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Charlotte Corday

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Charlotte Corday
Portrait de Charlotte Corday, huile sur toile deJean-Jacques Hauer, 1793,musée Lambinet,Versailles.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Marie-Anne Charlotte de Corday la pepaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Condamnée pour
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signature de Charlotte Corday
Signature

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Marie Anne Charlotte de Corday d’Armont, retenue par l'histoire sous le nom deCharlotte Corday (elle-même toutefois se faisait désigner et signait sa correspondance de son premier prénom Marie), née le àSaint-Saturnin-des-Ligneries (province de Normandie)[n 1],[2] etguillotinée le àParis, à vingt-quatre ans, est une personnalité de laRévolution française, connue pour avoir assassinéJean-Paul Marat le.

Biographie

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Enfance et instruction

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Charlotte Corday est la troisième des cinq enfants de François de Corday d’Armont,gentilhomme normand, ancienlieutenant aux armées du roi, et de Charlotte Marie Jacqueline de Gautier des Authieux de Mesnival (, morte à Caen le). Le dramaturgePierre Corneille (1606-1684) était par ailleurs son quadrisaïeul[réf. souhaitée].

La légende populaire voulait que Charlotte Corday ait pu s'introduire chez Marat, ancien médecin duduc d'Orléans, grâce à ses relations familiales, mais ce lien n'y fut sans doute pour rien.

Le Ronceray, la maison où Charlotte Corday a grandi, près de Vimoutiers.

Sa famille,noble mais sans fortune, vivait auparavant dans une petite maison près deVimoutiers. Les parents de Charlotte Corday ont eu cinq enfants dont quatre survivent à la petite enfance. L'un de ses frères, François de Corday, né en 1774, sera fusillé àAuray en 1795[3].En butte à divers conflits familiaux sur la répartition de l'héritage entre lui et ses frères, François, le père, déménage àCaen, la grande ville la plus proche. Veuf en 1782, il se trouve dans la difficulté : comme beaucoup d'autres membres de la petite noblesse, il cherche à placer ses enfants. Refusée quelques années plus tôt dans la prestigieusemaison de Saint-Cyr, Charlotte Corday, alors âgée de treize ans, est admise avec sa sœur cadette à l'abbaye aux Dames à Caen, qui, en tant qu'abbaye royale, devait accueillir les jeunes filles pauvres issues de lanoblesse de la province deNormandie[4].

L'instruction dans ce couvent est donc soignée. Ses lectures sont alors sérieuses — notamment les auteurs classiques — traduisant une curiosité intellectuelle. Son père lui prête quelques volumes deMontesquieu,Voltaire et deRousseau, elle acquiert une certaine culture philosophique et donc politique. Elle admire lesphilosophes, s'ouvre aux idées nouvelles, tout en conservant sa foi religieuse. Elle s'intéresse aux droits naturels, le contrat social et la séparation des pouvoirs[5].

Pourtant, solitaire, elle est aussi marquée par unepiété en voie de transformation, à la fois plus intérieure et spectaculaire : elle cultive le goût dusacrifice, de la mort jeune et de la foi intérieure[6]. C'est au nom de cette foi qu'elle vivra notamment son exécution comme un don de soi, et refusera la confession ultime en prison[7].

Elle reste pensionnaire à l'abbaye aux Dames jusqu'en, puisque la congrégation est dissoute un an après lanationalisation des biens du clergé et la suppression des ordres religieux[8]. Avec laRévolution, le vote de la loi établissant laConstitution civile du clergé le entraîne donc la fermeture des couvents qui sont déclarésbiens nationaux.

