| Charles Platon | ||
Charles Platon en 1942. | ||
| Nom de naissance | Charles Jean Guillaume Platon | |
|---|---|---|
| Naissance | àPujols,Gironde | |
| Décès | (à 57 ans) àValojoulx,Dordogne (fusillé) | |
| Origine | Français | |
| Allégeance | ||
| Arme | ||
| Grade | Vice-amiral | |
| Conflits | Seconde Guerre mondiale | |
| Autres fonctions | Secrétaire d'État aux Colonies | |
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Charles Platon, né le àPujols (Gironde) et mort le àValojoulx (Dordogne), est unofficier général et unhomme politiquefrançais.Ministre des Colonies dans legouvernement de Vichy de 1940 à 1943, hostile àde Gaulle, il est mort exécuté par un commando de maquisardsFTP pourcollaboration avec l'Allemagne nazie.
Charles Platon est le fils deJean-Georges Platon, protestant d'origine cévenole, bibliothécaire de labibliothèque de la faculté de droit de Bordeaux, et de Jeanne Labonne, professeur à l'école normale d'institutrices de Bordeaux. Il a un frère cadet, Georges Platon. Il est reçu à l'école navale en 1904 et se marie le 9 mars 1911 àQuiberon avec Suzanne Bellamy, fille du généalogiste Jean-William Bellamy et d'Elisabeth Prouhet, fille de l'amiral Edmond Félix Prouhet. Ils ont quatre enfants, Jean, Janine, Claude et André.
Il est breveté torpilleur, second, puis commandant de plusieurs sous-marins de 1912 à 1926, publie en 1915 une étude remarquée sur les torpilles. Il devient en 1923 officier instructeur sur le croiseur écoleJeanne d'Arc, puis professeur de tactique navale à l'École de guerre, et en 1926 au Centre des hautes études navales.
Il commande la Marine àDunkerque en 1937.
En 1939, contre-amiral, il commande les secteurs maritimes du Nord (Dunkerque,Calais etBoulogne-sur-Mer)[1]. Le 20 mai 1940 il assure la défense de Dunkerque, puis l'évacuation de Dunkerque et la destruction du matériel intransportable, sous le commandement de l'amiral Abrial et avec le commandement britannique, permettant la retraite de toute l'armée britannique et canadienne, emportant aussi environ 120 000 militaires français et belges qui seront ensuite renvoyés combattre sur le continent, soit en tout 340 000 militaires. Il est le dernier à quitter Dunkerque le 5 juin 1940.
Il est cité trois fois à l'ordre de l'armée.
L'attaque anglaise de la flotte française à Mers-el-Kébir renforce son animosité contre le gouvernement britannique et contre de Gaulle[1],[2].
Il est nommé en septembre 1940 ministre des Colonies dans lepremier gouvernement durégime de Vichy, sur la vive recommandation de l'amiralDarlan[3], et propose la reconquête des territoires de l'Afrique-Équatoriale française (AEF) qui ont ralliéde Gaulle[4]. À la fin de 1941, il effectue par voie des airs une longue tournée d'inspection des colonies françaises d'Afrique à l'issue de laquelle il déclare que l'Afrique-Occidentale française (AOF) est moralement et matériellement prête à se défendre contre toute attaque d'où qu'elle vienne, ajoutant que la France doit constamment combattre la propagande de l'Angleterre qui, sur le bord de la défaite, incite nos colonies à la désertion[5]. Revenu malade de cette tournée africaine, il est hospitalisé plusieurs semaines à partir de[1].
Platon est partisan d'une politique decollaboration avec l'Allemagne nazie[4]. Il soutient notamment la démarche de l'amiral Darlan à l'été1941 d'une alliance militaire avec l'Allemagne.Pierre Laval, qui se méfie de ses positions extrêmes, le tient à l'écart des grandes décisions relevant de son ministère[1].

Promu vice-amiral, il est néanmoins en avril 1942 écarté du gouvernement par Laval. Du fait de sa proximité avec Pétain[1], il obtient un strapontin[1] dans le nouveau gouvernement où il est secrétaire d'État chargé de la coordination des forces armées[4]. Il est également au même moment à la tête de la police anti-maçonnique[4].
Lors dudébarquement anglo-américain en Afrique du Nord le, il est partisan d'une alliance avec l'Allemagne et s'oppose aucontre-amiral Auphan qui est favorable à un arrêt des combats entre Français et Américains.
Charles Platon est finalement écarté du gouvernement enmars 1943 par Laval qui trouve son zèle excessif et ses manières maladroites[4]. Il se rapproche des ultras de la collaboration et multiplie les déplacements auprès de responsables allemands à Paris[1]. Il envisage l'intégration de marins français dans laKriegsmarine[1]. Il ne cesse alors de comploter pour renverser Laval[1]. Il est porteur enjuillet 1944 d'une « déclaration sur la situation politique[4] » auprès dePhilippe Pétain, déclaration signée, entre autres, parMarcel Déat,Jean Luchaire etFernand de Brinon visant à remettre en cause Laval, qu'ils jugent trop tiède face à l'offensive anglo-américaine en Normandie. Il propose même sa candidature à la présidence du Conseil[1]. Cette tentative échoue et Charles Platon est assigné à résidence dans son domicile en Gironde. Depuis l'exécution dePhilippe Henriot par un commando de la résistance en juin 1944, Charles Platon craint pour sa vie. Il envoie une lettre à Richard Noseck, adjoint àBordeaux d'Helmut Knochen, chef de lapolice de sûreté (Sicherheitspolizei) et duservice de sécurité (Sicherheitsdienst) pour la France, leur demandant d'intervenir auprès de la Feldkommandantur deLibourne pour accentuer les patrouilles jusqu'à son domicile.

