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Charles George Gordon,général britannique issu du corps du génie militaire, surnommé successivementChinese Gordon (Gordon le Chinois),Gordon Pasha, etGordon of Khartoum (Gordon de Khartoum), est né le àLondres et mort le àKhartoum auSoudan.
Il servit enCrimée, puis dans lacampagne de Chine de 1860. LesTaï-ping (ou « révoltés aux longs cheveux »), profitant de l'affaiblissement de l'empire chinois après la victoire des alliés, s'insurgèrent pour renverser ladynastie mandchoue et devinrent maîtres d'une grande partie de laChine. Avec l'assentiment de son gouvernement, Charles Gordon entra au service de l'Empire Qing pour combattre les Taiping. À la tête d'une poignée d'Européens, il réorganisa l'armée chinoise, dégageaShanghai menacée, reprit aux insurgésSuzhou etWankin[Quoi ?]. L'armée de Gordon, « l'Armée toujours victorieuse », sauva la dynastie mandchoue qui semblait perdue et réduisit rapidement les rebelles. En1863, Gordon, malgré les offres brillantes des Chinois, rentra auRoyaume-Uni avec le grade delieutenant-colonel et le surnom du "Chinois".
En1874, il entra au service de l'Égypte, fut nommé gouverneur du Soudan, conquis par l'Égypte quelques décennies plus tôt et en poussa les frontières jusqu'àGondokoro. Il s'attacha à éradiquer le trafic d'esclaves, dont le Soudan était depuis longtemps une plaque tournante. En1879, il donna sa démission à la suite de difficultés avec le nouveaukhédiveTawfik.
Après avoir servi enInde où il devintmajor général, il revint en février 1884 au Soudan, à nouveau en tant que gouverneur, dans le cadre de laguerre des mahdistes. Son objectif initial était d'évacuer les Égyptiens demeurés dans la ville, devenue indéfendable après l'anéantissement à El Obeid de l'armée égyptienne venue combattre les troupes duMahdi. Mais la prise par celles-ci de Berber, plus au nord, rendit cette manœuvre impossible. Résolu à ne pas abandonner la ville aux fanatiques du Mahdi sans rien faire, il en organisa la défense, espérant que le gouvernement britannique deGladstone enverrait une armée de secours.
Très réticent (« Je refuse l'obligation pour l'Angleterre d'intervenir dans le monde entier ») celui-ci finit, sous la pression de l'opinion publique, de la reine et de la très puissante Association de Lutte contre l'Esclavage, par envoyer un corps expéditionnaire commandé par SirGarnet Wolseley. L'arrivée imminente de ces secours conduisit le Mahdi à ordonner l'assaut de la ville,assiégée depuis des mois et dont la petite garnison égyptienne était affaiblie par le manque de vivres. Gordon fut tué, ainsi que tous les Égyptiens et une grande partie des habitants soudanais deKhartoum, que les mahdistes laissèrent en ruine.
Charles Gordon était d'un caractère religieux voire mystique ; il s'exalta pour cette mission. Il aimait en outre profondément les Soudanais. Il crut jusqu'au bout que les secours arriveraient à temps.
En tant que capitaine dans lesRoyal Engineers, il dut sur ordre, participer à l'incendie duPalais d’Été de Pékin en 1860 et en laissa la relation suivante :
« We went out, and, after pillaging it, burned the whole place, destroying in a vandal-like manner most valuable property which [could] not be replaced for four millions. We got upward of £48 apiece prize money...I have done well. The [local] people are very civil, but I think the grandees hate us, as they must after what we did the Palace. You can scarcely imagine the beauty and magnificence of the places we burnt. It made one’s heart sore to burn them; in fact, these places were so large, and we were so pressed for time, that we could not plunder them carefully. Quantities of gold ornaments were burnt, considered as brass. It was wretchedly demoralising work for an army. »
Quelques critiques deGladstone, le Premier ministre britannique au temps de la mort de Gordon, renversent son surnom « G.O.M. » (« Grand Old Man », « le grand vieil homme ») en « M.O.G. » (« Murderer of Gordon », « le meurtrier de Gordon »).
Edward Elgar devait consacrer originellement sapremière symphonie à l'illustration musicale de la vie de Gordon, dans le but de le glorifier en lui donnant l'image d'un véritable chevalier britannique, mais ce projet fut finalement abandonné.
SirArthur Conan Doyle lui rend hommage par le biais de son hérosSherlock Holmes.Holmes, après avoir disparu dans leschutes du Reichenbach avec son ennemi de toujours, leprofesseur Moriarty, et devant faire croire à sa mort pour échapper au seul témoin de sa survie, lecolonel Sebastian Moran, exécuteur des basses œuvres du professeur, disparaît pendant trois ans. Au cours de ces années, il prend une fausse identité, celle d'un explorateur norvégien et se rend à Khartoum, dans le palais même où Gordon Pacha fut assassiné. Il y décrit un palais en ruine, laissé à l'abandon. Ces faits sont rapportés dans la nouvelleLa Maison vide qui fait suite à celle intituléeLe Dernier Problème, après la publication intermédiaire deLe Chien des Baskerville.
David Gibbins évoque également Gordon dans son roman d'aventurePyramide(ISBN978-2-36569-114-7), l'action se déroulant dans le prolongement de la guerre contre le Mahdi.