Pour les articles homonymes, voirBoutin.
| Christine Boutin | |
Christine Boutin en 2011. | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Présidente d'honneur deVia, la voie du peuple[N 1] | |
| En fonction depuis le (12 ans, 1 mois et 23 jours) | |
| Président | Jean-Frédéric Poisson |
| Prédécesseur | Fonction créée |
| Présidente duParti chrétien-démocrate | |
| – (4 ans et 20 jours) | |
| Prédécesseur | Parti créé |
| Successeur | Charles-Henri Jamin(intérim) Jean-Frédéric Poisson |
| Ministre du Logement etde la Ville[N 2] | |
| – (2 ans, 1 mois et 5 jours) | |
| Président | Nicolas Sarkozy |
| Premier ministre | François Fillon |
| Gouvernement | Fillon I etII |
| Prédécesseur | Jean-Louis Borloo |
| Successeur | Benoist Apparu |
| Première vice-présidente duconseil général des Yvelines | |
| – (15 ans, 1 mois et 24 jours) | |
| Président | Franck Borotra(1994-2005) Pierre Bédier(2005-2009) |
| Successeur | Pierre Lequiller |
| Députée française | |
| – (19 ans et 26 jours) | |
| Élection | 12 juin 1988 |
| Réélection | 28 mars 1993 1er juin 1997 16 juin 2002 17 juin 2007 |
| Circonscription | 10e des Yvelines |
| Législature | IXe,Xe,XIe,XIIe etXIIIe(Cinquième République) |
| Groupe politique | NI (1988-1993) UDFC(1993-1997) UDF(1997-2002) UMP(2002-2007) |
| Prédécesseur | Proportionnelle par département |
| Successeur | Jean-Frédéric Poisson |
| – (2 ans, 1 mois et 12 jours) | |
| Élection | 16 mars 1986 |
| Circonscription | Yvelines |
| Législature | VIIIe(Cinquième République) |
| Groupe politique | App.UDF |
| Conseillère départementale desYvelines | |
| – (35 ans, 6 mois et 29 jours) | |
| Circonscription | Canton de Rambouillet |
| Prédécesseur | Guy Malandain |
| Successeur | Clarisse Demont |
| Maire d'Auffargis | |
| – (2 ans, 8 mois et 15 jours) | |
| Prédécesseur | Bernard Lévêque |
| Successeur | Jérôme Broussard |
| Biographie | |
| Nom de naissance | Christine Marcelle Valérie Cécile Marie Martin |
| Date de naissance | (81 ans) |
| Lieu de naissance | Levroux (France) |
| Nationalité | Française |
| Parti politique | UDF(années 1980-2002) CDS(années 1980-1995) FD(1995-1998) FRS/PCD/VIA(depuis 2001) UMP(2002-2015) LR(2015-2017) |
| Profession | Journaliste |
| Religion | Catholicisme |
| modifier | |
Christine Boutin, néeChristine Martin le àLevroux (Indre), est unefemme politiquefrançaise. Elle est membre successivement ou concomitamment de l'UDF (CDS puisFD), de l'UMP et duFRS — qu’elle a fondé et qui devient par la suite le PCD puis VIA.
Élue maire d'Auffargis en 1980 puisdéputée desYvelines à partir de 1986, elle se réclame des valeurscatholiques et s'oppose notamment auPACS, puis aumariage homosexuel.
Sous l’étiquette du FRS, elle se présente à l'élection présidentielle de 2002, à laquelle elle arrive avant-dernière du premier tour avec 1,2 % des suffrages. Entre 2007 et 2009, elle estministre du Logement et de la Ville, puis uniquement du Logement.
Elle se retire de la vie politique en 2017.
Christine Boutin, née Martin, est la fille de Xavier Martin,journaliste, et de Bernadette Durand,femme au foyer. Sa mère meurt alors qu'elle n'a que cinq ans. Son grand-père, Romain Martin, était chef de gare à Nantes. Issue d'une famille essentiellementberrichonne (depuis leXVIIe siècle), son trisaïeul Godefroy Étienne Martin a été maire deReuilly (Indre)[1].
Elle effectue sa scolarité àTours, puis des études de droit à l'université deParis-II Assas. Après une maîtrise dedroit public, elle change d'orientation professionnelle et devient, comme son père,journaliste[2].
En 1967, Christine Martin épouse Louis Boutin, soncousin germain[3],informaticien[4], dont elle a trois enfants : Loïc, Armelle et Pierre-Yves[5].
