Chants de Chu | |
![]() Qu Yuan chante en marchant, deChen Hongshou (1616). | |
Auteur | anonymes,Qu Yuan,Song Yu,Jia Yi, Dongfang Shuo, Yan Ji, Wang Bao,Liu Xiang, Wang Yi, |
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Pays | Chine |
Genre | poèmes |
Version originale | |
Langue | chinois |
Titre | Chu Ci |
Lieu de parution | Chine |
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LesChants de Chu (chinois traditionnel 楚辭 ;chinois simplifié 楚辞 ;pinyinChǔ Cí ;Wade-Giles Ch'u Tz'u ;EFEO Tch'ou-ts'eu) ouÉlégies de Chu sont une anthologie de dix-sept poèmes ou séries de poèmes. Pour moitié ils sont originaires duroyaume de Chu et datent desive et iiie sièclesav. J.-C., à l'époque desRoyaumes combattants.
On y trouve les poèmes du premier poète chinois dont le nom soit connu,Qu Yuan, tels leLi sao ou lesNeuf Chants.
LesChants de Chu ont été compilés parLiu Xiang auIer siècle av. J.-C. Liu a mêlé des poèmes datant du royaume de Chu et des poèmes qui en imitent le style datant de ladynastie des Han. AuIIe siècleapr. J.-C., Wang Yi y a ajouté neuf de ses poèmes et en a fait un commentaire, à l'image de celui des Mao pour leClassique des vers, moral et politique[1].
LesChants de Chu reflètent la culture du royaume de Chu, très différente de celle des Chinois de laPlaine centrale, au point d'être considéré par ces derniers comme un royaume barbare. Lechamanisme y était notamment très influent[1].
LesChants de Chu marquent le début de la poésie personnelle, en particulier avec leLi sao (Tristesse de la séparation) deQu Yuan. On y trouve aussi lesNeuf Discussions, attribuées àSong Yu, continuateur de Qu[1].
Le chamanisme imprègne les Chants de Chu : l'esprit du poète, incompris du monde dans lequel il vit, voyage dans les cieux ou des mondes fantastiques, voyage qui est une allégorie de l'exil. Certains poèmes sont spécifiquement religieux, chants de chaman ou liés à la penséetaoïste. Le thème de l'homme dont la valeur est méconnue domine dans les poèmes les plus tardifs[1].
La métrique desChants de Chu se répartit en trois types principaux. Certains vers comprennent cinq ou six mots, dont le rythme est marqué après le troisième mot par un mot (xi) qui n'a pas de sens et qui se répète à chaque vers. D'autres poèmes, dont leLi sao, ont des vers de six mots, avec unxi à la fin des vers impairs. Enfin certains poèmes sont composés de vers de quatre mots, lexi se trouvant à la fin des vers pairs : il prend la place du quatrième mot ou s'ajoute à la suite, constituant dès lors un vers de cinq mots[2].
LesNeuf Chants, attribués àQu Yuan, sont la deuxième partie desChants de Chu. Dans ces poèmes de nature religieuse, la divinité est invitée à prendre possession du chaman[3].
LesQuestions au Ciel (Tianwen), elles aussi attribuées à Qu Yuan, sont une série de questions sans réponses faisant allusion à des mythes et des événements de l'Antiquité[3].
LeRappel de l'âme (Zhao hun), attribué àSong Yu, et leGrand Rappel sont issus de la croyance selon laquelle le chaman pouvait ramener une âme détachée de son corps. Un rite, après un décès, consistait pour le chaman à monter sur le toit avec un vêtement du défunt et à l'appeler. Dans ces poèmes, le poète s'identifie au chaman : après avoir évoqué les dangers qui attendent l'âme dans le monde surnaturel, il tente de la ramener dans le monde terrestre en lui en décrivant ses beautés et ses plaisirs[3].
Plusieurs desChants de Chu sont d'inspirationtaoïste. Deux d'entre eux,Divination pour savoir ce qu'il faut faire etLe Pêcheur, sont attribués à Qu Yuan.
Le poèmeRandonnée lointaine (Yuan you) est nettement postérieur, puisqu'il cite leLi sao etSima Xiangru. Il imite leLi sao, mais avec un point de vue taoïste. Le voyage céleste s'y achève en une sorte d'apothéose. LeRappel d'un ermite (Zhao yin shi) adopte le même thème, mais se conclut sur le dégoût pour la nature[4].
Le premier poème desChants de Chu, et qui en est aussi le chef-d'œuvre, est leLi sao, attribué àQu Yuan. Le poète, incompris de son souverain, y entreprend un voyage dans un monde fantastique, à la recherche d'une belle femme. L'ambiguïté du poème permet de l'interpréter dans un sens politique, amoureux ou religieux.
Dans lesNeuf Déclarations (Jiu zhang), qui sont en fait dix, des poètes, déçus par la corruption du monde, se retirent dans la nature. Si ces poèmes n'ont pas le côté fantastique duLi sao, ils en conservent cependant la force. Deux d'entre eux,Lamentations sur la capitale (Ai Ying) etEmbrassant du sable (Huai sha), sont attribués à Qu Yuan[5].
LesNeuf Arguments (Jiu bian), de Song Yu, imitent leLi sao, avec la même ambiguïté. Ils sont toujours interprétés dans un sens politique, bien que Song Yu soit par ailleurs l'auteur d'un poème d'amour érotique, leGao Tang fu, qui ne figure pas dans lesChants de Chu[5].
Lamentation sur les serments (Xi shi), attribué àJia Yi (mort en 169av. J.-C.),Sept Remontrances (Qi jian), attribué à Dongfang Shuo (140-87av. J.-C.),Lamentations sur le destin de l'époque (Ai shiming), attribué à Yan Ji (IIe siècle av. J.-C.),Neuf Regrets (Jiu huai) de Wang Bao (milieu duIer siècle av. J.-C.) etNeuf Lamentations (Jiu tan) deLiu Xiang exploitent le thème du poète incompris dans un monde corrompu et injuste[5].
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