Le reste de la commune, hormis le bourg qui en occupe le centre, est occupé par de nombreuses fermes et petits hameaux :Laurière, Machat, Brethenoux, Longeas, Masferrand, Mastizon, Malbâti, Labit, Champonger, Nouaillas, Londeix…[2].
Elle se situe aussi dans l'emprise d'un cratère météoritique formé il y a environ 200 millions d'années : l'astroblème de Rochechouart-Chassenon. La roche issue de cette collision, oubrèche, a servi à de nombreuses constructions alentours, en particulier à celles de l'église et desthermes gallo-romains dont on a longtemps cru qu'ils étaient construits sur un ancien volcan[4],[5].
Le relief est peu prononcé, comme dans toute cette partie occidentale du Massif central. La commune occupe un plateau orienté est-ouest entre les vallées de laVienne au nord et laGraine (ouGrêne), affluent de cette dernière, au sud[2].
LaVienne borde la commune au nord. D'une longueur totale de 363,3 km, prend sa source enCorrèze, sur leplateau de Millevaches, dans la commune deVolx et se jette dans laLoire dans laCorrèze, àSaint-Setiers, après avoir traversé 99 communes[9]. Sur le cours de la Vienne, la Montre en rive gauche, et Pilas en rive droite[2], sont d'anciennes îles redevenues terriennes par comblement d'un bras mineur de la Vienne[10].
Quelques courts ruisseaux temporaires rejoignent ces deux rivières[2].
La commune est limitée à l'est par leruisseau de Villegoureix, qui se jette dans laGorre au nord de la commune, peu avant son confluent de celle-ci dans la Vienne[2].
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat océanique altéré, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[15]. En 2020, le climat prédominant est classé Cfa, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été chaud sans saison sèche[16]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat océanique altéré[17] et est dans la région climatique Poitou-Charentes, caractérisée par un bon ensoleillement, particulièrement en été et des vents modérés[18]. Elle est en outre dans lazone H2b au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[19],[20].
La commune est peu boisée avec une essence prédominante de chêne pour les zones les plus couvertes, avec des châtaigniers. Le sol est occupé par des prés séparés entre eux par des haies d'aubépine qui sont destinés à l'élevage d'ovins et de bovins constituant unbocage typique duLimousin.
Si ces zones de pâturages ne sont pas menacées, elles sont néanmoins de plus en plus mises en concurrence avec d'autres activités agricoles nécessitant un accroissement des surfaces exploitées. Un changement qui s'effectue au détriment de la flore dont celle protégée comme les orchidées terrestres.
Au, Chassenon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[25].Elle est située hors unité urbaine[26] et hors attraction des villes[27],[28].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (76,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (52,6 %), forêts (19,9 %), prairies (14,6 %),terres arables (6,8 %), zones urbanisées (4 %), eaux continentales[Note 2] (1,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[29]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment laVienne, laGorre et laGraine. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1995 et 1999[32],[30].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Chassenon.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 40 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 553 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 80 sont en aléa moyen ou fort, soit 14 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[33],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national descavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[34].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[30].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Chassenon est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[38].
Le nom de Chassenon est attesté dès l'époque romaine :Cassinomagus, auIVe siècle[39]. Les autres formes anciennes sontvicaria Cassenominsse en940-952[40],Cassano,Cassanomayo (non daté)[41].
Le nom de Chassenon serait directement issu dugauloiscassano oucassino qui a donnéchêne en français,chasne enfrancoprovençal etcasse,cassanh/cassanha,chaisne enoccitan, suivi dusuffixe-magos, plaine puis marché. La signification serait donc « le champ des chênes » ou « le marché des chênes ». Le nom peut être aussi issu d'un nom d'homme gauloisCassinus[42].
La commune est historiquement dans la partie de la Charente où était parlé, entre autres, le dialecte estlimousin[43]. Elle s’écritChassanom en limousin[44].
Sur la planèteMars, en, l'une des cibles d'analyses poussées effectuées sur un affleurement rocheux par l'astromobileCuriosity de laNASA, est baptisée d'après la commune[45].
Entre leXe et XVIIIe siècles, Chassenon était le siège d'uneviguerie, qui rendait la justice localement. Elle était alors dans lediocèse de Limoges, puis fut rattachée aux six autres vigueries ducomté d'Angoulême, qui en compta une vingtaine de par son extension auXIe siècle.
Au point de vue religieux, laparoisse était dans le diocèse de Limoges[47].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[50].
En 2022, la commune comptait 843 habitants[Note 4], en évolution de −3,99 % par rapport à 2016 (Charente : −0,48 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 26,1 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 38,9 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait442 hommes pour428 femmes, soit un taux de 50,8 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[53]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,9
90 ou +
1,9
11,3
75-89 ans
14,0
24,4
60-74 ans
25,4
18,9
45-59 ans
19,2
16,5
30-44 ans
15,4
11,7
15-29 ans
9,7
16,3
0-14 ans
14,5
Pyramide des âges du département de laCharente en 2021 en pourcentage[54]
Une boulangerie-pâtisserie est située sur la voie principale du bourg.
Un salon de coiffure à côté de la place de la mairie propose ses services pour un public mixte.
