Sa carrière, qui débute en 1933, traverse plusieurs décennies, lui permettant de se produire sur les plus grandes scènes françaises et internationales. Malgré les épreuves, notamment pendant laSeconde Guerre mondiale, Trenet reste une figure incontournable de lachanson française, célébrée pour son talent d'auteur-compositeur-interprète. Ses contributions à laculture française lui valent de nombreuses distinctions et reconnaissances tout au long de sa vie.
Maison natale de Charles Trenet, à Narbonne, aujourd'hui ouverte aux visiteurs.
Louis Charles Augustin Georges Trenet[1] naît en 1913 àNarbonne, quatre ans après son frère Antoine (1909-1969), dans la maison de ses parents, Lucien Trenet (1882-1966) et Marie-Louise Caussat (1889-1979), au 2 rueAnatole-France (à l'époque, maintenant le 13 avenue Charles-Trenet) — maison devenue depuis le musée Charles-Trenet. Son pèreest mobilisé pendant laPremière Guerre mondiale, mais sa famille garde le niveau de vie de la bourgeoisie de province grâce à son grand-père maternel Auguste, marchand de bois qui s'est opportunément reconverti en tonnelier et fournit en vin les soldats en guerre[2].
En1920 ses parents divorcent. Charles partage alors son enfance entre Narbonne, où réside sa mère, etSaint-Chinian où habite son père,notaire etvioloniste amateur. Plus tard, Trenet évoquera sa vision de la féminité à Narbonne comme celle de la masculinité pour Perpignan[3]. Il développe sa sensibilité à la musique et au rythme grâce à sa mère, qui joue aupiano le morceauHindustan(de) et écoute sur le phonographe familial desstandards de jazz deGeorge Gershwin, et aussi grâce à son père qui a découvert ces rythmes par les soldats américains pendant la guerre.
Charles et son frère Antoine sont placés chez les Pères de la Trinité, un collège religieux deBéziers[4].« L'école était libre mais pas moi » confie-t-il plus tard. Il garde de ses années de pensionnat le souvenir douloureux de l'absence maternelle, thème récurrent dans son œuvre (Le Petit Pensionnaire,L'Abbé à l'harmonium,Vrai vrai vrai…).
Son père se remarie en 1927 avec Françoise Prats (1900-1992) et a 2 autres enfants : Claude ( -) et Lucienne (née le).
Trenet découvre lethéâtre, lapoésie et le sens ducanular grâce àAlbert Bausil, poète dePerpignan, ami de son père qui y a acheté une étude de notaire en1922, et de son journal hebdomadaireLe Coq catalan, dont le titre est déjà un calembour ("coq à talent"). Dès l'âge de 13 ans il y publie des poèmes sous le pseudonyme de« Charles » ou« Jacques Blondeau », et joue dans différentes pièces. Pendant deux ans il dévore les ouvrages de poésie de la bibliothèque de Bausil, développant sa culture littéraire. Période joyeuse faite de complicité intellectuelle, où Bausil l'initie aux jeux de mots mais aussi probablement aux jeux sexuels[5].
En1928, après avoir été renvoyé du lycée à la suite d'une injure envers le surveillant général, Trenet quitte Perpignan pourBerlin, où vivent sa mère Marie-Louise et son second mari, le réalisateurBenno Vigny, tandis que son père s'est remarié l'année précédente avec Françoise Prats, une jeune Catalane de 27 ans. Pendant dix mois Trenet fréquente une école d'art et rencontre des célébrités allemandes, amies de son beau-père, commeKurt Weill ouFritz Lang, et voyage également àVienne etPrague aux côtés de sa mère[6]. À 16 ans, à son retour en France, il se rapproche du poète Albert Bausil. Il se destine à la peinture — son premier vernissage a lieu en1927 — prépare un roman,Dodo Manières, qui va finalement être publié en1939, et s'identifie totalement au monde des arts[3].
Mon destin de poésie a jeté bas son masque, a déchiré son costume, a revêtu le mien et nous sommes partis, tous deux – et je suis parti tout seul, sur la voie dont certains aiguillages me séparaient souvent du reste du monde.
Fin du texte intituléQuel est mon destin ?, écrit par Charles Trenet pour son examen d’entrée à la Sacem en 1933.
