Cet article concerne la chasse pratiquée par les humains. Pour celle pratiquée par les animaux, voirPrédation.
Chasseurs dans la neige, dePieter Bruegel. Historiquement, la chasse était souvent pratiquée en groupes qui voyageaient souvent loin de leurs villes à la recherche deproies.Une chasseuse de grenouilles séminole.
Lachasse est la traque d'animaux dans le but de les capturer ou de les abattre,« pour les manger ou les détruire »[1],[2]. Quand la chasse est soumise à une règlementation, la pratique de la chasse en dehors de son cadre légal est appeléebraconnage. La « cynégétique » est l'art de la chasse.
La chasse est clairement attestée dans les gisements archéologiques liés à l'homme de Néandertal[10],[11],[12]. ÀCoudoulous et àLa Borde, les Néandertaliens ont utilisé des avens comme pièges naturels pour abattre de nombreux grands bovidés (bisons etaurochs). Elle est également probable pour des périodes antérieures[13].
Le piégeage de petits animaux est une pratique très ancienne. Des populations préhistoriques ont pratiqué une chasse quasiment monospécifique (mammouth,renne) à tel point que certains auteurs ont évoqué une chasse spécialisée. Il semble que les chasseurs-cueilleurs suivaient leur gibier, remontant vers le nord l'été et revenant au sud bénéficier d'un climat plus doux l'hiver. Cette pratique a encouragé un nomadisme que lesInuits et certaines tribusamérindiennes pratiquaient encore il y a peu, mais qui n’existe pratiquement plus, les grands animaux (sauf les oiseaux migrateurs) étant par ailleurs totalement limités dans leurs déplacements par unefragmentation écopaysagère croissante, principalement due au morcellement du paysage par les infrastructures de transports (autoroutes, TGV clôturés, canaux aux berges infranchissables, etc.).
AuPaléolithique, durant cette période, de nombreuses avancées sont apparues comme lejavelot de bois, l'épieu enif ou encore lepropulseur permettant de catapulter dessagaies avec plus de force. Les armes assez variées ont permis de chasser toutes sortes de gibiers[14].
AuMésolithique de nouvelles méthodes de chasse font leur apparition, comme la chasse et la pêche au filet, mais aussi de nouvelles armes, comme l'arc, une arme très importante pour l'époque.
Avec l'apparition dumode de vie sédentaire et de l'élevage, l'importance de la chasse en tant que moyen de subsistance diminua pour une grande partie des populations. Déjà dans certaines cultures antiques, la chasse n'était plus considérée que comme un passe-temps. De plus en plus, elle ne fut souvent pratiquée que par une petite partie de la population[15].
De nombreux écrits sont depuis l’Antiquité consacrés aux techniques cynégétiques et depiégeage. La notion de droit de chasse est évoquée pour la première fois dans le recueil de coutumes des Francs Saliens (riverains de la Sala ou Yssel) écrit sousClovis (époquemérovingienne) et dénommé ultérieurement « loi salique ». L'évolution de ce concept s'est articulée alternativement à travers des périodes de permissivité et de restriction, voire de prohibition.
La puissance desrois francs, chefs des principaux clans aristocratiques, se mesure aux richesses qu'ils obtiennent de la guerre et de la chasse. L'abondance de leur table, particulièrement en termes devenaison, suppose l'existence de réserves étendues de gibier noble. Dans l'affrontement avec les clans rivaux, les rois francs s'approprient, pour leur usage exclusif, lessaltus qui jusqu'alors étaient parcourus par l'ensemble de l'aristocratie. Le patrimoine forestier royal, enArdenne ou dans l'ancienne forêt desSilvanectes, est réparti en « forestes », espaces réservés aux chasses que le roi exclut de l’usage commun, et associés à unerésidence royale occupée quelques semaines par an, à l'occasion des périples de laCour itinérante[16]. L'institution desforest se désagrège en France en même temps que la puissance carolingienne ; « forestis » ne désigne plus alors le district de chasse, « mais il prend un sens purement géographique ». Il n'en est de même pour l'Allemagne (Wildbannforst) et pour l'Angleterre (Forest)[17]. Le concept des « forestes » est introduit par lesNormands en Angleterre auXIe siècle, lors de laConquête normande de l'Angleterre, en1066, et à l'apogée de cette pratique à la fin duXIIe siècle et au début duXIIIe siècle, un bon tiers de la superficie dusud de l'Angleterre a été désigné commeforêt royale ; à un moment donné auXIIe siècle, tout l'Essex était afforesté (afforested) et, à son avènement,Henri II déclara que tout leHuntingdonshire était uneforest[18]. En Allemagne lesforestes, régulées par leWildbann, sont appelées par la suiteForst, expression qui survit aujourd'hui sans la connotation ancienne.
Cette section adopte un point de vue régional ou culturel particulier et doit êtreinternationalisée (novembre 2023).
AuMoyen Âge, la chasse reste le privilège de lanoblesse et des dignitaires de l'État ou du clergé : la chasse au grand gibier est réservée aux nobles et le petit gibier (lièvres, volatiles) laissé au reste de la population. Certaines zones sont réservées à la chasse royale.
