| Charbonnage du Hasard de Cheratte | |||
Vue du site en activité. | |||
| Puitsno 1 | |||
|---|---|---|---|
| Coordonnées | 50° 40′ 51″ nord, 5° 40′ 13″ est | ||
| Début du fonçage | 1905 | ||
| Mise en service | 1907 | ||
| Profondeur | 420 mètres | ||
| Arrêt | 1953(extraction) 1977(secours) | ||
| Remblaiement ouserrement | 1977 | ||
| Puitsno 2 | |||
| Coordonnées | 50° 40′ 53″ nord, 5° 40′ 12″ est | ||
| Mise en service | 1923 | ||
| Arrêt | 1953 | ||
| Remblaiement ouserrement | 1953 | ||
| Puitsno 3 | |||
| Coordonnées | 50° 40′ 52″ nord, 5° 40′ 12″ est | ||
| Début du fonçage | 1927 | ||
| Mise en service | 1953 | ||
| Profondeur | 480 mètres | ||
| Arrêt | 1977 | ||
| Remblaiement ouserrement | 1977 | ||
| Puits Belle-Fleur | |||
| Coordonnées | 50° 40′ 51″ nord, 5° 40′ 19″ est | ||
| Mise en service | 1927 | ||
| Arrêt | 1977 | ||
| Remblaiement ouserrement | 1977 | ||
| Administration | |||
| Pays | Belgique | ||
| Région | Région wallonne | ||
| Département | Province de Liège | ||
| Commune | Cheratte | ||
| Caractéristiques | |||
| Compagnie | Société anonyme des Charbonnages du Hasard | ||
| Ressources | Houille | ||
| Protection | |||
Géolocalisation sur la carte :Belgique Géolocalisation sur la carte :province de Liège | |||
| modifier | |||
LeCharbonnage du Hasard de Cheratte (ouCheratte 10) est le principalcharbonnage de laSociété anonyme des Charbonnages du Hasard composé de quatre puits de mine et de quelques galeries affleurantes. Il est situé àCheratte, une section de lacommune belge deVisé située enRégion wallonne, dans laprovince de Liège. Un premier puits est creusé dès1850 pour extraire lahouille. Il ferme une première fois en1877 à la suite d'un accident. Il est rouvert trente ans plus tard en1907 et exploite le charbon jusqu’en1977. Au début duXXIe siècle, subsistent des ruines connues pour la pratique de l'urbex. La dépollution du site et la démolition de plusieurs bâtiments commencent en2017.
La concession se trouvait au sud de celle de laSociété anonyme des Charbonnages d'Argenteau (actuelBlegny-Mine), au nord-est de celle de laSociété anonyme des Charbonnages de Wérister, au nord-ouest de celles de laSociété anonyme des Charbonnages des Quatre-Jean et de laSociété anonyme du Charbonnage de Lonette, et à l'est de celles de laSociété anonyme des Charbonnages de Bonne Espérance, Batterie, Bonne-Fin et Violette et de laSociété anonyme des Charbonnages d'Abhooz et Bonne-Foi Hareng. La concession de laSociété anonyme du Charbonnage du Bois de Micheroux était enclavée au sein de celle des Charbonnages du Hasard.
Le premier puits est creusé vers1850 et est profond de 250 mètres[1]. La concession et le charbonnageno 10, abandonnés à la suite d'un accident dans les années 1870, sont rachetés en1905 par René Henry[2]. Après avoir mené une étude pour connaitre la situation du gisement, les ingénieurs constatent que le charbon maigre se trouve à grande profondeur[2], le premier puits est recreusé pour atteindre 420 mètres de profondeur[3]. Le terrain où se situe lecharbonnage n'étant pas très grand, la compagnie décide de construire unetour d'extraction, pour la première fois en Belgique[2], équipée d'unemachine d'extraction avec deux moteurs électriques àcourant continu de 135 kW chacun, les puits sont équipés d'un décagement automatique par balances hydrauliques ainsi que d’évite-molettes hydrauliques[4]. Unlavoir est construit en1920 par la société Beer de Jemeppe et un second puits d'extraction équipé d'une tour métallique est mis en service trois ans plus tard[1]. En1927, le puits Belle-Fleur[5] est équipé d'une petite tour enbéton armé et d'un treuil de faible puissance ; il sert à remonter lesstériles avant leur mise enterril[1].
Un troisième puits est creusé de1927 à1947[1], il est équipé d'unetour avec machine au sol. En 1938, le puits descend à 313 mètres, mais il ne commencera l'extraction qu'en 1953. Il est approfondi à 480 mètres et une machine d’extraction au sommet s'avère insuffisante. Les ingénieurs décident alors d'installer une machine d’extraction au sol, d’équiper la tour de molettes et de poussoirs en béton. Le puitsno 1 cesse l'extraction pour devenir un puits de secours, ses bâtiments annexes sont utilisés comme douches et vestiaires et le puitsno 2 est condamné[4]. Dans lesannées 1930, le site est à son apogée et emploie 1 500 ouvriers[2]. Un accident survenu le fait quatre morts. Lorsque le charbonnage ferme le, il employait encore 600 mineurs[2].
Le carreau du charbonnage possède une architecture industrielle variée car il y a de nombreux bâtiments construits sur une certaine période et dans des styles différents. Chaque tour possède une architecture propre. La tour et les annexes du puitsno 1 sont construites dans un stylenéo-médiéval[2], le puitsno 2 possédait une tour métallique, la tour du puitsno 3 est la plus grande du site ; construite en béton armé dans un stylebrutaliste, elle était prévue pour accueillir une machine au sommet, avant de recevoir desbigues et une machine au sol. La tour du puits Belle-Fleur est construite sur le même principe, mais elle est beaucoup plus petite, avec une architecture plus effilée, typique desannées 1920[1],[6].
