Né vers 655, il est le fils cadet du roiClovis II et de la reineBathilde. Il accède au trône d'Austrasie à l'âge de 8 ans. La régence du pouvoir est exercée par son conseiller, le maire du palaisWulfoald.
En 673, après la déposition de son frèreThierry III, Childéric unifie les royaumesfrancs deNeustrie et d'Austrasie sous son sceptre. Il fait placer son frère au monastère de Saint-Denis pour le protéger de ceux qui l'avaient renversé. Il prend pour conseiller spirituel l'évêqueLéger d'Autun.
En 674, l'évêque désapprouve le mariage du roi avec sa cousine germaineBilichilde. Il critique sévèrement le roi. Furieux, Childéric fait enfermer Léger au monastère deLuxeuil. D'un caractère généreux et emporté, le roi ne fait pas l'unanimité chez les grands.
En 675, lesNeustriens organisent un complot pour le supprimer. Le chef de la cabale se nomme Bodilon, un noble franc que le roi avait fait battre à un poteau. Dans le bois deLognes, enBrie française[1], avec ses amis Ingobert et Amalbert, Bodilon profite de ce que le roi chasse pour le tuer avec son épouse, la reine Bilichilde alors enceinte ainsi que leur fils Dagobert âgé de 7 ans. L'apprenant, les conseillers du roi – Wulfoald en tête – s'enfuient en Austrasie. Le roi Childéric n'avait que 20 ans et ne laisse aucun héritier. Son frèreThierry III lui succède.
« […] Tant il y avait de crainte de la tyrannie d'Ebroin. Tous offrirent donc à Childéric le royaume de Neustrie, aussi bien que celui de Bourgogne […]. Childéric ordonna qu'on lui amenât son frère, à la place duquel il avait été appelé, afin de s'entretenir avec lui ; mais quelques hommes qui passaient pour les premiers du royaume, et qui voulaient plaire à Childéric en le flattant, osèrent témérairement couper les cheveux de leur maître, et présentèrent ainsi à son frère. Le roi l'interrogea, et lui demande ce qu'il désirait qu'on fît de lui ;Théodoric répondit qu'il avait été injustement chassé de son royaume et ne désirait que le Dieu du ciel pour juge. Alors on lui ordonna de se rendre au monastèreSaint-Denis ; il y vécut en sûreté […]. Le roi accorda de bonne volonté toutes les choses qu'on lui demandait ; mais corrompu par les conseils d'hommes insensés et presque païens, car il était d'une grande jeunesse, il rétracta tout de suite ce qu'il avait établi d'après les avis de gens sages. Il retenait cependant toujours auprès de lui l'évêqueLéger parce qu'il savait qu'il brillait au-dessus de tous par la lumière de sa sagesse […]. On rapporte aussi que Léger dit que la reine était fille de l'oncle de Childéric et que s'il ne renonçait pas à ce crime et à tant d'autres choses illicites, il connaîtrait bientôt que la vengeance divine était près de frapper. Childéric l'écouta d'abord volontiers ; mais […], il commença à chercher l'occasion de le faire mourir […]. Cependant Léger, serviteur de Dieu, fut arrêté par quelques personnes qui l'annoncèrent aussitôt au roi. Celui qui l'avait pris espéra obtenir du roi de grandes faveurs. Par le conseil des grands et des évêques Childéric le fit conduire au monastère de Luxeuil, pour y rester jusqu'à ce qu'ils eussent décidé ce qu'on ferait d'un homme de si grand renom. […] Tout cela fait, la vengeance divine ne tarda pas à porter son jugement sur Childéric : ses mœurs dissolues déplaisaient fort aux grands du palais ; et l'un d'eux qui le supportait plus impatiemment que les autres, le frappa d'un coup mortel, pendant que, dans une forêt, il chassait en pleine sécurité […]. »
« Clovis […] avait eu trois fils de la reine Bathilde : Clotaire, Childéric et Thierry. »
