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CharlesVI (empereur du Saint-Empire)

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(Redirigé depuisCharles VI du Saint-Empire)

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirCharlesVI.

CharlesVI
Illustration.
Portrait deCharlesVI parJohann Gottfried Auerbach.
Titre
Empereur du Saint-Empire,roi de Bohême,roi de Hongrie,archiduc d'Autriche, etc

(29 ans, 6 mois et 3 jours)
Couronnement àFrancfort-sur-le-Main
Élection12 octobre 1711
PrédécesseurJosephIer
SuccesseurCharlesVII(empereur du Saint-Empire)
Marie-Thérèse(souveraine d'Autriche, de Bohême, de Hongrie, etc.)
Prince héritierd'Autriche,de Bohême,de Hongrie, etc

(5 ans, 11 mois et 12 jours)
PrédécesseurJoseph
SuccesseurMarie-Josèphe d'Autriche
Roi de Sardaigne
(CharlesIII)

(11 ans, 6 mois et 4 jours)
PrédécesseurPhilippeV
SuccesseurVictor-AmédéeII
Roi de Naples

(20 ans, 7 mois et 23 jours)
PrédécesseurPhilippeIV
SuccesseurCharlesVII
Roi de Sicile
(CharlesIV)

(15 ans, 4 mois et 16 jours)
PrédécesseurVictor-AmédéeIer
SuccesseurCharlesV
Duc de Parme et Plaisance
(CharlesII)

(5 ans et 17 jours)
PrédécesseurCharlesIer
SuccesseurMarie-Thérèse
Biographie
DynastieMaison de Habsbourg
Date de naissance
Lieu de naissanceVienne (archiduché d'Autriche,Saint-Empire)
Date de décès (à 55 ans)
Lieu de décèsVienne (archiduché d'Autriche,Saint-Empire)
SépultureCrypte des Capucins
PèreLéopoldIer
MèreÉléonore de Neubourg
FratrieJosephIer
ConjointÉlisabeth-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel
EnfantsLéopold d'Autriche
Marie-Thérèse d'Autriche
Marie-Anne d'Autriche
Marie-Amélie d'Autriche
ReligionCatholicisme

Signature de Charles VI

Image illustrative de l’article Charles VI (empereur du Saint-Empire)Image illustrative de l’article Charles VI (empereur du Saint-Empire)
Souverains du Saint-Empire
Souverains d'Autriche
de Bohême,Rois de Hongrie,de Naples, de Sicile etde Sardaigne
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Charles de Habsbourg, ditCharles VI, né le àVienne (Autriche) et mort le dans la même ville, estroi de Bohême (1711),roi de Hongrie (1711),archiduc d'Autriche (1711) puisempereur élu duSaint-Empire romain germanique (1711).

Il est également prétendant au trône d'Espagne (1703-1714) sous le nom deCharles III ;roi de Sardaigne (1708-1720) sous le nom deCharles III ;roi de Naples (1713-1734) sous le nom deCharles VI ;roi de Sicile (1720-1735) sous le nom deCharles IV ;duc de Parme et Plaisance (1735-1740) sous le nom deCharles II.

Famille

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Charles est le fils cadet deLéopoldIer (1640-1705), empereur élu du Saint-Empire, et de sa troisième épouse,Éléonore du Palatinat-Neubourg (1655-1720).

Son père est le fils deFerdinand III (1608-1657), empereur élu du Saint-Empire, et deMarie-Anne d'Autriche (1606-1646),infante d'Espagne.

Sa mère est la fille dePhilippe-Guillaume de Neubourg (1615-1690),électeur palatin, et d'Élisabeth-Amélie de Hesse-Darmstadt (1635-1709).

Il a pour frère aînéJosephIer (1678-1711).