Après la fermeture, les puits sont rebouchés et des dalles en béton sont coulées, le site est ensuite racheté à bas prix par Armand Lowie, unpromoteur immobilierflamand[7], qui commence à démanteler celui-ci, les installations métalliques (dont la tour du puitsno 2) sont envoyées à laferraille[2].
Après le début du démantèlement, différents arrêtés de protection sont publiés pour protéger le site, un arrêté royal le, un arrêté de l'exécutif de la communauté française le et un arrêté de l'exécutif de la région wallonne le[2]. En 1997, la tour Belle-Fleur bénéficie d'un contrôle de solidité puis d'un réaménagement[5]. Au début duXXIe siècle subsistent desruines connues pour la pratique de l'urbex[2].
En2007, le Hasard est inclus dans le programme de réhabilitation du gouvernement wallon pour les façades et les toitures duphalanstère, la salle des machines, le chevalement du puitsno 4, la colline boisée et la cité-jardin. La tour du puitsno 1 est classée depuis lesannées 1980[8].
À la fin de l'année2008,M. Lowie dépose un permis d'urbanisme pour la démolition de la tour enbéton armé du puitsno 3 et de ses bâtiments annexes afin de les remplacer par des logements et des commerces, mais l’opposition est forte et le projet est suspendu[2]. Le, après plus de trente ans de polémique entre les propriétaires et les autorités, uneavis d’expropriation est actée par le ministrePhilippe Henry et le site du charbonnage devient public[9]. La SPI est chargée de dépolluer le site avec un budget de 2 070 000 euros. Un plan de reconversion est préparé fin 2013[10].
La SPI devient propriétaire des lieux le, entre-temps le site est mis en sécurité et une surveillance est mise en place, à la suite de la chute accidentelle d'une personne présente illégalement sur les lieux. Thomas Chevau est chargé du projet de réhabilitation, il déclare que des bâtiments non-classés pourraient être conservés, comme la tour du puitsno 3 ou la lampisterie[11],[12],[13].
Dans un communiqué de presse du, la SPI annonce que les parties classées mais aussi la salle des machines, la lampisterie et la salle de paye attenantes sont conservées au même titre que la passerelle, mais que tous les autres bâtiments seront démolis. La première phase des travaux de réhabilitation consiste à démolir les parties non-conservées et à assainir les sols. Les travaux de rénovation et de requalification du site s’étendront sur plusieurs années[14].

Le chantier de dépollution a commencé en janvier 2017 avec ledésamiantage des bâtiments et dévégétalisassions de l'extérieur[15]. La tour et les bâtiments du puitsno 3 sont démolis au mois d'avril suivant[6],[16].
Cette démolition de la tour en béton du puitsno 3 a suscité pas mal de regrets au niveau des amoureux du patrimoine et a été filmée parThierry Michel pour un documentaire dont la date de diffusion n'est pas encore connue début 2024. Les travaux d'assainissement ont été menés à bien durant les années 2018 à 2023. Les bâtiments classés ainsi que la lampisterie ont été protégés des dégâts des eaux par le renouvellement des toitures en matériaux compatibles avec les verrières qui les recouvraient autrefois. Les bâtiments restants, les terrains assainis et les terrains dits« la paire au bois » ont été acquis par la société Matexi en 2019 qui a déposé des projets de réhabilitation du site et de promotion immobilière largement acceptés par la population et les pouvoirs publics. Le chantier devrait commencer en 2025 pour s'achever en 2030[17].
L'ensemble du site a connu aussi une modification importante par la création parInfrabel d'un passage sous les voies de chemin de fer permettant ainsi une liaison directe entre la Cité jardin et le charbonnage[18].
Fin avril 2017,Google publie une capture à 360° du charbonnage désaffecté surStreet View. Quatre expositions virtuelles sont également mise en ligne sur le siteGoogle Arts et Culture[19],[20],[21].
À l'occasion du40e anniversaire de la fermeture, des expositions et fêtes furent organisées et un livre« Un patrimoine vécu; Cheratte, 40 ans après la fermeture du charbonnage du Hasard » est édité en reprenant tant des éléments historiques que des témoignages de jeunes et d'habitants sur ce que le charbonnage, sa vie, sa fermeture et le lieud'urbex qu'il était devenu[22].
Depuis 2017, les installations en surface des puitsno 2 etno 3 n'existent plus tout comme plusieurs bâtiments qui les entouraient ainsi que le lavoir. Subsistent la tour Malakof du puitsno 1 et la petite tour du puits Belle-Fleur[6],[1],[8], les ailes gauche et droite qui abritaient les douches ainsi que le bâtiment de la lampisterie qui ont donc été sauvés. La reconversion de l'ensemble devrait, selon les projets, laisser plusieurs espaces dédiés à la mémoire et visitables de manière à inscrire Cheratte-Hasard-Mine dans la continuité deBlegny-Mine sur la route du patrimoine minier.
Lacité minière deCheratte est construite en1925 et se compose de deux cents maisons, chacune constituée de six pièces, disposées en petits groupes sans plan géométrique[4]. Chaque maison dispose d'égout, de l'eau courante et de l'électricité. Chaque maison dispose également d'unjardin potager à l'arrière et d'unjardin d'agrément en devanture. La cité se compose également d'un hôtel destiné aux célibataires, qui compte 128 chambres. Leur coût était d'un franc par jour. Il y avait encore unchâteau où étaient installés une infirmerie et le logement de fonction du directeur. À la fermeture de la mine, la cité est rachetée et restaurée par la société régionale d’habitations sociales[4].
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