Il est apprécié pour lapêche de loisir et peut être consommé bien que sa chair soit peu prisée. Il n'est pas considéré comme menacé par l'UICN et peut être considéré commenuisible et dangereux pour son environnement.
Sonprotonyme estCyprinus cephalus[1] (Linnaeus, 1758), changé plus tard enSqualius cephalus[2]. Le nom génériqueSqualius viendrait desqualo, nom vulgaire donné àRome à unCyprinidé nomméCavedano. L'épithète spécifique,cephalus, fait allusion à sa large tête[2].
Ses noms communs sont Chevesne, Chevaine et Cabot en référence à sa large tête[3],[2]. Il a pour synonymeLeuciscus cephalus[1].
Il a un dos bleu-vert à gris-brun[3] et des reflets verdâtres[4], ses flancs étant plus clairs et dorés[4]. Son ventre est blanc[3] et ses nageoires pelviennes et anales rouges[4],[5].
Le chevesne est un poisson d'eau douce qui occupe un large spectre d'habitats différents[10]. Il est présent dans les rivières, les estuaires et certains lacs alimentés par des cours d'eau offrant des possibilités dereproduction[10]. Il n'a pas besoin d'une eau de grande qualité[11], la teneur en oxygène peut descendre au-dessous de6mg/L avec des températures au-dessus de30°C[11],[12]. Il affectionne les bras courants et les zones deradiers à vitesse de courant élevée, au sol rocheux ou sableux[9] et riche en abris tels que de la végétation aquatique ou des abris sous berge[12]. Il aime se réchauffer dans les eaux près descentrales thermiques et craint les eaux froides[12]. Il cohabite avec latruite, la vandoise, le gardon et labrème[6],[12].
Le chevesne est un poissondiurne, menant une viegrégaire enbancs qui se tiennent dans le courant[12]. Il se maintient souvent proche de la surface, la tête dirigée vers l'amont en attente de nourriture à la dérive[12]. Il a une grande fidélité — surtout la femelle — à son lieu dereproduction, proche du milieu radier[12],[9]. Les adultes sont moins grégaires que les juvéniles[13]. Une étude a montré qu'il se déplace en fonction de la température et du courant. Il se déplace plus souvent vers l'amont ou l'aval en période de hautes eaux[14].
Le chevesne estomnivore et l'une des rares espèces de poissons à manger une quantité quasiment équivalente deproies et de matière végétale[15],[13]. Les plantes aquatiques représentent la moitié de son alimentation, sauf en été ou elles en représentent plus de la moitié[15]. Il montre une préférence pour lesmacrophytes[15] et sa consommation de plantes augmente pendant sa croissance. Il est aussiprédateur et a pour principales proies des larves d'insectes tels que lestrichoptères[15],[13] et lesdiptères chironomidés[13] et devient piscivore avec l'âge[15],[13]. Il mange plus de poissons durant l'hiver[15] et peut détruire lesalevins des truites[13]. Il se nourrit également de détritus[15],[13].
Lareproduction a lieu entre avril et juin[13],[6]. Les spécimensmigrent depuis des zones de grossissement — qui sont des milieux profonds avec de nombreux abris — vers des habitats de reproduction — qui sont des milieux à fort voire très fort courant présentant un fond sableux et/ou caillouteux[6],[13]. Il y a quatre pontes par saison durant lesquelles la femelle dépose au total20 000 à 100 000 ovocytes. Les œufs adhèrent aux plantes aquatiques ou aux rochers et ont un diamètre compris entre 1,5 et 2 mm[13]. Unehybridation est possible avec lavandoise, lehotu, leblageon et l'ablette[13]. Un hybride avec un spécimen d’Alburnus chalcoides a été trouvé dans un lac turc[16],[13].
Les œufs mettent quatre jours à éclore dans une température de15°C, trois jours à18°C et le développement est possible jusqu'à27,5°C[17]. Les larves ont un corps jaune-brun et sont quasiment invisibles sur le sable, détectables seulement grâce à leurs yeux bruns[18]. Leur corps est entouré par leur nageoire principale, leur bouche est fermée et leur ventre relativement large[18].
Leur croissance est plutôt lente car elle s'arrête durant l'hiver[19],[17],[6]. Elle reprend à la fin du printemps voire au début de l'été — mi-mai à début juillet — dans les rivières de la façade atlantique française[17],[6]. Une forte croissance a été observée près deMontereau, dans laSeine — 5,8 cm à 1 an, entre 28,8 et 29,6 cm à 6 ans et entre 38,4 et 40,3 cm à 12 ans —[17], ainsi qu'au niveau de lacentrale nucléaire de Marcoule dans leRhône — entre 19,1 et 23,1 cm à 2 ans[20]. Une étude a montré que les juvéniles sont capables de sacrifier leur croissance pour survivre dans des environnements hostiles[21]. Ils préfèrent des habitats littoraux pour se protéger des prédateurs même si leur croissance dans ces zones est réduite[21],[17].
Le chevesne peut être pêché de différentes manières[24],[25] :
pêche auxleurres, technique praticable toute l'année en fonction du type de leurre utilisé. Il est préconisé d'utiliser un leurre de surface en été et un leurre souple ou un poisson nageur en automne et au printemps[26] ;
pêche aux appâts naturels, technique efficace étant donné que le chevesne est un poisson omnivore et se nourrit principalement d'insectes[27] ;
pêche à la mouche, technique nécessitant de simuler les mouvements d'une proie afin d'attirer le poisson[28].
Le chevesne n'est pas considéré comme menacé par l'UICN[8]. Il s'adapte bien aux perturbations subies par les milieux aquatiques, présente des populations abondantes aux fluctuations importantes sans conséquences sur la survie de l'espèce à moyen terme et ne bénéficie pas de procédure de préservation[29]. L'évolution de ses populations peut être un indicateur de l'état général d'un cours d'eau[17],[6].
↑ab etcH. Le Louarn et J-L. Baglinière, « Apports et limites du marquage individuel dans la connaissance de l'écobiologie du chevaine (Leuciscus cephalus) »,Bulletin français de la pêche et de la pisciculture,no 346,,p. 2(lire en ligne, consulté le)