Lechef d'état-major des armées (CEMA) est unofficier généralfrançais. Militaire le plus gradé de l'armée française, il assure le commandement de toutes les opérations militaires sous l'autorité duprésident de la République et sous réserve des dispositions particulières relatives à ladissuasion nucléaire. Il assiste et conseille le gouvernement dans l'exercice de ses attributions relatives à l'emploi des forces ; son adjoint est lemajor général des armées.
Un « chef d’état-major général de la défense nationale » est nommé en mais« c'est un faux départ »[2] : il ne possède aucune structure administrative qui lui serait propre, et ses attributions sont confiées auchef d'état-major de l'Armée de terre, le général d'arméeMaurice Gamelin[2].
C'est en, sous leGouvernement provisoire de la République française, qu'un officier général se voit pour la première fois confier un commandement interarmées, c'est-à-dire qu'il est placé au-dessus des chefs d'état-major des armées deTerre,Air etMer dans l'ordre hiérarchique[3]. Il s'agit du général de corps d'arméeAntoine Béthouart, nommé chef d'état-major général de la Défense nationale ; le général d'arméeAlphonse Juin lui succède le[JORF 1].
Néanmoins, à partir de, laQuatrième République marginalise le chef d’état-major général de la défense nationale, tout d'abord en lui retirant son qualificatif de « général » le, puis en remplaçant le général d'armée Juin par un général de division en[4]. La marginalisation s’accélère avec le décret du « portant regroupement des états-majors généraux de la Guerre, de la Marine et de l'Air et création de l'État-Major général des forces armées » (EMGFA)[5]. Au bout de quelques mois, l'état-major de la défense nationale est supprimé et l'EMGFA devient donc le seul état-major interarmées[6].
Le décret du, en confiant àAlphonse Juin la fonction nouvelle d'inspecteur général des forces armées, fait de celui-ci le président du comité des chefs d’état-major, le vice-président du Conseil supérieur des forces armées et enfin le conseiller du gouvernement pour les questions de défense[7]. Ces attributions font de lui le chef d'état-major des arméesde jure, bien qu'il n'en reçoive pas le titre dans les faits. En, la nomination du maréchal Juin au commandement interarmées du secteur Centre Europe conduit à une trop grande concentration de pouvoir entre ses mains, ce qui pousse le gouvernement à lui retirer la présidence du comité des chefs d'état-major[7]. Cette dernière est confiée à un officier général titré « chef d’état-major général des forces armées » (CEMGFA).
Le général d'arméePaul Ély, nommé chef d’état-major général des forces armées par décret du, estde facto le premier chef d'état-major des armées[JORF 3].
Entre et, le chef d'état-major général des armées perd sa prééminence au profit du puissant chef d'état-major général de la défense nationale (CEMGDN) qui devient « conseiller militaire du gouvernement et la plus haute autorité militaire »[8]. La fonction est occupée par Paul Ély de à puis par le généralJean Olié[9] de à[10]. En, le CEMGDN perd son titre de « plus haute autorité militaire »[11] puis en, l'état-major général de la défense nationale redevient le secrétariat général à la défense nationale, comme dans l'entre-deux-guerres et comme entre et. Lesecrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale est aujourd'hui l'héritier direct de ce secrétariat général à la défense nationale. Par ailleurs, l'état-major général de la défense nationale cède ses responsabilités spécifiquement militaires à l'état-major interarmées. Celui-ci prend le nom d'état-major des armées, l’EMA d'aujourd'hui. Le général d'armée Charles Ailleret est nommé à sa tête[12],[13].
La fonction de chef d'état-major des armées a connu différents intitulés :
Chef d'état-major général de la défense nationale (-) ;
Président du comité des chefs d'état-major généraux des forces armées (-) ;
Inspecteur général des forces armées, président du comité des chefs d'état-major généraux des forces armées et vice-président du Conseil supérieur des forces armées (-) ;
Chef d'état-major général des forces armées (-) ;
Chef d'état-major général des forces armées, inspecteur général des forces armées (-) ;
Chef d'état-major général des armées, inspecteur général des forces armées, président du comité des chefs d'état-major (-) ;
Le chef d'état-major des armées assiste leministre des Armées dans ses attributions relatives à l’emploi des forces. Il est responsable de l’emploi opérationnel des forces. Sous l’autorité duprésident de la République,chef des armées, et dugouvernement français, et sous réserve des dispositions particulières relatives à la dissuasion, le chef d’état-major des armées assure le commandement des opérations militaires. Il est le conseiller militaire du Gouvernement[14].