Contact avec la politique

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Son soutien à la Révolution l'a mise en porte-à-faux avec sa famille, ses deux frères soutenant ouvertement l'armée d'émigrés français royalistes. La nuit du départ de son jeune frère pour cette armée, sa famille organisa un dîner d'adieu au cours duquel un toast fut porté au roi Louis XVI. Charlotte fut la seule à ne pas se lever pour le toast. Son père lui demanda pourquoi elle refusait, elle répondit : "Les rois sont faits pour les nations, mais les nations ne sont pas faites pour les rois". Plus on lui demanda carrément si elle était républicaine, elle répondit : "Je le serais, si les Français étaient dignes d'une République"[9].

Un de ses parents, Frédéric de Corday, racontera plus tard :

« Charlotte avait le feu sacré de l’indépendance, ses idées étaient arrêtées et absolues. Elle ne faisait que ce qu’elle voulait. On ne pouvait pas la contrarier, ceci était inutile, elle n’avait jamais de doutes, jamais d’incertitudes. Son parti une fois pris, elle n’admettait plus de contradiction. Son oncle, le pauvre abbé de Corday m’en a parlé dans les mêmes termes, comme d’une personne qui avait un caractère d’homme. Elle avait, en outre un esprit assez railleur, assez moqueur… Elle était susceptible de sentiments nobles et élevés, de beaux mouvements. Avec l’énergie dont elle était douée, elle s’imposait et n’en faisait jamais qu’à sa tête. Quoique dans la famille les femmes soient toutes énergiques, il n’y en avait pas qui eussent un caractère aussi décidé, aussi capable. Si elle eût commandé un régiment, elle l’eût bien mené, cela se devine[10]. »

« Rendue au siècle », la jeune femme retourne vivre chez son père, qui avait vendu la ferme « du Ronceray », où elle a grandi, pour en acheter une autre, avec de nouveaux fermages, dite « la ferme des Bois ».

Charlotte Corday à Caen en 1793, huile sur toile deTony Robert-Fleury.

Début, Marie Anne Charlotte de Corday quitte la campagne pour aller vivre à Caen, chez sa tante, Madame de Bretteville-Gouville, rue des Carmes. Elle a alors vingt-trois ans, et défend fièrement ses idéesconstitutionnelles, dans un milieu où on compte encore beaucoup deroyalistes.

Elle a l'espoir que le roi et l'Assemblée Nationale peuvent réformer la France. Mais elle est déçue par la radicalisation du mouvement révolutionnaire qui ne montre que guerre civile, montée de la Terreur et régicide.

C’est ainsi qu’elle choisit le camp des Girondins, parti modéré qui s’oppose aux extrémistes Montagnards, camp mené par Robespierre et Marat. Elle les voit comme des tyrans, qui trahissent les idéaux de la Révolution et oppriment le peuple[11].

Après lafuite et l'arrestation du roi à Varennes, lesGirondins, qui ont une majorité toute relative à l'Assemblée, sont en butte à l'opposition des députésMontagnards, dont fait partie Marat.

Lors de l'insurrection du 10 août, le roi est suspendu de ses fonctions, puis incarcéré à latour du Temple. De nombreux « suspects », dont ses derniers serviteurs, répartis dans les prisons de Paris et de province, sontexécutés sommairement entre le 2 et le. Le députéjacobinJean-Paul Marat, dans son journal radicall'Ami du peuple[n 2], se félicite de ces massacres. Cet événement refroidit certains admirateurs de la Révolution. Charlotte Corday quant à elle, est écœurée par la violence collective encouragée par les activistes jacobins. Les massacres de septembre 1792, représentent entre 1 100 et 1 400 prisonniers parisiens assassinés par des foules en délire. Elle décide donc que la seule façon d'empêcher les massacres est de tuer un chef jacobin[5].

Olympe de Gouges écrivait notamment en septembre :« Le sang, même celui des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les révolutions[12]. » Puis secondantLouvet et les Girondins, elle dénonce énergiquement le « boutefeu Marat » à l'opinion publique. Les critiques adressées par les Girondins, relayées par les journaux et les articles deDulaure,Brissot,Condorcet,Mercier ouVillette, sont entendues à Caen.

