. Néanmoins, sur le terrain, des progrès ont été réalisés, les deux entités ayant ouvert des points de passage dans la « ligne Attila » et permis aux habitants de chaque côté de se rendre dans l'autre[réf. souhaitée].
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Malgré la protection de ces espèces, la randonnée est« une activité phare à Chypre »[7], connue comme une étape de larandonnée dans les îles de Méditerranée, via un réseau de chemins permettant de découvrir la flore et les paysages, mais aussi des sites archéologiques. Cette activité est coordonnée par des guides spécialisés. La péninsule d'Akamas, territoire sauvage de 230 kilomètres carrés qui porte le nom d'Akama, fils de Thésée, héros de laguerre de Troie et fondateur de la cité-royaume deSoli, est connue pour les randonnées« dans un maquis méditerranéen préservé »[7].
Dans lamythologie grecque, la déesse de l'amour,Aphrodite, appeléeVénus par les Romains, est née de l'écume de la mer. Elle aurait été amenée par le vent d'ouest, leZéphyr sur les rivages de Chypre. Une tradition situe le lieu de naissance d'Aphrodite à l'endroit du littoral nomméPétra tou Romioú (« le rocher du Grec »), un ensemble de falaises et de rochers impressionnants, un peu à l'est de l'anciennePaphos. On dit que ce rocher, planté dans la mer à quelques dizaines de mètres du rivage, à la pointe d'une crique, aurait été jeté là par untitan qui l'aurait arraché à la chaîne montagneuse duPentadactyle, au nord de Nicosie. Le « Pentadactylos » (depenta, cinq etdactylos, doigt) désigne une montagne dont la forme bien particulière correspond, selon la légende, à l'empreinte laissée par la main qui arracha le haut de la montagne pour le jeter à la mer. De l'écume provoquée par la chute de ce rocher dans l'eau serait née la déesse de l'Amour, Aphrodite. La légende veut que si l’on s’y baigne à minuit un soir de pleine lune, on vivra un amour éternel[8].
↑ab etcJean-FrançoisDrevet, « Chypre et l’Union européenne »,EchoGéo, Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (CNRS UMR 8586),(ISSN1963-1197,lire en ligne).
↑Georges Ténékidès,Chypre : histoire récente et perspectives d'avenir, Nagel, Paris 1974.
↑a etb"CHYPRE 2020/2021" GuidePetit Futé, par Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, édité en 2020
Yoann Kassianidès,La politique étrangère américaine à Chypre (1960-1967), L'Harmattan, Paris, 2005,(ISBN2-7475-8459-3).
Étienne Copeaux,Claire Mauss-Copeaux,Taksim! Chypre divisée, Aedelsa, Lyon, 2005. (L'ouvrage le plus récent en français, basé sur une enquête parmi la population, entre1995 et2005. Les auteurs, chercheurs auCNRS, sont spécialistes de la Turquie contemporaine et de la mémoire des conflits.Compte rendu en ligne.)
(nl)Alain Blondy,Geschiedenis van Cyprus, ’s-Hertogenbosch, Facta, 2000, 128 p.
Alain Blondy, « Malte et Chypre. Identité et diversité des destins de deux îles de Méditerranée », dans Manuel Jaén et Fernando Martínez,El Mediterráneo confluencia de culturas. La Méditerranée, confluence de cultures, Almeria, Servicio de Publicaciones de l’Universidad de Almeria, 2002, p. 505-514.
Alain Blondy, « Chypre ou l’Europe aux portes de l’Orient »,Cahiers de la Méditerranée, Modernité et insularité en Méditerranée, 68, 2004, p. 59-74.
(en)Alain Blondy, « The silent Martyrdom of Cyprus », dansCyprus Europe : The Last Millenium. 50 years European Union, Cyprus, OEB, 2007, p. 35-42.