En France au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, la chasse est un plaisir degentilhomme et un privilège seigneurial. Les rois sont grands chasseurs et entretiennent des équipages importants. Être admis aux chasses du roi est un des plus grands honneurs de la Cour.Louis XIII, qui a appris la lecture dans les ouvrages devénerie, pratiquait quotidiennement toutes les chasses[20] et chassa beaucoup enSologne.
Leseigneur haut-justicier a ce droit dans l'étendue de sahaute-justice, le seigneur local dans saseigneurie. Lesroturiers n'ont pas ce droit sauf s'ils ont acheté unfief, une seigneurie ou une haute-justice (ordonnance sur les eaux et forêts de 1669). Les seigneurs ecclésiastiques, les dames hautes-justicières (pratiquant lachasse au vol), les nobles âgés sont tenus de faire chasser afin de réduire le surplus degibier nuisible aux cultures (ordonnance de).
Lesbraconniers sont craints surtout à cause de l'éventualité duport d'armes. Les contrevenants sont sévèrement punis. L'édit de 1601 prévoit l'amende et lefouet pour la première infraction, le fouet et le bannissement pour la première récidive, lesgalères et laconfiscation des biens à la seconde récidive, lamort en cas de troisième récidive. L'ordonnance de 1669 écarte la peine de mort. Les garde-chasse n'ont pas le droit au fusil. Lesregistres des cahiers de doléances montrent cependant que la verbalisation est beaucoup plus importante pour les délits forestiers que pour les délits de braconnage[20].
Pour permettre l'existence du gibier, il est interdit de moissonner avant la Saint-Jean, d'enlever les chardons, d'enclore par des murs les terres. Il faut planter des haies d'« épines » auprès des forêts royales. Il est interdit de tuer les lapins sauf sous la direction des agents des eaux et forêts (les capitaineries).
Il existait cependant quelques chasses populaires accordées aux populations dans les provinces récemment annexées ou auxbourgeois qui avaient payé pour cela un droit particulier. Seuls certains animaux dangereux (sanglier, cerf)[22] étaient l'exclusivité des nobles[20].
Portrait de caractère d'un chasseur,Gustav Köhler (avant 1922).
À laPréhistoire, il fallait une bonne dose de bravoure pour affronter les animaux quasi à mains nues dans les contrées hostiles desforêts primaires. Avec lapierre, ensuite lebronze et lefer, la lance, l'arc et le couteau, ensuite le fusil et le fusil à lunette, les chances pour les animaux d'échapper au chasseur se sont au cours des temps progressivement amoindries. De plus les espaces sauvages se sont réduits comme peau de chagrin, morcelés par l'agriculture et les friches industrielles.
Les usages liés à la chasse, la peur de l'inconnu, la confrontation à lamort, le sang versé, ont eu toutefois le temps d'imprégner durablement les usages, les croyances et les rites. Lesmythes fondateurs évoquent souvent la chasse que des Dieux ou des animaux auraient enseignée à l’humain. Lesreligions recèlent detraditions liées à la chasse :Arduinna,Abnoba etVosegus dans latradition celtique,Odin ou Wotan dans lesmythologies nordique etgermanique se met en scène dans d'invisibles « chasses fantastiques, »Artémis dans lamythologie grecque,Diane dans lamythologie romaine, déesse et non pas dieu pour une discipline de tout temps masculine,saint Hubert de la même manière quesaint Eustache et le cerf crucifère dans latradition chrétienne.L’opposition biblique deCaïn etAbel pourrait être vue comme le reflet de la supplantation duchasseur-cueilleur par l’agriculteur éleveur[réf. nécessaire]. LaGrande Muraille deChine elle-même a été interprétée comme une marque de séparation entre peuples cultivateurs sédentarisés et les nomades chasseurs. La chasse a souvent une importancerituelle ouinitiatique pour les jeunes adultes, comme c'est encore le cas chez certains groupes humains. Pour être reconnu comme adulte,le jeuneInuit devait affronter et tuer unours blanc adulte avec un couteau ou un poinçon[réf. nécessaire].
Le chasseur chassé par son gibier est un thème récurrent de l'imaginaire[23]. AinsiActéon, chasseur célèbre de laGrèce antique, est métamorphosé en cerf fuyant ses propreschiens qui ne le reconnaissent pas. De chasseur, Actéon devient gibier.Ovide, dansLes Métamorphoses, écrit à son sujet :« Ses chiens l'ont aperçu (…). Cette meute avide de la curée (…) poursuit le jeune homme (…). Il fuit dans ces mêmes lieux où il a si souvent poursuivi le gibier ; hélas oui il fuit ceux qui étaient à son service »[24].
Les métamorphoses du chasseur en gibier ne sont pas inconnues du Moyen Âge. Dans lesmarges à drôleries des manuscrits gothiques, lesenluminures substituent au chasseur, le chien de chasse, le lapin et surtout le singe. Ou bien on substitue au gibier, le chasseur ou ses chiens. Le singefauconnier est souvent représenté juchant un âne tenant non pas un faucon mais une chouette. La chouette est un des oiseaux les plus méprisés du Moyen Âge et partage avec le singe une réputation de laideur physique et morale. Quant à l'âne il partage avec le singe une réputation de lubricité qui ne s'est jamais démentie. Dans un manuscrit anglais, cette image est commentée par un proverbe qui implique que ces animaux ne valent rien :« Neyther no less than an ape and an owl an ass »[25]. Dans les décrétales de Smithfield, datant de 1330, la punition du chasseur fait l'objet d'un véritable cycle. Un chasseur est terrassé par un lièvre ou un lapin, puis attaché et conduit devant le juge. Condamné à mort, il est mené au gibet puis décapité[25].