Caractère

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À l'instar de son père, Charles VI est un grandmélomane. Musicien passionné au point d'accompagner lui-même auclavecin le castratFarinelli et d'entretenir de longues conversations avecAntonio Vivaldi lors d'un voyage enVénétie. Il est, comme ses pairs, passionné par lachasse, activité à laquelle s'adonne son gendre,François-Étienne de Lorraine,grand-duc de Toscane. Au cours d'une chasse de 1732, l'empereur tue accidentellement le prince deSchwarzenberg.

Son règne étant marqué par des querelles de successions en Europe, le souverain se soucie particulièrement des procédures juridiques concernant l'héritage.

Amitié intime

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À l'instar de l'estime que porte son frère envers son précepteur, lecomte de Salm, qu'il fait prince et conseiller, Charles a pourgouverneur le princeAntoine-Florian de Liechtenstein (1656-1721), qu'il va faire Premier ministre et pour qui il crée laprincipauté souveraine de Liechtenstein, le 23 janvier 1719.

Héritier de nombreuses couronnes

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Second dans l'ordre de succession pour l'ensemble desterritoires héréditaires des Habsbourg et la dignité impériale (1685-1700), puis troisième (1700-1701), de nouveau second (1701-1705) et enfinhéritier présomptif de son frère aîné 1705 et 1711, la vie du prince est bousculée par les évènements venus d'Espagne et qui inquiètent les Cours européennes depuis des années.

Succession d'Espagne

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Articles connexes :Guerre de Succession d'Espagne etAustrophile.
Empire des Habsbourg en 1700.

Le1er novembre 1700,Charles II (1661-1700),roi d'Espagne, meurt sans descendance. Avec lui s'éteint la branche aînée des Habsbourgs,celle d'Espagne, qui y régnait depuis 1516. La logique dynastique voudrait que la branche cadette,celle d'Autriche, hérite de tous ses biens. Or, il n'est plus question en Europe de voir rétablir l'Empire immense deCharles Quint (1500-1558), qui aurait eu un monarque unique sur un domaine « où le soleil ne se couche jamais ».

Louis XIV (1643-1715),roi de France et de Navarre, a épousé la sœur aînée du défunt roi tandis queLéopoldIer (1640-1705), Empereur élu du Saint-Empire, a épousé une sœur cadette. Plusieurs solutions ont été envisagées pour se répartir l'héritage espagnol, du vivant même du roi. Mais aucune n'aboutit. Dans son testament, Charles II, convaincu par le parti pro-français à sa cour, désigne pour lui succéder intégralementPhilippe de France (1683-1746),duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV.

Laguerre de Succession d'Espagne éclate quelques mois plus tard entreVersailles et Vienne du fait que la France, profitant d'une Espagne désormais alliée dynastiquement et politiquement, commence à occuper des places-fortes dans lesPays-Bas espagnols, menaçant les frontières du Saint-Empire.

En septembre 1702, l'empereur entre en guerre pour revendiquer l'héritage de son beau-frère et cousin, d'abord à titre personnel, puis, à partir du 12 septembre 1703, au nom de son second fils, Charles, qui est dès lors proclamé roi d'Espagne sous le nom de « Charles III ».

Il est couronné à Vienne, puis se rend en Espagne. Confronté à un royaume déchiré et hostile aux Habsbourgs, le prétendant trouve néanmoins un appui solide dans les territoires péninsulaires de laCouronne d'Aragon (Catalogne etValence, notamment). De plus, il est soutenu dans ses démarches par laGrande-Bretagne, lesProvinces-Unies et laPrusse, bientôt rejoints par lePortugal et laSavoie.

En septembre 1705, Charles fait deBarcelone la capitale de son gouvernement, ce qui offre à ses alliés un point d'appui en territoire espagnol, et menace gravement l'autorité de Philippe V. Le 25 juin 1706, la prise deMadrid par l'armée portugaise menée par lemarquis des Minas, et renforcée par des bataillons anglais et néerlandais commandés parHenri de Massué, lui permet d'être proclamé roi dans la capitale historique espagnole. Mais l'intervention énergique de la France et la défaite de ses alliés à labataille d'Almansa, qui rétablitPhilippe V sur le trône, ne lui permet pas d'exploiter sa position. La situation particulièrement intense atteint son paroxysme en 1708 quand la France engage des pourparlers de paix mais refuse d'abandonner le royaume d'Espagne aux Habsbourgs.