Marat, le symbole de la Terreur

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Charlotte Corday, par Augusta Lebaron-Desves (1842).

Emportés par les assauts de laCommune de Paris et des députés prônantl'exagération révolutionnaire, vingt-neuf députés Girondins sont décrétés d'arrestation immédiate, à la suite desjournées du 31 mai et du 2 juin 1793 ; plus de la moitié arrive à fuir Paris. Certains trouvent refuge dans leCalvados, près de Caen[6]. Ils y organisent des réunions politiques à l’hôtel de l'Intendance, sise rue des Carmes (la rue même où Charlotte de Corday loge chez sa tante), réunions auxquelles Charlotte Corday assiste à plusieurs reprises.

Elle aperçoit alors pour la première fois ces députés qu'elle admirait jusqu'à présent de loin, et parmi eux,Buzot, député de l'Eure,Salle,Pétion, l'ancien maire de Paris,Valazé,Kervélégan,Mollevaut,Barbaroux, Louvet,Giroust,Bergoeing,Lesage,Duchastel,Henry-Larivière. Elle entend leurs explications au sujet des journées d'émeute, qui ont précédé leur décret d'arrestation, actes perpétrés par la Commune contre laConvention nationale, prise en otage par lagarde nationale.

Portrait de Jean-Paul Marat parJoseph Boze

Marat, depuis son acquittement auTribunal révolutionnaire, poursuit de sa vindicte les Girondins par son journal interposé ; il symbolise sans doute aux yeux de Corday l'injustice et le mensonge. Il devient sa cible, après qu'elle a entendu ledéputé girondin de Pézenas s'écrier :« Faites tomber la tête de Marat et la patrie est sauvée[13]. »

Le, elle quitte Caen pour le quartier duPalais-Royal à Paris, où elle descend à l’hôtel de la Providence, rue des Vieux-Augustins auno 19[n 3], le, à midi. Munie d'une lettre d’introduction du député Barbaroux, elle se rend chez le députéClaude Romain Lauze de Perret, qui lui fait bon accueil. Dans la conversation, il lui apprend queMarat, souffrant, ne paraît plus à la Convention. Ayant projeté dans un premier temps de tuer Marat à la Convention nationale, elle est contrainte par cette nouvelle à changer de plan[14].

Le lendemain, elle rédige dans son hôtel un manifeste intitulé « Adresse aux Français amis des lois et de la paix »[15]. Dans ce testament politique, elle annonce son projet d'assassiner Marat, pour sauver la République.

« La Montagne triomphe par le crime et l'oppression, quelques monstres abreuvés de notre sang conduisent ses détestables complots et nous mènent au précipice par mille chemins divers[16]. »

Dans la matinée du, elle cherche par deux fois sans succès à se faire recevoir par « l’Ami du Peuple ». Elle a alors l’idée de lui faire parvenir un court billet :

« Je viens de Caen, votre amour pour la patrie doit vous faire désirer connaître les complots qu’on y médite. J’attends votre réponse. »

En fin de journée, sans réponse, elle décide d’écrire un second billet :

« Je vous ai écrit ce matin, Marat, avez-vous reçu ma lettre ? Je ne puis le croire, puisqu'on m'a refusé votre porte ; j'espère que demain vous m'accorderez une entrevue. Je vous le répète, j'arrive de Caen ; j'ai à vous révéler les secrets les plus importants pour le salut de la République. D'ailleurs je suis persécutée pour la cause de la liberté ; je suis malheureuse, il suffit que je le sois pour avoir droit à votre protection[17]. »

Elle met le billet dans sa poche, sort de sa chambre, fait appeler un fiacre et se rend auno 30 de larue des Cordeliers. Elle l'a, glissé dans son corsage et rangé dans sa gaine sous le fichu rouge qui recouvrait sa gorge, un couteau de cuisine à manche d’ébène et virole d’argent, qu'elle a acheté le matin même pour 40 sous, dans la boutique ducoutelier Badin, sous les arcades duPalais-Royal, auno 177 de l’actuellegalerie de Valois.