Unmariage catholique entre cousins germains est invalide du point de vue dudroit canonique[6] mais peut recevoir une dispense[7], ce qui est le cas ici. L'existence d'une telle dispense a fait l'objet de commentaires[8],[9], notamment dans le contexte de l'opposition de la présidente duParti chrétien-démocrate aumariage homosexuel[10].
Christine Boutin est successivementattachée de presse auCNRS (1964-1969), adjointe au chef de service du secrétariat général duCrédit agricole (1973-1979),journaliste àDossier familial, le mensuel du Crédit agricole (jusqu'en 1986), et consulteur[11] duConseil pontifical pour la famille auSaint-Siège (1995)[12].
Selon Christine Boutin, c'est l'adoption de laloi Veil dépénalisant l'avortement, en 1975, qui est à l'origine de son engagement en politique ; elle qualifie ce texte de« coup de poignard dans le cœur »[13].
Sa carrière politique commence lorsqu'elle se présente auxélections municipales de 1977 dans le département desYvelines et est élue conseillère municipale d'Auffargis. Trois ans plus tard, en 1980, elle devient maire de la commune[14].
En 1982, Christine Boutin est élueconseillère générale des Yvelines dans lecanton de Rambouillet. L'année suivante, elle ne se représente pas à Auffargis, mais est élue au conseil municipal deRambouillet[15] et devient adjointe au maire.
Elle abandonne en 2001 ses fonctions municipales pour se consacrer à sa fonction de vice-présidente duconseil général desYvelines et de députée de ce même département[15].
Elle assure, à partir du, la fonction de présidente par intérim du conseil général des Yvelines, en remplacement dePierre Bédier.Alain Schmitz lui succède le[16].
Elle est éluedéputée lors desélections législatives de 1986, à la tête d'une liste se réclamant de l'ancien Premier ministre centristeRaymond Barre.
Son siège à l’Assemblée nationale lui permet de défendre ses valeurs inspirées par lecatholicisme[17]. Un moment important de sa carrière politique a été sa présence remarquée dans le débat du projet de loi instituant lepacte civil de solidarité (PACS). Elle a notamment tenu la parole pendant5 h 25 d'affilée lors d'un discourscontre le PACS à l'Assemblée nationale en 1998[18].
Après son départ du gouvernement, en juin 2009, elle renonce à son siège de députée, ce qui provoque une élection partielle, remportée par son ancien suppléant,Jean-Frédéric Poisson[19].
En février 2001, elle lance leForum des républicains sociaux (FRS)[20]. En, elle est suspendue de l'UDF en raison de sa candidature annoncée à l'élection présidentielle de 2002 alors que le président de l'UDF,François Bayrou, se présente également[21]. À cette élection, sous l'étiquette du FRS, elle ne remporte que 1,19 % des suffrages (339 112 voix), se positionnant avant-dernière des seize candidats présents au premier tour.
Elle est néanmoinsréélue députée le, dans ladixième circonscription des Yvelines. Elle fait partie du groupeUMP. Durant la campagne pour le référendum sur le projet deConstitution européenne, elle fait campagne pour le « non ».

En 2006, Christine Boutin décide de ne pas se représenter à l'élection présidentielle de 2007 par peur d'un « 21 avril[22] à l'envers ». Elle soutient, dès le premier tour, Nicolas Sarkozy,« le meilleur candidat de la droite républicaine »[23], dont elle devient l'une des conseillères politiques. Dans une interview accordée cinq ans plus tard, Christine Boutin reconnaît avoir négocié son soutien en échange de la promesse de Nicolas Sarkozy de ne légiférer ni sur lemariage homosexuel ni sur l'euthanasie[24].
Elle est nommée leministre du Logement et de la Ville dupremier gouvernement Fillon, à la suite de prises de position en faveur dudroit au logement opposable. Elle estréélue le députée dans ladixième circonscription des Yvelines avec 58,37 % des voix.
Elle fait partie dudeuxième gouvernement Fillon, formé le. Pendant deux semaines, du17 au, elle a implanté son ministère àLyon pour lancer le « Chantier national pour le logement »[25].
Elle appelle dans son cabinet plusieurs personnalités proches des milieux catholiques conservateurs[26] ce qui inquiète le milieu associatif laïc[27]. En décembre 2007, sondirecteur de cabinetJean-Paul Bolufer, réputé pour ses prises de position contre l'avortement et l'homosexualité, doit démissionner après que le journalLe Canard enchaîné a révélé qu'il louait un appartement de standing àParis de 190 m2 pour un montant équivalent à celui du loyer d'unlogement HLM (6,30 euros/m2)[28]. Il est remplacé par Alain Lecomte, auparavant directeur général de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction.