Ces substitutions ont pour but d'être drôles ou didactiques. Elles renversent les valeurs attribuées à la chasse ou à la fauconnerie. Elles ont souvent un contenu sexuel. Dans leCligès deChrétien de Troyes, les enluminures transforment un gibier particulier en chasseur, spécialement affecté à la symbolisation du sexe féminin[25].
La chasse est une source denourriturecarnée mais aussi de ressources diverses telles que la peau, la fourrure, la corne, lesbois, l'os, les tendons, les dents, etc. Dans les régionsarctiques, pour lesInuits, c'était jusqu'à il y a quelques décennies la seule source de nourriture hormis lapêche.
La chasse a pu aussi avoir comme fonction de repousser ou d'éliminer des prédateurs dangereux pour l'humain, tels que lelion des cavernes ou l'ours des cavernes, qui ont pu être en compétition avec lui pour occuper certainescavités où hiverner.
Avec larévolution néolithique et l'avènement de l'élevage, hormis dans les forêts tropicales et dans les régions polaires, la chasse pour la subsistance perd en importance pour certaines populations. Les prédateurs menaçant le cheptel domestique (loup, lion, tigre…) ont longtemps été pourchassés, souvent jusqu'à leur extinction dans les grandes régions d'élevage.
Dans lessociétés occidentales, la chasse retrouve parfois sa fonction originelle dans les périodes dedisette, toutefois avec le monde moderne, l'élevage et l'économie de marché, la chasse n'est souvent plus une nécessité. Les chasseurs la pratiquent ainsi principalement par choix pour des raisons tels que:
activité d'extérieur en immersion dans la nature.
contribution au maintient des effectifs de populations d'animaux sauvages.
offrant un moment de complicité avec leur(s) chien(s).
la satisfaction de pouvoir se procurer une viande de gibier sauvage plutôt qu'issu de circuits longs et industriels.
Au Moyen Âge en Europe, la chasse se transforme peu à peu en simple activité deloisir, souvent réservée aux classes dominantes, lanoblesse, puis les notables, avant de se démocratiser, après laRévolution en France. Toutefois, la chasse reste très prisée dans les classes dominantes, y compris lanoblesse, où on la considère souvent comme un signe distinctif.
L'ethnologue replace la cynégétique dans l'imaginaire occidental et sa représentation duSauvage. Le chasseur « qui a ça dans le sang » affronte dans des espaces réputés dangereux, des animaux demeurés sauvages, c'est-à-dire exclus de l'élevage. Le chasseur s'oppose de cette manière au viandard qui va pratiquer la chasse dans des espaces clos sur des animauxdomestiqués. Le sang du chasseur est assimilé à un flux sauvage semblable au sang noir des grosgibiers.« Le « sang noir » est le principe de la formidable vigueur sexuelle qui caractérise cerfs et sangliers. En période de rut, cette substance s'échauffe, « bouillonne », et rend la traque encore plus dangereuse »[26]. En tuant l'animal, le chasseur s'approprie les vertus de sa victime, il récupère le massacre pour s'en faire untrophée. Dans sa fonction rituelle la chasse est une épreuve devirilité, dans certaines traditions, scandinave, grecque et romaine notamment, elle s'accompagne d'uneivrognerie rituelle. Dans diverses sociétés, il arrive que le tueur héroïquechâtre sa victime ou boive son sang[26].
AuXVIIIe siècle lesphilosophes naturalistes,Jean-Jacques Rousseau en tête, revendiquent la prééminence de lanature sur l'humain et s'opposent à toute destruction d'éléments naturels. L'écologisme procède de cette philosophie. L'autre courant,traditionaliste, admet que l'Homme éprouve la nature dans des actes périlleux avec les êtres sauvages. Ces deux courants s'affrontent régulièrement sur les thèmes de la chasse et de la corrida. Le sang versé lors de la chasse, rejoignant en cela lacorrida, semble de plus en plus gratuit pour tous ses opposants, bien que ce soit le même sang qui est déversé dans lesabattoirs industriels. C'est pour ceux qui le soutiennent une manière de sauver sa vertu au-delà des artifices du monde moderne[26].
La taille des ramures du cerf est à la mesure de sa puissance. En portant son choix sur un tel animal, le chasseur s'éloigne de la fonction régulatrice de la chasse, puisqu'un cerf à la ramure épanouie est aussi un cerf arrivé à samaturité sexuelle.
Certaines administrations font appel à la chasse pour lutter contre desespèces dites « nuisibles » ou « susceptible d’occasionner des dégâts » (ESOD)[27]. Par exemple, l'Australie lance uneguerre des émeus fin 1932[28], et prévoit en 2017 un quota de chasse de 7,2 millions dekangourous[29].