L'Asssassinat de Marat parPaul Baudry (1860).

L'attentat contre Marat

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Le 13 juillet, à 8 heures du matin, elle acheta un journal qui rapportait les requêtes des Jacobins concernant l'exécution des principaux Girondins, avant d'acheter un chapeau noir décoré de rubans verts , célèbre par la suite[5].

Vers 11h30, Charlotte Corday se présente donc une première fois au domicile du tribun. Mais Catherine Évrard, la sœur de la compagne de Marat, refuse de la laisser entrer. Elle essaye une deuxième fois d’entrer en contact sans succès, mais elle fait communiquer sa lettre qu’elle a écrite communiquant des informations sur un prétendu complot.

À la troisième tentative, il est 19 heures quand son fiacre s’immobilise devant chezMarat[6]. Son arrivée coïncide avec l'arrivée du pain et des journaux du jour, elle se faufile dans la maison mais se fait intercepter parSimone Évrard, la compagne de Marat[5]. C’est Marat lui-même qui demande qu’on la laisse entrer. Après un entretien qui, selon Simone Évrard, dure environ un quart d’heure, Charlotte Corday sort un couteau et frappe Marat à la poitrine, le trajet de la lame qui traverse le poumon droit, l’aorte et le cœur, entraîne sa mort dans sa baignoire[18],[19].

Après l'assassinat, Charlotte Corday est maîtrisée par Simone Évrard et ses gens de maison. Notamment Laurent Bas qui travaillait pour Marat, à lui livrer les journaux, lui jeta une chaise au visage avant de la maîtriser au sol[9]. Charlotte Corday est arrêtée sur les lieux du meurtre. Protégée contre la foule, elle est conduite non loin, à laprison de l'Abbaye, où elle subit une fouille en règle. Outre quelques objets personnels, on trouve sur elle une feuille de papier pliée en huit, dans laquelle elle explique les raisons de son geste.

Alphonse de Lamartine, dans sonHistoire des Girondins, a imaginé la scène, qui en réalité n’eut pas de témoin.

Le procès

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Transférée le à laConciergerie, elle comparait le lendemain au Tribunal révolutionnaire.

Jacques-Bernard-Marie Montané préside, assisté des juges Foucault, Roussillon et Ardouin.Fouquier-Tinville occupe sa place d’accusateur public. Au banc du jury siègent Jourdeuil, Fallot, Ganney, Le Roy, Brochet, Chrétien, Godin, Rhoumin, Brichet, Sion,Fualdès et Duplain. Montané lui ayant enjoint de désigner un défenseur, elle choisit le GirondinDoulcet de Pontécoulant[20], et, en attendant qu’il la rejoigne, on désigne d’office le citoyen Guyot, « homme de loy[20]. »

Le jour même, Fouquier-Tinville informera Doulcet, mais la lettre lui étant parvenue trop tard pour lui permettre d’assumer cette tâche[20], le président nomme d’officeChauveau-Lagarde, présent à l’audience, défenseur de Charlotte Corday[21].

Après la lecture de l’acte d’accusation, l’audition des témoins, on donne lecture de la lettre qu’elle a écrite à son père, le, et qui a été interceptée au sein de laquelle elle revendique son acte. Elle exprime sa volonté par cet acte de revenir à une révolution plus modérée, quand Marat faisait appel au meurtre "de milliers de têtes à abattre". En effet, en septembre 1792 dans leConseil Général de la Commune, il estimait par approximation à 270 000 têtes qu'il demande par humanité pour « assurer la tranquillité publique », à condition d'être chargé lui-même de cette opération et de cette opération seulement, comme justicier sommaire et temporaire[22]. Elle dira lors du procès "J'ai tué un homme pour en sauver cent mille"[23].

