Après s'être illustré, en1465, lors de laLigue du Bien public, une coalition formée contre leroi de France, Louis XI, Charles le Téméraire monte sur le trône de Bourgogne en1467, à la mort de son père. Se considérant comme un souverain de plein droit, son règne est marqué par un affrontement constant avec son cousinLouisXI, qui revendique lasuzeraineté sur une partie de ses terres, censée relever duroyaume de France[6]. Dans le même temps, il se rapproche de l'empereur germaniqueFrédéric III et duroi d'AngleterreÉdouardIV d'York, dont il épouse lasœur. Comme son père avant lui, il est l'un des princes les plus puissants de lachrétienté, grâce notamment à la richesse de ses territoires et au prestige de sa cour.
Après avoir cherché, en vain, à obtenir le titre de « roi des Romains », il s'attelle à la réforme administrative de son État, qu'il consolide en tentant d'en faire une entité géographique et politique continue, par la réunion de ses possessionsseptentrionales et méridionales (ce qu'il fait par l'acquisition de laHaute-Alsace puis l'annexion de laLorraine), afin de les ériger à terme en unroyaume indépendant, ressuscitant l'ancienneLotharingie.
Il laisse derrière lui une fille unique,Marie, qui, afin de faire face auxprétentions du roi de France, épouse l'archiducMaximilien d'Autriche, première étape de la rivalité centenaire entre la France et lesHabsbourg.
Né le 10 ou le11 novembre1433 aupalais des ducs de Bourgogne deDijon, Charles est le troisième fils, devenu aîné après les décès en bas âge des deux premiers, Antoine et Josse, du ducPhilippeIII de Bourgogne (Philippe le Bon) (1396-1467) et de sa troisième épouseIsabelle de Portugal (1397-1471), fille du roiJeanIer de Portugal.
À l'âge de trois semaines, son père l'institua chevalier de laToison d'or lors du troisième chapitre de l'ordre qui se tint à Dijon le30 novembre, jour de laSaint-André, patron de laBourgogne[8]. Dès sa première année, il eut sa propre maison que dirigeait sa gouvernante, Madame de Villers La Faye[N 2].
Charles est élevé auxPays-Bas bourguignons, un ensemble de provinces formant la partie septentrionale de l'État bourguignon et correspondant aux pays modernes de Belgique et des Pays-Bas (ainsi qu'auNord-Pas-de-Calais français).
Quelques années plus tard, enseptembre 1456, se produit un événement qui aura à terme des conséquences funestes pour Charles comme pour l'État bourguignon : ledauphin de France et futurLouisXI, fuyant la vindicte paternelle, cherche refuge en terre bourguignonne. Son cousinPhilippe le Bon, à qui il demande asile àBruxelles, lui alloue une pension annuelle de48 000 livres. Il se voit aussi attribuer une résidence au château deGenappe au sud de Bruxelles enBrabant wallon[13].
Le dauphin Louis y demeura jusqu'à la mort deCharlesVII (). Durant ces presque cinq années, Genappe devient« le siège d'une puissance européenne[14],[15] ». Le dauphin en exil observe les intrigues de la cour bourguignonne, sonde les esprits de ceux qui la composent, s'emploie à séduire ceux qui pourront lui être utiles, note discrètement les forces et faiblesses d'un État encore fragile.
Le, Charlesprend d'assaut et brûleDinant[19], en bord deMeuse, en révolte contre le protectorat bourguignon. Il espère ainsi étouffer les velléités d'indépendance de laprincipauté de Liège, une terre d'Église dont le contrôle est indispensable à l'unification desPays-Bas bourguignons mais qui conteste l'autorité de celui quePhilippe le Bon a placé sur le trône épiscopal : leprince-évêqueLouis de Bourbon, son neveu. Les Liégeois semblent entendre la leçon dinantaise puisque, dès le, ils reconnaissent par le traité d'Oleye le duc de Bourgogne comme « avoué héréditaire de Liège »[19], c'est-à-dire comme le seigneur laïc chargé de défendre le temporel de l'évêché. Ainsi ce qui n'était qu'un protectorat devient, de fait, une véritable seigneurie bourguignonne étendue sur Liège et tous les territoires de la principauté.
