Chota Roustaveli (né vers1172 enGéorgie ; † vers1216, probablement àJérusalem), engéorgien : შოთა რუსთაველი, ouChota de Roustavi, était un écrivain géorgien duXIIe siècle. Considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs représentants de lalittérature médiévale, on le surnomme « l'Homère du Caucase »[1].
Il est l'auteur de l'épopéeLe Chevalier à la peau de panthère. Composée de 1671quatrains, elle est considérée comme un chef-d'œuvre enGéorgie. Chacune des familles géorgiennes possède au minimum un exemplaire illustré de ce livre, et dans l'éducation géorgienne les élèves se doivent d'en connaître une partie des quatrains. Il a été traduit en français parGaston Bouatchidzé.Serge Tsouladze en fit une autre traduction en 1965, laquelle fut couronnée par l'Académie française la même année (Gallimard/Unesco). Ce livre utilise l'orthographe "Roustavéli", avec accent. Il aurait également composé uneHistoire de la vie de la reine Tamar, dont on n'a aucune trace[2].
On sait peu de choses de sa vie. Il se dit dans son poème d'originemeskh (strophe 1583). PourJean-Pierre Mahé, le seul document sérieux concernant le poète est une fresque et son inscription aumonastère de la Croix àJérusalem[3] :« À Chota, qui a peint (ou fait peindre) ceci, que Dieu le pardonne. Amen. Roustavéli. »Son prénom, Chota, n'est révélé que par quelques documents postérieurs : le registre des décès du monastère indique celui du « trésorier Chota »[4]. C'est effectivement à Jérusalem qu'il serait mort, alors qu'il était chargé de la reconstruction de ce monastère aujourd'hui grec, mais à l'époque géorgien.
Son nomRoustavéli signifie « deRoustavi », et il existe effectivement un village de ce nom dans la région historique deMeskhétie, aujourd'hui enSamtskhé-Djavakhétie (sud-ouest de la Géorgie). Son nom est également mentionné dans un manuscrit géorgien duXe siècle (soit au moins deux siècles avant le poète) découvert aumonastère Sainte-Catherine du Sinaï, sous la formeRousvistavéli : il désigne une famille de seigneurs héréditaires de Roustavi, enKakhétie ; et il y a tout lieu de croire que le poète appartient bien à cette famille[5].
Orphelin confié à un oncle moine[6], il aurait fait ses études àConstantinople, auMont Athos[7] et à l'académie d'Ikalto, enKakhétie[8]. Il a été un temps trésorier de la reineTamar, dont la légende dit qu'il aurait été épris, et aurait participé à la plupart de ses campagnes[9]. Et ce serait à la suite de sa mort en1213 qu'il aurait quitté la Géorgie pourJérusalem[10]. Il aurait aussi, selon Ioané Bagrationi, prélat du début duXIXe siècle, été philosophe, théologien et astrologue.
Le Chevalier à la peau de panthère ne serait pas sa seule œuvre, bien qu'elle soit la seule qui nous soit parvenue : il aurait commencé sa carrière littéraire par desodes à la reine[11] et le catholicos AntonIer (XVIIIe siècle) lui attribue uneHistoire de la vie de la reine Tamar[12].
Mihály Zichy,Chota Roustavéli présente son poème à la reine Tamar, vers1880Le monument Chota Roustavéli à Tbilissi, place Roustavéli
Roustavéli a nourri pendant des siècles, et continue à nourrir la littérature géorgienne : le roiArtchilIer est l'auteur d'un dialogue entre le poète et un roi.
Chaque ville de Géorgie possède une rue importante ou une place Roustavéli ; la station de métro la plus proche du centre historique deTbilissi, près de la place de la Liberté, porte son nom, et donne sur l'avenue Roustavéli. Il donne son nom au premier théâtre deTbilissi.