Après l’intervention de Chauveau-Lagarde, son défenseur, le jury reconnaît que l’accusée a commis l’assassinat« avec des intentions criminelles et préméditées ».

Le tribunal condamne Charlotte Corday à la peine de mort et ordonne qu’elle soit conduite au lieu de l’exécution revêtue de lachemise rouge réservée aux assassins[n 4].

L'exécution

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Charlotte Corday conduite à la guillotine parArturo Michelena (1889).

Un récit romancé de son exécution figure dans lesMémoires apocryphes de Sanson, en réalité dus à la plume du jeuneHonoré de Balzac et deLouis-François L'Héritier de l'Ain. Cette publication destinée à bien se vendre ne peut donc être prise comme un témoignage authentique. Elle révèle bien plutôt la place de Charlotte Corday dans la mémoire de la noblesse catholique et royaliste auXIXe siècle.

Après sa mort, les Jacobins demandèrent une autopsie de son corps afin de vérifier si Charlotte Corday avait pu avoir des rapports sexuels. Ils étaient alors convaincus qu'elle avait agi sur les ordres d'un homme, peut-être un amant. SelonGuillaume Mazeau, un historien français spécialiste de la Révolution française, Corday fut également souvent présentée comme une célibataire débauchée, ou comme une mauvaise fille[24]. Les médecins constatèrent cependant que cette femme était vierge[25] sous l'appellation précise devirgo intacta[26],[27].

Quant àJules Michelet, il en fait également le récit dans sonHistoire de la Révolution française.

  • Scènes historiques représentant Charlotte Corday
  • Représentation de la mort de Jean-Paul Marat.
    Représentation de la mort de Jean-Paul Marat.
  • Représentation américaine de l'assassinat de Marat par Corday, 1892.
    Représentation américaine de l'assassinat de Marat par Corday, 1892.
  • Charlotte Corday dans sa prison, 1836, tableau de Mélina Thomas
    Charlotte Corday dans sa prison, 1836, tableau de Mélina Thomas
  • Charlotte Corday devant le tribunal révolutionnaire.
    Charlotte Corday devant le tribunal révolutionnaire.
  • Charlotte Corday, La dernière toilette par Mathieu Ward (1871).
    Charlotte Corday, La dernière toilette par Mathieu Ward (1871).
  • Exécution de Charlotte Corday, gravure d'époque, 1793.
    Exécution de Charlotte Corday, gravure d'époque, 1793.

Hommages et postérité

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Dès son procès, elle est, soit considérée comme unetyrannicide libératrice, soit honnie comme une meurtrièreparricide. De nombreuses pièces de théâtre lui sont consacrées auXIXe siècle.Alphonse de Lamartine, dans sonHistoire des Girondins, l'appelait « l’ange de l’assassinat ». Les historiens de ce siècle la dépeignent soit comme une ardente héroïne de la Révolution, soit comme une royaliste illuminée[6].

Peu de temps après sa mort, une controverse naît à Paris à propos de la couleur de ses cheveux. Son passeport la décrit brune alors queJean-Jacques Hauer peint un portrait de Corday avec des cheveux blonds et poudrés. Cette histoire est liée au contexte anti-royaliste de l'époque, le poudrage des cheveux étant un symbole de lanoblesse. C'était une façon de la discréditer, ainsi que son geste[28].

Selon la journalisteClémentine Portier-Kaltenbach, son corps aurait été autopsié à l'hôpital de la Charité pour attester de sa virginité (l'accusateur public lui ayant attribué de nombreux amants) puis transféré aucimetière de la Madeleine, alors que son crâne aurait été conservé parCharles-Henri Sanson, remis àRousselin Corbeau de Saint Albin, secrétaire deDanton puis acquis, en 1858, par lafamille Bonaparte et se trouverait aujourd’hui chez les descendants duprince Radziwiłł[29]. Les ossements ducimetière de la Madeleine (dont le squelette de Charlotte Corday), désaffecté en 1794, ont été transférés dans lescatacombes de Paris.