Au début de septembre 1930 il quitte Narbonne pourParis dans le but de poursuivre dans le journalisme[6], tout en ayant convaincu son père qu'il y étudie à l'école des arts décoratifs le dessin et l'architecture, comme son grand-père architecte[Note 1]. Pour gagner sa vie à son arrivée à Paris, sur les recommandations d'Albert Bausil il travaille dans les studios de cinémaPathé deJoinville en tant qu'accessoiriste : il est chargé de faire les « claquettes » annonçant le début d'une scène et se mêle au groupe d'artistes deMontparnasse. Il rencontreAntonin Artaud,Jean Cocteau etMax Jacob[Note 2], auxquels il confie ses envies littéraires, et qui le surnomment le« téméraire ». Il compose ses premières chansons pour le filmBariole de son beau-pèreBenno Vigny[7]. S'inspirant des duosPills et Tabet etGilles et Julien[8] alors en vogue, il forme en1933 leduo « Charles et Johnny » avec le pianiste suisseJohnny Hess, qu'il rencontre en1932 au club de jazz le College Inn[Note 3]. Les deux compères, familiers du cabaretLe Bœuf sur le toit, y rencontrent souvent le chanteurJean Sablon, auquel ils confient l'interprétation de la chanson qu'ils composent un soir,Vous qui passez sans me voir, et qui permet bientôt à Jean Sablon d'obtenir le succès aux États-Unis. Ils passent une audition auPalace devant le directeurHenri Varna et l'agence Audiffred, etJoséphine Baker leur permet d'être engagés en convainquant ceux-ci de prendre les duettistes sous contrat[Note 4]. Ils chantent également au cabaret Le Fiacre jusqu'en1936.
Le service militaire met fin au duo : en octobre 1936 Trenet est appelé sous les drapeaux à la base d'Istres. Aidé par l’impresarioÉmile Audiffred, il participe à quelques galas en solo ; à l'occasion de l'un d'eux, àMarseille au cabaret du Grand Hôtel Noailles, il est surnommé le « Fou chantant ». C'est à ce moment de sa carrière qu'il compose et écrit ses chansons les plus célèbres :Y'a d'la joie,Je chante,Fleur bleue. Ces chansons sont dans un premier temps confiées à d'autres interprètes :Y'a d'la joie est d'abord chantée parMaurice Chevalier auCasino de Paris, dans la revueParis en joie, pour l'Exposition internationale de février 1937, puis dans le filmL'Homme du jour deJulien Duvivier.La Valse à tout le monde est interprétée parFréhel, etQuel beau dimanche parLys Gauty. Isolé et éloigné de Paris, Charles Trenet parvient à se faire muter à la base deVélizy dans lesYvelines.
Libéré du service militaire en décembre 1937, il commence véritablement sa carrière en solo par une première séance d'enregistrement chezColumbia EMI :Je chante etFleur bleue. En janvier1938 Trenet graveY'a d'la joie et se réapproprie « son » œuvre par la même occasion. En mars 1938, grâce àÉmile Audiffred et Mitty Goldin, vient son premier grand triomphe sur la scène d'un music-hall, à l'A.B.C.[Note 5]. Il chante également au micro deRadio Cité, notamment le titreBoum !, pour lequel il reçoit sa première consécration : le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros. Il se lie d'affection pour le jeune poète et chansonnier Gabriel Arnaud, dont il soutient l'édition du premier romanLe Paroissien - Roman Picaresque[9].
N'aimant pas son visage poupin, il se crêpe les cheveux, visse sur sa tête un chapeau de feutre mou rabattu en arrière, s'habille avec un complet-veston bleu et plante un œillet rouge à sa boutonnière : le « Fou chantant » entame dès lors une longue tournée internationale qui le conduit en Angleterre, en Espagne, en Italie, au Maroc, en Grèce, en Turquie et en Égypte[10].
Inscription sur le mur d'une maison de Narbonne, proche de la cathédrale Saint-Just. Sa ville natale rend hommage à Charles Trenet en retranscrivant une chanson interprétée en 1951,L'Âme des poètes. D'autres murs de la ville célèbrent également le Fou chantant, dont un portrait quai de Lorraine.