La feuille de route de son action ministérielle est de réussir la construction de 500 000 nouveaux logements par an, dont 120 000 logements sociaux, de faire de la France un pays de propriétaires où 70 % de la population pourra être propriétaire et de mettre en œuvre le droit au logement opposable. La maison à quinze euros par jour[29], est dans ce contexte un élément important de son action.

En novembre 2008, les associations qui défendent lesmal logés l'accusent de ne pas respecter la liberté individuelle quand elle plaide, avec le soutien du président de la République et du Premier ministre, pour l'assistance des personnes, afin que la société ne laisse pas mourir ses membres les plus fragiles dans la rue.[réf. nécessaire]
Ses relations avecFadela Amara, lasecrétaire d'État chargée de lapolitique de la ville, apparaissent conflictuelles[30],[31]. Christine Boutin concentre son approche sur le décloisonnement physique des quartiers fragiles, sur la mobilité des individus au sein de l'ensemble de la ville et sur l'échange et le contact entre les personnes.[réf. nécessaire]
Par ledécret du, ses attributions ont été restreintes au seul ministère du Logement sanssecrétaire d'État délégué auprès d'elle. Puis, lors du remaniement ministériel du, le ministère du Logement est remplacé par un secrétariat d'État au Logement dépendant duministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer et confié àBenoist Apparu[32].
Contestant la manière dont elle a été écartée du gouvernement, elle refuse la traditionnelle cérémonie de passation de pouvoirs à son successeur, et critique dans la presseFrançois Fillon et ses anciens collègues ministres[33]. Après avoir décliné un poste d'ambassadeur au Vatican[34], Christine Boutin décide de mettre un terme à sa carrière parlementaire[35].
En décembre 2009, une mission sur« les conséquences sociales de la mondialisation » lui est confiée pour enrichir les propositions duG20[36]. Le poste évolue en avril 2010 en collaborateur de cabinet du ministre du TravailÉric Woerth, avec une rémunération de 9 500 euros par mois, qu'elle cumule à une retraite mensuelle de députée et conseillère générale de 8 600 euros[37]. SelonLe Canard enchaîné, qui publie cette information le 9 juin 2010, cette nomination aurait permis àNicolas Sarkozy de faire taire les critiques de l'ancienne ministre envers le gouvernement et d'écarter son éventuelle candidature à l'élection présidentielle de 2012[38]. Face aux nombreuses réactions politiques et médiatiques, Christine Boutin déclare le lendemain poursuivre sa mission de« façon gracieuse »[39], et une semaine plus tard, les ministres en exercice renoncent à cumuler leur salaires avec leurs retraites parlementaires[40].
Christine Boutin remet un rapport intermédiaire au président de la République le 9 décembre 2010[41].
Le, elle annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2012[42]. Elle détaille son programme àÉcully (Rhône) le 11 septembre.« La France attend un vrai big bang basé sur nos racines judéo-chrétiennes » déclare-t-elle[43]. Elle est notamment favorable à unrevenu de base pour tous les Français, au rétablissement duservice national[44] et audroit du sang[45]. Après avoir fait état en décembre, de ses difficultés à recueillir les500 signatures et accusé le président de la République d'en être responsable[46], elle retire sa candidature le, lors dujournal de 20 heures de TF1, et apporte son soutien à Nicolas Sarkozy, pas encore officiellement candidat. Se déclarant satisfaite des « premiers engagements » pris par le chef de l’État, Christine Boutin détaille ainsi leurs points de convergences : « apporter des « idées neuves » aux Français, revaloriser le travail, développer le recours auréférendum, conforter la famille, refuser lemariage entre personnes de même sexe et l'union civile, rejeter l'euthanasie, réaffirmer les racinesjudéo-chrétiennes de la France »[47]. À la suite de son retrait de la présidentielle, elle obtient que l'UMP lui rembourse les 800 000 euros de subventions que chaque candidat perçoit lorsqu'il se présente à l'élection[48].