Poésie

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André Chénier est l’auteur d'un poème en l’honneur de Charlotte Corday.

Opéra

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En 1937, à l'occasion du centenaire du Grand Théâtre de Caen[30], est créé undrame lyrique en trois actes,Charlotte Corday[31], composé parLéon Manière sur un livret deMaurice-Charles Renard.

Un opéra,Charlotte Corday, a été composé en 1988 par le compositeur italienLorenzo Ferrero, dont la première a eu lieu auTeatro dell'Opera di Roma le, pour célébrer le200e  anniversaire de laRévolution française.

Littérature

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  • Alexandre Dumas,Ingénue, 1853
  • R. K. Van Alstine, Jeannette,Charlotte Corday, Editeur London, W. H. Allen & co,1890
  • Catherine Decours,Mémoires de Charlotte Corday : écrits dans les jours qui précédèrent son exécution, Plon, 2009.
  • Hélène Maurice Kerymer,Le Roman de Charlotte Corday : pourquoi Marat devait mourir, Monaco, Éditions du Rocher, 2013.
  • François-Henri Désérable,Tu montreras ma tête au peuple, Paris, Gallimard, 2013.
  • Gwenaële Robert,Le Dernier Bain, Robert Laffont,, 240 p.(ISBN 978-2221218716).
  • Astrid de Laage,De la main d'une femme : Charlotte Corday, une femme en quête de liberté, Grasset,, 216 p.(ISBN 978-2246835042).
  • Anna Cuxac, Sylvie Fagnart et Lauren Malka,Elles ne sont pas celles que vous croyez !, Rageot,, 230 p(ISBN 978-2-7002-8114-9)
  • Amazones de la Révolution : des femmes dans la tourmente de 1789 / sous la direction de Martial Poirson Musée Lambinet (Versailles), Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2016

Sculpture

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  • Une statue la représentant, réalisée par Claude Quiesse est érigée en 2008 dans le cloître de l'abbaye aux Dames à Caen.

Filmographie

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Télévision

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En2008, un documentaire-fiction, intituléPourquoi Charlotte Corday a-t-elle assassiné Marat ?, lui est consacré dans le cadre de l'émissionSecrets d'Histoire[32].

Charlotte Corday fait également partie des figures féminines de larévolution française traitées dans le cadre de l'émissionSecrets d'Histoire, intituléeLes femmes de la Révolution diffusée le surFrance 2[33].

Le documentaireAux armes, citoyennes ! Les femmes dans la Révolution française d'Arte, diffusé en juillet 2025[34], réalisateur Mathieu Schwartz et Émilie Valentin, retrace son implication dans laRévolution française[35]. Avec notamment les éclairages historiques deGuillaume Mazeau, historien à l'université Paris I - Panthéon-Sorbonne, spécialiste de la Révolution française[36],[37].

Jeu vidéo

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  • Assassin's Creed Unity (2014) Une mission annexe propose au joueur de résoudre le meurtre deMarat ; Charlotte Corday y apparaît donc comme la coupable.
  • We. The Revolution (2019) Charlotte Corday y apparaît étant jugée pour le meurtre de Marat.
  • Fate/Grand Order Charlotte Corday est un personnage de classe Assassin surnommée l'ange de l'assassinat

Postérité

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Plaque de rue portant l'inscription en blanc sur fond bleu « Rue Charlotte-Corday ».
Plaque de la rue Charlotte-Corday dans la ville normande d'Argentan, dans l'Orne

Toponymie

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  • Un quartier de la ville deMondeville, dans leCalvados (également en Normandie) porte le nom de Charlotte Corday[47].