Le, il est capturé dans sa maison dePujols par des maquisardsFTP de la Dordogne (6e bataillon) desForces françaises de l'intérieur,en présence d'Henri Borzeix, chef du maquis de la Double ou de Maurice Latrille[réf. nécessaire]. Il est conduit au PC du sous-secteur C de la Dordogne àSaint-Jean-d'Eyraud entreBergerac etSainte-Foy-la-Grande où il est traduit devant une cour martiale présidé par Michel Schneersohn, futur maire deMussidan de 1946 à 1947. Quelques jours avantIsaac Schneersohn avait préparé avecÉdouard Valéry une opération de libération des détenus de la prison deBergerac[6]. L'accusation est soutenue au vu des documents découverts au domicile de Charles Platon. La défense est assurée par André Urbanovitch (alias « double-mètre » par rapport à sa taille[7],[8]). La peine de mort est prononcée le. Quelques jours plus tard, il est transféré au domaine de la Querrerie (commune deValojoulx), près deMontignac, avant d'être traduit devant une nouvelle cour martiale et d'être à nouveau condamné à mort[9].
Il est fusillé le dans les allées du domaine de la Querrerie à22 h 40. C'est lui même qui a commandé le peloton d'exécution[9]. La date du 28 août est confirmée par Odile Girardin Thibeaud[10].
Il est inhumé dans le caveau familial de Pujols (Gironde) en 1956[11].
Une rumeur[1], soutenue parRobert Aron dans sonHistoire de l'Épuration et parAndré Figueras dans son livreOnze amiraux dans l'ouragan, prétend qu'il aurait étéécartelé, suivant les versions entre deux ou quatre camions, desGMC, ou bien des15 CV Citroën[1],[12], des tracteurs[13], voire par des bœufs ou des chevaux. Cette version est également mentionnée par Jean-Marc Van Hille dans un ouvrage consacré au vice-amiral Platon[14].
En novembre 1973, lalibrairie Jules Tallandier, éditrice de la revueHistoria dont le directeur était alors Christian Melchior-Bonnet, recevait le témoignage d’un résistant témoin des derniers instants du vice-amiral Platon. L’auteur, un maquisard hostile à Vichy et aux idées du vice-amiral, rapporte qu’un certain N. lui a annoncé le lundi la décision d’exécuter Platon. Le commandant R. lui ordonne de faire creuser un trou, ce qu’il fit« à quelques pas d’une large allée bordée d’ormes centenaires ». À21 h 40, les terrassiers ayant terminé leur tâche, trois hommes du peloton d’exécution prennent leurs armes (unMauser, unEnfield, uneSten) et emmènent Platon dans l’allée. D’après ce témoin, l’amiral aurait prononcé les paroles suivantes :« Avant de mourir, je tiens à proclamer que j’ai toujours aimé mon pays, que j’ai toujours cru le servir jusqu’au sacrifice suprême… » avant de commander lui-même :« En joue ! Feu ! » Ces dernières paroles consignées précautionneusement par le témoin sur un morceau de carton ont été dictées par lui au secrétaire de mairie deThonac, lui-même résistant. Ce témoignage est signé X.X.X[15].
Les anciensFrancs-tireurs et partisans de la Dordogne ont repris ce témoignage dans un ouvrage collectif paru en 1990[16].
Gouvernement Laval V(16 juillet - 13 décembre 1940) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence du chef de l'ÉtatPhilippe Pétain | |||||
| Justice | Raphaël Alibert | Pierre Laval Vice-président du Conseil | |||
| Finances | Yves Bouthillier | ||||
| Affaires étrangères | Paul Baudouin | ||||
| Ravitaillement etAgriculture | Pierre Caziot | ||||
| Production industrielle etTravail | René Belin | ||||
| Défense nationale | |||||
| Intérieur | |||||
| Instruction publique et Beaux-Arts | Émile Mireaux | ||||
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Gouvernement Flandin II(14 décembre 1940 - 9 février 1941) | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Sous la présidence du chef de l'ÉtatPhilippe Pétain | |||||
| Affaires étrangères | Pierre-Étienne Flandin | Pierre-Étienne Flandin Vice-président du Conseil | |||
| Justice | Raphaël Alibert | ||||
| Finances | Yves Bouthillier | ||||
| Présidence du Conseil | Paul Baudouin | ||||
| Agriculture | Pierre Caziot | ||||
| Production industrielle etTravail | René Belin | ||||
| Défense nationale | Charles Huntziger | ||||
| Intérieur | Marcel Peyrouton | ||||
| Marine | François Darlan | ||||
| Éducation | Jacques Chevalier | ||||
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| (← Laval V) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (DARLAN →) | |||||
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