| Jean-Charles Pichegru | ||
| Naissance | Arbois (province deFranche-Comté) | |
|---|---|---|
| Décès | (à 43 ans) Ancien 3e arrondissement de Paris | |
| Origine | Français | |
| Allégeance | ||
| Arme | Artillerie | |
| Grade | Général de division | |
| Années de service | 1780 –1796 | |
| Commandement | Armée du Rhin Armée du Nord Armée de Rhin et Moselle | |
| Conflits | Guerres de la Révolution française | |
| Faits d'armes | Siège de Landau (1793) | |
| Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile,3e colonne. | |
| Autres fonctions | Député duJura (1797) Président duConseil des Cinq-Cents | |
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Charles Pichegru (de vrai nomJean-Charles Pichegru), né le àArbois[1], dans la province deFranche-Comté (aujourd'hui département duJura), mort le àParis, est ungénéral de la Révolution française puis un homme politique de laPremière République. Élu Député duJura en germinal an V (avril 1797), il est nommé le premier prairial Président (fonction d'une durée d'un mois) duConseil des Cinq-Cents par 387 suffrages sur 404 votants[2].
Victime ducoup d'État du 18 fructidor an V (4 sept.1797), il est arrêté manu militari avec d'autres représentants du corps législatif, jeté en prison puis déporté sans jugement à laGuyane. Il s'en évade au bout de quelques mois et, ne pouvant rentrer en France, se réfugie en Angleterre. Arrêté à Paris en février 1804 lors de la conspiration deCadoudal contreBonaparte, Consul à vie, Jean-Charles Pichegru est retrouvé mort étranglé avec sa cravate dans sa cellule de la prison duTemple ; la version officielle parle de suicide.
Né au sein d’une famille de paysans[3], il fait ses premières études au collège d’Arbois, et sa philosophie à l’École militaire de Brienne, tenue par lesMinimes. Il reçoit une solide éducation puis devient répétiteur de mathématiques au Collège militaire deBrienne, où il donne des leçons àNapoléon Bonaparte[4]. Il s’engage en 1780 aurégiment de Metz artillerie où il devient sergent.

Adjudant en février 1792, sous-lieutenant puis adjudant-major en juin de la même année, il est recommandé pour son civisme et son patriotisme par les patriotes deBesançon aux volontaires du3e bataillon de volontaires du Gard qui rejoint l’armée du Rhin. Nous sommes en septembre 1792, ces méridionaux le déclarent lieutenant-colonel en second du bataillon.
Dès les premières batailles, son habileté manœuvrière et son esprit de décision se révèlent.
Employé dans les états-majors à Paris en août 1793, les vides laissés dans les postes de commandement par l'émigration amènentBouchotte alors ministre de la guerre à nommer Pichegrugénéral de brigade le, puisgénéral de division avec le commandement de l'armée du Haut-Rhin. C'est àKembs qu'il rejoint cette division le 18 septembre suivant.
Par décret de la Convention nationale du 13 vendémiaire an 2 (4 octobre 1793) Pichegru est nommé commandant en chef de l'armée du Rhin en l'absence du généralDelmas bloqué dansLandau. A ce moment-là un autre jeune général de division,Lazare Hoche, se voit nommé commandant en chef de l'armée de la Moselle. Tous deux vont devoir repousser hors des frontières de la République les Prussiens et les Autrichiens avec en ligne de mire débloquerLandau où est assiégée depuis l'été dernier la garnison française sous les ordres du GénéralJoseph-Marie Tennet de Laubadère.
L'inimité entre Hoche et Pichegru ne les empêche pas de combiner leurs efforts pour repousser les armées coalisées et débloquer Landau à la toute fin de l'année 1793 ; cela vaut aux armées de la Moselle et du Rhin ainsi qu'à la garnison de Landau (pour ne pas avoir capitulé) de bien mériter de la Patrie par décret de la Convention nationale en date du 12 nivose an 2 (1er janvier 1794[5]).
En, il remplaceJourdan à la tête de l’armée du Nord qu'il réorganise. Il lance une nouvelle offensive en entrant àAnvers le 7 juillet 1794. Après de nombreuses victoires, il entre triomphalement àAmsterdam le 20 janvier 1795. Durant cette campagne, il bat l’ennemi àCassel, àCourtrai, àMenin, et s’empare de Bois-le-Duc, deVenlo, deNimègue et passe laWaal sur la glace. Il conclut la campagne deux jours après par lacapture de la flotte hollandaise au Helder lorsqu'il envoie sur leZuyderzée un escadron de hussards charger la flotte hollandaise prise par les glaces. Le, il entre àGroningue, dans le nord desPays-Bas : l’ensemble du pays est occupé.
Il réprime l’insurrection du12 germinal anIII (). Il reçoit alors le titre deSauveur de la Patrie[6] et est nommé général en chef des armées duRhin, duNord et deSambre-et-Meuse.
Là encore il se couvre de gloire ; leRhin est audacieusement franchi en même temps que Jourdan et la place deMannheim tombe entre ses mains en septembre 1795, mais c'est le terme de ses succès et de sa gloire.