Notes

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  1. Aujourd'hui sur le territoire de la commune d'Écorches.
  2. Dans l’Ami du peuple, le, Marat, avait déjà appelé au massacre des prisonniers :« Quel est le devoir du peuple ? Il n’y a que deux partis à prendre… Le plus sûr, le plus sage est de se porter en armes à l’Abbaye, d’en arracher les traîtres, de les passer au fil de l’épée… » Extrait du texte cité dans :Condorcet, un intellectuel en politique, Élisabeth et Robert Badinter, Fayard 1988,p. 470.
  3. Aujourd’hui 14rue Herold.
  4. Concernant la chemise rouge, voir l'article 4, titreIer,1re partie, Code pénal de 1791.

Références

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  1. Portail Persée (bibliothèque numérique),consulté le.Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. « Document du baptême de Charlotte Corday », surgaia.orne.fr(consulté le),p. 36
  3. Jacqueline Delaporte,Charlotte Corday : une Normande dans la Révolution, Musées départementaux de la Seine-Maritime,,p. 89.
  4. Jean Epois,L'affaire Corday-Marat, Cercle d'or,p. 67
  5. abc etdHarrison W.Mark, « Charlotte Corday »,World History Encyclopedia,‎(lire en ligne, consulté le)
  6. abc etdJean-Denis Bredin, « Charlotte Corday, "ange de l'assassinat" », émissionAu cœur de l'histoire sur Europe 1, 6 mars 2012
  7. Lettre àBarbaroux, 16 juillet 1793.
  8. Bernardine Melchior-Bonnet,Charlotte Corday, Tallandier,,p. 23.
  9. a etbR. K. Van Alstine, Jeannette,Charlotte Corday, Université de Michigan, London, W. H. Allen & co,,p. 43-45
  10. Lettre citée dans :Les Grandes Heures de la Révolution, tome III G. Lenotre André Castelot. Paris, Perrin, 1963.
  11. « Charlotte Corday : la femme en rouge - Revue Histoire », surhttps://revue-histoire.fr/,(consulté le)
  12. Benoîte Groult,Ainsi soit Olympe de Gouges, Paris, Grasset, 2013, 208 p.,(ISBN 978-2-24680-414-7).
  13. Léon Thiessé,Débats de la convention nationale, ou Analyse complète des séances de cette mémorable assemblée, avec les noms de tous les membres, pétitionnaires ou personnages remarquables qui y ont figuré,t. 1, Bossange,coll. « Collection de mémoires sur la révolution française »,(lire en ligne),p. 269
  14. Paris révolutionnaireG. Lenotre, Paris, Perrin, 1947.
  15. JimmyBourquin, « Les oubliées de la Révolution : Charlotte Corday assassine Marat en poignardant la Terreur », surFrance Inter,(consulté le)
  16. Jacques Guilhaumou,La mort de Marat, Éditions Complexe,,p. 152.
  17. Ce billet fut retrouvé sur elle après le meurtre. Sur ce même billet, le commissaire qui procéda à la fouille nota : « La présente n’a point été remise à son adresse, devenue inutile par l’admission de l’assassin à sa2e présentation, vers les7 heures et demie de relevée ; heure à laquelle elle a consommé son forfait. » Fac-similé du billet :Charlotte Corday, Bernardine Melchior Bonnet, Perrin 2000.
  18. Guillaume Mazeau,Le Bain de l’histoire. Charlotte Corday et l’attentat contre Marat (1793-2009), Seyssel, Champ Vallon,
  19. Jean Massin,Marat, rééd. Alinéa,, p. 289-291
  20. ab etcAlbert Sorel,Charlotte de Corday : une arrière petite fille de Corneille, Paris, Hachette, 1930, 246 p.,p. 218.
  21. Louis Du Bois,Charlotte de Corday : essai historique, offrant enfin des détails authentiques sur la personne et l'attentat de cette héroïne, Librairie Historique de la Révolution,(lire en ligne),p. 141
  22. Hippolyte Taine,Les origines de la France contemporaine, la révolution, le gouvernement révolutionnaire, tome premier, livre VII, Hachette,, page 215
