| Chenin B | |
Grappe et feuille de chenin B, dans l'Ampélographie de Viala et Vermorel. | |
| Caractéristiques phénologiques | |
|---|---|
| Débourrement | 1 jour avant le chasselas |
| Floraison | 1 jour après le chasselas |
| Véraison | 2 semaines et demie à 3 semaines après le chasselas |
| Maturité | 3e hâtive, 3 semaines à 3 semaines et demie après le chasselas |
| Caractéristiques culturales | |
| Port | Demi-érigé à érigé avec un diamètre moyen et des entrenœuds assez courts |
| Vigueur | Moyenne à forte |
| Fertilité | Bonne |
| Mode de taille | taille courte (en gobelet par exemple) ou avec un long bois (Guyot simple par exemple) |
| Mode de conduite | Palissage |
| Productivité | Moyenne (dépend énormément des conditions de culture et de la fertilité agronomique des sols où il est implanté) |
| Exigences culturales | |
| Climatique | Assez adaptable aux conditions climatiques chaudes, tropicales ou équatoriales mais préfère les zones fraîches |
| Pédologique | adaptable à tout type de sol mais s’épanouit pleinement sur des sols de craies ou calcaire |
| Pathologique | Particulièrement sensible à la pourriture grise, à l’oïdium et aux maladies du bois. Résistant au mildiou, au black rot et à l’anthracnose. |
| Potentiel œnologique | |
| Potentiel alcoolique | 11 à 13% vol. |
| Potentiel aromatique | Miel, pêche, coing, fruits confits, écorce d'orange, tarte tatin, cannelle. |
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Lechenin, aussi appeléchenin blanc, est uncépage blanc devigne.
AuXVIe siècle,Rabelais qui, en bon tourangeau, parle abondamment desvins blancs d'Anjou, cite une fois le chenin dansGargantua au chapitreXXV :
« Ce faict, et bergiers et bergieres feirent chere lye avecques ces fouaces et beaulx raisins, et se rigollerent ensemble au son de la belle bouzine, se mocquans de ces beaulx fouaciers glorieux, qui avoient trouvé male encontre par faulte de s'estre seignez de la bonne main au matin, et avec grosraisins chenins estuverent les jambes de Forgier mignonnement, si bien qu'il feut tantost guery. »
Certains auteurs feraient remonter l'antériorité de ce cépage auXIe,Xe, mêmeVIe siècle, cependant même si la présence de la vigne est bien attestée en Anjou dès ces époques-là, rien ne permet d'affirmer qu'il s'agisse du chenin. Les résultats des analyses moléculaires et génétiques ne permettent pas de dater son apparition mais montrent maintenant clairement que le chenin est un descendant (semis) dusavagnin. Il est fait état qu'au début duXVIe siècle des efforts sont accomplis par Thomas Bohier auchâteau de Chenonceau et par son beau-frère l'abbé de Cormery, au manoir du Montchenin, sur les pentes de l'Echandon pour essayer d'acclimater des cépages réputés venant de toute la France. Ces démarches se sont développées sous François 1er et il est probable que le chenin ait fait son apparition à cette époque-là vraisemblablement à partir d'un pépin récolté près d'Artois[1].

Après larévocation de l'édit de Nantes en 1685, certainshuguenots d'origine française, émigrés enHollande, trouvèrent refuge enAfrique du Sud. Ils emportèrent ce cépage dans leurs bagages et le plantèrent à partir de 1688 dans cette région du monde et en particulier àFranschhoek (littéralement « le coin des Français » enafrikaans). Aujourd’hui, la surface de chenin cultivée enAfrique du Sud est le double de celle de lavallée de la Loire. Le chenin fut également importé enAustralie dès leXIXe siècle.
De nos jours, il est bien représenté dans les nouveaux pays viticoles que sont l'Argentine, leChili, laCalifornie, laNouvelle-Zélande, l'Australie et l'Afrique du Sud. Par exemple, en Afrique du Sud, avec 30 % du vignoble, c'est l’un des cépages les plus cultivés, sous le nom desteen. En France, il est surtout présent dans sa région d'origine, lavallée de la Loire dont c'est l'un des cépages blancs les plus caractéristiques. Il est planté dans cette région, des limites ouest du département deMaine-et-Loire jusqu'à la Touraine, et couvre un bon nombre d'appellations. Il est également appelépineau blanc de la Loire (voir les synonymes ci-dessous) en Touraine. On le trouve aussi dans le sud-ouest et dans le Languedoc où il est classé « cépage recommandé ». Il entre dans l'assemblage de plusieurs AOC de l'appellation Limoux :dans Lablanquette de Limoux jusqu'à 10 % et dans lecrémant de Limoux jusqu'à 40 %. Depuis 2009 ce cépage peut aussi constituer 100 % de l'AOC limoux Blanc (Tranquille) ou être assemblé avec lechardonnay et lemauzac.
Il donne des vins blancs enTouraine, enAnjou et sur les rives du Loir. Les vins peuvent être secs (Jasnières,Savennières,Vouvray,Montlouis,Anjou,Saumur,Coteaux-du-Vendômois,Coteaux-du-Loir) ou moelleux voireliquoreux sur certains millésimes ou selon les tris des vignerons (Bonnezeaux,Coteaux du Layon,Coteaux de l'Aubance,Jasnières,Quarts de Chaume,Savennières,Vouvray,Montlouis...). Il est aussi utilisé pour la production de vins effervescents (Crémant de Loire,Crémant de Limoux,Montlouis-sur-Loire,Saumur,Vouvray).
Le chenin, ouchenin blanc, est le seul cépage autorisé pour la production deVouvray,Montlouis,Chaume,Jasnières,Savennières,Bonnezeaux,Coteaux du Layon,Coteaux-de-l'aubance etQuarts de Chaume.
Sa réputation n'est pas aussi noble que celle d'autres cépages blancs. Et pourtant, beaucoup de professionnels estiment qu'il peut, s'il est bien travaillé, produire de grands vins. Cette mésestime provient peut-être d'une période où beaucoup de vignerons vendangeaient des raisins peu mûrs, donc acides, verts. Ils compensaient ce déficit enchaptalisant, puis en souffrant pour éviter un second départ de fermentation en bouteille.

Le Chenin est connu aussi sous les noms suivants :