En Floride, une unité d'élite d'une vingtaine de personnes a été créée pour éliminer lespythons birmans, avec une récompense de 50 dollars par serpent[30].Donna Kalil est la première femme à en faire partie[31].
En France, certaines espèces animales sont classées par arrêté dans diverses catégories de nuisibles (au niveau national ou local), et peuvent alors faire l'objet d'une régulation par la chasse selon certaines conditions[32].
Un chat en train de chasser: la prédation par les chats influence la régulation des proies[33].
À la fin duXXe siècle, enOccident, le monde de la chasse met en avant la fonction de régulation despopulations animalesherbivores que remplit la chasse, en remplacement desgrands prédateurs disparus ou devenus rares, notamment dans les régions fortementanthropisées. Ses fonctions écologiques s'étendraient aussi à la préservation d'espèces menacées par les activités humaines, comme lepetit tétras dans les Alpes, et au développement d'espèces autrefois chassées de façon aléatoire. Le tir sélectif a ainsi fait ses preuves pour une gestion restauratrice de populations decerfs ou de quelques espèces emblématiques comme lechamois ; les plans de chasse ont dynamisé les populations desanglier, à tel point que leur population, excessive dans certainsdépartements, présente à son tour un problème.
En revanche, de nombreux territoires ont recours à des lâchers de gibier de tir, qui affaiblissent considérablement les populations existantes quand celles-ci n'ont pas déjà disparu du fait de la dégradation de leurs milieux et de la prolifération d'espèces classéesnuisibles comme lacorneille noire. Dans cette optique, les lâchers de gibier de tir seraient à proscrire, au profit de véritables politiques de restauration des milieux, seules capables de permettre un retour des espèces sensibles comme lesperdrix, lelapin ou lelièvre, voire d'espèces protégées comme lerâle des genêts ou l'outarde canepetière.
La position du monde de la chasse quant à la préservation de la biodiversité ne doit pas faire oublier la réalité des évolutions règlementaires en France : jusque dans les années 1970, tous les rapaces et de nombreux petits passereaux étaient chassés, et on doit essentiellement aux associations écologistes d'avoir obtenu la loi de 1976 sur la protection de la faune, qui a permis de sauverin extremis de nombreuses espèces durement touchées par une chasse non sélective.
Pour certains opposants, la fonction de régulation écologique de la chasse reste très discutée, car la sélection naturelle pratiquée par les grands prédateurs qui pistent et tuent préférentiellement les animaux jeunes et inexpérimentés, mal-formés, vieux et malades, n’est que rarement comparable dans ses effets aux résultats du tir aufusil, en particulier pour la chasse de nuit (oiseaux d’eau) qui ne permet pas de distinguer l’état des oiseaux ni même d’identifier avec certitude toutes les espèces, ou concernant une multitude d’espèces non chassées par l’humain (souris, mulots et autres campagnols, par exemple) qui sont les principales proies du loup, du renard, etc., longtemps empoisonnées ou piégées en tant que concurrents de l'humain, mais que le chasseur semble difficilement pouvoir remplacer. De plus, certaines études laissent penser que les déplacements de chiens ou certaines introductions de gibiers ont des impacts sanitaires importants sur les populations sauvages :zoonoses, parasites, appauvrissement ou dérives génétiques, pollution génétique par introduction d’animaux exotiques, d’élevages, ou issus de croisements etmarronnage.
Labattue consiste à disposer un groupe de chasseurs postés en bordure d’uneparcelle chassée afin que ceux-ci puissent tirer legibier, généralement sortant. Un angle de sécurité de 30° est préconisé par rapport aux voisins ou à tout éléments à sécuriser (personnes, bâtiments, routes, bétail…)[34]. Des traqueurs avecchiens parcourent alors les bois afin de mettre en mouvement legibier.
Parallèlement à labattue, latraque-affût prend un essor national. Ces chasses consistent à disposer les postés non pas en ligne, sauf exception liée aurelief, mais à proximité des coulées de fuite des animaux, que ce soit à l’intérieur des enceintes ou à l’écart de celles-ci. L’usage demiradors est fréquent, tout particulièrement sur des forêts à faible relief afin d’assurer un tir fichant[35]. Le rabat peut se faire avec ou sans chiens. Dans ce dernier cas, cela s’appelle poussée silencieuse ou « Drucken »[36]. Les avantages de la traque-affût sont multiples ; en plus d’être discrète, la traque-affût facilite grandement les tirs au point de faire baisser le nombre de balles tirées par animal tué. Alors qu’il en faut 7 en battue, la traque-affût n’en nécessite qu'1 à 2[37],[38]. De plus, les tirs étant à très courte distance et en plein cœur des bois, ceci limite considérablement les risques de balles perdues. L’efficacité de cette méthode permet également à la fois une meilleure régulation du grand gibier et une raréfaction des jours de chasse[39], ce qui limite les conflits d’usage. Enfin, le meilleur placement des balles favorisé par cette méthode assure une mort plus immédiate et limite donc le nombre d’animaux blessés. Cette chasse peut être pratiquée aussi bien par des chasseurs équipés d’armes à feu que d’arcs.
