Au, Chardonnay est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mâcon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 105 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (73,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (37,9 %), forêts (26,1 %), zones agricoles hétérogènes (20,4 %),terres arables (13,3 %), prairies (2,4 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Ce document stratégique traduit les principes d’aménagement du territoire et constitue un outil réglementaire fixant les règles de construction et d’occupation des sols applicables sur le territoire de l'intercommunalité du Mâconnais-Tournugeois, d'où son contenu : un rapport de présentation retraçant le diagnostic du territoire, un projet d’aménagement et de développement durable (PADD) exposant la stratégie intercommunale, des orientations d’aménagement et de programmation (OAP) définissant les conditions d’aménagements de certains quartiers/ilots (cas particuliers), un règlement fixant les règles d’utilisation et de droit des sols ainsi que des annexes (plan de zonage, liste des servitudes, etc.).
Le PLUi du Mâconnais-Tournugeois, fruit d'un processus lancé par la communauté de communes en 2016, a été définitivement adopté par le conseil communautaire le 21 décembre 2023[17].
La mise en œuvre de ce plan local d'urbanisme intercommunal entré en vigueur le 12 mars 2024 a entraîné l'abrogation de lacarte communale de Chardonnay qui avait été approuvée le 13 février 2006.
Chardonnay est nomméCardonaco en 998. Les linguistesErnest Nègre et Xavier Delamarre ont démontré que le nom vient deCaradonacos, soit le« domaine de Carathaunus » engaulois[18],[19].
Entre 936 et 952 : Léotald, comte de Mâcon, donne Chardonnay à Maimbaud, évêque de Mâcon. Le village restera jusqu'à la Révolution la propriété du chapitre des chanoines de Saint-Vincent de Mâcon.
988 : un acte du cartulaire de Saint-Vincent de Mâcon mentionne une cession de vignes sur le territoire deCardoniacum, nom latin de Chardonnay.
Fin juillet 1789 : épisode de laGrande Peur en Mâconnais. Le château, propriété des chanoines du chapitre Saint-Vincent de Mâcon, est dévasté par lesBrigands[20].
Début 1927 : fondation de la coopérative vinicole de Chardonnay, avec Jean-Baptiste Roux, maire, pour président.
16 août 1934 : adhésion de Chardonnay (avec Uchizy et Plottes) au Syndicat intercommunal des eaux duHaut-Mâconnais fondé le 8 janvier 1934 et regroupant dix communes (Lugny, Burgy, Clessé, Viré, Cruzille, Vérizet, Bissy-la-Mâconnaise, Cruzille, Saint-Maurice-de-Satonnay et Montbellet).
1972 : création duSyndicatintercommunal àvocationmultiple (SIVOM) ducanton de Lugny (siège en mairie de Lugny), auquel adhèrent Chardonnay et treize autres communes duHaut-Mâconnais, avec pour objet : la couverture des dépenses d'investissement et de fonctionnement du collège de Lugny, la réalisation d'une maison de retraite, la création et le fonctionnement de tous services sociaux (tels que dispensaire, aide à domicile par exemple), la réalisation de travaux d'assainissement, le ramassage d'ordures ménagères et l'entretien de la voirie communale[21].
22 avril 1989 : la commune, associée à la cave coopérative, célèbre officiellement son millénaire (988-1988). À cette occasion, une statue en pierre représentant un fouleur, sculptée par l'artiste Bernard Husson, est dévoilée sur la place du village.
Au printemps 2012, sur les hauteurs à l'est du hameau de Champvent, trois sépultures contiguës appartenant à une nécropole duhaut Moyen Âge, toutes orientées au levant, ont été mises au jour fortuitement[22].
Cette communauté de communes est gérée par unconseil communautaire composé de quarante et un membres représentant chacune des communes adhérentes (et élus pour une durée de six ans), conseil au sein duquel Chardonnay, à l'instar de toutes les autres communes de l'intercommunalité, dispose d'un représentant unique (exception faite deLugny,Clessé, Viré et Montbellet représentés par deux délégués et de laville de Tournus qui en totalise treize).
Depuis 2020 (et jusqu'en 2026), le délégué représentant Chardonnay au sein de ce conseil communautaire est Paul Perre (maire).
Chardonnay, commune qui relevait ducanton de Lugny depuis 1790, appartient depuis 2015 aucanton de Tournus, à la suite du nouveau découpage territorial de Saône-et-Loire entré en vigueur à l'occasion desélections départementales de 2015 (découpage défini par le décret du 18 février 2014[23], en application des lois du 17 mai 2013).
Les habitants de Chardonnay s'appellent les Charneurons.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[25].