La même année, Charles devient roi de Sardaigne. Cependant, la position du prétendant reste précaire et n'aboutit pas au renvoi des Bourbons de la péninsule. Au contraire, ceux-ci se redressent dès l'année suivante et repoussent les armées coalisées sur presque tous les fronts.

L'année 1711 marque un tournant crucial. Le 11 avril,JosephIer meurt et « Charles III » lui succède à la tête des États héréditaires des Habsbourgs, ainsi que sur le trône du Saint-Empire sous le nom de Charles VI. La Grande-Bretagne, alliée principale jusqu'alors pour affaiblir l'hégémonie française, fait savoir qu'elle ne soutiendra pas un nouveau Charles Quint.

Dès lors, les pourparlers de paix sont engagés, d'autant plus que l'Europe est exsangue. À partir de janvier 1712, les belligérants se rencontrent lors ducongrès d'Utrecht afin de régler le conflit par la diplomatie. Les faits d'armes prennent fin seulement l'année suivante.

Le 6 mars 1714, letraité de Rastatt reconnaît à Philippe V la possession de la couronne d'Espagne et ses colonies, mais l'oblige à renoncer à ses droits autrône de France. Charles VI conserve le royaume de Sardaigne et reçoit leroyaume de Naples,Milan,Mantoue et diverses villes en Allemagne. Mais il se considère encore comme seul roi légitime d'Espagne.

Le 15 novembre 1715, letraité de la Barrière lui donne les Pays-Bas espagnols, devenusPays-Bas autrichiens, dont il confie legouvernorat àMarie-Élisabeth d'Autriche (1680-1741), de 1725 à 1740.

Le, Charles VI estcomte de Hainaut àMons, représenté par leprince de Rubempré.

Lamaison d'Autriche, devenue branche aînée de ladynastie des Habsbourgs, demeure une puissance européenne de premier ordre, bien qu'elle entame déjà son déclin.

Union et postérité

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CharlesVI en famille parMartin van Meytens.

Le, Charles épouseÉlisabeth-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel (1691-1750). De religionprotestante la princesse est d'une grande beauté et possède un caractère affirmé: elle s'oppose d'abord à ce mariage pour ne pas avoir à se convertir aucatholicisme (menaçant même de se suicider), avant de se raviser, sous l'influence dupère Tönnemann, confesseur de Charles VI.

Tous deux sont en fait profondément religieux et le couple est très uni, et bien qu'elle n'ait pas même vingt ans, Charles lui cède la régence de ses possessions espagnoles tandis qu'il mène ses troupes au combat. Pendant huit ans, leur union demeure stérile, puis naissent quatre enfants :

La Pragmatique Sanction

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La disparition de Charles II en Espagne et le conflit engendré pour le contrôle de son héritage ont marqué Charles VI qui désire éviter pareil sort à ses propres domaines. Son frère aîné, JosephIer, est mort sans héritiers mâles, et son propre mariage n'a, pour l'heure, donné aucun enfant.

Le 19 avril 1713, l'Empereur édicte laPragmatique Sanction qui modifie les dispositions successorales prises par son père, dix ans plus tôt. En premier lieu, le domaine des Habsbourgs devient indivisible. De plus, non seulement les femmes sont déclarées aptes à succéder dans les différents royaumes qu'il possède alors, mais ce sont ses filles à naître, et non celles de son frère aîné, qui auront la primauté dans l'ordre de succession, le cas échéant.

Les nièces de l'empereur,Marie-Josèphe d'Autriche (1699-1757) etMarie-Amélie d'Autriche (1701-1756), qui se retrouvent exclues de tout héritage dès la naissance du premier enfant impérial, doivent prêter serment de respecter l'édit. À leur mariage, leur époux sont soumis à la même exigence[1].