LaSeconde Guerre mondiale éclate et Trenetest mobilisé. Les journaux annoncent même officiellement sa mort[11]. Il donne une entrevue en août 1940 au quotidienL'Éclaireur de Nice, dans laquelle il déclare :« C'est la troisième fois qu'on me tue. Je n'arrive pas à comprendre les raisons pour lesquelles on veut me trucider par persuasion. »
Pendant l'Occupation Trenet se consacre essentiellement au cinéma et joue dans six films dontJe chante,Romance de Paris etAdieu Léonard. Écrit parJacques Prévert en collaboration avec son frèrePierre et réalisé par ce dernier,Adieu Léonard est le seul de ces films à rester dans la mémoire des cinéphiles. Sa carrière cinématographique prend fin avec la fin de la guerre[7].
À partir de1941, il chante à Paris auxFolies Bergère, où il interprète des chansons telles qu'Espoir – « Tous les jours noirs ont leurs lendemains » – etDouce France, dont la salle reprend le refrain comme un hymne de la résistance, la chanson étant un soutien moral aux « expatriés de force » et non un acte de collaboration[3]. Trenet dénonce son contrat au bout de quatre jours, en découvrant dans le public la présence de soldats allemands[12].
En1944, il est dénoncé dans le journalJe suis partout pour sa ressemblance avec « le juifHarpo Marx » ou dans le journalLe Réveil du peuple, au motif que Trenet est uneanagramme de Netter,« nom spécifiquement juif ». En fuyant laGestapo, il est blessé par des agents d'une balle dans la jambe. Hospitalisé, il doit retourner chez sa mère pour trouver les papiers qui prouvent sa « non-judéité » sur quatre générations, réfutant ainsi ces assertions, ce qui lui vaut de ne plus être inquiété par la Gestapo[13].
Trenet évoque cette période de l'Occupation dans deux chansons,Jeunesse plumée, écrite en 1962, etNous, on rêvait, écrite en1992. Il admet que cette sombre période a tari son inspiration : selon lui, ses œuvres postérieures à la guerre n'ont plus la fraîcheur et l'insouciance de ses premiers refrains[3].
Charles Trenet donnant un spectacle accompagné de quelques musiciens lors d'un rodéo présenté austade Delorimier à Montréal, au Québec, 24 juillet 1946.
En1945 Trenet part pour une tournée auQuébec, puis àNew York[16] où il connaît un assez grand succès. Il va ainsi parcourir pendant près de deux ans le continent américain, duBrésil auCanada. Ce voyage au Canada lui inspire plusieurs chansons, notammentDans les pharmacies etDans les rues de Québec. Jusqu'en 1954 il parcourt le monde de concert en concert, sans s'arrêter d'écrire et de composer.
Jusqu'en 1945 le récital était réservé aux interprètes de musique classique. Charles Trenet fut le premier à avoir l'idée de donner, au Théâtre de l'Étoile, un récital de chansons. Et il encouragera également ses amisCharles Aznavour etYves Montand à faire de même.
Le, Charles Trenet assiste à l'enregistrement d'un album hommage qui lui est consacré parJacques Hélian et son orchestre[17]. Venu au studio "pour voir", Trenet est séduit et demande à Hélian s'il peut chanter avec les chœurs. Il se voit attribuer de longs passages en solo. L'album s'appellera " Charles Trenet et Jacques Hélian vous invitent à la danse[18]".
En1954 Trenet rentre à Paris. Ses nouveaux succès commeNationale 7 confortent sa notoriété. D'autres grandes chansons datent des années 1950 :La Folle Complainte,Moi, j'aime le music-hall etL'Âme des poètes.
Au début des années 1960 avec la vagueyéyé, Charles Trenet se fait plus rare sur scène. Ces années sont pour lui l'occasion de se consacrer à la peinture et l'écriture. Il publie le romanUn Noir éblouissant (chezGrasset).
En 1965 il se fait accompagner sur scène et à la télévision par un groupe de rock,Les Piteuls, dont 2 membres,Serge Koolenn et Richard Dewitte, formeront en 1972 le groupeIl était une fois.
En1968 Trenet a cinquante-cinq ans et trente années de carrière, qu'il envisage de fêter sur la scène deBobino, mais les événements demai 68 le font renoncer, et c'est auDon Camilo qu'il effectue une rentrée discrète. Son grand retour se fait l'année suivante auThéâtre de la Ville[19].