Pour les chasseurs, l’intérêt principal est de faire durer la chasse aussi longtemps que souhaité puisque les animaux ne peuvent pas s’échapper. En outre, ceux-ci sont nourris, plus nombreux et moins farouches qu’à l’extérieur[41].
La chasse en captivité est autorisée en France dans deux types de structures : les « parcs », dans lesquels la chasse est autorisée pendant les mêmes périodes qu’à l’extérieur ; les « enclos », dans lesquels la chasse est autorisée toute l’année. EnFrance, il existe près de 1 300 parcs et enclos qui détiennent entre 50 000 et 100 000 animaux :sangliers,cerfs,chevreuils,mouflons etdaims[41].
En 2022,One Voice révèle la carte des élevages officiels de « grands gibiers » en France[42]. Les animaux à destination des chasseurs y sont identifiés.
Les agents de l’Agence française de la biodiversité, chargés de contrôler les chasseurs en France, n’ont pas le droit d’entrer dans les enclos de chasse sans mandat particulier[41].
Le débat sur la chasse, sur certains types de chasse ou sur ses excès, est extrêmement ancien. Ainsi,Diderot regrette dans l'article consacré à la chasse dans l'Encyclopédie que le goût de la chasse « dégénère presque toujours en passion ; qu'alors il absorbe un temps précieux, nuit à la santé, et occasionne les dépenses qui dérangent la fortune des grands, et qui ruinent les particuliers ».
La chasse (et certains types de chasse en particulier) fait l'objet de nombreuses critiques de la part d'associations et de personnes soucieuses de comportement éthique envers les animaux (par exemple lessabotages de chasse). Celles-ci remettent en question des éléments tels que :
les périodes de chasse (plusieurs mois) ;
les jours de chasse (souvent à des périodes où les familles souhaitent se promener dans la nature) ;
les lâchers d'espèces d'élevage, qui font dégénérer les comportements des espèces sauvages (par exemple lefaisan)[réf. nécessaire].
le nourrissage des espèces sauvages : le nourrissage supplétif, l'alimentation demangeoire àmaïs pour que lessangliers restent plus ou moins aux mêmes endroits ou le nourrissage dissuasif, pour éviter qu'ils ne s'attaquent aux cultures, est la cause principale de la surpopulation de ceux-ci[43] ;
le système d'actionnariat des chasses privées, où letableau peut parfois primer d'autres considérations ;
la pertinence de l'usage de la chasse en dehors de la régulation en zone de friction avec l'humain ;
le comportement des chasseurs durant la chasse, comme le non-ramassage des cartouches usagées (l'enveloppe est presque toujours en plastique, et la douille en métal) ;
latoxicité des munitions, en particulier duplomb source desaturnisme - bien que de plus en plus demunitions dites « monométalliques » essentiellement composée decuivre/laiton fassent leur apparition sur le marché ; Selon une évaluation récente (2019) :« environ 5 millions de personnes dans l'UE pourraient être de gros consommateurs de viande degibier tirée auplomb de chasse et des dizaines de milliers d'enfants dans l'UE pourraient consommer du gibier contaminé avec du plomb provenant de munitions assez souvent pour avoir des effets importants sur leur développement cognitif ». Cette population est plus susceptible que les autres d'être victimes d'appendicite chronique due à la rétention de grenaille de plomb ou de fragments de balles[44].
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La mauvaise utilisation des armes à feu fait courir un risque aux chasseurs ainsi qu'aux autres personnes. C'est la cause chaque année d'accidents mortels, ou causant de graves séquelles, dont les chasseurs eux-mêmes sont majoritairement victimes[47],[48]. D'autres types de chasses entraînent également des accidents, comme la chasse à l'arc[49] , à l'arbalète[50] ou auharpon[51].
EnFrance une formation à la sécurité est associée aupermis de chasse depuis 2003, à travers des exercices pratiques obligatoires[52].
Un réseau « Sécurité à la chasse », constitué par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), publie un bilan annuel des accidents portés à sa connaissance durant la saison écoulée (de juin à mai) et en analyse la nature et les circonstances, afin notamment d’améliorer la formation des chasseurs à la sécurité :
durant la saison 2011/2012, les personnes victimes d'accidents de chasse sont dans 90 % des cas les chasseurs eux-mêmes, dont 31 % sont victimes d'auto-accident. Seulement 10 % des cas concernent des personnes extérieures à la chasse[53].
durant la saison 2012/2013, il y a eu 179 accidents, dont 21 mortels[54] ;
durant la saison 2013/2014, il y a eu 114 accidents, dont 16 mortels ; 90 % des victimes étaient chasseurs eux-mêmes (auto-accident dans 31 % des cas). Deux tués étaient non-chasseurs. 109 des 114 accidents étaient dus« à des fautes de sécurité (96 % des accidents) » contre« seulement 5 accidents imprévisibles (4 % des accidents) »[55] ;
durant la saison 2014/2015, il y a eu 122 accidents, dont 14 mortels ; 100 % des morts et 86 % des blessés étaient chasseurs eux-mêmes (auto-accident dans 25 % des cas)[56] ;
durant la saison 2015/2016, il y a eu 146 accidents, dont 10 mortels ; 2 des morts étaient non-chasseurs et 3 cas étaient des auto-accidents[57].
durant la saison 2016/2017, il y a eu 143 accidents, dont 18 mortels[58].
durant la saison 2017/2018, il y a eu 113 accidents, dont 13 mortels[59].
durant la saison 2018/2019, il y a eu 131 accidents, dont 7 mortels[60].
durant la saison 2019/2020, il y a eu 141 accidents, dont 11 mortels[61].
durant la saison 2020/2021, il y a eu 80 accidents, dont 7 mortels[62].
durant la saison 2020/2021, il y a eu 90 accidents, dont 8 mortels[63].