Les États héréditaires adhèrent à ces dispositions, mais certains, dont laHongrie, négocient des concessions qui y affaiblissent l'autorité royale.

L'empereur ne s'arrête pas là. Il passe près de vingt ans à obtenir, tant bien que mal, la reconnaissance de son édit auprès des Cours européennes.

D'une guerre à l'autre

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Guerre vénéto-austro-ottomane (1716-1718)

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Thaler à l'effigie deCharlesVI (1721).

Pour ce faire, Charles VI soutient les actions de ses voisins européens. Ainsi, en avril 1716, il rejoint larépublique de Venise, enguerre contre l'Empire ottoman depuis 1714. L'armée impériale, menée par le princeEugène de Savoie-Carignan (1663-1736), est victorieuse aux batailles dePetrovaradin (), deTimișoara (en) (1er octobre1716) et deBelgrade (), et repousse les Turcs au Sud des Balkans. Le traitéde Passarowitz, signé le 21 juillet 1718, marque la victoire vénéto-autrichienne. LeSultan cède à l'Empereur leBanat, laSerbie septentrionale (y comprisBelgrade), une bande de territoires bosniaques au sud de laSave et l'Olténie valaque. Les Habsbourgs n'ont jamais possédé autant de territoires dans les Balkans.

De cette époque date la première école degénie militaire de Vienne, l'Académie impériale des techniques.

Guerre de la Quadruple-Alliance (1717-1720)

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Thaler à l'effigie deCharlesVI, 1740 : Car(olus) VI D(ei) G(ratia) R(omanorum) I(mperator).

En 1717, Philippe V, déterminé à rétablir l'influence espagnole en Italie, envahit la Sardaigne puis la Sicile, l'année suivante. Le 2 août 1718, Charles VI rejointLouis XV,roi de France et de Navarre — alors sous la régence dePhilippe d'Orléans (1674-1723),George Ier (1660-1727),roi de Grande-Bretagne, et lesProvinces-Unies au sein de laQuadruple-Alliance, formée en réaction à cette agression. S'ensuit laguerre de la Quadruple-Alliance, où l'Espagne ressort vaincue.

Le 20 février 1720 est signée lapaix de La Haye. Philippe V est reconnu roi légitime d'Espagne par l'Empereur, mais perd toutes ses possessions en Italie. Charles VI reçoit leroyaume de Sicile, tenu par leduc de Savoie, avec lequel il échange son royaume de Sardaigne. Les royaumes de Naples et de Sicile retrouvent un souverain commun, mais demeurent desvice-royautés inféodées aux directives d'une Cour étrangère.

Guerre anglo-espagnole (1727-1729)

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En 1725, un rapprochement opportun est opéré depuis l'Espagne. Le roi de France a renoncé à ses fiançailles d'avec une infante d'Espagne, refroidissant les relations entre les deux royaumes. Philippe V, mais surtout sa seconde épouse,Élisabeth Farnèse, aspire à renouer le contact avec l'Autriche, dans un but bien précis : obtenir des territoires en Italie du Nord, notamment ceux dont la reine d'Espagne est l'héritière, pour l'un des infants. En échange de quoi le roi d'Espagne s'engage à respecter les dispositions de la Pragmatique Sanction. L'Empereur signe donc letraité de Vienne, le 30 avril : ses filles Marie-Thérèse d'Autriche (1717-1780) et Marie-Anne d'Autriche (1718-1744) doivent se fiancer aux infantsCharles de Bourbon (1716-1788), héritier d'Espagne, etPhilippe de Bourbon (1720-1765), afin de sceller une alliance défensive et offensive.

