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Char canon Char mitrailleuse Char signal / TSF FT 75 BS FT modifié 31 M1917 Six-tons tank (États-Unis) Ruskiy Reno (URSS) Renault FT CWS (Pologne) Renault M26/27 FIAT 3000 (Italie) T-18 (URSS) FT-Ko (Japon) Panzerkampfwagen 17R/18R 730(f) (Allemagne)
Caractéristiques générales
Équipage
2 (un conducteur et un commandant-tireur-chargeur)
Moteur Renault à quatre cylindres de4,48 litres à refroidissement liquide Carburateur Zénith sous pression Allumage par magnéto Graissage mécanique par pompe à huile.
Lechar Renault FT (souvent improprement nommé FT17 ou FT-17 qui est le nom donné par l'armée allemande dans unTaschenbuch der Tanks[4] (« livre d'identification ») des années 1930, qui classifie les blindés ennemis[5]) a été le véhicule de combat blindé et chenillé le plus efficace[6] de laPremière Guerre mondiale. Environ 3 700 chars FT sortirent d'usine en dix-huit mois, la plupart fabriqués chezRenault, mais aussi chezBerliet,Somua etDelaunay-Belleville.
Le Renault FT allait définir le type même duchar de combat moderne : armement entourelle pivotante tous azimuts, groupe moteur situé à l'arrière et chenilles débordantes à l'avant. Le char Renault FT a été fabriqué sous licence auxÉtats-Unis (950 chars) à partir de 1918, puis utilisé par l'armée américaine pendant les années 1920-1930 sous le nom de« 6 Ton Tank ».
Une copie fut fabriquée en Italie sous le nom de Fiat 3000 dans les années 1920.
Enfin, il fut adopté et utilisé à la même époque par l'URSS sous le nom de« Russki Reno ».
Le Renault FT est resté en service réduit dans l'armée française jusqu'au début de laSeconde Guerre mondiale. Il fut utilisé en petit nombre par laWehrmacht, après 1940, à des tâches de maintien de l'ordre et d'entraînement[7].
Pour compléter la gamme des charsSchneider ouSaint-Chamond expérimentés en 1916, lecolonel Estienne, pionnier de l'aviation militaire mais aussi père duchar de combat français, préconisa un blindé léger construit en très grand nombre afin de saturer les défenses ennemies. Le but était de franchir les réseaux defils de fer barbelés puis de supprimer les nids de mitrailleuses ennemies, malgré le caractère chaotique du champ de bataille.
L'automitrailleuse à chenilles Renault FT, premier char équipé d'une tourelle pivotante à 360°, constituait une révolution dans l'armée blindée naissante. Par la suite, les tourelles de char pivotantes sont devenues quasiment universelles. L'armement du Renault FT était constitué soit d'un canon de 37 mmPuteaux SA 18 à culasse semi-automatique et lunette de visée, soit d'unemitrailleuse Hotchkiss modèle 1914[8].
Par la disposition de son armement, il rompait avec la formule du char casemate, retrouvant la proposition méconnue du lieutenant autrichienGunther Burstyn(de)[9] en 1911.
Leschenilles à 32 patins étaient constamment et automatiquement maintenues en état de tension. Les deux poulies de renvoi étaient en bois « mosaïque », c'est-à-dire formé de plusieurs pièces assemblées par des coins et cerclées de fer, disposition qui leur permettait de continuer leur service même lorsqu'elles avaient été frappées par un projectile et qui les préservait en même temps du gauchissement. Il existait également une poulie à sept rayons venue en fonte et munie d'un carter en tôle (poulie Berliet).
L'alimentation en carburant (essence) et en huile moteur s'effectuait par deux pompes maintenues sous pression, ce qui permettait le fonctionnement normal du moteur dans les pentes les plus raides et les plus difficiles.
Diagramme de l’intérieur du char Renault FT.
Tourelle d'un char Renault FT équipée du canon de 37 mm.
Intérieur de la tourelle du char Renault FT.
Char Renault FT exposé au musée des blindés deSaumur.
Louis Renault et un de ses ingénieurs,Rodolphe Ernst-Metzmaier, prirent une part décisive dans la création de ce qui fut le premier char de combat à dispositions modernes : tourelle rotative à360 degrés, groupe moteur/boîte de vitesses à l'arrière du char, enfin chenilles débordant largement à l'avant.
Les caractéristiques détaillées du char Renault FT furent proposées à l'armée par Renault dèsnovembre 1916. Un premier prototype fonctionnel fut essayé parLouis Renault devant une commission militaire enmars 1917. Cette démonstration fut suivie par deux commandes fermes : la première enavril 1917 et l'autre enjuin de la même année. Louis Renault est alors très optimiste et s'engage à livrer 2 000 FT entre juillet et novembre 1917 soit 400 par mois, mais l'entreprise ne réussit qu'en livrer effectivement que 84 durant l'année 1917. Ce qui conduisit l'armée française à demander àPeugeot de travailler également sur unchar Peugeot qui n'a finalement pas été retenu[10], la production du FT dépassant les 200 par mois en 1918.