Général en chef desarmées de Sambre-et-Meuse (dirigée par Jourdan) et duRhin en 1795, c’est à cette époque que Pichegru entretient des relations amicales avec les monarchistes[7]. Il est notamment contacté par un agent royaliste,le comte de Bourmont. Il accueille surtout les propositions qui lui sont faites au nom duprince de Condé, chef de l’émigration. Les tractations secrètes se déroulent via les agentsFauche-Borel, un imprimeur suisse, et le comte deMontgaillard en août 1795 quelques semaines avant le déclenchement de la première campagne d’Allemagne.
Le parti blanc lui promet un million au comptant, une rente de 200 000 francs, le maréchalat, le gouvernement d’Alsace et lechâteau de Chambord[8]. Son inertie contraintJourdan qui marchait surDüsseldorf à repasser sur la rive gauche du Rhin[9] en novembre 1795. Rappelé par leDirectoire, soupçonné de trahison, il doit démissionner enventôseanIV () et transférer son commandement à Moreau. Restant populaire, il obtient l’ambassade deSuède.
Député desCinq-Cents en 1797 et même président de ce corps, Pichegru est convaincu de collusion avec leprince de Condé. Il est ponctuellement en contact àArbois puis à Paris avec l’imprimeur et agent royaliste Fauche-Borel.
Cette trahison est doublement prouvée d’une part par la correspondance secrète découverte par son ancien camaradeMoreau dans le fourgon de Klinglin, un général autrichien, en avril 1797, et d’autre part via lecomte d’Antraigues qui fuyant Venise à l’approche des troupes françaises est arrêté à Trieste par Bernadotte le. Il est transféré et interrogé par Bonaparte personnellement le à Milan. Ce dernier rapporte à Barras à la mi-juin les éléments recueillis et choisis qui incriminent Pichegru.
Pichegru est arrêté par la garde même ducorps législatif après lecoup d'État du18 fructidor anV (). Condamné le lendemain à être déporté àCayenne, enGuyane, il est conduit dans les déserts deSinnamary. Au bout de quelque temps il s’évade auSurinam et gagneLondres enprairialanVI () où il reçoit l’accueil le plus distingué, et passe de là enAllemagne.


Il participe à la conspiration deCadoudal, débarque enNormandie en, mais est livré par un de ses anciens officiers, Le Blanc[10]. Il est arrêté dans la nuit du etincarcéré à laprison du Temple.
Charles Pichegru meurt cinq semaines plus tard dans la cellule où il est enfermé. Le matin du[11], on trouve son corps sans vie, une cravate noire serrée autour du cou en tourniquet à l'aide d'une cheville de bois. La thèse officielle parle de suicide[12].
Transféré au greffe du tribunal, son corps est inhumé le même jour hors deParis, aucimetière de Sainte-Catherine[13] dufaubourg Saint-Marcel, près du lieu-dit de laCroix de Clamart.
« Charles Pichegru », dansCharles Mullié,Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850,[détail de l’édition]
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