Pour les articles homonymes, voirRochefort.
| Nom de naissance | Christiane Renée Rochefort |
|---|---|
| Alias | Dominique Fejos Benoît Becker |
| Naissance | Paris14e,France |
| Décès | (à 80 ans) La Garde (Var),France |
| Activité principale |
| Langue d’écriture | Français |
|---|---|
| Genres | Roman, essai, traduction |
Œuvres principales
Compléments
Militante féministe, cofondatrice du mouvementChoisir la cause des femmes
Christiane Rochefort est uneécrivainefrançaise, née le àParis14e et morte le àLa Garde (Var)[1].
Elle publie certains livres sous les pseudonymes deBenoît Becker et Dominique Féjos, avant le véritable début de sa carrière littéraire avecLe Repos du guerrier, à 41 ans.
Christiane Rochefort était la fille de René Rochefort et Jeanne Écolan[2]. Pendant la Seconde guerre mondiale, sa mère Jeanne Écolan était intégrée sous le pseudo de « Flora » au dispositif clandestin de planques de la direction duParti communiste français chapeauté parArthur Dallidet puis par son frère Raymond. Elle avait notamment hébergéHenri Raynaud après l'évasion de ce dernier ducamp de Châteaubriant en juin 1941[3]Après des études inachevées de psychiatrie, puis d'ethnologie et de psychologie à laSorbonne, Christiane Rochefort occupe des emplois de bureau auministère de l'Information et, pendant plusieurs années, du journalisme pour le Festival de Cannes d'où elle sera renvoyée. Elle travaille également avecHenri Langlois à laCinémathèque de Paris.
En, elle signe leManifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans laguerre d’Algérie ».
Militante, elle participe activement au premierMLF et, en1971, contribue avecSimone de Beauvoir,Gisèle Halimi,Jean Rostand et quelques autres, à créer le mouvement féministeChoisir la cause des femmes.

Elle est inhumée aucimetière du Père-Lachaise (22e division)[4].
Deux fois lauréate de prix littéraires (Prix de la Nouvelle Vague en 1958, Prix Médicis en 1988), elle élabore une œuvre composite où les études psychologiques (Les Petits Enfants du siècle, 1961) côtoient les études de mœurs (Le Repos du guerrier, 1958,Encore heureux qu'on va vers l'été, 1975) et des ouvrages faisant appel au surnaturel et à l'excessif baroques, telArchaos ou le Jardin étincelant (1973), qui décrit, sous des allures de conte traditionnel sinon d'historiographie officielle imaginaire, la naissance et les aventures de celui qui deviendra, par succession héréditaire, le Roi du pays d'Archaos.
Christiane Rochefort est surtout connue pour son engagementféministe. Membre du MLF, elle a notamment participé au dépôt de gerbe à la femme duSoldat inconnu à l’Arc de triomphe en 1970[5]. Mais l'engagement de l'autrice était bien plus large : elle luttait contre toutes les dominations. Celle des adultes sur les enfants, par exemple, à laquelle elle a consacré plusieurs livres. Interrogée par France Culture en 1976[6], elle disait :
« Les enfants on ne les connait pas parce que tout en les observant on les contrôle et on les surveille, tout simplement car on est des adultes. On est le pouvoir, l'enfant sait qu'il est contrôlé et qu'il peut être puni.»
Son chef-d'œuvre,La Porte du fond (1988), raconte l'insoumission d'une jeune fille confrontée à un père incestueux. DansPrintemps au parking (1969), un adolescent fuit sa famille et découvre l'amour homosexuel tandis queEncore heureux qu'on va vers l'été (1975) narre la fugue de toute une classe de cinquième.
Elle n'en signe pas moins au côté notamment deGabriel Matzneff unepétition en faveur d'un pédophile dans le cadre de l'Affaire des films de la FNAC parue dans le journal Libération le 23 mars 1979, et partant du principe que l'enfant de 7 ans au moment du viol aurait été consentante[7].
Écologiste, elle a rejointLes Amis de la terre dans les années 1980[8] et a contribué à la revueLe Sauvage[9], créé par le fondateur de l'association. Elle a soutenu le premier candidat écologiste à l'élection présidentielleRené Dumont[10]. Dans une de ses œuvres les plus connues,LesPetits Enfants du siècle, « Rochefort s'attaque à l'urbanisme, à la violence de l'architecture, qui impose un mode de vie et de pensée, et elle dénonce les ravages de la société de consommation », détaille la professeure de littérature française Martine Sagaert dansNouvelles Questions féministes[11].
« Au fait, j'aime la littérature de révolte, de résistance, de remise au clair », résume l'autrice dans un entretien[12], en 1981.
Christiane Rochefort a utilisé le pseudonyme collectif deBenoît Becker pour des histoires écrites avecGuy Bechtel,Jean-Claude Carrière,Stephan Jouravieff etJosé-André Lacour aux éditions Fleuve Noir,coll. « Angoisse" ».