En, craignant une résurrection de la ligue du Bien Public et le débarquement d'une armée anglaise pour la soutenir, Louis XI vient àPéronne, alors lieu de résidence du duc, discuter d'un accord de paix. En échange de celle-ci, Charles de Bourgogne souhaite, lui, obtenir une confirmation de la ligne de laSomme et une juridiction souveraine sur ses fiefs français[21]. Alors que les négociations ne sont pas loin d'aboutir, Charles apprend avec colère que Liège, semble-t-il encouragée par des émissaires français, s'est à nouveau révoltée. Il ferme alors les portes du château et celles de la ville de Péronne et Louis XI, captif de fait et craignant pour sa vie, accepte de signer letraité aux conditions bourguignonnes et d'accompagner Charles dans l'expédition punitive que celui-ci lance aussitôt contre la ville révoltée.
Malgré l'attaque surprise dessix cents Franchimontois et à la suite de celle-ci, Charles prend Liège sans coup férir le[22] et — en présence de Louis XI, probable instigateur de la révolte[23] — la livre au pillage et au feu, avant de la faire raser (dans le but de sceller ainsi en un seul bloc[24] l'ensemble des « pays de par-deçà »). Cette mise à sac soulève, de la Hollande à l'Alsace, la réprobation des villesrhénanes[25].
À partir de fin octobre 1469, c’est-à-dire un an après la paix jurée autraité de Péronne le, les deux signataires de celui-ci se livrent un duel politique à mort : le règne du Téméraire n'est plus qu'une suite presque ininterrompue de guerres contre le roi de France, et ses alliés, soudoyés par le roi de France. Pour résister à Louis XI, Charles cherche à s'allier tantôt à l'empereur germaniqueFrédéricIII de Habsbourg, tantôt àÉdouardIV d'Angleterre.
Mais son souci obsessionnel de constituer à tout prix (aux dépens de ses voisins allemands, lorrains et autrichiens) le grand royaume rhénan dont il rêve va lui aliéner la sympathie et le soutien de l'empereur germaniqueFrédéricIII et du roi d'AngleterreÉdouardIV[29], en même temps que dilapider ses ressources et celles de ses États. Ceux-ci, d'ailleurs, rechignent de plus en plus[30] à financer son effort de guerre. Si les bourgeois (riches marchands ou simples artisans) des grandes villes de Flandre et des autres provinces des Pays-Bas bourguignons cessent de le soutenir, ou le soutiennent de moins en moins, c'est que Charles de Bourgogne, tout pétri qu'il est de chevalerie, n'a aucune considération[31] pour eux et qu'il se refuse à admettre le pouvoir grandissant de ces démocrates[32] avant la lettre qui résistent à ses vues. Cette politique le conduira à sa perte.
En1473, lors de laconférence de Trèves entre le et le, l'empereurFrédéricIII du Saint-Empire refuse d'aider Charles le Téméraire à se faire élire « roi des Romains » pour en faire son successeur. Il accepte cependant d'ériger en un royaume de Bourgogne indépendant ses possessions en terre d'empire. L'empereur avait accepté également de faire entrer dans la souveraineté de ce royaume de Bourgogne leduché de Lorraine, leduché de Savoie (qui incluait alors lePiémont, laBresse, leBugey, l'ouest de l'actuelleSuisse, avecGenève etLausanne), leduché de Clèves, les évêchés d'Utrecht,Liège,Toul etVerdun[33],[34],[N 8]. La duchesse de Savoie (Yolande de France) ainsi que le duc de Clèves et les six évêques seraient devenus les vassaux du roi de Bourgogne[35]. Charles exigea également la souveraineté de la Bourgogne sur les cantons suisses[36]. Cependant, l'empereur rompt les pourparlers la veille même du couronnement[37] et s'enfuit nuitamment à cheval puis en barque sur la Moselle avec son fils Maximilien qui, dans le cadre de l'accord, devait épouserMarie de Bourgogne.