En 1727, l'Espagne déclare laguerre à la Grande-Bretagne afin de récupérerGibraltar. Charles VI, qui ne veut pas d'un conflit contre les Britanniques, n'intervient pas. En 1729, la conférence de Soissons met fin au conflit : par les traités deSéville (9 novembre 1729) et deVienne (16 mars 1731), les projets d'alliance et de mariage austro-hispaniques sont abandonnés. Gibraltar demeure britannique, mais Anglais et Espagnols s'allient désormais pour obtenir, par la force si nécessaire, lesduchés de Parme et Plaisance et legrand-duché de Toscane au profit de l'héritier d'Espagne. L'Empereur cède, déterminé à faire reconnaître sa Pragmatique Sanction, et reconnaît le droit aux Bourbons d'Espagne à posséder ces duchés en cas d'extinction de laMaison Farnèse, ce qui se produit le 20 janvier 1731.

Succession de Pologne

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Le 1er février 1733,Auguste IIle Fort (1670-1733),électeur de Saxe etroi de Pologne, meurt. Le trône polonais étant électif, deux candidats se présentent pour lui succéder : d'un côté son fils,Frédéric-Auguste de Saxe (1696-1763), électeur de Saxe, neveu par alliance de l'Empereur ; de l'autre,Stanislas Leszczynski (1677-1766), ancien roi de Pologne de 1704 à 1709 et père deMarie Leczczynska (1703-1768), reine de France.

Avant même la mort du roi, sa succession a fait l'objet de discussion dans les Cours européennes. La France, par le biais du cardinalAndré Hercule de Fleury (1653-1743), bien que moins belliqueuse que sous le règne de Louis XIV, ne peut abandonner le beau-père duRoi et décide donc de le soutenir. L'Autriche et laRussie, de leur côté, le 17 septembre 1732, décident de ne reconnaître aucun des deux candidats s'ils étaient élus. Elles sont rejointes par la Prusse, le 13 décembre. Mais face au soutien français déclaré, les deux premières se rangent finalement du côté de l'électeur de Saxe.

LaSejm, Diète polonaise, élit Stanislas, qui reprend le nom de Stanislas Ier, roi de Pologne,grand-duc de Lithuanie, le 13 septembre 1733. Dès lors, les Russes envahissent le territoire de larépublique des Deux-Nations. C'est le début de laguerre de Succession de Pologne.

Rapidement, Stanislas est forcé de se réfugier à Dantzig (Gdańsk), le 22 septembre, pour y attendre des renforts tandis que l'électeur de Saxe est proclamé roi àVarsovie, le 5 octobre, sous le nom d'Auguste III. Le 10 octobre, la France déclare la guerre à l'Autriche et à la Saxe. En réalité, Charles VI est la cible principale des armées françaises, sinon la seule, puisque la Russie est trop loin, et attaquer la Saxe déclencherait une réaction européenne. Et l'Empereur se rend compte rapidement que ses alliés sont peu pressés de lui venir en aide, se bornant surtout aux affaires intérieures de la Pologne.

Tandis qu'AnneIre (1693-1740),impératrice de Russie, ordonne à ses troupes de mettre le siège devant Dantzig, en février 1734, ce qui force StanislasIer à trouver refuge en Prusse, Charles VI fait face à la France sur le Rhin et dans les Alpes. Face aux excellents maréchaux français, leduc de Berwick (1670-1734), qui meurt ausiège de Philippsburg le 12 juin, et leduc de Villars (1653-1734), qui trouve la mort àTurin (royaume de Sardaigne) le 17 juin, l'Autriche peut compter encore sur le princeEugène de Savoie-Carignan, qui s'éteint le 21 avril 1736.

L'Espagne et la Sardaigne, alliées de la France, contrôlent déjà les duchés deLorraine et deMilan. La Sicile est envahie à son tour et perdue (10 mai 1734). Le Prince Eugène, limité dans ses effectifs et vieillissant, se borne à une tactique purement défensive durant toute l'année 1735.