Charles Trenet pendant le festival du Printemps de Bourges 1977.
1971 marquera pour lui le début d'un grand renouveau. Il quitte Barclay pour enregistrer plusieurs LPs pour CBS Disques. Deux titres du premier album seront très vite populaires :Il y avait des arbres, mais surtoutFidèle. Il se nouera très vite d'amitié avec Robert Toutan, directeur de promotion de sa nouvelle compagnie et avec lequel il collaborera fidèlement jusqu'en 1988. Celui-ci décide de lui faire faire son vrai retour en lui demandant de participer à toutes les émissions majeures de la télévision de cette période. Les radios suivront en programmant ces deux nouveaux titres plusieurs fois par jour. En1971 il triomphera à l'Olympia, il a alors cinquante-huit ans. Affecté par la mort de sa mère en 1979[Note 7], il s'enferme dans le silence et retourne dans sa propriété du sud de la France.
Le producteur québécoisGilbert Rozon, qui admire Trenet, se met alors en tête de relancer sa carrière[20] et finit par le convaincre. Charles Trenet revient à la scène en1983 à l'occasion du festivalJuste pour rire deMontréal. Il ne la quittera plus. Au passage, il accepte d'être le président d'honneur de la première cérémonie desVictoires de la musique en1985. En1987, âgé de soixante-quatorze ans, il obtient un grand succès auPrintemps de Bourges[Note 8], oùJacques Higelin, inconditionnel des chansons de Trenet, l'a déjà présenté, voire imposé, lors du premier festival, à l'époque résolument rock, en1977.
Les années passent, mais « le Fou chantant » reste indémodable et inépuisable. Il fête ses quatre-vingts ans sur scène à l'Opéra Bastille en devant de nombreux admirateurs, dont le président de la République françaiseFrançois Mitterrand. En 1999 il est fait membre de l'Académie des beaux-arts après avoir été refusé à l'Académie française en 1983[7]. Il enregistre sa dernière chanson,Les poètes descendent dans la rue, en studio le, avec des musiciens de l'Orchestre philharmonique de Radio France, à l'occasion de la première édition duPrintemps des Poètes. Son dernier concert a lieu ensalle Pleyel à Paris, où il donne trois récitals, chantant assis. Il déclare alors dans la presse« Ceux qui viendront à mon spectacle seront dispensés d'assister à mon enterrement »[21]. Un concert prévu à l'Acropole de Nice en janvier 2000 est annulé pour raisons de santé[22].
Après des obsèques célébrées à l'église de la Madeleine, à sa demande par MonseigneurJean-Michel di Falco Léandri, alors évêque auxiliaire de Paris, son corps est incinéré aucrématorium ducimetière du Père-Lachaise[25] et ses cendres sont déposées au cimetière de l'Ouest deNarbonne, dans le caveau familial en simple ciment[26]. Le, jour de l'anniversaire du chanteur, sa tombe est renouvelée et désormais ornée d'une pierre tombale spectaculaire[27].
Le, à l'occasion du vingtième anniversaire de sa disparition,France 3 diffuse le documentaireCharles Trenet, l'enchanteur.
Trenet a légué quelques années plus tôt la totalité de son patrimoine à Georges El Assidi, qui fut son secrétaire particulier pendant près de vingt ans. Selon Lucienne Trenet (demi-sœur de Charles), et Wulfran Trenet (fils de Claude et neveu de Charles), Georges El Assidi aurait dilapidé l'héritage, et ils contestent en2008 letestament signé du en assignant ce dernier pour « abus de faiblesse,extorsion, violence ethomicide volontaires »[28]. L'affaire aboutit à un non-lieu[29],[Note 9].
Un second procès en appel se tient à partir du. Lacour d'appel rejette la demande d'annulation du testament le[30].
Charles Trenet, qui fréquentait beaucoup avant-guerre les grandes figures du milieuhomosexuel deMontparnasse (Cocteau,Max Jacob,Gabriel Arnaud), n'a cependant jamais parlé publiquement de savie privée, à l'exception d'une « aventure pendant la guerre, avec une jeune femme qui s'appelait Monique Pointier », mais cette relation est rompue parce que la mère de Charles, Marie-Louise Caussat, ne la supporte pas et laisse entendre qu'elle ne peut pas avoir d'enfant[31].