En, Charles renonce ausiège de Neuss — entrepris dans le but d'assurer un protectorat bourguignon sur l'électorat de Cologne et toute la partie basse de la vallée du Rhin[38] — sans succès concluant et avec une armée très affaiblie par dix mois d'un siège éprouvant et vain.
En, réunies à Bruges, les provinces constitutives des Pays-Bas bourguignons refusent une nouvelle aide financière à leur souverain.
En,ÉdouardIV d'Angleterre accepte les offres de paix de Louis XI et, pour cinq cent mille écus[39] versés par celui-ci, signe letraité de Picquigny, à la suite de quoi il réembarque pour l'Angleterre avec son armée (débarquée àCalais deux mois plus tôt pour joindre ses forces à l'armée bourguignonne, laquelle fit alors inexcusablement défaut). Charles, qui avait tenté en 1474 de rallumer laguerre de Cent Ans, en s'alliant formellement avec son beau-frère leroi d'Angleterre et en le convainquant de réenvahir la France, perd ainsi son dernier allié de poids.
Portrait de Charles le Téméraire,musée des beaux-arts de Dijon. Le panneau porte la date de 1474, année où, accompagnant à lachartreuse de Champmol les corps de ses parents défunts, Charles le Téméraire fit à Dijon sa « Joyeuse Entrée », vêtu d'une armure splendide. Sa visite fut marquée par de grandes festivités, et le duc prononça des discours où il manifestait sa volonté de devenir roi.
En dépit de ces revers, Charles de Bourgogne persiste à saisir toute opportunité d'expansion territoriale de ses États. Ainsi, en juillet et, il s'empare duduché de Gueldre, situé de part et d'autre du Bas-Rhin, agrandissant ainsi lesPays-Bas bourguignons.
Mais son objectif premier reste, bien sûr, de réunir en un tout géographique et politique les deux morceaux (d'une part les Bourgognes, d'autre part les Pays-Bas bourguignons) constitutifs de ses États. C'est sans doute pourquoi, durant l'été 1475, il détourne l'armée qu'il prévoyait d'utiliser, de concert avec celle nouvellement débarquée d'ÉdouardIV d'Angleterre, contre le roi de France et s'en sert plutôt pour conquérir laLorraine, après que Louis XI lui a habilement (autraité de Soleuvre, le) laissé les mains libres à ce sujet.
Après un siège d'un mois, Charles entre en vainqueur dans Nancy le[40].
Le, il annonce aux Lorrains qu'il fera de cette ville sa capitale, laissant entendre qu'elle sera celle de son royaume[41],[42]. Concernant la conquête de la Lorraine, bien que niant les droits du prince légitime de celle-ci, Charles n'ajouta pas à sa titulature le titre de duc de Lorraine, alors qu'il avait pris celui de duc de Gueldre après l'annexion de ce duché. Probablement, considérait-il que celui de duc de Lothier, adopté par son père après la prise en main du Brabant, rendait compte de sa conquête[43], car les deux termes deLothier etLorraine procèdent tous deux deLotharingie, le premier désignant laBasse-Lotharingie, le second désignant laHaute-Lotharingie.
La ligue de ses ennemis — essentiellement, laBasse-Union de quatre villes d'Empire de la région duHaut-Rhin :Strasbourg,Bâle,Colmar etSélestat, Sigismond d'Autriche,Berne[44] (sous la direction de Niklaus von Diesbach) et les autresConfédérés suisses, enfin, sinon agençant, du moins confortant l'ensemble, Louis XI[45] — scellée par letraité de Constance(en) (mars-avril et), ne lui laissera pas le temps de concrétiser le rêve d'être enfin à la tête d'un royaume.
L'Alsace s'est soulevée contre Charles notamment à cause de la mauvaise gestion de sonbailli,Pierre von Hagenbach, et aussi de son refus de la revendre à l'archiducSigismond d'Autriche pour un prix pourtant supérieur à ce qu'il la lui avait achetée. La mauvaise gestion de Pierre von Hagenbach inclut des abus de pouvoir, des extorsions de fonds, des actes de violence envers la population locale et l'ignorance des coutumes et des droits traditionnels de l'Alsace, provoquant ainsi le mécontentement et le soulèvement contre Charles le Téméraire. C'est ainsi que commence en automne 1474 ce qu'on connaît sous le nom desguerres de Bourgogne.