Le cardinal de Fleury, au nom de la France, ouvre les pourparlers de paix en novembre 1735. Quoique les armées françaises dominent les champs de bataille, il souhaite éviter une nouvelle coalition autour de l'Autriche menacée. Le 26 janvier 1736, depuisKönigsberg, StanislasIer annonce sa renonciation au trône de Pologne. Dès lors, les soutiens à Auguste III se multiplient, qui est reconnu seul roi de Pologne.

Letraité de Vienne, en date du 18 novembre 1738, conclut trois ans d'intenses négociations diplomatiques et redistribue les Couronnes italiennes.François III Étienne (1708-1765), gendre de Charles VI, reçoit legrand-duché de Toscane en échange des duchés de Bar et de Lorraine, reversés à Stanislas Lezczynski. L'Empereur reçoit les duchés de Parme et Plaisance. Mais il cède les royaumes de Naples et de Sicile àCharles de Bourbon qui s'en était emparés depuis 1734. Enfin, le roi de Sardaigne reçoitNovare et une partie du duché de Milan.

La France accepte enfin de garantir la Pragmatique Sanction. L'Autriche ressort affaiblie et vaincue. Sa victoire est surtout morale.

Le crépuscule du dernier des Habsbourgs

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Guerre austro-russo-turque (1735-1739)

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Alliées depuis 1732 dans le cadre de la guerre de Succession de Pologne, l'Autriche et la Russie partagent un intérêt commun à repousser l'Empire ottoman des Balkans. Le prétexte est trouvé pour lui déclarer la guerre lorsqu'en 1735, leKhan de Crimée lance une série de raids dans leCaucase. La Russie répond à cette agression en établissant un plan militaire pour s'emparer d'Azov, voire l'ensemble dukhanat de Crimée, allié des Ottomans.

Les Russes ouvrent les hostilités le 20 mai 1736 en envahissant le Khanat et s'emparent d'Azov, le 19 juin.

En juillet 1737, Charles VI s'engage à son tour, aux côtés d'AnneIre, et s'empare deNiš, enMacédoine.

L'Empire ottoman reçoit l'aide de la France qui, à défaut d'entrer en guerre directement, envoie des armes et des subsides. Dès lors, les Turcs reprennentNiš et finissent par repousser les Autrichiens comme les Russes. En 1738, la prise deBelgrade par les Ottomans précipitent des négociations de paix qui n'aboutissent pas.

L'Autriche, déjà mise à mal par la guerre contre la France, l'Espagne et la Sardaigne, est battue de nouveau en 1739 et signe, le 18 septembre,le Traité de Belgrade, sans les Russes, par lequel l'Empereur rend laPetite-Valachie, laSerbie etBelgrade à l'Empire ottoman.

Le décès

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Le 10 octobre 1740, Charles VI souffre d'une indigestion après avoir mangé un plat de champignons sautés, qui mue en infection et qui, dix jours plus tard, provoque sa mort. Ces symptômes semblent correspondre à unsyndrome phalloïdien.

Fort conscient de sa dignité, entrant en agonie, il tance un valet parce que le nombre de cierges entourant son lit n'est pas le nombre fixé par l'étiquette.

Il laisse desCommentaires sur sa propre vie, qui ont été publiés àBruxelles en1862.

À la fin de sa vie, l'empereur, qui n'a connu que des conflits, a la satisfaction toute illusoire de savoir que la Pragmatique Sanction, à laquelle il a accordé une importance considérable, est enfin reconnue par l'ensemble des puissances européennes. Comme son frère avant lui, il n'a pas eu de fils survivant. Il est donc le dernier des Habsbourgs mâles à régner en Autriche, après avoir vu mourir le dernier des Habsbourgs en Espagne. Quoi qu'il a connu une Autriche plus forte que jamais, il l'a également vue s'affaiblir progressivement, menacée par les Bourbons de France, d'Espagne et même d'Italie.

