Baigneuse ouVénus au bain, Salon de 1767, statue en marbre, 174 × 62 × 67,5 cm[4]. En1755, lemarquis de Marigny, directeur des Bâtiments du Roi, passe commande à Allegrain d'uneVénus pour lechâteau de Choisy. L'esquisse en terre-cuite est présentée au salon de1757, mais n'est guère remarquée. En1767, le grand marbre est achevé et exposé dans l'atelier du sculpteur. La même année, il est présenté au Salon, et reçoit des éloges, notamment deDenis Diderot dont le commentaire est resté célèbre :« Belle, belle, sublime figure ; ils disent même la plus belle, la plus parfaite figure que les modernes aient faite […] Les belles épaules, qu'elles sont belles, comme ce dos est potelé, quelle forme de bras, quelles précieuses, quelles miraculeuses vérités de nature dans toutes ces parties ». L'œuvre est ainsi unanimement appréciée malgré la mauvaise qualité du marbre fourni au sculpteur, souffrant de plusieurs veines bleuâtres. Il s'agit de la première commande importante passée au sculpteur, et Diderot avouera dans une lettre de mai 1768 au sculpteur Falconet :« Eh bien cet Allegrain dont je n'avais jamais entendu parler, vient de faire une Vénus au bain qui fait l'admiration, même des maîtres de l'art ». Allegrain s'est sensiblement inspiré d'un petit bronze du sculpteur maniéristeJean de Bologne,Baigneuse posant le pied sur un vase de parfum (plusieurs exemplaires connus), reprenant la ligne sinueuse du corps, les épaules tombantes, la poitrine haute et menue, et la coiffure composée de nattes sophistiquées. L'œuvre a intrigué les contemporains par sa pose sensuelle, se penchant en avant, avec une inclinaison délicate de la tête, qui a d'ailleurs nécessité de laisser un pont derrière la nuque pour renforcer la sculpture. Le visage est animé d'un discret sourire et d'un plissement à l'œil gauche, sollicitant la complicité du spectateur. On note le naturalisme du corps, les chairs pleines, laissant apparaître des bourrelets et plis sur le ventre, les hanches, et le creux du bras, si admirés par Diderot. La sculpture est acquise par Louis XV qui l'offre en1772 à sa favorite madame du Barry, qui l'installe alors dans le parc duchâteau de Louveciennes ;
Diane surprise parActéon, dite aussiDiane au bain, 1778, statue en marbre[5] ;Diane au bain (1778), musée du Louvre.
Georges Gougenot et sa femme, 1767, attribué à Allegrain, médaillon ;
↑Remparts qui avaient donné leurs noms à cette rue, et qui furent démolis sur ordre deRichelieu.
↑Le mariage a lieu le à l'église Saint-Nicolas-des-Champs à Paris. Les témoins sontRobert Le Lorrain, sculpteur,Gabriel Allegrain, graveur, Nicolas Jean Pigalle, menuisier,Étienne Allegrain (vers 1650-1733), peintre. Assiste également à la cérémonie le peintrePierre Pigalle (1706-1753), beau-frère du marié (cf. « Généalogie de Christophe Gabriel Allegrain » par Villemade, surGeneanet).
↑Frédéric Chappey, « Les professeurs de l'École des beaux-arts (1794-1873) »,Romantisme, n°93. p. 95-101.
Geneviève Bresc-Bautier, Isabelle Leroy-Jay Lemaistre (sous la direction deJean-René Gaborit, avec la collaboration de Jean-Charles Agboton, Hélène Grollemund, Michèle Lafabrie, Béatrice Tupinier-Barillon),Musée du Louvre. département des sculptures du Moyen Âge, de la Renaissance et des temps modernes. Sculpture française II. Renaissance et temps modernes, vol. 1 « Adam - Gois », Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1998.