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Unchansonnier est un auteur de sketches ou chansons satiriques sur l'actualité, souvent à teneur politique. Le sens ancien de« chansonnier » a été remplacé par les termeschanteur,auteur-compositeur-interprète,parolier.

Durant leMoyen Âge, le terme « chansonnier » évoque un recueil ou unecompilation, notamment en Italie du nord, des écrits des troubadours. Ces chansonniers se présentent sous la forme d'anthologies, dans lesquelles les textes sont classés en gros par genres. Ils étaient probablement choisis en fonction des goûts du jour et du mécène qui les faisait composer[1]. AuXVIIIe siècle, le chansonnier, peut être un recueil de chansons dont les sujets commentent et critiquent l’actualité, à l'instar des libelles, placards et de gravures, avec la différence que la dite chanson se chante par le peuple qui répètent souvent le refrain généralement grivois ou satirique. Un travail de recherche sur ce sujet, effectué par l'historienne Virgine Cerdeira s’appuie sur l’étude de trois chansonniers, manuscrits ou imprimés, revendiquant des dates de compositions et de diffusions différentes, 1731, 1776 et 1793[2].
Par extension, le terme chansonnier va également définir l'auteur de ce type de texte. AuXVIIIe siècle,François-Charles Panard est souvent présenté comme un des premiers chansonniers en tant qu'auteur, goguettier mais aussi dramaturge. Les noms deCharles Collé et d'Alexis Piron sont également cités par les spécialistes. Charles Collé est généralement mis en avant pour son travail de collecte de tous les textes présents dans les recueils chansonniers de son époque[3].
À la fin duXIXe siècle et jusqu'au premier tiers duXXe siècle, le chansonnier est un faiseur ou une faiseuse de chansons, d'où leurs noms. La période de la première Guerre mondiale, l'Entre-deux-guerres, puis la Seconde guerre mondiale se présentent comme une grande période de l'humour chansonnier qui permet de détendre et d'amuser la population durant ces périodes difficiles. Les prestations de ces humoristes, à l'humour décalé, permettent aussi de critiquer, le pouvoir, l'Occupant et même une certaine mentalité de l'époque[4].
Les artistes se sont tout d'abord produits dans descafé-concert, rebaptisé ensuitemusic-hall, dans l'après guerre, composant et interprétant des chansons (paroles ou/et musique), ou des monologues humoristiques ou liés à l'actualité avec notamment l'impulsion deJean Rigaux, en France[5].
AuCanada (notamment auQuébec et auNouveau Brunswick), le terme chansonnier(e) est encore utilisé pour désigner les chanteurs à textes[6].

Les goguettes (ou goguettes chansonnières) sont des sociétés chansonnières ouvrières dont la pratique s'est développée durant leXIXe siècle. Ces établissements, à ne pas confondre avec lesguinguettes, accueillent des ouvriers qui composent poésies et chansons. la présence des femmes est généralement limitée et conditionnée mais certaines d'entre elles dont notammentÉlisa Fleury parviendront à se faire une place dans ce milieu ou se croisent, chansons, rires, émotions et satires[7]. La plus célèbre des goguettes parisiennes restera laGoguette de la Lice chansonnière qui fermera ses portes en 1967.
Lescaveaux et lescafés caveaux, historiquement lié auxcaveaux bachiques[8], sont des sociétés chantantes et littéraires parisiennes qui évolueront ensuite en cabaret, quelquefois associé avec une goguette comme dans le cas duChat noir, établissement situé dans le secteur de Montmartre à Paris. LeCaveau lyonnais, succession de goguettes lyonnaises ou leCaveau de la République, bien connu des chansonniers duXXe siècle, font référence à cette tradition.
Dés la fin duXIXe siècle, le cabaret ou « cabaret artistique » est un établissement permettant de consommer de la nourriture et des boissons tout en regardant unspectacle. Ces établissements qui accueillent différentes types d'artistes (chanteurs et chanteuses, acrobates, mimes, marionnettes avec ou sans ventriloque, etc...) accueillent également des chansonniers pour les arts de la satire, notamment politique. LeDon Camilo[9] (fermé en 2013), leCaveau de la République[10], lethéâtre des Deux Ânes[11] (dirigé par le chansonnier et humoristeJacques Mailhot) sont des cabarets parisiens largement fréquentés par les chansonniers.
Apparu au cours desannées 1960 et desannées 1970, lecafé-théâtre se présente comme l'héritier des cabarets mais dont le concept se base sur le renouvellement du genre artistique dans un lieu nettement plus petit qu'un cabaret traditionnel et où l'on consomme des boissons ou de la nourriture[12]. Ce type d'établissement a permis le lancement de nombreux artistes dont l'humour et la satire sont très souvent le dénominateur à l'instar des chansonniers des décennies précédentes mais qui se démarquent de ces humoristes par une plus grande diversité dans leurs expressions artistiques, la plupart évoluant vers les professions de la télévision et du cinéma.

La popularité du genre « chansonnier » permit de lancer certaines émissions à la radio, dont certaines présenteront une longévité remarquable. On peut principalement évoquer :Sur le banc, émission animée par les chansonniersJeanne Sourza etRaymond Souplex sous la forme d'un feuilleton radiophonique qui sera ensuite adaptée en film. Elle est arrêtée par la guerre en 1940 mais reprend en 1949 pour s'achever définitivement en 1963[13].
Le Grenier de Montmartre fut une autreémission radiophonique satirique créée par le chansonnierJean Lec en et diffusée surParis Inter. Reprise par son épouse après sa mort, l'émission durera jusqu'en 1974.
Le Club des chansonniers sur Radio Luxembourg (futur station RTL), dans lesannées 1950, avec notamment Robert Rocca, Pierre-Jean Vaillard, Edmond Meunier, René Paul et Jacques Grelo) attira de nombreux auditeurs[14]. Il ne faut pas oublierL'Oreille en coin qui fut un programme radiophonique composé de plusieurs émissions diffusées surFrance Inter les samedis (après-midi) et dimanches (matin et après-midi) entre mars1968 et juillet1990, le dimanche matin étant animé par des chansonniers en vogue et très prisés des médias dont notammentJean Amadou,Jacques Mailhot etMaurice Horgues[15].
La télévision n'est pas en reste et certaines émissions sont entièrement, voire majoritairement consacrée à l'humour chansonnier. On peut retenir :La Boîte à sel qui fut la première émission satirique télévisée en France[16]. Créée le, ses créateurs sabordent l’émission le pour refuser la censure au sujet de laGuerre d'Algérie ainsi queSérieux s'abstenir qui fut une émission de télévision de divertissement française, produite par Catherine Anglade et diffusée sur différentes chaines de télévision de 1966 à 1973 (ORTF) et en 1981 (TF1). L'émission accueillait de nombreux chansonniers dontJean Bertho,Jean Amadou etJacques Mailhot. À noter, égalementC'est pas sérieux qui fut une émission humoristique présentée surTF1 de même nature que la précédente avec les mêmes chansonniers entre 1974 et 1982[17] et l'émissionCe soir, on égratigne, de courte durée dans sa diffusion et présentée par Jean Amadou[18].
La Revue de presse, créée à l'initiative deJacques Mailhot, alors directeur duthéâtre des Deux Ânes, en collaboration avec la chaine de TélévisionParis Première en 2007 est toujours diffusée en 2025.

Cette liste, établie ci-dessous, n'est pas exhaustive :

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