Sa fille aînée,Marie-Thérèse, lui succède donc en Autriche, en Bohême, en Hongrie et dans tous les États héréditaires. Seule la dignité impériale, réservée exclusivement aux hommes, échappe à l'héritage. Mais l'empereur espère que l'ancien duc de Lorraine, devenu grand-duc de Toscane, le François III Étienne dont sa fille est amoureuse et avec lequel elle a déjà eu deux enfants, sera le prochain dirigeant du Saint-Empire.

Malheureusement, sa disparition entraîne une nouvelle crise européenne : laguerre de Succession d'Autriche.

Voltaire note : « Ce plat de champignons changea la destinée de l’Europe. »

Ascendance

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Ancêtres deCharlesVI du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
32.FerdinandIer du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
16.CharlesII d'Autriche-Styrie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
33.Anne Jagellon
 
 
 
 
 
 
 
8.FerdinandII du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
34.AlbertV de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
17.Marie-Anne de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
35.Anne d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
4.FerdinandIII du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
36.AlbertV de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
18.GuillaumeV de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
37.Anne d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
9.Marie-Anne de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
38.FrançoisIer de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
19.Renée de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
39.Christine de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
2.LéopoldIer du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
40.Charles Quint
 
 
 
 
 
 
 
20.PhilippeII d'Espagne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
41.Isabelle de Portugal
 
 
 
 
 
 
 
10.PhilippeIII d'Espagne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
42.MaximilienII du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
21.Anne d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
43.Marie d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
5.Marie-Anne d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
44.FerdinandIer du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
22.CharlesII d'Autriche-Styrie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
45.Anne Jagellon
 
 
 
 
 
 
 
11.Marguerite d'Autriche-Styrie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
46.AlbertV de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
23.Marie-Anne de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
47.Anne d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
1.CharlesVI du Saint-Empire
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
48.Wolfgang de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
24.Philippe-Louis de Neubourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
49.Anne de Hesse
 
 
 
 
 
 
 
12.Wolfgang-Guillaume de Neubourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
50.Guillaume de Clèves
 
 
 
 
 
 
 
25.Anne de Clèves
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
51.Marie d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
6.Philippe-Guillaume de Neubourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
52.AlbertV de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
26.GuillaumeV de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
53.Anne d'Autriche
 
 
 
 
 
 
 
13.Madeleine de Bavière
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
54.FrançoisIer de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
27.Renée de Lorraine
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
55.Christine de Danemark
 
 
 
 
 
 
 
3.Éléonore de Neubourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
56.GeorgesIer de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
28.LouisV de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
57.Madeleine de Lippe
 
 
 
 
 
 
 
14.GeorgesII de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
58.JeanII Georges de Brandebourg
 
 
 
 
 
 
 
29.Madeleine de Brandebourg
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
59.Élisabeth d'Anhalt-Zerbst
 
 
 
 
 
 
 
7.Élisabeth-Amélie de Hesse-Darmstadt
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
60.ChristianIer de Saxe
 
 
 
 
 
 
 
30.Jean-GeorgesIer de Saxe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
61.Sophie de Brandebourg
 
 
 
 
 
 
 
15.Sophie-Éléonore de Saxe
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
62.Albert-Frédéric de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
31.Madeleine-Sibylle de Prusse
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
63.Marie-Éléonore de Clèves
 
 
 
 
 
 
 

Titulature complète

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. Pour autant, l'application de la Pragmatique à la mort de Charles déclencha laguerre de Succession d'Autriche.