Dans une interview accordée en fin de mandat de Nicolas Sarkozy, Christine Boutin reconnaîtra sur unchat du siteRue89, en septembre 2011, avoir négocié son retrait en échange de deux promesses du président de la République : ne légiférer ni sur lemariage homosexuel, ni sur l'euthanasie. Elle déclare à propos de Sarkozy :« Non il ne m'avait pas promis un poste, il m'avait promis qu'il n'y aurait pas d'euthanasie et de mariage homosexuel. Donc voilà. Mais c'est tout, j'ai eu un poste de ministre, très bien, je suis très heureuse d'avoir eu cette responsabilité, que je ne souhaite absolument pas avoir maintenant »[24].
Le, elle annonce qu'elle soutientJean-François Copé lors ducongrès pour la présidence de l'UMP[49].
Le, elle annonce sa démission de la présidence du PCD. Charles-Henri Jamin lui succède comme président par intérim. Le parti précise que« tout en restant adhérente du PCD », elle« ne quitte pas la politique pour autant et continuer[a] son combat », ce geste de démission s’expliquant par l’investissement prochain de Christine Boutin dans« un projet européen assez vaste autour de la défense de la famille et des valeurs morales »[50]. Elle annonce le 26 septembre qu'elle sera elle-même candidate sous l'étiquette « Force-vie », lequel présentera une liste dans chacune des circonscriptions[51]. Le, elle est désignée présidente d'honneur du parti[52],[53].
Le, elle n'est pas élue auParlement européen, sa liste obtenant 1,14 % des voix enÎle-de-France, où elle se présentait[54], et sa formation « Force-vie » recueillant 0,74 % des suffrages exprimés à l'échelle nationale, soit 139 919 voix[55],[56]. N'ayant pu atteindre le seuil des 3 % de voix, nécessaire pour obtenir le remboursement de la campagne, le parti de Christine Boutin serait endetté à hauteur d'un million d'euros, ce qui l'oblige à lancer un appel aux dons[57].
En 2015, il est révélé que son livreQu'est-ce que le Parti chrétien-démocrate ? ne s'est écoulé qu'à 38 exemplaires après cinq ans de commercialisation, ce qui en fait le livre politique ayant eu le moins de succès. Ces faibles ventes sont décrites parSud Ouest comme« un flop historique »[58]. En 2016, ce chiffre s'élève à 58 exemplaires[59].
Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2017, le PCD présente son propre candidat,Jean-Frédéric Poisson, auxprimaires de la droite et du centre[60]. À la suite de l'élimination de ce dernier au premier tour, Christine Boutin choisit de soutenirFrançois Fillon[61]. Lorsque la candidature de ce dernier est mise en danger parles enquêtes dont il fait l'objet, Christine Boutin demande le retrait de sa candidature et propose que François Fillon soit remplacé par le président duSénatGérard Larcher[62]. Le, alors que François Fillon n'arrive qu'en troisième position au premier tour de l'élection présidentielle, Christine Boutin refuse d'appeler à voter pour le candidat d'En marche !Emmanuel Macron et déclare qu'elle voteraMarine Le Pen, candidate duFront national, pour faire barrage à Emmanuel Macron ; elle précise toutefois que son geste« n'est pas un vote d'adhésion au Front national »[63]. Dans la foulée,Valérie Pécresse demande son exclusion des Républicains[64]. Le, quelques mois après l'élection d'Emmanuel Macron, elle précise avoir« toute [s]a vie combattu le FN », mais souhaitait, en tant qu'« anti-Macron « primaire » », que celui-ci fasse« le score le plus bas possible »[65].
Elle annonce son retrait de la vie politique le, à l'âge de 73 ans, tout en conservant la présidence d'honneur de son parti[66],[67],[65]. Elle démissionne ainsi de son mandat de conseillère départementale des Yvelines[68],[69]. Le président du conseil départemental,Pierre Bédier, lui remet alors la médaille du département[70]. Elle décide de se consacrer à ses études de théologie à l'Institut catholique de Paris[71].
Lors de la campagne présidentielle de 2022, elle prend position en faveur d'Éric Zemmour car il« est le seul à choisir la priorité biologique »[72].
À l'issue du premier tour desélections législatives françaises de 2024, elle appelle à donner une majorité absolue auRassemblement national, en invitant sur les réseaux sociaux à « [confirmer] notre vote RN sans trouble » et demandant que « tous les Français qui se sentent de droite votent RN »[réf. souhaitée].
À la fin des années 2000, Christine Boutin se réclame des valeurs catholiques et de la« droite humaniste »[73],[74], et expose régulièrement ses idées, ce qui provoque souvent débats, controverses et protestations.
