| Nom de naissance | Charles-Marie Vanel |
|---|---|
| Surnom | Charles Vanel |
| Naissance | Rennes (Ille-et-Vilaine,France) |
| Nationalité | Française |
| Décès | (à 96 ans) Cannes (Alpes-Maritimes,France) |
| Profession | Acteur Réalisateur |
| Films notables | Les Croix de bois La Belle Équipe Le ciel est à vous Le Salaire de la peur La Main au collet L'Aîné des Ferchaux Sept morts sur ordonnance Ne pleure pas |
Charles Vanel est unacteur etréalisateurfrançais né le àRennes et mort le àCannes.
Sa carrière cinématographique longue et hétéroclite commence en 1910 et s'achève en 1988, durant laquelle il joue dans plus de deux-cents films, sur une période de soixante-dix-huit ans, où il incarne une grande variété de rôles :Napoléon pourKarl Grune,Javert pourRaymond Bernard, amoureux éconduit chezDuvivier, vieux policier que rien n'abuse chezClouzot, banquier pourMelville, truand pourDeray...
Tourneur,Decoin,Carné,Costa-Gavras,Rouffio,Chabrol, parmi de très nombreux autres réalisateurs français, l'ont dirigé, mais aussi plusieurs réalisateurs étrangers, parmi lesquelsAnatole Litvak,Pietro Germi,Alberto Lattuada,Luis Buñuel,Ettore Scola etAlfred Hitchcock.
Charles Vanel naît sous le nom de Charles-Marie Vanel en 1892 enBretagne. Ses parents, commerçants, s'installent àParis lorsqu'il a 12 ans. Il est renvoyé de tous les établissements scolaires qu'il fréquente et n'a pas une adolescence heureuse. Il tente de s'engager dans la marine, ce que sa vue insuffisante ne lui permet pas. Finalement, en 1908, il commence à jouer dans des spectacles de théâtre. Il débute au cinéma en1912 dansJim Crow deRobert Péguy. Il fréquente les Russes émigrés de la troupe deIossif Ermoliev etAlexandre Kamenka, nourris de l'enseignement deStanislavski.
Mobilisé le, il est réformé le suivant pour « troubles mentaux » et renvoyé dans ses foyers[1]. Plus tard, surtout dans les années 1930, on lui rappellera ses deux mois de mobilisation, surtout chez les nationalistes, dont des adhérents desCroix-de-Feu, ou de laCagoule, en particulier pour sa participation au filmLes Croix de bois, deRaymond Bernard, qui abordait la détresse des Poilus au front. Ses détracteurs l'accusèrent d'être un faux ancien combattant, un déserteur (alors qu'il ne l'était pas), unembusqué, etc. Cette polémique affectera profondément Charles Vanel. Pendant la guerre, il suit de nombreuses tournées théâtrales, notamment avecLucien Guitry. Il entre par la suite chezFirmin Gémier, authéâtre Antoine, avant de se consacrer exclusivement au cinéma. Il joue dans de nombreux films muets dans les années 1910 et 1920, particulièrement dans des rôles de personnages bourrus et amers et mène une fructueuse carrière de comédien.
Charles Vanel réalise en 1929 son unique long métrage, un film muet,Dans la nuit. En 1931, il tourne encore un court métrage,Affaire classée avecPierre Larquey etGabriel Gabrio, ressorti en 1935 sous le titreLe Coup de minuit.

Lors de l'avènement du parlant, sa voixphonogénique et les inflexions qu'il lui donne consolident sa popularité, et il atteint la consécration. Il travaille souvent pourMaurice Tourneur etRaymond Bernard. Il a souventGaby Morlay pour partenaire.
En 1932 il joue dansLes Croix de bois deRaymond Bernard avecPierre Blanchar, en 1933 dansLes Misérables deRaymond Bernard où il incarne le personnage deJavert aux côtés d'Harry Baur, puis, en 1934,Le Grand Jeu deJacques Feyder avecPierre Richard-Willm,Marie Bell etFrançoise Rosay. En 1936, il tourne avecJean Gabin pourJulien Duvivier dansLa Belle Équipe. L'année suivante, il fait face àErich von Stroheim dansLes Pirates du rail deChristian-Jaque et, en 1938, àJules Berry dansCarrefour deCurtis Bernhardt. En 1939 il retrouvePierre Richard-Willm etJacques Feyder pourLa Piste du Nord.