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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Empereurs d’OccidentBannière impériale après 1400
Empereurs du Saint-Empire
v ·m
Les générations sont numérotées dans l'ordre de la descendance masculine depuis les premiers archiducs. Au sein de chaque génération, l'ordre suit celui de l'aînesse.
1re génération
2e génération
3e génération
4e génération
5e génération
6e génération
7e génération
8e génération
9e génération
10e génération
11e génération
12e génération
13e génération
14e génération
15e génération
16e génération
17e génération
18e génération
19e génération
  • Ferdinand-Zvonimir de Habsbourg-Lorraine
  • Charles Constantin de Habsbourg-Lorraine
  • Amedeo de Belgique***
  • Joachim de Belgique***
  • Bartholomaeus d'Autriche-Este***
  • Emmanuel d'Autriche-Este***
  • Luigi d'Autriche-Este***
  • Félix Charles de Habsbourg-Lorraine
  • André François de Habsbourg-Lorraine
  • Paul Jean de Habsbourg-Lorraine
  • Charles Christian de Habsbourg-Lorraine
  • Johannes de Habsbourg-Lorraine
  • Thomas de Habsbourg-Lorraine
  • François Louis de Habsbourg-Lorraine
  • Michel de Habsbourg-Lorraine
  • Joseph de Habsbourg-Lorraine
  • Imre de Habsbourg-Lorraine
  • Christophe de Habsbourg-Lorraine
  • Alexandre de Habsbourg-Lorraine
  • Lorenz Charles de Habsbourg-Lorraine
  • Guillaume de Habsbourg-Lorraine
  • Jean de Habsbourg-Lorraine
  • Louis de Habsbourg-Lorraine
  • Philippe de Habsbourg-Lorraine
  • Nicolas de Habsbourg-Lorraine
  • Constantin de Habsbourg-Lorraine
  • Jacques Maximilien de Habsbourg-Lorraine
  • Léopold Amédée de Habsbourg-Toscane**
  • Maximilien de Habsbourg-Toscane**
  • Léopold de Habsbourg-Toscane**
  • Constantin Salvator de Habsbourg-Toscane**
  • Paul Salvator de Habsbourg-Toscane**
20e génération
Le Bindenschild
Le Bindenschild
Le lion des Habsbourg
Le lion des Habsbourg
*sont aussiinfant d'Espagne
**sont aussiprincesde Toscane
***sont aussiprincesde Modène et Reggio

Lignées non-dynastes :Comte de Méran (de),Maison de Hohenberg
v ·m
Přemyslides
non dynastiques
Luxembourg
Habsbourg
non dynastiques
Jagellon
Habsbourg
Habsbourg-Lorraine
v ·m
Árpád
Anjou
Luxembourg
Habsbourg
Jagellon
Habsbourg
Hunyadi
Jagellon
Habsbourg-Autriche
Habsbourg-Lorraine
v ·m
Haut Moyen Âge
Judicat
Barcelone
Trastamare
Habsbourg
Bourbon
Habsbourg
Savoie
v ·m
Sicile puis Sicile insulaire
Hauteville
Hohenstaufen
Anjou-Sicile
Barcelone
Trastamare
Habsbourg
BourbonPhilippe IV (1700)
SavoieVictor-Amédée Ier (1713)
HabsbourgCharles IV (1713)
Bourbon-Siciles
Naples ou Sicile péninsulaire
Anjou-Sicile
Trastamare
Habsbourg
BourbonPhilippe IV (1700)
HabsbourgCharles VI (1713)
Bourbon-Siciles
Bonaparte
Murat
Deux-Siciles
Bourbon-Siciles
v ·m
Comtes de Luxembourg
Maison de Luxembourg
(963-1136)
Maison de Namur
(1136-1189)
Henri IV
Maison de Hohenstaufen
(1196-1197)
Otto
Maison de Namur
(1197-1247)
Ermesinde avecThiébaut puisWaléran
Maison de Limburg
(1247-1354)
Ducs de Luxembourg
Maison de Limburg
(1354-1443)
Maison de Valois-Bourgogne
(1443-1482)
Maison de Habsbourg
(1482-1700)
Maison de Bourbon
(1700-1712)
Philippe V
Maison de Wittelsbach
(1712-1713)
Maximilien II
Maison de Habsbourg
(1713-1780)
Maison de Habsbourg-Lorraine
(1780-1794)
Grands-ducs de Luxembourg
Maison d'Orange-Nassau
(1815-1890)
Maison de Nassau-Weilburg
(depuis 1890)
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