Outre le bourg, la commune regroupe quelques hameaux et habitations isolés : Bois de Champagne, Boîte aux Loups, Bouille (la), Bourg des Moulins, Champagne et Chaumes (les)[2].
Au, Champallement est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (60,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (39 %), forêts (34,8 %),terres arables (20 %), eaux continentales[Note 2] (4,3 %), zones agricoles hétérogènes (1,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
CommeBrinon-sur-Beuvron, anciennementBrinon-les-Allemands, la commune doit son nom à l’établissement d’une familleAllemand dans la région au Moyen Ȃge.
La première mention connue du lieu remonte à environ 1060 :Castellum cui vocabulum est Campus Alemannus (Bibliothèque historique de l’Yonne). On relève également les formes suivantes :Champalemant (1263),Campus Alemandi (1287),Champarlement (1430),Champlement (1441),Champallement (1462),Cura de Campo Allemandi (1478) etChampt Aleman (1617)[17].
Les vestiges d'unfanum octogonal, installé au centre d'une grande esplanade, y ont été trouvés en 1841-1842[18]. À partir de 1961, J.A. Palet travaille sur lefanum[18]. En 1968 il poursuit le dégagement d'un bord du sanctuaire. Côté est, il trouve divers aménagements dont des niches absidiales, des escaliers, des dallages et des sols correspondant à plusieurs périodes, un puits, etc. Les constructions et autres éléments du site ont été remaniés plusieurs fois[19].
Vue sur l'ensemble du village (bourg, château et église) sur son éperon par Alain Magdeleine
La terre de Champallement, lecampus, porte le nom d’un Alaman : de quelqu’un venu de l’est à une date indéterminée. En effet, auIXe siècle, unévêque d’Auxerre, Chrétien (857-860), est dit alaman d’origine et il semble y avoir à cette époque une vague d’implantation germanique, implantation relevée par les traducteurs dans l’introduction desGesta[22].
Hugues de Lespinasse, mort en 1374, dont la dalle funéraire date duXVIe siècle[24] ;
Margueritte de Thianges (femme du précédent), morte en1413, dont la dalle funéraire date duXVIe siècle[25] ;
Odart de Lespinasse (fils des précédents), mort vers1430[26].
D'après lepouillé de1478, le prieur de Saint-Révérien nommait à la cure de Champallement. D'après ce même document, uneléproserie dépendant de l'évêché était implantée à Champallement[27].
En1901, le nombre d'habitants de Champallement, qui compte 85 maisons, s'élève à 221 individus[29].
La commune compte un curé[30], un instituteur[31], trois cantonniers, un garde-champêtre et un garde particulier. Il n’y a que trois commerçants : un négociant, un marchand forain et une « maîtresse d’hôtel ». Les artisans sont plus nombreux : 4 carriers (dont un « maître carrier »), 2 scieurs de long, 2 charpentiers, 2 couvreurs, 2 couturiers, 2 meuniers, 1 charron, 1 maréchal-ferrant, 1 sabotier, 1 jardinier, 1 charretier, 1 maçon et 1 basse-courier[32]. La catégorie socioprofessionnelle la plus représentée est celle des cultivateurs et agriculteurs (24 individus), suivie par les domestiques (23, dont 18 « domestiques agricoles »), les journaliers (6, dont 4 « journaliers agricoles ») et les fermiers (2). On recense également dans la commune 6 rentiers. Au total, on relève à Champallement 28 professions différentes. On n’y trouve, selon le recensement de 1901, ni médecin ni notaire ni sage-femme. Il y a un étranger, un carrier de nationalité belge.
Comme dans bon nombre de communes nivernaises, certaines familles du village accueillent un « enfant de l’hospice » : elles sont 5 à Champallement.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[33]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[34].
En 2022, la commune comptait 55 habitants[Note 3], en évolution de +7,84 % par rapport à 2016 (Nièvre : −3,28 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Compierre : Vestiges d'unvicus (MH) dont le nom antique n'est pas connu, au lieu-dit Compierre. Ce site a été redécouvert entre1824 et1843. Cette bourgade gallo-romaine aurait pu accueillir entre 1 000 et 1 500 habitants[37]. Elle comporte :
un forum ;
un sanctuaire octogonal aveccella intérieure circulaire ;
des habitations sur caves, ateliers, abondant mobilier.
Le classement monument historique s'est réalisé en deux temps. D'abord le quartier des Mèges, qui se situe à l'ouest du forum, en 1963, puis le reste en 1989[38],[39]. Le mobilier mis au jour au cours des fouilles est exposé au muséeMusée d'Art et d'Histoire Romain-Rolland deClamecy.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑ab etcColas Brigitte, « Une famille, un château : Champallement du Xe au XIIe siècle »,Chastels et maisons fortes III : actes des journées de castellologie de Bourgogne,,p. 52