Enarchitecture, unchapiteau est un élément de forme évasée qui couronne un support vertical et lui transmet les charges qu'il doit porter[1]. D'un point de vue ornemental, il est lecouronnement, la partie supérieure d'unpoteau, d'unecolonne, d'unpilastre, d'unpilier, etc.
Le chapiteau est essentiellement formé d'un corps (échine oucorbeille, consistant en un coussin aplati ou rebondi de même épaisseur placé sur lefût de la colonne) et d'uncouronnement (abaque outailloir).
Les chapiteaux grecs sont issus deschapiteaux de l'architecture de l'Égypte antique. Ces chapiteaux pouvaient se diviser en trois catégories : les chapiteaux carrés, les chapiteaux évasés et les chapiteaux renflés. Le chapiteau carré n'était qu'un dé de pierre directement posé sur lefût de la colonne, débordant un peu du tambour, mais sans comporter nidoucine, ni profil. Le chapiteau évasé (ou à campane) est tantôt taillé en biseau, tantôt arrondi dans le bas, de manière à présenter la forme d'un vase ou d'une cloche renversée. Le chapiteau renflé diffère du précédent en ce qu'il s'arrondit dans le milieu. Dans les édifices égyptiens, on rencontrait toutes sortes de chapiteaux, de façon qu'il n'y en ait parfois pas deux qui soient semblables. La décoration de ces chapiteaux est empruntée aux plantes, aux hiéroglyphes ou parfois aux figures des dieux. Ainsi sont nés leschapiteaux hathoriques dont les quatre faces sont décorées de têtes sculptées.
En Perse, letailloir, échancré parfois comme celui duchapiteau corinthien, repose sur deux têtes de chevaux ailés, de taureaux ou de chameaux, sortant d'une touffe de feuillage, ou appuyées sur un double chapiteau.
En Grèce sont néstrois ordres architecturaux, se distinguant notamment par le chapiteau descolonnes, on distingue premièrement le chapiteau dorique, extrêmement simple. Il se compose d'une échine (moulure arrondie ou taillée en biseau) supportant l'abaque, qui est une dalle carrée, assez épaisse et entièrement lisse, sur laquelle s'appuie l'architrave. Ensuite, lechapiteau ionique (précédé par l'ordre éolique), qui est plus élaboré, est formé par une doublevolute (sortant d'une écorce) reliées par une échine et surmontées par un mince tailloir. Cet ensemble est séparé du fût par unastragale sous lequel est sculpté un large collier appelégorgerin, parfois orné de perles ou d'oves. Enfin, lechapiteau corinthien, dont les Grecs faisaient peu usage car jugé trop somptueux et donc peu digne, est issu du chapiteau ionique dont il reprend les volutes. D'après la légende, le sculpteurCallimaque, qui aurait créé ce chapiteau, aurait été inspiré par une corbeille sous laquelle desfeuilles d'acanthe atrophiées auraient poussé, débordant sur les côtés. Cette corbeille que l'on retrouve dans le chapiteau repose sur un astragale et est surmontée par le tailloir. Au pied de cette corbeille naissent des feuilles d'acanthe de hauteur inégale qui se courbent et s'enroulent sous les angles du tailloir ou en se rencontrant, formant des volutes. Une tige d'acanthe vient compléter le chapiteau en atteignant le tailloir pour y former une fleur appelée la rose[2].
Les Romains inventèrent, d'après les exemples grecs, deux chapiteaux. Tout d'abord, lechapiteau toscan, qui reprend le caractère sévère du dorique, qui s'était perdu dans le raffinement du décor du dorique romain. En effet, le chapiteau toscan consiste en un tailloir soutenu par une échine, sous laquelle se retrouve l'astragale du dorique romain ainsi qu'un filet. Lechapiteau composite est la seconde création des Romains, qui y mêlèrent l'ionique et le corinthien : les volutes du premier se superposent aux feuilles d'acanthe du second.
Le répertoire décoratif des chapiteaux a pu s'élargir durant l'Antiquité tardive puis leMoyen Âge en s'émancipant des ordres classiques pour les réinterpréter. Ainsi lesByzantins adoptèrent de nouvelles formes, en affectant la forme cubique, ainsi qu'un abandon de la traditionnelle feuille d'acanthe ou ce la branche d'olivier au profit des branches de palmier, légèrement sculptées. Puis les chapiteaux prirent la forme d'une pyramide tronquée et renversée, assez renflée aux arêtes et reliée par une courbure légère à l'astragale. Enfin, desentrelacs et des feuilles stylisées prendront la place des décors naturalistes.