Chapitre 45 duLivre de l'histoire des Francs (vers 727) :
« […] Au cours des mêmes jours, le roi Clotaire, encore enfant, mourut après avoir régné quatre ans. Thierry, son frère, fut élevé au trône des Francs. Il envoya en Austrasie Childéric, son autre frère, avec le soutien du duc Wulfoad, afin d'assumer la rection du royaume. À cette époque, les Francs préparèrent un piège contre Ebroïn ; puis organisant une embuscade contre Thierry, ils le déposèrent en coupant sa chevelure. […] Ils envoyèrent des légats en Austrasie auprès de Childéric. Ce dernier, arrivant en compagnie du duc Wulfoald, fut élevé au trône des Francs. Mais Childéric, trop léger dans ses mœurs, commit tant d'imprudences, qu'il poussa les Francs à la révolte. L'un de ces Francs, nommé Bodilo, avait été attaché à un tronc d'arbre et frappé cruellement. Voyant cela, les Francs entrèrent dans une grande colère. Ingobert, Amalbert et les Francs le plus haut placés, fomentèrent la sédition contre Childéric. Bodilo poursuivit ses oppresseurs avec le reste des Francs. Ces traîtres s'emparèrent du pouvoir en assassinant — événement douloureux à dire — le roi et la reine, alors enceinte. […]. »
« DoncClovis, fils deDagobert, prit pour reine une femme de naissance étrangère, nomméeBathilde, femme avisée et distinguée, dont il eut trois fils,Clotaire, Childéric etThierry. Il avait commemaire du palais un homme énergique et sage nomméErchinoald. Aussi Clovis maintint-il dans son royaume une paix sans guerre. Dans les dernières années de sa vie, toutefois, il perdit la raison et rendit l'âme après avoir régné dix-huit ans. LesFrancs aussi placent sur le trône son fils aîné,Clotaire, au côté de sa mère la reine mentionnée ci-dessus. »
Chapitre 2 de laContinuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) :
« À la même époque aussi mourut Erchinoald, le maire du palais. LesFrancs plongés par l'incertitude, tiennent un conseil et placent dans cette fonction et à ce rangÉbroïn. En ces jours, le roiClotaire, emporté par une violente fièvre, s'éteignit dans sa jeunesse après avoir régné quatre ans. Son frèreThierry cependant lui succéda sur le trône. Car son frère Childéric fut élevé sur le trône par les Francs enAustrasie, auprès du duc Vulfoald. À cette époque, lesFrancs fomentent un complot contre Ebroïn, se soulèvent contre Thierry et le chassent du trône. Ils lui coupent les cheveux et le tonsurent, et tonsurent aussi Ebroïn lui-même, qu'ils envoient contre son gré enBourgogne, au monastère deLuxeuil. Ils adressent une ambassade en Austrasie auprès de Childéric. Celui-ci vient en compagnie du duc Vulfoald et ils le mettent à la tête de tout le royaume. C'est que le roi Childéric était inconsistant et fort emporté. À son tour, il poussa la nation des Francs à la révolte, les déshonorant et les méprisant, jusqu'à ce qu'une haine considérable grandisse parmi eux et provoque finalement son propre déshonneur et sa chute. Tandis que cette situation s'aggravait, il commanda, en violation de la loi, qu'un noble franc, nommé Bodilo, fût attaché à un poteau et roué de coups. Ce spectacle jeta les Francs dans une violente colère, ce furent bien Ingobert et Amalbert ainsi que d'autres notables francs qui fomentèrent la révolte contre Childéric. Ledit Bodilo se dressa contre lui, avec d'autres, en très grand nombre, prêts à prendre le roi au piège : dans la forêt deLivry, il le tua en même temps que sa reine, nomméeBilichilde alors enceinte - c'est une peine que de le dire. Vulfoald aussi, mis en fuite, s'échappa et retourna en Austrasie […]. »