Nombre de morts par saison de chasse en France
2008/2009
22
2009/2010
19
2010/2011
18
2011/2012
16
2012/2013
21
2013/2014
16
2014/2015
14
2015/2016
10
2016/2017
18
2017/2018
13
2018/2019
7
2019/2020
11
2020/2021
7
2021/2022
8
Selon l'ONCFS, ce sont les négligences ou le non-respect des règles de sécurité qui provoquent la majorité des accidents, notamment le non-respect de la réduction de l'angle de tir à moins de 30°[47].« Les chasseurs de moins de 40 ans, ayant donc tous passé un examen du permis de chasser, avec l’épreuve pratique existant depuis 2003, causent proportionnellement moins d’accidents que les tranches d’âge supérieures »[54]. En France en2016, 65 % desaccidents de chasse se sont produits lors d'une chasse au grand gibier ; une arme basculante est en cause dans 59 % des cas, devant l'arme semi-automatique (31 %), les autres types armes correspondant à 10 % des accidents[57]. Selon un rapport sénatorial français de 2022, 9 % des accidents graves et décès sont dus à une consommation d'alcool par un chasseur[64].
Lescaméras d'action fixées sur les armes de chasse, risquant de pousser les chasseurs à l'imprudence, sont interdites en France depuis un arrêté ministériel publié auJournal officiel du[65].
AuQuébec, 37 % des décès accidentels seraient causés par desarmes à feu résultant d'accidents de chasse (en1995, 49 personnes sont mortes des suites de blessures causées de manière accidentelle par des armes à feu, le nombre de blessés serait à multiplier par 13). Dans 55 % des cas la victime fait feu sur elle-même. D'autre part, de1974 à1996, 55 % deshomicides sont réalisés au moyen defusil de chasse ou d'unecarabine (39 % en 1996). Enfin, en1995, moins du quart des 4 000suicidés auCanada l'ont été par une arme à feu, un fusil de chasse plutôt qu'unearme de poing[66].
Il existe au Québec un formulaire pour déclarer les accidents de chasse[67].
Vers 1875, pile de crânes de bisons destinés à la fabrication d'engrais. Parfois les cadavres étaient abandonnés dans la prairie, simplement dépouillés de leur fourrure.
L'activité cynégétique a historiquement marqué les écosystèmes et les paysages, notamment quand elle s'est accompagnée de l'usage du feu, des chiens ou de rapaces dressés, du piégeage et du poison.
Si une espèce comme letigre à dents de sabre semble avoir naturellement disparu, de nombreuses espèces pourraient avoir brutalement disparu du fait de la chasse, bien avant l'extension de l'agriculture et des villes, dans l'hémisphère nord, en Australie et sur un certain nombre d'îles. L'archéologiepréhistorique et lapaléontologie montrent que ces extinctions ont commencé par la disparition des gros animaux (dont enEurope lemammouth, l'éléphant, l'ours des cavernes, lelion des cavernes, lemegaloceros, etc.). Ces extinctions ont coïncidé avec l'extension des populations de l'homme de Cro-Magnon très habile dans l'usage dusilex, dupropulseur desagaies, de l'arc, et peut-être de techniques depiégeage et d'empoisonnement.
En Europe de l'Ouest, à la fin duMoyen Âge, la plupart des grands mammifères (cerf,chevreuil,aurochs,bison,renne, etc.) étaient en régression, hormis dans les forêts royales et les zones reculées. Même lesgens d'Église pouvaient pratiquer la chasse comme le rappelle unparchemin du moineAbélard qui interdit aux moines qu'il a sous son autorité de chasser l'ours plus de deux jours par semaine. Un menu commun de banquet deLouis XIV pouvait comprendre300 oursons farcis[68].
Après laRévolution française, les grands mammifères chassés et les oiseaux ont encore fortement régressé, disparaissant de régions entières[réf. nécessaire] (ou totalement pour l'aurochs) et partout hors des zoos puis des anciennes forêts royales de Pologne.
EnAmérique du Nord, l'utilisation généralisée desfusils a très rapidement provoqué la régression d'espèces telles que lebison des prairies et la disparition totale despigeons migrateurs qui par vols de millions d'oiseaux pouvaient obscurcir le ciel et cacher le soleil il y a deux siècles à peine. L'abattage systématique des bisons était plus politique que du fait des chasseurs, dans le but avoué d'affamer lesindiens.