Charles, pour répondre à l'appel de ses alliés et de ses vassaux, décide d'en finir avec les Confédérés et part enguerre contre eux. Il quitte Nancy le mais, trop sûr de son fait, il commet la double erreur de sous-estimer la valeur guerrière des Suisses et l'effet néfaste des retards de paiement sur l'humeur des mercenaires italiens[49] qui composent une bonne partie de ses forces. Il est battu par les confédérés d'abord àGrandson, le2 mars de la même année, où ses troupes se débandent, puis surtout àMorat, le22 juin suivant, où son armée est taillée en pièces[50].
En, avec une armée reconstituée vaille que vaille, Charles le Téméraire qui veut sauver le trait d'union lorrain entre les Bourgognes et ses États du nord[52], remet le siège devantNancy, ville qui avait été reprise entre-temps par le ducRenéII de Lorraine. Là, refusant de se replier en sonduché de Luxembourg, il trouve la mort le lors de labataille qui s'est déroulée au sud de la ville[53].
Pendant cette bataille, l'écrasante supériorité numérique de la coalition des troupes lorraines et suisses est accentuée par la trahison d'un des lieutenants du Téméraire,Nicolas de Montfort,alias lecomte de Campobasso, qui vient de passer à l'ennemi avec ses lances et ses mercenaires. Aussi l'armée bourguignonne est-elle rapidement submergée[54]. Ce qu'il en reste se replie vers le pont deBouxières-aux-Dames qui devrait lui permettre de fuir versMetz. MaisNicolas de Montfort y attend sa vengeance. Croyant que les cavaliers de ce dernier sont restés fidèles à la cause bourguignonne et qu'ils sont là pour leur assurer le libre passage du pont, les Bourguignons se précipitent, confiants, maisNicolas de Montfort massacre les fuyards et les Suisses qui les poursuivent font de même. En outre, une sortie de la garnison de Nancy achève l'éparpillement des troupes du Téméraire[55].
Deux jours après la bataille, le corps du duc Charles est retrouvé, nu, au bord d'un étang marécageux dit « étang Saint-Jean », à l'emplacement actuel de laplace de la Croix de Bourgogne à Nancy : il a le crâne fendu jusqu'aux dents par un coup dehallebarde[56] et une joue rongée par les loups. Nul ne peut dire avec certitude[57] qui, dans la soldatesque anonyme, lui porta le coup fatal mais la tradition relate qu'un obscur soldat nomméClaude de Bauzémont se serait jeté sur lui sans le reconnaître ; Charles aurait crié « Sauvez le duc de Bourgogne ! », mais ce cri, compris comme « Vive le duc de Bourgogne ! » aurait entraîné la mise à mort immédiate de Charles par ce soldat[58]. Une simple croix, au centre de cette place, a longtemps marqué l'endroit de sa mort (souvenir remplacé plus tard par un monument édifié à la mémoire duducRenéII de Lorraine). Ramenée à Nancy, la dépouille mortelle du Téméraire est exposée sur un lit de parade dans la maison de Georges Marqueix, auno 30 de laGrande-Rue[N 9].
Ainsi finit le grand rêve néo-lotharingien : à trop vouloir, Charles a tout perdu[59].
Charles de Valois-Bourgogne fut, selon la volonté du duc René, inhumé dans la nécropole des ducs de Lorraine. Son corps fut déposé dans un cercueil de sapin, dans le sol de la chapelle Saint-Sébastien, de lacollégiale Saint-Georges de Nancy (aujourd'hui disparue). Façon pour René de Lorraine de commémorer sa victoire, mais aussi d'empêcher que le corps du Téméraire ne rejoigne la nécropole familiale deChampmol, privant ainsi le duc de ses ancêtres et de la mémoire funéraire dynastique. Letraité de Middelburg (1501) prévoyait la restitution de son corps aux Bourguignons, etChristine de Danemark exécuta cette clause en 1550[60], à la demande deCharles Quint[61].