Extrait des statuts duForum des républicains sociaux :« Respecter la dignité de toute personne humaine, de sa conception à sa mort naturelle, avec la préoccupation prioritaire du plus faible »[75].
De ce fondement découlent toutes ses prises de position sur les questions de société. Elle s'oppose en particulier à l'avortement (qu'elle considère comme un geste « eugéniste et inhumain »[76]) et à l'euthanasie, au profit d'autres solutions : promotion dessoins palliatifs[77] et dépôt en janvier 2005, en tant que députée, d'une « Proposition de loi tendant à favoriser l'aide aux femmes enceintes en difficulté », Proposition qui demande qu'aucune pression ne soit exercée sur la femme enceinte pour l'inciter à avoir recours à l'IVG, qu'elle soit informée sur ses droits, les aides financières qu'elle peut obtenir et les associations qui peuvent l'accompagner, que soit créé un Observatoire public sur la prévention de l'IVG et un Fonds de prévention de l'IVG destiné à subvenir aux besoins des associations et organismes d'accompagnement des femmes enceintes en difficulté afin de les aider à mener leur grossesse à terme[78].
Des militantsprochoix s'interrogent sur la rhétorique utilisée par la députée des Yvelines pour soutenir son projet : sa condamnation de ceux qui font« pression pour inciter les femmes à avoir recours à l’IVG » et sa perception de l'IVG comme « rarement libre et volontaire » (lui refusant la faculté d'être un choix assumé) peut être analysée comme une condamnation du droit à l’avortement[79].
Lors de son premier mandat de député, Christine Boutin a été coprésidente, avec l'ancien député RPRHector Rolland, etMichel de Rostolan, ancien député apparenté FN de l'Essonne d'un« groupe d'études parlementaire pour favoriser l'accueil de la vie ».
En 1993, elle participe à la fondation de l'Alliance pour les droits de la vie[80], association qui vise à« faire des droits de la vie humaine et du respect de toute personne des priorités politiques et sociales ».
En 1995, elle est nommée consulteur auConseil pontifical pour la famille créé parJean-Paul II. Elle travaille par ailleurs à l'Assemblée nationale sur ce thème en rédigeant avecÉtienne Pinte et une centaine de parlementaires le rapport « Oser la Famille » en janvier 1997. Cette même année, elle manifestera lors des 20 ans de laloi Veil.
En 2008, elle prend position dans l'affaire Chantal Sébire - cette mère de famille atteinte d'une tumeur incurable qui réclamait à la justice ledroit de mourir - en se déclarant« scandalisée qu'on puisse envisager de donner la mort à cette femme parce qu'elle souffre et qu'elle est difforme »[81].

Christine Boutin s'oppose à l'adoption d'enfants par des couplesLGBT et aux diverses formes de reconnaissance de l'union entre personnes homosexuelles, puisqu'elle considère que lemariage a été institué pour qu'un homme et une femme aient les moyens de faire des enfants. Dans son ouvrageLe Mariage des homosexuels (paru en 1998), Christine Boutin se demande : « où placera-t-on la frontière, pour un enfant adopté, entre l'homosexualité et lapédophilie ? »[82].
En1998, elle est le chef de file et la représentante de la droite parlementaire (RPR/UDF) dans ledébat sur le PACS et elle déclare le 3 novembre 1998 lors du débat sur le PACS à l'Assemblée nationale :« Qu’est-ce que l’homosexualité, sinon l’impossibilité d’un être à pouvoir atteindre l’autre dans sa différence sexuelle ? […] Toutes ces acrobaties biologiques et sociales pour justifier l’accession d’un couple homosexuel à la paternité ou la maternité me semblent relever d’un fantasme narcissique d’auto-engendrement. » Elle se fait remarquer aussi en brandissant un livre épais dans l'hémicycle pendant les débats ; il s'agit de la Bible pour certains[76],[83] ou du règlement de l'Assemblée nationale d'après l'intéressée[84], bien qu'elle ait affirmé que « au moment du PACS, où ça a été fameux, j'ai sorti ma Bible… », la retirant par ailleurs de son sac afin de la présenter au journaliste qui l'interviewait. Le compte-rendu de l'Assemblée nationale[85] et les témoins présents[86] témoignent de la véracité de l'« anecdote » de la Bible brandie[N 3].
Elle dit« aimer les homosexuels »[87] et déclare entretenir de bonnes relations avec les associations homosexuelles ; cependant, le, l'associationAct Up-Paris perturba son meeting au Zénith de Paris en déployant une banderole proclamant : « homophobes »[88].
