Pour les articles homonymes, voirChape.
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Lachape, dulatincappa qui signifiecapuchon,cape, est une longue cape agrafée par-devant employée par lesclercs et plusieursreligieux dans certaines cérémonies de l'Église catholique.
Le mot désigne quatre vêtements différents :

La chape, appeléepluvial par les rubriques (du latin :cappa pluvialis oupluviale[1]), est un long manteau decérémonie de forme semi-circulaire, agrafé par-devant, dont lacouleur varie en fonction dutemps liturgique. Elle est portéepar leprêtre et l'évêque principalement lors desbénédictions solennelles, telles que lesvêpres, leslaudes solennelles ainsi que lors desprocessions, ainsi que par leschantres dont elle est, avec lesurplis et lebâton, le signe de la fonction et par lesclercs porte-insignes, lors desmesses pontificales[1].
Jusqu'à la promulgation dumissel romain de1969, elle était également portée pour l'aspersion de l'eau bénite avant lagrand-messe dudimanche. En France, un usage immémorial permettait la présence, considérée comme abusive enrite romain mais confirmée parindult papal[2], de deux choristes en chape a la messe, portant parfois un bâton d'argent, et dont l'un annonçait au célébrant leGloria[1].
Les chapes sont, théoriquement, entreposées à l'abri de l'humidité dans un chapier, grand meuble à tiroirs, sur lesquels elles sont disposées à plat, en les déployant dans toute leur étendue[1].

Lachape prélatice, aussi appeléecappa magna, est un grandmanteau dechœur, descendant aux pieds et fermé par devant, comportant une queue de longueur variable selon la dignité, recouvert sur les épaules et la poitrine d'un chaperon, double par derrière et qui finit en capuchon boutonné derrière le cou, avec une fente sous le chaperon pour y passer les mains. La chape prélatice est portée au chœur, sur lerochet, par lescardinaux et lesévêques résidentiels dans leurdiocèse pour les fêtes les plus solennelles[3]. Dans la pratique, elle est très rarement revêtue, notamment enFrance, depuis le milieu desannées 1960.
Lorsque celui qui la porte est debout, la partie antérieure dumanteau est retroussée sur les bras et quand il est au chœur, assis ou à genoux, il la laisse retomber au sol. Quand la queue de la chape prélatice est portée déployée, elle est un signe dejuridiction[3]. Elle est alors portée, pendant les déplacements, par un caudataire.
Lacappa descardinaux est ensoie de couleur rouge, jadis moirée, celle desévêques de laine violette. Le chaperon est de soie rouge ou desoie cramoisie, selon le rang.
Avant la publication de l'instruction pontificaleUt sive sollicite du[4], le chaperon était, enhiver, doublé sur l'extérieur et à l'intérieur du capuchon, d'unefourrure, blanche pour les cardinaux et évêques séculiers. Les cardinaux et les évêques issus des ordres religieux portaient, quant à eux, unecappa en laine, de la couleur du vêtement de leur ordre, dont le chaperon était, l'hiver, doublé d'une fourrure assortie ou, l'été, de soie de même couleur.
Certainschapitres dechanoines ont le privilège de la chape prélatice violette, au chaperon de soie cramoisie, avec jadis, lafourrure blanche pendant l'hiver. En ce cas, la queue de lacappa n'est pas déployée et se ramène alors sur le bras gauche auquel elle est suspendue par un ruban desoie[3]. Les bénéficiers de ces chapitres la portent également, mais le chaperon est doublé à l'extérieur de soie grise, et en hiver de fourrure grise. Ils la portent sur unrochet sans manches[3],[5].

La chape curiale est un vêtement porté par certains membres ecclésiastiques de laCour papale (Aula Pontificia), qui le revêtaient à l'occasion de plusieurs fonctions, comme jadis les chapelles papales, lesconsistoires, lesprocessions, les cavalcades et les réunions des collèges dont elle était un privilège[3]. En dehors de ces cas précis, notamment pour les cérémonies liturgiques, cesclercs portaient lemantellone ou l'habit de chœur propre à l'ordre religieux dont ils étaient issus. La chape demeure le signe distinctif de certains fonctionnaires de lacurie romaine en présence dupape[6].
Elle se compose de deux parties, un manteau et un chaperon. Le manteau, delaine, agrafé au cou, est entièrement ouvert en avant et muni de deux manches courtes et larges, à revers, qui ne dépassent pas l'avant bras. Les parements sont desoie. Très différent de celui de lacappa magna, le chaperon est en forme « à fond de cuve », tel que le portaient les maîtres de l'université auMoyen Âge, allant en s'élargissant et laissant le cou entièrement libre et dégagé. Il comprenait à l'origine deux chaperons superposés, celui de dessous un peu plus long que celui de dessus, qui actuellement est double par derrière et se termine en capuchon boutonné derrière le cou. L'été, le chaperon est entièrement ensoie. L'hiver, il était recouvert d'hermine. La chape se porte directement sur lasoutane, sans l'intermédiaire desurplis ou derochet[3].
Lescamériers secrets et les camériers d'honneur portaient une chape écarlate avec des agréments de couleurponceau (rouge très vif) ; les avocats consistoriaux, la chape violette avec agréments de soie cramoisie et un chaperon ouvert à l'avant, les procureurs du collège une chape entièrement noire, avec les agréments de soie noire et un chaperon sans fourrure. Les caudataires descardinaux, portent, sur une soutane violette boutonnée de noir, une sorte de chape de laine violette, avec revers de soie violette et un chaperon de soie mis de travers qui lui a valu le nom italien decrocia (croisière)[3].
Certainschapitres de chanoines portent, par indult, une chape particulière, qui s'éloigne du type romain. Elle prend la forme d'un manteau noir sans manches, orné par-devant de bandes de couleurs généralement rouges ou violettes dont les manches et surmonté d'une mozette qui s'est substituée au chaperon[3].

La chape chorale est, à l'origine, employée par la plupart descommunautés séculières vouées auchant de l'office, pour se protéger dufroid et couvrir les vêtements ordinaires[5]. Dès leMoyen Âge, elle est adoptée par leschanoines réguliers comme habit dechœur. Comme telle, elle leur est empruntée par certainsordres mendiants, tels que lesdominicains,carmes,trinitaires,mercédaires ou encore lesservites[5].
Elle se compose d'unmanteau et d'unchaperon à capuchon. Le manteau, sans manches, fendu par devant et descendant jusqu'auxpieds, est fermé par une ou deuxagrafes. Presque toujours noir, plus rarement rouge ou violet par concession ultérieure, il est aujourd'hui sansfourrure mais, à lapériode médiévale, il était doublé enhiver d'unepelisse et porté par-dessus le vêtement de chœur principal, lacoule ou la cuculle. À cette même époque, certainescommunautés monastiques et canoniales, comme l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés deParis et deschanoines deSaint-Victor, revêtaient des chapes blanches durant une partie dutemps pascal.
Le chaperon a parfois été double, composé de deux troncs coniques joints par leur base, le second cône finissant en capuchon. Lesnoviceschartreux et leschanoines réguliers de l'Immaculée-Conception le portent toujours ainsi[5]. Pour les autres il a évolué en un chaperon simple, toujours fermé par devant, finissant en pointe au milieu du dos, avec un capuchon derrière le cou, qui n'est plus guère porté au chœur.
.« 15. – On conservera l’usage de donner des chapes pendant la grand’Messe aussi bien qu’aux vêpres aux chantres qui sont tonsurés, et même à ceux qui ne le sont pas, s’ils sont autorisés à porter la soutane dans la Communauté où ils sont admis. »
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