La dépouille fut transférée par Antoine de Beaulaincourt, roi d'armes de la Toison d'Or, à l'église Notre-Dame deBruges, le. Elle y repose depuis dans le tombeau quePhilippeII, fils de Charles Quint, fit élever pour son trisaïeul en 1558. Le tombeau deMarie de Bourgogne, morte en 1482 cinq ans après son père, figure à son côté.
Entre-temps,Marguerite d'York, veuve de Charles le Téméraire et protectrice de la duchesseMarie de Bourgogne, pousse celle-ci (fille unique et héritière du Téméraire) à épouser le futur empereur germaniqueMaximilienIer de Habsbourg (1459-1519). Célébré àGand le, le mariage fait définitivement perdre à la France lesPays-Bas bourguignons et, en fait, toute la partie septentrionale desÉtats bourguignons (belge, luxembourgeoise, allemande ou « romain-germanique ») sur laquelle la couronne de France n'a aucun droit.
Selon le chroniqueur flamandGeorges Chastelain, le jeune Charles de Bourgogne était pétri de qualités : droit, franc, pieux, généreux dans ses aumônes, fidèle à son épouse, familier et joyeux avec les siens, évitant toujours de faire la moindre injure à qui que ce fût[65]. C'était de fait un homme d'un courage exceptionnel[66],[N 10]. C'était aussi un homme très instruit, doté d'une très grande puissance de travail[67]. Il jouait de laharpe et composait deschansons et desmotets. Il fut le protecteur de l'École bourguignonne qui regroupa descompositeurs, lesquels constituèrent par la suite la fameuseécole franco-flamande.
De plus, devenu duc de Bourgogne, il perdit peu à peu le sens du réel et se laissa aller à un grand orgueil qui fut dénoncé parThomas Basin[71] :« Il lui prit un tel orgueil qu'il en vint à ne ménager, estimer ou craindre personne ».
De fait, son tempérament hardi et entreprenant transparaît dans sa devise :« Je l'ay emprins », c'est-à-dire :« Je l'ai entrepris »[72]. Il adopta cette devise alors que son épouse, Isabelle de Bourbon, le suppliait de renoncer à ses projets martiaux lors de laguerre du Bien public[73],[74].
Charles le Téméraire est un prince bourguignon et du sang royalfrançais, descendant et héritier direct de quatrième génération du roi de FranceJeanII le Bon et duduché de Bourgogne. Par sa mère, il s'enorgueillissait d'être du sang royal de Portugal, le petit-fils du roiJeanIer de Portugal (le héros d'Aljubarrota) et le neveu de ses fils, les princes héros de la prise deCeuta[N 11]. Enfin, par la mère de sa mère (autrement dit, sa grand-mère maternelle) la reinePhilippa de Lancastre, il est de sangPlantagenêt, un descendant du roiÉdouardIII d'Angleterre, lui-même petit-fils dePhilippeIV le Bel, roi de France.
↑En droit, Charles avait deux suzerains, tous deux sans supérieur au temporel, le roi de France et l'empereur romain germanique, de qui il tenait ses possessions. il n'était donc pas juridiquement souverain même s'il l'était de fait et chercha à le devenir en droit. Ainsi, il chercha à atteindre la souveraineté, pour ses fiefs français, en déclarant en 1471, conformément à la clause de non-respect dutraité de Péronne, que ses sujets ne devaient plus faire appel au parlement de Paris. Et pour ses fiefs impériaux, il tenta de les faire ériger en royaume par l'empereur en 1473 ; cependant, comme son père Philippe le Bon, il bénéficiait sur eux de lasouveraineté territoriale, ce qui le rendait quasi indépendant de l'empereur.
↑Charles ne se fit cependant jamais représenter sur son sceau assis sur un trône. Il utilisa un sceau équestre.
↑Le, Antoine Haneron, prévôt de Saint-Donant deBruges, adressa au marquis de Rothelin,Rodolphe de Hochberg, une lettre où il détaillait les termes dans lesquelsFrédéricIII avait arrêté la constitution du royaume de Bourgogne. Le document publié en latin en 1937 par H. Stein, Bibliothèque de l'École des Chartes,tomeXCVIII,p. 339-341.