Ce n'est qu'à partir des années 1960/1970 qu'à la suite d'une évolution de la règlementation favorisée par la prise de conscience d'une part croissante de la population, à la suite des plans de chasse, et grâce à une alimentation artificielle dite « agrainage » que ces populations se sont reconstituées, sur des bases génétiques appauvries, et dans le cas du sanglier après croisements avec des cochons, mais non sans succès quantitatifs, parfois au point de faire d'importants dégâts dans les cultures ou dans les forêts surexploitées, posant des problèmes dits dedéséquilibres sylvocynégétiques.[réf. nécessaire]. Les populations humaines desrégions tropicales etéquatoriales, hormis sur les îles, ne semblent pas avoir fait disparaître d'espèces par la chasse, alors que les disparitions et régressions ont été très significatives dans leszones tempérées de l'hémisphère nord et enAustralie.
Dans les forêts tropicales, la chasse exerce une très forte pression sur les populations d'animaux. Le déclin des mammifères, toutes espèces confondues, s’élève à 13 % du seul fait de la chasse[69].
Un autre problème est l'utilisation massive et encore préférentielle demunitions toxiques (auplomb) contenant des amorces composées demétaux lourds. Ce plomb est notamment à l'origine d'un problème grave et avéré desaturnisme aviaire malgré une évolution vers la substitution des cartouches au plomb par des munitions moins toxiques depuis les années 1980 dans certains pays et pour certains types de chasse. Dans plusieurs pays, la chasse avec des cartouches de plomb est interdite sur toutes les zones humides (étangs, rivières, marais, littoral…) ; les chasseurs ont l'obligation, dans ces zones, d'utiliser des cartouches de billes d'acier, ou d'alliages à base debismuth ou detungstène.
Le chasseur est plus exposé que la moyenne à plusieurs risques sanitaires[70], notamment dans certaines régions à risque, s'il dépèce lui-même et sans précaution son gibier, s'il ingère une viande mal cuite (trichinose) ou encore s'il pratique des modes de chasse où l'on est couché au sol, en forêt. Le contact avec l'animal ou avec des chiens infectés est également une source de risques sanitaires.
Hormis les accidents, les principaux risques sont :
surdité (ceci concerne aussi les pratiquants de tir sportif ou de ball-trap) ;
saturnisme (induit par leplomb, surtout pour le gibier d'eau qui ingère de la grenaille de plomb, et moindrement par ingestion de plomb incrusté dans la chair, toutefois, les grenailles de plomb sont de plus en plus remplacées par des grenailles d'acier qui sont moins polluantes) ;
En, un sondageOne Voice etIpsos sur la perception de la chasse par les Français indique que le public rejette massivement la chasse et plébiscite une réforme radicale[71].
EnFrance, selon les articles L.422-10 5, L.422-14, L.422-15, et L.422-18 duCode de l’Environnement, les propriétaires terriens dont les terrains sont soumis audroit de chasse d'une association de chasse bénéficient d'une opposition et donc d'un droit de retrait de leur parcelle pour « convictions personnelles opposées à la pratique de la chasse », et ce sans avoir à se justifier. Toutefois, l'exercice du droit d'opposition ne dispense pas l'opposant à la chasse de procéder ou de faire procéder à la destruction des animaux nuisibles et à la régulation des espèces présentes sur les terrains concernés[72].
La chasse de loisir est théoriquement interdite en Inde depuis leWildlife Protection Act de 1972, ainsi que dans tout le sous-continent indien (la chasse sous contrôle de l'État pour la protection des cultures et la chasse de subsistance restant autorisées). Cependant, une méta-étude soulignait en 2012 que« la chasse se poursuit en fait à un rythme soutenu dans de nombreuses régions, comme en témoignent les nouvelles extinctions de populations locales d'animaux sauvages au cours de la dernière décennie »[73].
La chasse de loisir est en revanche effectivement interdite en Europe dans lecanton de Genève depuis 1974, à la suite d'uneinitiative populaire lancée par les milieux de protection des animaux[74]. En règle générale, l'interdiction de la chasse est à séparer de la gestion des populations, puisque, par exemple, le canton de Genève effectue une régulation de la faune par des agents publics, en dérogation à l'interdiction de chasser[75].La directive européenne « oiseaux » de 2009 interdisant certaines techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction d’espèces, des techniques de chasse traditionnelles peuvent être localement proscrites[76].
Nombre de chasseurs : la France est le pays européen qui compte le plus grand nombre de chasseurs, 1 224 000 pour la saison 2011-2012[77] (2e pratique en nombre de licenciés derrière le football)[78]. Suivent ensuite l'Espagne (980 000), leRoyaume-Uni (800 000), et l'Italie (750 000). Ces valeurs sont toutefois à relativiser au regard de la forte variabilité de taille de population et de surface entre ces pays.
Proportion de chasseurs dans la population : ce taux est le plus fort en Irlande (8,9 %), à Chypre (6,4 %), en Finlande (5,8 %) et en Norvège (4,75 %) et le plus bas en Estonie, aux Pays-Bas (0,1 % dans ces deux pays) ou encore en Belgique (0,2 %) et Roumanie (0,27 %). Le taux en France est élevé : 2,1 %.