Le, victime des gaz lacrymogènes utilisés par les forces de l'ordre, en marge d'une manifestation des opposants au mariage entre personnes de même sexe, à Paris, elle réclame la démission deManuel Valls, alorsministre de l'Intérieur[89]. Cet incident est considéré par ses opposants comme étant exagéré et suscite leur ironie[90].
Le soir de la manifestation du, elle déclare au micro deRMC que l'homosexualité est une« mode »[91].
Enfévrier 2014, dans un entretien à la revueCharles, elle déclare que« l'homosexualité est une abomination »[92],[93]. Ces propos sont vivement condamnés par l'UMP, dont elle a été membre[94]. Le, l'Inter-LGBT dépose plainte pour « diffamation » et « incitation à la haine », en affirmant que Christine Boutin« tient ce genre de propos depuis quinze ans »[95]. Quelques heures plus tard, elle déclare que ses propos étaient « maladroits »[96],[97] et indique qu'elle voit dans ce dépôt de plainte la poursuite du combat du mouvement LGBT« contre toutes les valeurs de promotion de la famille et de la défense du plus fragile, en l'occurrence l'enfant », qu'elle dit porter« indéfectiblement en politique depuis toujours »[97]. La déclaration de Christine Boutin à l'origine de procès est :« l'homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ».« Ce que l'on entend dans vos propos, c'est que les homosexuels sont une abomination » résume le procureur, indiquant en outre que le parquet a reçu 500 plaintes de particuliers indignés par cette déclaration[98],[99],[100]. Le, Christine Boutin est condamnée par letribunal de grande instance de Paris à 5 000 euros d'amende pour incitation à la haine, alors que le procureur avait requis 3 000 euros d'amende. Elle doit en outre payer 2 000 euros de dommages aux deux associations qui s'étaient constituées parties civiles (Mousse etLe Refuge)[101]. Elle déclare, en février 2016 :« Oui j'ai été condamnée sur ce sujet, mais je fais appel. Je pense que c'est plutôt un problème qui touche à la liberté d'expression ».« Je ne condamne absolument pas l'homosexualité, je dis que les homosexuels font ce qu'ils peuvent comme chacun de nous. Si j'ai pu blesser par mes propos des personnes homosexuelles je le regrette profondément »[102]. La condamnation pour incitation à la haine contre les homosexuels est confirmée enappel le[103] pour être finalement annulée par laCour de cassation, en date du[104],[105]. Elle réagit à la décision en déclarant être« heureuse d'être blanchie par cet arrêt de la plus haute cour française » et qu'elle est« surtout satisfaite de constater que la Cour de cassation a confirmé que la liberté d'expression et la liberté de conscience existaient toujours dans notre pays »[104].
Le, elle déclare :« tous les chefs d’État sontcontraints par la finance mondiale d’autoriser le mariage homosexuel s’ils veulent rester ! » et elle ajoute que« Ça ira beaucoup plus loin »[106].
Depuis, elle est administratrice de l'Association nationale de la justice réparatrice[107]. Cette structure propose de mettre en lien un auteur et une victime de crime ou de délit, dans l'objectif de lutter contre la récidive.
En mai 2016, Christine Boutin se désolidarise de 17 anciennes ministres qui avaient dénoncé dansLe Journal du dimanche les comportements déplacés de certains hommes politiques. Ces dénonciations font suite aux accusations de harcèlement sexuel apportées à l'encontre deDenis Baupin[108]. Elle ajoute que tous les hommes ne sont pas des obsédés sexuels, elle défend la« gauloiserie » qui, selon elle,« fait partie de l'identité française » et elle appelle« à ne pas tomber dans lepuritanisme »[109].
En 2003, au terme d'une mission parlementaire pour le compte de Premier ministreJean-Pierre Raffarin, sur le thèmel'isolement et la fragilisation du lien social en France[110], elle milite pour l'établissement d'un « revenu minimum d'existence », garanti à toute personne : ledividende universel[111]. Cette proposition économique permet à la fois de sortir de la misère, de marquer un nouveau sentiment d'appartenance et de favoriser la recherche d'activité. Elle résulte essentiellement de travaux d'économistes commeYoland Bresson ou de philosophes commeJean-Marc Ferry[réf. souhaitée].