Le le chanteur, qui séjourne alors dans sa propriétéLe Domaine des Esprits, est appréhendé à la brasserieLe Cintra àAix-en-Provence[33] en compagnie de quatre jeunes hommes, dont deux de20 ans[Note 10], et inculpé d'outrages à la pudeur et attentats aux mœurs sur la personne de mineurs de moins de 21 ans[Note 11], ou plutôt pouroutrage public à la pudeur, motif souvent invoqué à l'époque pour la répression de l'homosexualité[34]. Placé sous mandat de dépôt, il est écroué à la prison d'Aix-en-Provence et le reste jusqu'au, étant libéré après le versement d'une caution. Robert Derlin, son ex-cuisinier, chauffeur et secrétaire, qui l'accuse de l'avoir contraint à recruter de jeunes personnes pour des parties, est également inculpé et incarcéré. Durant sa détention, Charles Trenet compose une prière pour les prisonniers et une chanson pour le gardien chef — grâce à l'archevêque du diocèseCharles de Provenchères, ses nombreux soutiens ont réussi à lui faire parvenir unharmonium[32].
En, il est condamné, dans le même mouvement de répression de l'homosexualité, à un an de prison avec sursis[34] et 10 000 francs d'amende. Robert Derlin, qui l'avait dénoncé, est relaxé[35]. Charles Trenet fait appel du jugement, déclarant à la presse :« Le public dit qu'il ne me retirera pas son affection même si ce que l'on a dit de moi est vrai. Mais ce que l'on a dit est faux et je veux qu'on le sache bien. Du reste, j'apporterai des éléments nouveaux au dossier »[36].
Dès les années 1950, lors d'émissions ou d'interviews radiophoniques,Georges Brassens reprend plusieurs chansons ou refrains de Charles Trenet, interventions compilées en 1976 sur le33 tours20 ans d'émissions avec Georges Brassens àEurope 1 :Vous oubliez votre cheval,En quittant une ville, j'entends,Le Soleil et la Lune,Terre,Le Grand Café,Il pleut dans ma chambre,J'ai ta main,La Route enchantée,Boum !,J'ai connu de vous,Pigeon vole,Sur le Yang-Tsé-Kiang,Je suis swing.
En 1966, pour l'émissionLa la la sur la deuxième chaîne de l'ORTF, Georges Brassens reprendLe Grand Café et interprète en duo avec Charles TrenetTout est au duc,Le Petit Oiseau etVous êtes jolie, prestations publiées en 2001 sur le CDGeorges Brassens archives 1953-1980 inédits.
En 1976Dalida reprendLa Mer, qui sort dans son33 toursCoup de chapeau au passé.
En 1979Michel Sardou évoqueLa Mer dansL'Anatole et dédie sa chanson à Charles Trenet (albumVerdun). Michel Sardou évoque une nouvelle fois Trenet, en1990, dans la chansonLa Maison des vacances (albumLe Privilège), dont la musique rappelle les accords et la rythmique typiques du « Fou chantant » :
« Dans la maison d'vacances,/ C'est tellement loin Paris,/ On fredonneDouce France,/ En cueillant des radis […]/ J'espère qu'le vieux Trenet,/ Ne me f'ra pas d'ennuis,/ Cette musique il est vrai,/ Ressemble à ce qu'il fit,/ S'il exige un procès,/ Je le perdrai tant pis,/ La maison s'en irait,/ J'nai pas payé l'crédit,/ Je sais qu'il sait d'avance,/ Que tout a été dit,/ Et quand les souris dansent,/ Le chat qui dort sourit ». (paroles Michel Sardou,Didier Barbelivien - musique D. Barbelivien)
En 1994Charles Aznavour chanteTrenetement, une chanson écrite « façon Trenet ».
En 1997Jérôme Savary, en compagnie de son Grand Magic Circus, met en scèneY'a d'la Joie !… et d'l'amour, un spectacle consacré à Charles Trenet et son œuvre[Note 12],[Note 13].
En 2002 le spectacleChapeau Monsieur Trenet[43] voit le jour, créé par Jeff Leygnac. Depuis et à travers la France entière, la troupe rend toujours hommage avec gaieté au poète disparu.