Nombre de chasseurs par surface : en dehors du cas particulier de Malte (50 chasseurs/km2), ce ratio est le plus fort à Chypre et en Irlande (5 ch./km2), au Danemark (3,8 ch./km2), au Royaume-Uni (3,3 ch./km2), au Portugal ou encore en Italie (2,5 ch./km2 pour ces deux pays). Il est relativement faible en Pologne (0,3 ch./km2), aux Pays-Bas, en Suède et en Hongrie (0,6 ch./km2) ou encore en Allemagne (1 ch./km2). Ce ratio en France est plutôt dans la moyenne haute : 2 chasseurs/km2 comme en Espagne.
En 2018, la France comptait 1,1 million de chasseurs, essentiellement masculins (97,8 %), d'âge médian 55 ans. Leur sociologie est la suivante[80],[81] :
Cadre, profession libérale
36,3 %
Employé
23,4 %
Ouvrier
15,1 %
Artisan, commerçant
9,4 %
Agriculteur
8,5 %
Profession intermédiaire
6,8 %
Étudiant
0,5 %
En 1999, 73 % des chasseurs étaient fils de chasseur. Les motifs de satisfaction recherchés dans la chasse sont le contact avec la nature, le travail du chien, la pratique d'un loisir entre amis. Passent en second, la gestion d'un territoire, la protection des cultures et forêts, le tableau de chasse[82].
Avec laRévolution française, la chasse s'est popularisée en Europe. Avec les vagues de colonisations, les modes de chasse par arme à feu se sont développées sur tous les continents et elle reste une pratique plutôt rurale, qui tend à être de plus en plus encadrée (permis de chasser, licence, plans de chasse, droits de chasse…) qui alimente une économie importante (jusqu’à 70 % des revenus forestiers et couramment au moins 50 % en France).
En France, le privilège du droit de chasse de la noblesse instauré par une ordonnance de 1396, relayé ultérieurement par un droit de chasse exclusif du propriétaire terrien et la constitution de vastes réserves de chasse pour « les plaisirs du roi » (les capitaineries) constitueront les règles essentielles pendant près de quatre siècles jusqu'à la Révolution, conduisant à l'abolition des privilèges dans lanuit du 4 août 1789.
Le droit de chasse exclusif est aboli à la suite de cette nuit du : le principe de la liberté de chasser se substitue au droit exclusif, même si le droit de chasse continue à être considéré comme un attribut du droit de propriété. En application de ce principe, le Parlement adoptera en 1844 une solution de compromis qui permet à tous de chasser avec l'accord tacite du propriétaire.
La loi du constitue encore, à l'heure actuelle, le fondement de l'organisation de la chasse dans son ensemble. Elle considère le gibier comme objet de prélèvement car nul ne songeait à l'époque à la gestion des effectifs, ni à la protection desbiotopes. Cette législation a largement perduré depuis, complétée par diverses dispositions adoptées au cours duXXe siècle.
Cette loi a notamment interdit le droit à chasser avec deslévriers[83].
En droit, la chasse est définie comme un prélèvement artificiel sur la faune terrestre. La loi diteVerdeille définit l'acte de chasse comme « tout acte volontaire lié à la recherche, à la poursuite ou à l'attente du gibier ayant pour but ou pour résultat la capture ou la mort de celui-ci » (article L.420-3 ducode de l'environnement).
En 2010, est publié auJournal officiel un décret créant une contravention de cinquième classe pour obstruction à un acte de chasse, passible de 1 500 euros d'amende[84].
Juridiquement, la chasse a aussi une dimension d'appropriation d'animaux sans propriétaires légaux par un individu ou un groupe d'individus (Res nullius dans le droit). Ainsi en 1845, selon J. Perrève (ancienprocureur du roi et juge,« la chasse, qui est un titre d'occupation, un moyen originaire, primaire d'acquérir lapropriété, est l'action de les rechercher, de les poursuivre, de s'en emparer par force, par ruse ou adresse, soit au moyen d'engins, soit à l'aide d'animaux domptés pour l'usage domestique ou dressés à cette fin »[85].
Les opérations de destruction sont soumises au droit de destruction, qui diffère pour partie du droit de chasse.
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↑Toomaï Boucherat,Le grand abri : la vie d'un clan il y a 9000 ans en Basse-Provence, Theix, Actilia Multimedia,, 57 p.(ISBN978-2-915097-29-0), La chasse- le Paléolithique, La chasse- le Mésolithique et le Néolithique
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↑NB : Attention, il s'agit du nombre de licenciés, le nombre réel de personnes pratiquant la chasse est vraisemblablement inférieur, certains chasseurs prenant plusieurs licences pour pouvoir chasser sur plusieurs territoires de chasse. Cf.« En finir avec la chasse en France : le nombre de chasseurs s'effondre, et c'est tant mieux »,leplus.nouvelobs.com,(lire en ligne, consulté le)
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Encyclopédie méthodique, ou par ordre de matières: Dictionnaire de toutes les espèces de chasses, Paris : chez H. Agasse,an III, (→ lire en ligne) — Note : Ouvrage utile pour connaitre le détail des techniques de chasse à la fin duXVIIIe siècle
Andrée Corvol,Histoire de la chasse : L'Homme et la Bête, Paris, Perrin, 2010.
Lucien-Jean Bord, Jean-Pierre Mugg,La chasse au Moyen Âge : Occident latin,VIe – XVe siècle, éditions du Gerfaut, 2008.
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