Selon Christine Boutin, cette mesure est une vraie rupture de société, apportant une réponse globale, ouvrant de nouvelles perspectives, donnant le moyen de valoriser tous les temps, toutes les situations personnelles, toutes les formes d'activité. Elle propose également des modes de financement du revenu de base, qui est à l'image de ce qui est mis en œuvre enAlaska mais aussi auBrésil. Elle propose un montant de 330 euros« tout juste suffisant pour survivre »[112], et elle critique la proposition de Dominique Villepin :« En fixant son revenu citoyen à 850 euros, et non comme le Parti chrétien démocrate [la formation de Christine Boutin] à 400 euros, il encourage l’oisiveté et discrédite le goût de l’effort »[113].Alternatives économiques voit chez Christine Boutin une proposition de dividende universel à 330 euros et analyse ce projet comme« classiquement libéral », ce dividende permettant selon le magazine de« réduire lescharges sociales patronales et les dépenses publiques d’État, en limitant le champ de la protection sociale »[114].
Malgré son isolement à droite sur ce thème, elle est la première à déposer une proposition de loi instituant ledroit au logement opposable[115]. Grâce au succès médiatique du campement deSDF ducanal Saint-Martin organisé parLes Enfants de Don Quichotte de décembre 2006 à janvier 2007, Jacques Chirac et le gouvernement acceptent l'idée d'un tel droit. Le projet de loi[116] est déposé dans la foulée et Christine Boutin, en tant que spécialiste, est nommée rapporteur du texte à l'Assemblée nationale. Nomméeministre du logement et de la Ville en mai 2007, elle est chargée de sa mise en œuvre. Le droit au logement opposable oblige à avoir une mobilisation complète de l'ensemble des acteurs du logement afin de créer une dynamique dans l'ensemble de la chaîne du logement, de celui qui n'a pas de logement à celui qui est très bien logé.
Christine Boutin a fait partie des principaux opposants de la majorité à la loiDADVSI. Elle a notamment rencontréRichard Stallman[117] en juin 2006 pour discuter avec lui des enjeux de cette loi et de son impact sur lelogiciel libre.
Elle est à l'origine, avec d'autres députés, de la proposition delicence globale[118].
En 2010, Christine Boutin, alors ministre, a combattu le festival demetalHellfest, en dénonçant dans les médias« l'incitation à la haine » des paroles[119]. Elle envoie aussi une lettre auxbrasseries Kronenbourg, principal sponsor du festival, souhaitant les convaincre de stopper le financement de la manifestation, en écrivant notamment que le festival« promeut et véhicule la culture de la mort »[120].
En 2006, elle relaie unethéorie du complot en déclarant qu'il est possible queGeorge W. Bush soit à l'origine desattentats du 11 septembre 2001[121],[122]. En 2011, elle relaye une autrethèse conspirationniste au sujet de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, estimant que celui-ci a vraisemblablement été piégé : elle estime que« ça peut venir duFMI, ça peut venir de la droite française, ça peut venir de la gauche française »[123],[124].
En novembre 2013, Christine Boutin apparaît voilée d'un foulard bleu à la télévision iranienne, au côté deJean-Claude Martinez. Critiquant vivementFrançois Hollande au moment même où la France et l'Iran s'opposent en matière d'armement nucléaire, elle déclare douter que le président français puisse parvenir au terme de son quinquennat. Peu après, elle affirme ne plus se souvenir des propos qu'elle a tenus lors de son bref séjour en République islamique d'Iran mais fait l'éloge du régime de ce pays en ces termes :« Là-bas il y a des églises, des croix, des écoles chrétiennes, des prêtres chrétiens et cinq postes de députés réservés pour les minorités, même si tout n'est pas parfait »[125].
Le, sur le réseau socialTwitter, Christine Boutin diffuse letestament du roi Louis XVI, accompagné du commentaire :« En hommage à Louis XVI dont le testament révèle son amour pour Dieu, sa famille et son peuple »[126].
Le àParis, lors d'uneprocession dédiée àSaint Louis organisée par l'association Oriflammes[127], Christine Boutin, interrogée par le médialégitimisteVexilla Galliae, confie : « Vous savez, je suis une femme politique, la France est républicaine donc je suis obligée, dans mon temps de passage sur Terre, de respecter les codes qui régissent mon pays. Mais moi, je n’ai jamais assumé la mort de Louis XVI et celle de Marie-Antoinette ». Elle affirme ensuite que la présence du princeLouis-Alphonse de Bourbon lui inspire « beaucoup de respect »[128]. Elle ajoute enfin :« Je fais partie des citoyens français qui, discrètement, le 21 janvier, se rendent à la messe en mémoire de Louis XVI ».