En 2022, la commune comptait 206 habitants[Note 3], en évolution de +3,52 % par rapport à 2016 (Saône-et-Loire : −1,06 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La vie économique de Chardonnay, village appartenant auvignoble du Mâconnais, repose en grande partie sur la viticulture ; une large partie du territoire de la commune est ainsi plantée en vigne.
Chardonnay, à l'instar de nombre de localités du Mâconnais, dispose d'une cave coopérative, fondée en 1928 et occupant des bâtiments construits au cœur du bourg. Ces locaux furent toutefois délaissés au début des années 90 pour une cave flambant neuve bâtie à la sortie du village, inaugurée le 10 septembre 1993 et disposant d'une cuverie de 10 400 hectolitres. Les anciens bâtiments demeureront réservés à la vinification après réception de la vendange, les nouveaux étant consacrés, quant à eux, au stockage (1000 m²), à l'espace de manutention, à l'administration et au caveau de dégustation.
Chardonnay appartient à l'une des sept paroisses composant le doyenné deMâcon (doyenné relevant dudiocèse d'Autun) : la paroisse Notre-Dame-des-Coteaux en Mâconnais, paroisse qui a son siège àLugny et qui regroupe la plupart des villages duHaut-Mâconnais.
C'est en 1937 que la paroisse de Chardonnay, en même temps quePlottes, fut définitivement rattachée à celle deLugny pour le culte (à la suite de la création de la communauté pastorale de Lugny, fondée à l'initiative de l'abbéJoseph Robert)[28].
Chaque année se déroule, le 3e dimanche d'octobre, l'une des plus importantes randonnées organisées en Bourgogne : la "Tournuscimes", randonnée (pédestre, équestre et VTT) dont le départ est donné à Chardonnay (42e édition en 2025).
Chaque année depuis 2014, le village est le cadre du traditionnel « Chardonnay Day », fête viticole qui était originellement célébrée le dernier jeudi du mois de mai, en marge duMemorial Day (jour férié outre-Atlantique, à la mémoire des soldats américains morts au combat), mais qui a lieu désormais le jeudi de l'Ascension. Organisée par les producteurs de l'appellationmâcon-chardonnay, le Chardonnay Day invite à un retour aux sources du vin blanc issu du cépageChardonnay. En 2023, cette manifestation a réuni plus de 1 000 visiteurs[29].
En 1978 a été fondée l’association « Les Compagnons de Mère Folle », implantée au hameau de Champvent (où, à l'intérieur d'un ancien tinailler, fut aménagée une salle en gradins, théâtre de 123 places). Six ans plus tôt, àVincennes, avait été créée la compagnie « La Mère Folle », par le comédien Jean-Paul Rullière, metteur en scène et auteur dramatique, avec le comédien et danseur Philippe Humeau et la scénographe et costumière Annie Rebondy. En 2002, trente ans après sa fondation, cette compagnie avait plus de 1000 représentations à son actif, ainsi que 35 créations[30].
L'église Saint-Germain et le monument aux morts de Chardonnay.En haut à droite : l'entrée de l'ancienne maison forte, d'après une brochure éditée dans les années 70 pour promouvoir les communes ducanton de Lugny.
Parmi les principaux lieux et monuments de Chardonnay figurent notamment :
l'ancienne maison forte, dans le bourg, entièrement ceinte de fossés en eau, autrefois propriété du chapitre Saint-Vincent de Mâcon et vendu nationalement à la Révolution ;
à l'entrée du village, côtéLugny, une croix routière (socle en pierre surmonté d'une croix métallique) relevée en juillet 2020 à l'initiative de l'association Chardonnay Patrimoine.
Fabienne Durcy et Patrick Poncet,Murmures de silence à Chardonnay, Clea, 2007(récit romancé sur l'église du village).
« La ronde des « Brigands » enHaut-Mâconnais », Vive 89, 1990. Ouvrage collectif de cent quarante-cinq pages édité par l'association ayant organisé en 1989 dans lecanton de Lugny les festivités du bicentenaire de la Révolution française.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑« Après sept ans de travail, le Plan d'urbanisme a été adopté », article signé Florent Muller paru dansLe Journal de Saône-et-Loire daté du 23 décembre 2023.
↑« La ronde des Brigands enHaut-Mâconnais », Vive 89, 1990. Ouvrage collectif de cent quarante-cinq pages édité par l'association ayant organisé en 1989 dans lecanton de Lugny les festivités du bicentenaire de la Révolution française.
↑Frédéric Lafarge,Monseigneur Joseph Robert (1898-1987), Une communauté missionnaire en Mâconnais : Lugny, Les Foyers communautaires et l'Amicale des anciens élèves de l'école « La Source », Lugny, 2019(ISBN978-2-9570533-0-8).