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Charles Hérissé est un compositeur né àOrléans (généralité de l'Orléanais) le et mort dans la même ville le.
Fils de tisserand, baptisé à Saint-Victor d'Orléans le, il était le filleul de Jean Ferrant, tisserand et beau-frère du compositeurJean-Baptiste Morin (Orléans, 1677 – Paris, 1745), lui aussi fils de tisserand.
Il est reçu membre de la psallette de lacollégiale Saint-Aignan d'Orléans[1] vers 1747 (dans lechœur des enfants[2], partie intégrante du chœur composé d'adultes professionnels[3]). Il y est formé à l'art vocal et plus généralement aux différentes techniques de la musique (y compris la composition musicale), par Louis Le Maître, qui est attesté commemaître de musique et maître du chœur de la collégiale en 1751 (et sans doute un peu avant, au plus tôt à partir de 1748 ?). Louis Le Maître resta en place au moins jusqu'au début de l'année 1752 et peut-être jusque vers la fin de 1755 ou le début de l'année 1756, car vers cette époque Saint-Aignan recruta un nouveau maître de psallette, Antoine Faguer (ou Faguet), venu desPyrénées (il exerçait jusqu'à ce moment à l'abbayeNotre-Dame de Garaison).
Lacathédrale d'Orléans avait alors pour maître de musique André Hatton, puis, à partir du, le jeune compositeurFrançois Giroust, qui deviendra surintendant de la musique deLouis XVI. On a pu écrire que les deux églises orléanaises fonctionnaient « de pair », y compris du point de vue musical[4] : le jeune Hérissé bénéficia certainement de la présence de ces deux personnages. Pendant toutes ces années, il reçut également une formation générale, elle aussi dispensée par la maîtrise dont il était l'élève.
Il devintmaître de musique (maître des enfants et du chœur) de lacathédrale d'Orléans à partir de 1776. Avant cela, il avait exercé ces mêmes fonctions à la cathédrale deMeaux (dès 1758 jusqu'en 1776).
En septembre 1764, à Meaux, un de ses élèves, Louis Pierre Prestat (1746–1807), premier enfant de chœur de la cathédrale de Meaux, composa ungrand motet de type versaillais sur le texte duPsaume 46. La partition manuscrite, intituléeOmnes gentes, porte en sous-titre : « Motet à violons, flûtes, alto de viole, bassons, basse continue et timbales ». Elle est aujourd'hui conservée à laBnF[5]. Elle porte, sur la première page de musique, l'annonce suivante : « Motet à 5 parties, grand chœur, et symphonie ». On lit à la fin une indication d'attribution, donnée par l'auteur lui-même : « Prestat premier enfant de chœur de la cathédrale de Meaux-en-Brie, ce 25 septembre 1764, à six heures et demie ». Cela pourrait signifier que le travail de composition avait nécessité la mise en loge du jeune homme, dans le cadre de l'obtention d'un diplôme de fin d'études, sous la supervision de son maître. Le texte du Psaume 46 (Omnes gentes, plaudite manibus) est traité en entier par le jeune compositeur. Vingt-quatre ans plus tard, le maître retrouvera son ancien élève à Orléans, lorsque celui-ci intégrera le chœur de la cathédrale Sainte-Croix, en 1788.
Le, Hérissé avait sollicité la place de maître de musique deNotre-Dame de Chartres. Leschanoines duchapitre de Meaux parvinrent à le retenir en lui offrant de nouveaux avantages. Le, il fut primé à un concours de composition musicale organisé par « le Chapitre [cathédral] deSaintes », pour « unmotet sanssymphonie » (donc pourchœura cappella et qui se rattachait sans doute à la traditionpolyphonique développée depuis leMoyen Âge). En mars 1784, il est en passe d'être choisi par le chapitre deNotre-Dame de Tournai, pour succéder au maître Jean-Marie Rousseau, décédé le 17 février. Mais, s'il fournit et composa bel et bien les partitions demandées, qui furent clairement acceptées par le chapitre, il posa des conditions telles que la cathédrale wallonne préféra renoncer. Plus tard, en, le compositeurJean-François Le Sueur ayant cessé d'exercer les fonctions de « maître de musique de l'église métropolitaine de Paris » (Notre-Dame), lechapitre canonial proposa la succession à Hérissé. Mais, après avoir accepté dans un premier temps, ce dernier refusa finalement le poste et choisit de rester à Orléans, ses employeurs ayant pris la décision d'augmenter ses appointements de manière conséquente. Il y resta jusqu'à laRévolution française. Son neveu, François-Michel Lauret (Orléans, –) le secondait ou le remplaçait quelquefois (plus tard, de 1783 à 1790, Lauret dirigea le chœur de lacathédrale de Metz).
En 1790, durant laRévolution française, tous les chapitres canoniaux des églises de France furent supprimés. Hérissé garda cependant son poste jusqu'en 1793 : après la dissolution et la dispersion du chapitre en, la musique de la « cathédrale constitutionnelle » avait été réorganisée en profondeur, jusqu'à l'interdiction du culte à l'époque de laTerreur (1793–1794). Pendant cette période Hérissé dut se cacher. Il retrouva ses fonctions sous leConcordat, à partir du. Il exerça tout d'abord dans une grande précarité : l'argent manquait. Lauret assista de nouveau son oncle puis lui succéda à partir de, jusqu'en 1822.
Douze recueils manuscrits de sa musique ont été signalés en 1873, à l'occasion d'une vente dispersant la bibliothèque de « M. V. P. » (sans doute « Monsieur Victor Pelletier », prêtre et chanoine de la cathédrale Sainte-Croix, qui mourra à Orléans dix ans plus tard, le). Ils ne sont pas réapparus depuis, dans l'espace public. Que sont-ils devenus ?
Quelques-unes de ses œuvres ont été conservées, en manuscrit (Médiathèque d'Orléans) :
Une photographie de son portrait (peint à l'huile, pendant laTerreur) a été reproduite en noir et blanc par Jules Brosset, dans la brochure qu'il lui a consacrée en 1904. Un autre tirage de cette photo existe au CERC d'Orléans, dans un recueil factice constitué par Marcel Laurent, maître de chapelle de 1890 à 1921. L'original a, semble-t-il, disparu enjuin 1940 lors du bombardement du musée Paul Fourché, à Orléans.