En 2003Marie-Christine Maillard revisite son répertoire à la sauce jazzy. Elle concrétise ce projet avec la tournée et l'albumMarie chante Trenet. Celui-ci rencontre le succès sur le marché asiatique et plus particulièrement àTaïwan, enCorée du Sud et auJapon[44],[45],[46].
En2004Jacques Higelin effectue une tournée de spectacles durant plus d'un an, dont deux séries de concerts auTrianon de Paris aux printemps et automne2005 intitulésHigelin enchante Trenet. Il interprète « le fou chantant », tantôt en restant proche des versions originales, tantôt sur ses propres arrangements[Note 14].
Le 18 mai2013Google rend hommage à Charles Trenet pour son centième anniversaire[47].
Le 16 février 2013 la chaîneArte diffuse le documentaireCharles Trenet, l'ombre au tableau, où l'animateurKarl Zéro raconte la part d'ombre de Charles Trenet à travers des archives oubliées et les témoignages de ses amis proches :Charles Aznavour,Jean-Jacques Debout ou de son biographeJacques Pessis.
En juin 2015 Benjamin Biolay sort un album de reprises en collaboration avec Fiszman et Benarrosh
Enaoût 2017, sur l'aire de repos de Narbonne-Vinassan de l'autoroute A9, une statue lui rend hommage[48].
En 2021 on compte au total47 ouvrages déjà consacrés à Charles Trenet.Le Figaro Magazine conseille par ailleurs la consultation du site charles-trenet.com et de ses articles signés par Élisabeth Duncker, de même que la pageFacebook « Charles Trenet d'hier et aujourd'hui », qui poste régulièrement des documents inédits[49].
En 1979,Michel Sardou, écrit et interprète une chanson dédié au « Fou chantant », « L'Anatole (hommage à Charles Trenet) » (c'est son titre), faisant longuement référence à la chansonLa mer (albumVerdun). Sardou encore, en1990, chanteLa Maison des vacances, où il évoqueDouce France et confesse que la musique de son chant emprunte à son aîné « J'espère que le vieux Trenet ne me fera pas d'ennui, cette musique il y vrai ressemble à ce qu'il fit » (albumLe Privilège).
DansGaby, oh Gaby,Alain Bashung fait une très nette allusion àLa Mer («… qu'on voit danser le long des golfes pas très clairs »). DansHelvète Underground, il préconise : « Pense à dire du bien d'Charles Trenet… »
En1994,Charles Aznavour chanteTrenetement, chanson écrite « façon Trenet », ce dernier en signant la musique.
Dans l'album de TintinAu pays de l'or noir, la chansonBoum ! est parodiée en publicité : Dupont et Dupond chantent« Boum, quand votre moteur fait boum, la dépanneuse Simoun... »)[51].
Dans de nombreux albums d'Astérix, il est maintes fois fait allusion à l'œuvre de Charles Trenet. Ainsi dansLa Serpe d'or, Obélix chanteDouce Gaule. DansAstérix et les Goths, Panoramix fredonneRevoir Lutèce, tandis qu'une patrouille des barbares chante un air inspiré deLa Marche des jeunes. On retrouve la même chanson, cette fois entonnée par une patrouille romaine, dansAstérix chez les Belges – des légionnaires y font aussi leurs lessives en chantant : « Je chante, je chante, je chante tout en latin, je chante, je suis romain ». Les rares fois où on l'autorise à chanter, le bardeAssurancetourix revisite le répertoire de Trenet : il chanteMenhirmontant dansAstérix gladiateur, il s'essaie à une variation deUn rien me fait chanter dansAstérix et les Normands et, dansAstérix chez Rahàzade, il chanteLa Mer etIl pleut dans ma chambre.
En 1962, le cocker Bill, de la sérieBoule et Bill, fredonneÀ la porte du garage (60 gags de Boule et Bill,no 1)
Dans la brochure franco-allemandeChansons de France avec vingt-sept chansons de divers ACI français se trouve la chansonJe chante (Ich singe), transcrite en allemand par Didier Caesar du duo Stéphane et Didier (Kernen, RFA) et en français sur le disqueChansons préférées. Le duo l'interprète en français et en allemand, ainsi que la chansonBoum ! (Bumm).