Sous l'autorité du ministre de la Défense, le chef d’état-major des armées est responsable :
De l’organisation interarmées et de l’organisation générale des armées ;
De l’expression du besoin en matière de ressources humaines civiles et militaires des armées et des organismes interarmées ;
De la définition du format d’ensemble des armées et de leur cohérence capacitaire ;
De la préparation et de la mise en condition d’emploi des armées. Il définit les objectifs de leur préparation et contrôle leur aptitude à remplir leurs missions. Il élabore les doctrines et concepts d’emploi des équipements et des forces ;
Du soutien des armées. Il en fixe l’organisation générale et les objectifs. Il assure le maintien en condition opérationnelle des équipements ;
Du renseignement d’intérêt militaire. Il assure la direction générale de la recherche et de l’exploitation du renseignement militaire et a autorité sur ladirection du Renseignement militaire ;
L’état-major des armées est installé à l’Îlot Saint-Germain entre sa création en et.L’état-major des armées est désormais installé à l’Hexagone Balard[16].
Il a directement sous son autorité :
les chefs d’état-major de l’armée de Terre, de la Marine et de l’armée de l’Air[17] ;
Un « chef d’état-major général de la défense nationale » est nommé en mais il ne possède aucune structure administrative. C'est en, sous le Gouvernement provisoire de la République française, qu'un officier général se voit pour la première fois confier un commandement interarmées. Néanmoins, à partir de, la Quatrième République marginalise le chef d’état-major général de la défense nationale et au bout de quelques mois, l'état-major de la défense nationale est supprimé. Entre et, le chef d'état-major général des armées perd sa prééminence au profit du puissant chef d'état-major général de la défense nationale (CEMGDN) qui devient « conseiller militaire du gouvernement et la plus haute autorité militaire ». En, le CEMGDN perd son titre de « plus haute autorité militaire » puis en, l'état-major général de la défense nationale redevient le secrétariat général à la défense nationale, comme dans l'entre-deux-guerres et comme entre et.
Inspecteur général des forces armées, président du comité des chefs d'état-major généraux des forces armées et vice-président du Conseil supérieur des forces armées
↑En, Paul Ely devient chef d’état-major général de la défense nationale (CEMGDN) jusqu'à son départ à la retraite en. Jean Olié lui succède à ce poste de à. Durant cette période, le chef d'état-major général des armées perd sa prééminence au profit du puissant chef d'état-major général de la défense nationale qui devient la « plus haute autorité militaire nationale ».
↑« Dès son retour au pouvoir en, le général de Gaulle restaure le modèle qu’il avait lui-même établi au printemps. Si le premier EMGDN [état-major général de la défense nationale] avait été centré sur la figure d’Alphonse Juin, le général d’armée Paul Ély incarne cette période de renouveau. Arrivé en après une courte période de transition assurée par le vice-amiral Georges Cabanier, un ancien Français libre ayant brièvement occupé le poste de SGPDN adjoint en-, Paul Ély prend le titre de chef d’état-major général de la défense nationale, ce qui fait de lui la plus haute autorité militaire française. Ce poste, qui s’inscrit pour lui dans le prolongement du rôle de chef d’état-major général des forces armées qu’il occupait depuis, le place sous l’autorité du Premier ministre et non plus du ministre de la défense. Sa fonction est bien, par nature, interministérielle. Ély occupe ainsi une position centrale et sommitale qui est encore celle du général d’armée Jean Olié qui lui succède en, après avoir été chef de l’état-major particulier du Président de la République. »,Le SGDSN, 110 ans d’histoire - 1958-1962 : le second EMGDN, une éphémère remilitarisation site sgdsn.gouv.fr.