Comme d'autres personnalités[129], dont beaucoup lui sont idéologiquement proches[130], elle accole à son nom sur son compte Twitter un noun (ن, aussi appelénūn par lesarabisants), lettre de l'alphabet arabe qui est l'initiale d'un mot signifiant « chrétiens » et qui a été apposée sur les portes des domiciles de ces derniers enIrak en 2014, lors de leurpersécution, puis, à l'inverse de cette stigmatisation, a ensuite été repris comme symbole de ralliement par une partie de ceux qui les soutiennent à travers le monde. Elle se déclare, dans un de ses tweets,« solidaire des martyrs »[131].
La présidente d’honneur duParti chrétien-démocrate se méprendà plusieurs reprises[réf. nécessaire] sur des articles parodiques qu'elle confond avec de véritables informations.
Le[132], surBFM TV, Christine Boutin démontre comment le gouvernement essaie de faire passer le report de la loi famille pour une temporisation bienvenue. Elle cite alors une formule qu'elle a pris soin de coucher sur papier. En effet, plutôt que de« recul », le gouvernement évoquerait, d'après elle, une« stratégie provisoire d'avancement à potentialité différée ».« C'est tellement complexe que j'ai voulu prendre exactement le titre », a précisé en direct Christine Boutin avant de livrer son analyse :« On voit très bien que pour l'instant, pour nous calmer, on nous dit "on va retirer", mais nous, ça nous endort pas du tout ».
La formule évoquée au premier degré par l'intéressée provenait en réalité du compteTwitter duGorafi[133], un site qui parodie l'actualité politique.
Sur les autres projets Wikimedia :
| Candidats | |
|---|---|
| Autres | |
| Primaires | |
| Filmographie | |
| Les candidats sont placés en fonction de leur score (du plus élevé au plus faible). | |
| Sous laprésidence deNicolas Sarkozy | |||||||||
| Écologie, Développement et Aménagement durables |
| François Fillon Premier ministre | |||||||
| Intérieur,Outre-mer etCollectivités territoriales |
| ||||||||
| Affaires étrangères eteuropéennes |
| ||||||||
| Économie, Finances etEmploi |
| ||||||||
| Immigration, Intégration, Identité nationale et Codéveloppement | Brice Hortefeux | ||||||||
| Justice,garde des sceaux | Rachida Dati | ||||||||
| Agriculture et Pêche | Michel Barnier | ||||||||
| Travail, Relations sociales etSolidarité |
| ||||||||
| Éducation nationale | Xavier Darcos | ||||||||
| Enseignement supérieur etRecherche | Valérie Pécresse | ||||||||
| Défense |
| ||||||||
| Santé,Jeunesse et Sports |
| ||||||||
| Logement etVille |
| ||||||||
| Culture et Communication | Christine Albanel | ||||||||
| Budget, Comptes publics etFonction publique |
| ||||||||
| Secrétaires d'État et haut-commissaire auprès duPremier ministre |
| ||||||||
| |||||||||
| Sous laprésidence deNicolas Sarkozy | ||||||||||||
| Écologie, Énergie, Développement durable etAménagement du territoire |
| François Fillon Premier ministre | ||||||||||
| Intérieur,Outre-mer etCollectivités territoriales |
| |||||||||||
| Affaires étrangères eteuropéennes |
| |||||||||||
| Économie,Industrie etEmploi |
| |||||||||||
| Immigration, Intégration, Identité nationale et Développement solidaire | Brice HortefeuxpuisÉric Besson (4) | |||||||||||
| Justice,garde des sceaux | Rachida Dati | |||||||||||
| Agriculture et Pêche | Michel Barnier | |||||||||||
| Travail, Relations sociales,Famille etSolidarité puisTravail, Relations sociales,Famille,Solidarité etVille (4) |
| |||||||||||
| Éducation nationale | Xavier Darcos | |||||||||||
| Enseignement supérieur etRecherche | Valérie Pécresse | |||||||||||
| Défense |
| |||||||||||
| Santé,Jeunesse, Sports et Vie associative puisSanté etSports (3) |
| |||||||||||
| Logement etVille puisLogement (4) |
| |||||||||||
| Culture et Communication | Christine Albanel | |||||||||||
| Budget, Comptes publics etFonction publique |
| |||||||||||
| Ministre,secrétaires d'État et haut-commissaire auprès duPremier ministre |
| |||||||||||
| ||||||||||||