Sous l'Occupation, il ne cesse de tourner, notamment avecFernandel dansLa Nuit merveilleuse deJean-Paul Paulin, avecTino Rossi dansLe soleil a toujours raison dePierre Billon et Madeleine Renaud dansLe ciel est à vous de Jean Grémillon. Il est par ailleurs titulaire de laFrancisqueno 431, en date d'octobre 1941.
À la Libération, en 1944, il est inquiété par la Résistance, mais finalement mis hors de cause, son soutien au maréchal Pétain s'expliquant, d'après lui, par ses souvenirs d'ancien combattant de laPremière Guerre mondiale alors qu'il n'y avait pas participé. Charles Vanel dénonce les dérives de la France de Vichy, et surtout, étant patriote, ne cautionne pas lacollaboration avec les Allemands.
À partir de 1948, il tourne beaucoup en Italie.
Il interprète Jo dansLe Salaire de la peur d'Henri-Georges Clouzot, en 1953. Il y incarne un conducteur de camion, dur à cuire qui dévoile au fur et à mesure du film sa fragilité intérieure. Il a pour partenaireYves Montand. Avec ce film, Vanel obtient le prix du meilleur acteur aufestival de Cannes.
En 1951 il joue un juge dansSon dernier verdict deMario Bonnard. Il est procureur dansL'Affaire Maurizius deJulien Duvivier. Il jouera souvent, désormais, les magistrats.
L'acteur est de nouveau dirigé par Clouzot deux ans plus tard dansLes Diaboliques où il est Alfred Fichet, commissaire à la retraite. La même année, il joue avecGrace Kelly dansLa Main au collet d'Alfred Hitchcock. Dans ce film, il interprète le cauteleux et ambigu Bertani, restaurateur niçois, ancien collègue de John Robie (Cary Grant) dans la Résistance.
En 1956, dansLa Mort en ce jardin deLuis Buñuel, il est aux côtés deSimone Signoret,Georges Marchal etMichel Piccoli.
Charles Vanel a eu l'une des carrières les plus longues et polyvalentes du cinéma français, s'étalant sur huit décennies.
Il remporte un prix spécial au Festival de Cannes en 1970. En 1972, il triomphe en patriarche dansLes Thibault, adaptation du roman deRoger Martin du Gard. Il récidive dansSept Morts sur ordonnance en 1975.
Il reste très actif durant cette décennie, en particulier dans des rôles de juge comme dansLa Plus Belle Soirée de ma vie d'Ettore Scola avecAlberto Sordi,Michel Simon,Pierre Brasseur etClaude Dauphin ouCadavres exquis deFrancesco Rosi avecLino Ventura.
Un de ses derniers rôles est celui deTrois Frères en 1981, également réalisé par Rosi, où, presque nonagénaire, il joue le personnage d'un vieux fermier de la région desPouilles, veuf, qui reçoit la visite de ses trois enfants. Il obtient en Italie leDavid di Donatello du meilleur acteur dans un second rôle.
En 1986, il enregistre la chansonLa vie rien ne la vaut en duo avecMireille Mathieu.
Il apparait une dernière fois au cinéma en 1988, dans le film deJean-Pierre MockyLes Saisons du plaisir.
À partir de 1972, même si Charles Vanel souhaitait continuer à poursuivre une carrière régulière au cinéma, il sera néanmoins freiné dans cet élan, car pour les compagnies d'assurances, il venait de dépasser l'âge de 80 ans et sa présence dans un film pouvait potentiellement être risquée. Désormais, pour ces nouveaux films et projets, il suivra rigoureusement des visites médicales obligatoires qui d'ailleurs ne diagnostiqueront rien d'alarmant.
En 1975, Charles Vanel sera très affecté par la mort de son ami comédienMichel Simon, décédé à l'âge de 80 ans.
Vanel se retire sur la Côte d'Azur, àMouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), dans l'arrière-pays cannois. En 1982, il est victime d'un cambriolage et réussit à mettre en fuite le cambrioleur. C'est dans cette région qu'il meurt et est incinéré en 1989. Une partie de ses cendres a été dispersée au large de Menton, le reste a été placé au cimetière deMougins ou Mouans-Sartoux[2],[3],[4], où il vivait avec Arlette Bailly, sa troisième épouse, de trente-six ans sa cadette, morte en 2015 à 87 ans.
En 2002, à la demande du cinéasteBertrand Tavernier,Louis Sclavis a composé et enregistré une musique pour le seul long métrage réalisé par Charles Vanel, un film muet de 1929 :Dans la nuit.
Sur les autres projets Wikimedia :