Des sources indiquent en 1990 qu'au moins 3 530 exemplaires furent produits, et peut-être plus de 3 700[11]. En 2009, une compilation de dossiers indique jusqu’à un maximum 4 398 unités. À la date du 15 janvier 1919, 3 660 Renault FT avaient été livrés au Ministère de la Guerre[12] et l'armée française dispose, après 485 pertes au combats et entre 422 et 427 livraisons à des pays étrangers, de 3 491 chars légers le 20 janvier 1920[13].
Au tout début, en 1917, ceschars de combat étaient équipés d'une tourelle moulée, qui fut remplacée par une tourelle octogonale et rivetée appelée « tourelleBerliet ». Enfin, une nouvelle tourelle arrondie et moulée (tourelle Girod) suivit en 1918. AuxÉtats-Unis, 950 exemplaires furent construits sous licence, la plupart après la guerre.
Les lettres « FT » ont fait l'objet d'interprétations diverses : « FaibleTonnage », « FaibleTaille », voire « Franchisseur deTranchées ». Si ces noms peuvent représenter des moyens mnémotechniques, ils ne traduisent cependant pas la réalité, qui est plus banale : il s'agit d'uncode chronologique de la production Renault à l'époque. Le modèle précédent était « FS » et le suivant « FU » (ce dernier est un camion destiné au transport du Renault FT). Ce char n'a jamais porté pendant la Première Guerre mondiale ni le nom de « FT 17 » ni « FT 18 ».
Char Renault FT franchissant une tranchée (1917 ou 1918).
Très rustique par rapport aux chars des années 1930 qu'il a côtoyés durant la Seconde Guerre mondiale, le Renault FT est manœuvré par un équipage de deux personnes, un chef de char/tireur et un conducteur. Le chef de char est soit debout, soit assis sur une sangle, juste derrière le conducteur. En raison de l'absence de système de communication interne et de cloison entre le poste de conduite et la tourelle pivotante sur360 degrés (innovation technique), le chef de char donne ses ordres au conducteur en appuyant l'un de ses genoux contre son dos pour changer de direction, et en tapant sur son casque pour démarrer ou s'arrêter.
L'air de refroidissement du radiateur est aspiré par le ventilateur du moteur à travers le compartiment avant et le sommet de la tourelle, renouvelant sans arrêt l'atmosphère intérieure. Néanmoins, le char Renault FT se caractérise par la dureté, voire la quasi-absence, de sa suspension. Lors des franchissements, le conducteur joue avec l'embrayage et lefrein pour éviter une chute brutale du char en avant, dommageable pour les vertèbres de l'équipage. De même, le conducteur doit être prudent en tout-terrain. L'étroitesse de la caisse et le centre de gravité relativement élevé peuvent entraîner un basculement latéral ou un retournement. Les premiers chars Renault FT furent également affectés par des problèmes de refroidissement du moteur, dus à des défaillances de la courroie de ventilateur, à l'origine en cuir.
Chars Renault FT et soldats américains en Argonne (septembre 1918).
Le char Renault FT fut engagé pour la première fois le 31mai 1918 à partir deSaint-Pierre-Aigle en direction dePloisy-Chazelle, pendant latroisième bataille de l'Aisne. Puis il fut employé en formations de plus en plus nombreuses et de plus en plus efficaces, en compagnie des charsSchneider CA1 etSaint-Chamond restants, jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918, date à laquelle il équipe vingt-et-unbataillons. Le char Renault FT fut le char de combat le mieux conçu de toute la guerre, à la fois efficace, économique et adapté à la production industrielle de masse. Il joua un rôle prépondérant dans les offensives de 1918 au cours desquelles il reçut le nom populaire de « char de la victoire »[14].
Les chars FT furent aussi utilisés au début de laSeconde Guerre mondiale, entre autres par laFrance et laPologne, bien qu'ils fussent complètement obsolètes. Au, il en existait encore 2 850 dans l'armée française mais plus d’un millier étaient dépourvus d’armement à la suite du prélèvement de leurs canons de37 SA-18, récupérés pour équiper les chars légers de la génération suivante, lesRenault R35,Hotchkiss H35 etFCM 36. La Wehrmacht en récupéra 1 704 à l'armistice de 1940. L'armée d'occupation les utilisa encore comme« Beutepanzer » (chars de butin) pour des opérations de répression, notamment pendant lalibération de Paris en.
Le Renault Otsu est jouable et est classé comme un char léger japonais de rang I, il est doté soit d'un canon 37 mmSogekihou(?) ou d'un canon mitrailleur 13 mm type Ho.
↑Gary Sheffield,La Première Guerre mondiale en 100 objets : Ces objets qui ont écrit l'histoire de la grande guerre, Paris, Elcy éditions,, 256 p.(ISBN978 2 753 20832 2),p. 241-215.
Section photographique de l'armée, « Photo : Fresnoy-en-Chaussée. Chars d'assaut Renault »,Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 14, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine,(consulté le).