Le, pour les dix ans de sa mort,Nice-Matin publie sur son site internet une chanson inédite de Trenet, don d'un habitant d'Antibes, Thierry Guillo, intituléeVas-y Tonton (la France te demande), d'environ trois minutes, enregistrée, d'après le journal, au piano à « La Carrière », sa maison antiboise, et reprise parfois partiellement durant les meetings de la campagne présidentielle de1988 deFrançois Mitterrand[54].
Le vidéasteMisterJDay utilise régulièrement la chansonLes Intellectuels dans ses vidéos pour ironiser sur la naïveté de certains internautes ainsi que dans certaines de ses introductions vidéo.
↑Sa passion du dessin se retrouve dans ses affiches qu'il réalise pour la plupart.
↑C'est Jacob qui lui conseille de ne pas publier ses poèmes mais de les chanter.
↑En 1933, ils créent et répètent les chansons de leur répertoire dans une chambre à Montrouge. (cf. Jacques Pessis, Livret de l'intégrale ''Y'a d'la joie'', 2017)
↑Joséphine Baker, qui se trouve par hasard dans la salle, les écoute et glisse à Henri Varna : « Engage-les ! Ils sont si mignons ! »
↑L'intrigue deJe chante a pour cadre une institution pour jeunes filles du grand monde. Un jeune professeur (Charles Trenet) y déclenche cette sorte d'allégresse que seul le Fou chantant peut déclencher fin 1938, entraînant dans une folle farandole tous les gens du château, dont une bande de collégiennes sexy et extatiques.
↑Il lui dédiera une chansonQue veux-tu que je te dise maman, 1981.
↑Finalement, Georges El Assidi se serait fait voler l'héritage par deux escrocs, le Français Maurice Khardine et l'avocat danois Johan Schütler, dirigeants la société Nest à laquelle El Assidi a confié la gestion de l'intégralité du patrimoine Trenet. Source :« Succession de Trenet : la justice lance deux mandats d'arrêt internationaux », 30 juillet 2012,Le Monde.fr.
↑À l'époque, la majorité est encore à21 ans et, même si lamajorité sexuelle est à15 ansen France, ce n'est pas le cas pour les relations homosexuelles pour lesquelles elle est à21 ans.
↑Dans les années 1950, entassée dans une Juva Quatre décapotable, une famille prend la route de la Riviera pour des congés payés bien mérités. Les chansons de Charles Trenet bercent cette pièce, décrite comme « une revue marseillaise à l'ancienne » par son metteur en scène, Jérôme Savary.
↑Sandro Cassatti,Charles Trenet, une vie enchantée, City éditions(lire en ligne). .
↑BorisVian,Œuvres : Manuel de Saint-Germain-des-Prés. Chroniques du menteur. Prière d'insérer. Conférences. Écrits pataphysiques. Critique. Science-fiction. Traité de civisme, Fayard,(ISBN978-2-213-60242-4,lire en ligne)
↑Céline Fontana,La chanson française, Hachette pratique,,p. 51.
↑Lors de son arrivée à New-York en 1948, il est emprisonné durant vingt-six jours dans le centre d'immigration d'Ellis Island, soupçonné d'homosexualité, en pleine période demaccarthysme.
Dodo Manières,Albin Michel, 1940. (le roman obtiendra deux voix au Prix Goncourt de 1939, dont celle de Sacha Guitry, cf.Télé 7 Jours du 26 novembre 1960).
La Bonne Planète, Éditions Brunier, 1949. (Roman également intituléLa Tour prend garde, cf. Télé 7 Jours du 26 novembre 1960).
Un noir éblouissant,Bernard Grasset, 1965 (rééd.Lattès, 1989). (le titre provisoire futLes Aventures hallucinées, cf.Télé 7 Jours du 26 novembre 1960).
Mes jeunes années racontées par ma mère et par moi,Robert Laffont, 1978 (rééd. 1992).
Pierre, Juliette et l'automate,Robert Laffont, 1983 (rééd. 1999).
Œuvres d'éternelle jeunesse : Dodo Manières et La Bonne Planète,Michel Lafon, 1988.
Y'a d'la joie - Intégrale Des Chansons,Le Cherche midi, 2013. Édition établie par Jean-Paul Liégeois, préface de Charles Aznavour, avant-propos inédit de Charles Trenet, témoignage de Gérard Davoust, introduction de Jacques Erwan, avec le concours de Jacques Pessis.