La chartreuse de Val-Saint-Esprit à Gosnay est fondée en1320 parThierry d’Hérisson,évêque d’Arras, etMahaut, comtesse d’Artois[note 1]. L’église est consacrée en1324. De nombreux bienfaiteurs en font une chartreuse assez importante.
La chartreuse est protégée par lamaison de Bourgogne auXVe siècle. Elle souffre des guerres desXVe siècle etXVIe siècle et doit être abandonnée à plusieurs reprises par la communauté, réfugiée dansBéthune. La fin de laguerre de Cent Ans permet aux moines de procéder à l’achat de la forteresse comtale de Gosnay et de supporter les dépenses annexes[note 2]. La campagne de travaux s’étend de 1526 à 1528. Les religieux finissent cette affaire avec un déficit financier d’environ 500 livres, mais cela contribue à grandement réduire les menaces extérieures envers leur établissement. Le petitcloître est reconstruit en1526[1]. Le grand cloître, commencé en1520, n'est achevé qu’auXVIIe siècle.
La maison périclite du fait de prieurs peu capables vers le milieu duXVIIe siècle. Elle se relève rapidement. L’église, reconstruite, est bénie en1704. Elle compte auXVIIIe siècle une douzaine de religieux et sixconvers.
Le, l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. Elle opte pour la vie commune, est désignée comme maison de réunion par les autorités départementales, mais cette décision est cassée par la Constituante.La communauté se disperse en 1791.
1494 ?-1498 ? : Jean du Chastel ou Chasteau,convisitatorprovinciœ en 1502, premier visiteur en 1504, sans quitter la charge de prieur deSaint-Omer (1498-1519), il est envoyé faire la visite de la province cartusienne d'Angleterre, en 1506[3].
1491-1499 : Jacques Ricasses (†1517), prieur duSaint-Omer de 1485-1491, procureur des moniales de Gosnay en 1485[3].
1585-1587 : Jean Martin (†1599), profès de Gosnay puis prieur de cette maison, prieur deSaint-Omer (1587-1591)[3].
1587-1595 : Mathieu Hervain (†1621), profès et prieur de Gosnay, puis de Saint-Omer (1595-1600)[3].
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1609-1612 : Jérôme de Wides ou Wytz (†1616), prieur dela Chapelle de 1614 à 1616[3].
1612-1621 : Bruno d'Outlelain ou Doutelair, ancien officier de l'armée duduc de Parme[5], secrétaire d'Adrien II de Noyelles[note 3], avant d'entrer dans l'ordre, prieur deBruxelles en 1621[6].
1698-1717 : Claude Bécourt, prieur de la maison de Gosnay et visiteur de la province cartusienne de Picardie[6].
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1757-1773 : Georges Kenler ou Kettler (1734-), profès de Gosnay en 1757, prieur de Gosnay au chapitre de 1773, et de Saint-Omer au chap. de 1778 ; prieur deZelem, près deDiest, en 1791[3].
Au début duXVIe siècle, le monastère du Val-Saint-Esprit semble tirer ses revenus d’un patrimoine foncier bien exploité qui lui permet de réaliser une série d’acquisitions de pièces de terres labourables, de bois et de maisons àGosnay et dans ses alentours, àGonnehem,Labeuvrière, etLa Buissière, entre les années1490 et1523[1].
Les armes de Val-Saint-Esprit seblasonnent ainsi : Écartelé de sable au loup d'or et d'argent à trois macles de gueules[7]. Selon la tradition cartusienne, ce sont celles de son fondateurThierry d'Hireçon.
Charles D’Hericourt, « Chartreuse du Val-Saint-Esprit »,Dictionnaire historique et archéologique du département du Pas-de-Calais, Arrondissement de Béthune,vol. t.2,,p. 66-73(lire en ligne, consulté le).
E. Dramard, « Le cartulaire de Gosnay »,Bulletin historique trimestriel de la Société académique des antiquaires de la Morinie,vol. 7,,p. 282-290(lire en ligne, consulté le).
Augustin Devaux, "Les Chartreux de Gosnay durant la Guerre de Trente Ans", Études et Documents pour l'histoire des Chartreux, Analecta cartusiana 208, Salzbourg, 2003, 107-142.
Laurence Baudoux, « L’architecture du Val-Saint-Esprit à Gosnay (XVIIe siècle-XVIIIe siècle) : architecture, monuments funéraires et verrières »,Histoire et Archéologie du Pas-de-Calais,no XXVII,,p. 79-115.
Mathieu Béghin, « Éclairage sur le rôle des moines chartreux du Val-Saint-Esprit dans le démantèlement du château comtal de Gosnay (comté d’Artois, Pas-de-Calais) au début duXVIe siècle »,Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre,no 22.1,(lire en ligne, consulté le).
↑La comtesse Mahaut, exécutant ses volontés testamentaires après 1328, y adjoignit une chartreuse de femmes appelée leMont-Sainte-Marie,
↑En1518,Charles-Quint, constatant l’état de dégradation du château, accepte de le vendre aux pères chartreux (2 000livres en monnaie de Flandre), qui utiliseront les matériaux récupérés pour la reconstruction de leurs cloîtres au Val-Saint-Esprit
↑Adrien II de Noyelles, comte deMarles, seigneur du Plouich, chef des finances desPays-Bas, Maître d’Hôtel desarchiducs, gouverneur d’Arras, mort en1623
↑abcdefg ethJustin de Pas,Cartulaire de la chartreuse du Val de Ste-Aldegonde, près Saint-Omer : (ms. 901 de la bibliothèque de Saint-Omer), analyse et extraits, publiés avec un appendice et les listes des prieurs et procureurs du couvent, Saint-Omer, Impr. H. D'Homont,, 267 p.(lire en ligne).
↑abc etdCuvelier, Michel (Dom),Mémoires sur la vie de M. Jean Levasseur, mayeur de la ville de Lille au XVIIe siècle : et sur la fondation de la chartreuse de La Boutillerie, Lille, L. Lefort, imprimeur-Libraire,, 174 p.(lire en ligne),p. 18, 23, 53, 153.