Lemarché des délices locaux réunit différents commerçants ambulants sous les marronniers de la place de l'Église le premier dimanche de chaque mois. Les participants sont principalement des entreprises locales. Ce marché existe depuis 2021 grâce à l'initiative du Comité des fêtes. Il laisse sa place ou s'associe, en fonction du calendrier, avec le marché aux fleurs et lemarché de Noël.
Ledomaine de la Grange de Quayre est une ancienne demeure rénovée en chambres d'hôtes proposant un service d'hébergement local.
Le bar-restaurant qui faisait office de lieu de restauration pour les habitants comme pour les touristes, en visite aux thermes de Cassinomagus, est dans l'attente d'un repreneur.
Les thermes de Chassenon, dits de Longeas, au sud-est de Chassenon, sont construits sur une période d'environ 90 ans, entre approximativement l'an 90 et l'an 180 (Haut-Empire romain).
À cette époque,Cassinomagus est une agglomération secondaire de type urbain ; son centre d'attraction est lesanctuaire entourant son grandtemple, bientôt assorti d'un des plus grands thermes de Gaule et d'un grand amphithéâtre.
La nature des thermes antiques n'est reconnue qu'en 1961 ; auparavant, lescaves de Longea (en fait les soubassements des thermes) étaient vus comme les caves d'un grand palais. Mais le site des thermes est néanmoins classémonument historique depuis1959[58].Il appartient auconseil départemental de la Charente depuis1983[réf. nécessaire]. Il figure parmi les édifices thermaux antiques les mieux conservés de laGaule.
Le 21 septembre 1987, les thermes de Longeas, le temple de Montélu et l'amphithéâtre du Bourg sont conjointement classésmonuments historiques ; et le forum, les petits temples, l'aqueduc et les carrières gallo-romaines du lieu-dit les Mouillères sont réunis en une inscription globale en tant quemonuments historiques[59].
L'ensemble de l'agglomération gallo-romaine fait l'objet de recherches historiques et archéologiques avancées depuis plusieurs dizaines d'années (voir l'article « Cassinomagus »).
Ce mégalithe artificiel a été érigé le 9 juin 2001 commémorant le centenaire de la loi de 1901. Cette érection a pour but de célébrer le passage de IIe au IIIe millénaire.
L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste, construite en pierre de météorite comme les thermes, date duXIVe siècle[61].
La sculpture juste au-dessus de l'arc de décharge de la porte d'entrée (photo ci-contre) a une iconographie curieuse : le Christ avec les bras en croix, mais sans croix[62] (caractéristique qui se retrouve en quelques autres endroits[Note 5] vers leXe siècle et le début duXIe siècle[63]), est encadré par les deux soldats[62] fréquemment illustrés depuis la fin duVIe siècle[63] : Longin à droite portant la lance (ici à flamme lozangique et ailerons), et Stéphaton à gauche présentant l'éponge au bout d'une lance[62]. Cette sculpture est la seule connue en France où ces deux personnages ont ces positions ; partout ailleurs dans ce pays, Longin est à gauche et Stéphaton à droite[63].
À gauche et un peu en dessous de ce bas-relief, un autre est encastré dans la façade. Celui-ci est très endommagé et difficilement lisible.Pierre Beaumesnil le décrit comme trois personnages, l'un armé d'une massue ou d'un couteau s'apprêtant à frapper une femme à genoux devant lui et le troisième personnage debout faisant face aux deux premiers ;Michon y voit uneAnnonciation, avec la femme à genoux représentant un ange etMarie en face séparée de l'ange par unprie-dieu ; Duléry[62] y voit deux druides soutenant par les bras une troisième personne enlacée d'osiers, s'apprêtant à la jeter en sacrifice àTeutatès[64] ; V. H. Ducourtieux et A. Précigou y voient uneAdoration des mages[65].
Bas-relief à gauche de l'arc de décharge de la porte d'entrée de l'église.
Vue d'ensemble.
Église Saint-Jean-Baptiste, sculpture au-dessus de la porte d'entrée : épisode de laPassion
comte Mathieude Courcy, officier et maire de Chassenon. Admis en 1783 aux honneurs de la Cour, il est un proche de la famille Royale. Les souverains signent son contrat de mariage. Il épouse la fille ducomte de Sanois. Il a pour ParrainMathieu-François Molé, Premier Président du Parlement de Paris. L’une de ses filles Françoise-Cornelie épousera Le comteCharles de Tryon.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[36].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Autres représentations montrant le christ bras en croix et sans croix : le christ de la fresque de Saint-Pierre-les-Eglises (Chauvigny, Vienne), daté entre 782 et 984 ; un graffiti de la seconde moitié duXe siècle sur une paroi de l'aula deDoué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) ; nombreuses miniatures et ivoires jusqu'au début duXIe siècle[63].
↑a etb« Chassenon », surgoogle.fr/maps. Les distances par route entre deux points donnés sont calculées dans le panneau latéral (voir l'onglet en haut à gauche de l'écran) – cliquer sur "Itinéraires".
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
[Bourgeoiset al. 2006] Luc Bourgeois, Claude Andrault-Schmitt et André Berland, « Saint-Jean-Baptiste de Chassenon (Charente) : archéologie monumentale de la modeste église paroissiale d'un site prestigieux »,Revue Historique Du Centre Ouest,(lire en ligne [suracademia.edu]).