  23. « Charlotte Corday, l'ange qui assassina Marat », surwww.histoire-pour-tous.fr,(consulté le)
  24. Livre de Guillaume Mazeau,Impossibles victimes, impossibles coupables, chapitreCharlotte Corday : la construction d’une victime de l’histoire p. 189-199.
  25. LivreTueurs de rois, reines, princes et puissants de Christophe Veyrin-Forrer, chapitreQui en veut à l'ami du peuple ? p. 91-95.
  26. (en) Stanley Loomis,Paris in the Terror, JB Lippincott,,p. 125
  27. Site vimoutiers.net, page sur Charlotte Corday.
  28. [vidéo] « Aux armes, citoyennes ! - Les femmes dans la Révolution française - Regarder le documentaire complet | ARTE »(consulté le)
  29. Clémentine Portier-Kaltenbach,Histoires d'os et autres illustres abattis : morceaux choisis de l'histoire de France, Paris, Lattès,, 264 p.(ISBN 978-2-7096-2830-3,lire en ligne)
  30. Raymond Faigle, « La création au Grand-Théâtre de Caen de Charlotte Corday, héroïne caennaise »,Le Petit Parisien,‎(lire en ligne[PDF])
  31. Programme de Charlotte Corday
  32. « Secrets d'Histoire - S02E06 - Pourquoi Charlotte Corday a-t-elle assassiné Marat ? », surTélérama Vodkaster(consulté le)
  33. « Les femmes de la Révolution à l’honneur dans « Secrets d'Histoire » sur France 2 »,La Depeche du Midi,‎(lire en ligne)
  34. « Documentaire | Aux armes, citoyennes : les femmes dans la Révolution française »,(consulté le)
  35. « Programme TV : « Aux armes citoyennes ! », sur Arte, les héroïnes de la Révolution sortent de l’oubli »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le)
  36. JulietteCollombat, « Sur Arte, un formidable documentaire d’animation rend hommage aux femmes de la Révolution », surBeaux Arts,(consulté le)
  37. « « Aux armes, citoyennes ! », le documentaire qui réhabilite les oubliées de 1789 | CNC », surwww.cnc.fr(consulté le)
  38. LivreUn attentat Petit-Clamart, 22 août 1962 par Jean-Noël Jeanneney édition du Seuil 2016.
  39. Site ouest-france.fr, article "Inauguration de la rue Charlotte-Corday à Argentan : « On a réussi un bel aménagement ».
  40. « Avenue Charlotte Corday, Caen (14118) - Base Adresse Nationale », suradresse.data.gouv.fr(consulté le)
  41. « Rue Charlotte Corday, Verson (14738) - Base Adresse Nationale », suradresse.data.gouv.fr(consulté le)
  42. « Rue Charlotte Corday, Argentan (61006) - Base Adresse Nationale », suradresse.data.gouv.fr(consulté le)
  43. « Rue Charlotte Corday, Villers-Bocage (14752) - Base Adresse Nationale », suradresse.data.gouv.fr(consulté le)
  44. « Rue Charlotte Corday, Saint-Just-Saint-Rambert (42279) - Base Adresse Nationale », suradresse.data.gouv.fr(consulté le)
  45. « Square Charlotte Corday, Émerainville (77169) - Base Adresse Nationale », suradresse.data.gouv.fr(consulté le)
  46. « Impasse Charlotte Corday, Saint-Priest (69290) - Base Adresse Nationale », suradresse.data.gouv.fr(consulté le)
  47. Site mondeville.fr, page "Un regard sur le quartier Charlotte Corday".

Voir aussi

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Bibliographie

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XIXe siècle

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XXe siècle

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XXIe siècle

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Articles connexes

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Liens externes

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