↑Cette maison n'existe plus aujourd'hui mais son emplacement est signalé par un pavage de granit noir et blanc dessinant unecroix de Lorraine et portant la date « 1477 ».
↑Dans ses mémoires,Philippe de Commynes témoigna qu'il s'engagea avec bravoure dans les combats et fut blessé lors de la bataille de Montlhéry enjuillet 1465.
↑Avec cette conquête, en 1415, de la ville de Ceuta sur leroyaume du Maroc, leschrétiens s'installent, pour la première fois, militairement enAfrique. C'est un des plus grands faits chevaleresques du temps dûment registré par les chroniqueurs européens.
↑Sirjean laisse entendre l'existence d'une famille de Bourgogne, dont le premier auteur connu, est Jean, originaire de Gray, anobli par René duc de Bar en 1464. Il est toutefois contemporain du Téméraire.
↑Franche parce que, relevant du Saint-Empire romain germanique, elle est exemptée des taxes ou impôts que tout fief rattaché au royaume de France doit lui acquitter.
↑Michael Depreter,Moult cruaultéz et inhumanitéz y furent faictes. Stratégie, justice et propagande de guerre sous Charles de Bourgogne (1465–1477),Le Moyen Âge,TomeCXXI,p. 41-69, 2015
↑Une tour « Charles le Téméraire » àCharolles entretient la mémoire de Charles comme comte de Charolais (Marcel Dazy, « La tour de Charles le Téméraire », revueImages de Saône-et-Loire, n° 7, décembre 1970, p. 7-12).
↑Berne, Bâle et Strasbourg ont particulièrement poussé à la guerre, comme l'écrit dans :La bataille de Grandson, son contexte politico-stratégique le Colonel Hervé de Weck[lire en ligne].
↑« […] des inconnus le tuèrent lors de la bataille de Nancy (5 janvier 1477), où les Confédérés étaient venus à l'aide de leur allié le duc de Lorraine. »,Dictionnaire historique de la Suisse (article « Bourgogne, guerres de », fin du paragraphe 1 - déroulement des faits :[1]).
↑a etbArchives départementales du Nord, Alexandre Desplanque, Chrétien César Auguste Dehaisnes, Jules Finot,Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Nord :no 3390 à 3665, Imprimerie de L. Danel,, p.46.
Académie royale de Belgique, « État bourguignon et Lotharingie », dansBulletin de la classe des lettres et des sciences morales et politiques,5e série,t. XLI, 1955,p. 266-282.
John Bartier,Charles le Téméraire, Bruxelles, Charles Dessart, 1944. Réédition revue et augmentée : Éditions Arcade, Bruxelles, 1970,[compte rendu en ligne].
Charles Brusten, « Les campagnes liégeoises de Charles le Téméraire », dansLiège et Bourgogne, Actes du colloque tenu à Liège les 28, 29 et 30 octobre 1968, Liège, Université de Liège, 1972, p. 81-99.
Charles Brusten, « Charles le Téméraire et le camp de Lausanne, mars-mai 1476 »,Publication du Centre européen d’études burgundo-médianes,no 14, 1972, p. 71-81.
YvesCazaux,« L'idée de Bourgogne, fondement de la politique du duc Charles », dansRencontres de Fribourg, 27 et 28 octobre 1967, Genève, Centre européen d'études burgondo-médianes,, 94 p.(lire en ligne),p. 85-91.
Chaume (Abbé), « Le sentiment national bourguignon de Gondebaud à Charles le Téméraire »,Mémoires de l'Académie de Dijon, 1922,p. 195-308.
WernerParavicini, « Ordre et règle : Charles le Téméraire en ses ordonnances de l'hôtel »,Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, Éditions de Boccard,no 1,,p. 311-359(lire en ligne).
JeanRobert de Chevanne,Les Guerres en Bourgogne de 1470 à 1475, étude sur les interventions armées des Français au duché sous Charles le Téméraire : ouvrage publié sous les auspices de la Société Éduenne, Paris,Auguste Picard,, 345 p.(présentation en ligne).